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Ce matin, Djibril passa plus de temps que prévu dans sa chambre pour se préparer. Sa mère vint toquer pour savoir si tout allait bien. Il ouvrit la porte et hocha la tête en signe d'acquiescement. Son visage était tendu par le stress. Aujourd'hui était un jour spécial, il allait passer son test d'aptitude. Tous les ans, les jeunes de seize ans devaient le faire, qu'ils le veuillent ou non. Il déterminera quelle faction leur correspondait le mieux.

Sa mère s'approcha de lui et mit ses deux mains sur les épaules de son fils, elle était obligé de lever les bras car il avait bien grandit ces quatre dernière années, depuis l'incident avec les sans-factions. Puis elle tenta de le rassurer :

« Ne t'inquiète pas ça ne fait pas mal. Et puis tu n'es pas obligé de choisir la faction que le test indiquera, ce choix t'appartient, n'oublie pas.

– Oui, mais si je choisis mal demain lors de la Cérémonie du Choix ?

– N'y pense pas mon chéri. Passe d'abord le test et on pourra en parler après si tu veux, d'accord ?

– Oui. »

Ils descendirent ensemble pour prendre le petit déjeuner. Les maisons des altruistes se ressemblaient toutes. Elles étaient carrées et l'intérieur était presque dépourvu de meubles, il y avait juste le strict nécessaire et rien de plus. Il n'y avait aucune décoration, n'y objets personnels. Les altruistes condamnaient l'égoïsme, vivaient simplement et étaient voués à aider les autres. C'était même la seule des cinq factions qui s'occupait des sans-factions, elle les nourrissait et leur donnait de quoi s'habiller.

Une fois son repas terminé, Djibril fit un bisou à tout le monde et sortit pour rejoindre son meilleur ami Timothé. Il le trouva à l'angle de la dernière maison du secteur des altruistes. Il était habillé de la même façon que lui, un pantalon et une veste grise. Ils se dirent bonjour en s'enlaçant et partir en direction du centre-ville.

Ce dernier était rempli de bâtiments. On pouvait y voir le siège des Erudits et des Sincères, c'était les deux plus grands immeubles de la ville. Les deux adolescents continuèrent à avancer vers le cœur la cité. Ils passèrent sous les deux rails du train, qui ressemblait à une grande boîte métallique allongée sectionnée en quelques wagons. Ils finirent par arriver devant l'endroit où se déroulait le test d'aptitudes. La façade du bâtiment était séparée en cinq parties, une pour chaque faction : Erudit, Fraternel, Sincère, Audacieux et Altruiste. Chaque jeune qui arrivait se mettait en file devant sa section d'origine. C'est ainsi que Djibril et Timothé se placèrent dans celle des Altruistes. On n'avait aucune difficulté à savoir qui venait de quelle faction car chacune d'elle avait sa propre tenue vestimentaire. Les Erudits étaient en bleu, les sincères en blanc, les fraternels en un ensemble de couleur claires comme le rouge, le jaune, le orange ou le vert. Les audacieux étaient en noirs et les altruistes en gris.

Quinze minutes plus tard, les portes s'ouvrirent et tous les jeunes entrèrent dans le bâtiment de forme carré. On les dirigea vers une grande salle remplie de chaises. Tout le monde s'installa et une dame vêtue de bleu entra, c'était une Erudite. Le silence se fit peu à peu et elle commença :

« Bonjour et bienvenue. Tout d'abord avant de vous expliquer quoi que ce soit, je vais vous parler de notre passé commun à tous. Je sais que vous le connaissez mais c'est le protocole. Bien, il y a un peu plus de deux cent ans la guerre à déchirée le monde. Une poignée de personne à construit la Clôture qui entoure notre ville, Chicago, et y a fondée un système de faction pour espérer reconstruire l'humanité. Ce système est donc composé de cinq factions, les Erudits, les Sincères, les Fraternels, les Altruistes et les Audacieux. Chacune d'entre elle à un rôle à jouer dans la société. Les Erudits sont les plus intelligents, ils sont adeptes du savoir. Les Fraternels cultivent la terre, sont pour la paix et détestent les conflits. Les Sincères sont des juges impartiaux, ils disent toujours la vérité. Les Altruistes sont au service des autres et mène une vie simple. Et nous avons pour finir les Audacieux, se sont les protecteurs de la ville, notre police. A l'âge de leurs seize ans, les jeunes doivent passer le test d'aptitudes afin de déterminer pour quelle faction ils sont faits. Demain, lors de la cérémonie du Choix, vous choisirez dans laquelle vous voudrez aller. Mais attention, une fois votre décision prise, aucun changement ne sera possible. Maintenant, je vous prie de bien vouloir attendre que l'on vous appelle avant de franchir cette porte. Je vous souhaite un bon test »

Sur ces dernières paroles, elle quitta la pièce, la laissant dans un silence de mort. Quand tout le monde eut fini de digérer ce qu'elle venait de dire, un brouhaha s'installa. De temps en temps, une personne entrait par la porte que l'érudite avait montrée et appelait cinq ou six personnes. Lors du troisième passage, Djibril et Timothé furent appelés. Ils suivirent les autres adolescents et on les emmena chacun devant un porte le long d'un couloir étroit. Les deux amis se regardèrent pour se donner du courage puis ils entrèrent chacun par leur porte.

Djibril se retrouva dans une salle carrée. Au centre trônait un siège, qui ressemblait beaucoup à ceux du dentiste qu'il allait voir de temps en temps. A gauche de celui-ci, une personne toute de noir vêtu, se tenait debout devant une table où un ordinateur était posé ainsi que des petits flacons et des grosses aiguilles. En approchant, Djibril se rendit compte que c'était une audacieuse par ses vêtements et par son tatouage, un faucon noir sur sa nuque. Les audacieux adoraient se faire tatouer. Elle avait les cheveux longs en dreadlocks. Elle le regarda et rompit le silence :

« Je m'appelle Tori et c'est moi qui vais te faire passée le test. Viens, allonges-toi, elle désigna le siège et Djibril s'y installa. C'est quoi ton nom ?

– Djibril Prior.

– Bien, voilà comment ça va se passer. Tu vas boire un petit flacon, tu tomberas inconscient et moi, grâce aux électrodes que je vais placer sur ta tête, je vais te mettre dans différentes situations pour évaluer tes aptitudes. Tu as compris ?

– Oui, c'est on ne peut plus clair.

– Tu es prêt ?

– Oui.

– Tiens, bois."

Elle lui donna un des petits flacons qui contenait un liquide bleu. Djibril s'exécuta, le goût était infect. Au bout de quelques secondes, sa tête se fit lourde et il sombra dans l'inconscient. C'est alors que vient la première situation, il se retrouva devant deux paniers. Dans l'un il y avait un morceau de fromage et dans l'autre un couteau. Djibril regarda les deux et ne savait que choisir. Ses yeux allaient de l'un à l'autre puis tout à coup ils disparurent laissant place à un gros chien menaçant. D'instinct, Djibril recula petit à petit tout en se baissant pour finir à la hauteur de l'animal qui le regardait les babines retroussées mais avec un air intrigué. Le chien pencha la tête sur la côté et avait arrêté de grogner. Djibril regardait au sol mais jetait quand même des coups d'oeil vers l'animal pour voir ses réactions. Celui-ci se calma et approcha de l'adolescent pour venir lui demander des caresses. Djibril sourit et lui gratta le museau.

La scène changea et il se retrouva dans un bus, un vieux monsieur était assit non loin de lui et regardait un journal où un camarade de classe de Djibril était en photo. En grosses lettres grasses on pouvait lire « Recherché pour effraction ». Le vieil homme le regarda et lui demanda s'il connaissait ce jeune garçon. Djibril pensa qu'il ne pouvait pas le dénoncer, c'était tout de même un camarade de classe, même s'il ne l'aimait guère. Il scruta le vieil homme et lui répondit que non. Ce dernier ne le crut pas et lui assura qu'il était sûr du contraire. Mais Djibril ne se laissa pas impressionner et lui cria dessus :

« Si je vous dit que je le connais pas c'est que je le connais pas ! »

A peine eut-il finit que tout devint noir et il se réveilla en sursaut, haletant. Il tourna la tête vers Tori mais il vit qu'elle le fixait avec des yeux grands ouverts. Djibril commença à s'inquiéter :

« Qu'est-ce qu'il y a ?

– C'est impossible ... lâcha Tori dans un murmure.

– Quoi ? Qu'est-ce qui est impossible ?

– C'est ton test, elle avait reprit d'une voix normale, il n'est pas concluant.

– Hein ? Djibril l'avait coupé, ne s'attendant pas du tout à cette réponse. Qu'est-ce que ça veut dire ? Ce n’est pas possible.

– Si ça l'est. Mais c'est extrêmement rare, C'est qu'on appelle la divergence.

– La quoi ?

–La divergence, Tori le prit par les épaules. Et de tout les cas de divergence ton résultat ne s'est jamais présenté. Tu corresponds avec quatre factions, le maximum déjà atteint à été deux. Et encore plus rare, tu es compatible avec Fraternel et Audacieux qui sont deux factions opposés. Tes deux autres sont Erudit et Altruiste."

Djibril l'a regardait, stupéfait par ce qu'il venait d'apprendre. Tori le lâcha et s'approcha de l'ordinateur puis elle fit tout un tas de manipulations. Lorsqu'elle eut fini, elle se retourna vers l'adolescent :

« Ecoutes-moi bien Djibril, elle parlait à voix basse. Ne dit à personne que tu es divergent. A personne tu entends.

– Mais je vais dire quoi quand on va me demander le résultat ?

– Je viens d'en rentrer un manuellement, je t'ai mis altruiste.

– Et demain, comment je vais faire pour choisir, le test devait m'aider.

– Suis ce que te dit ton instinct. D'accord ?

– D'accord.

– Maintenant tu dois partir sinon ils vont se demander pourquoi tu es si long. »

Sur ces mots elle l'accompagna à la porte et le laissa sortir. Djibril resta un moment sur place lorsqu'elle se referma. Puis il entendit Timothé l'appeler. Il le rejoignit et ensemble ils retournèrent au secteur des altruistes. Mais une question passait en boucle dans la tête de Djibril depuis le test : Qu'allait-il choisir demain à la Cérémonie du Choix ?