Je n'eus pas le temps de bouger, ni même de parler, que je fus poussée dans l'eau. La dernière chose que je pus entendre, c'était Anna criant mon nom.
Il faisait froid et sombre... Je m'enfonçais plus profondément dans l'eau, j'étais comme paralysée, impossible pour moi de bouger ne serait-ce qu'un muscle.
Qu'est-ce que c'est ? Ce n'est pas ma voix, ce n'est pas mon corps alors pourquoi ai-je l'impression que c'est moi qui parle en ce moment ?
Le décors se mirent en place, je me retrouvais de nouveau devant le lac, je n'étais pas dans mon corps mais dans celui d'une femme portant la même tenue que celle aperçue peu de temps avant.
Mila : Je vous en supplie, tout mais pas ça !
Un homme d'âge mûr en costume se tenait devant moi, un air effrayant sur le visage. Il me faisait peur ! Mon corps... non le corps dans lequel je me trouvais, tremblait de tout son long, j'avais envie de le fuir mais je ne pouvais pas. Il m'attrapa violemment le menton rapprochant son visage du mien, le voir de plus près me donnait envie de vomir, il m’écœurait...
? : Aurais-tu oublier ? Grâce à qui tu es ici, à te pavaner ! C'est grâce à moi, tu me dois tout, je t'ai sortie de ta vie misérable, je t'ai donné du boulot ! Il est temps pour toi de me donner ma part ! Je ne te demande qu'une chose ! Amène-la-moi ici !
J'avais peur qu'il me tue, je devais le faire pour rester en vie, c'est ce que je pensais au fond de moi, ou du moins, la personne dans laquelle mon esprit résidait.
Je marchai jusqu'à un manoir, il ressemblait à celui où nous logeions pour le moment. A la différence près, qu'il était plus petit, il n'avait pas encore vécu l'agrandissement qu'on pouvait voir aujourd'hui. Le jardin était magnifique, ce n'était plus des roses, mais des tulipes de toutes les couleurs qui poussaient ici, accompagnées d'immenses buissons avec des formes étranges. J'entrai dans le manoir, la décoration aussi était différente, plus ancienne, et constituée en partie de meubles en bois. J'entendis des rires, et une petite fille courut devant moi en souriant, elle s'amusait beaucoup.
? : Laissez-la faire, c'est comme ça qu'on apprend !
Mila : Bien, Madame.
Je baissai mon buste pour lui montrer mon respect. C'était une femme aux cheveux noirs accrochés en chignon, habillée d'une longue robe beige. On pouvait lire de la fatigue sur son visage, et elle me regardait avec un doux sourire.
Elle ressemblait à la femme qui hantait le manoir, mais celle qui se trouvait devant moi ne m'effrayait pas, au contraire, elle me rassurait... Mais mon cœur était envahi de tristesse, pour une raison que j'ignorais encore.
Je me déplaçai dans la cuisine et accompagnée des autres domestiques préparai le repas. Les phrases de l'homme que j'avais rencontré il y a peu, me hantaient encore...
Je posai mon couteau, me lavai les mains et par la fenêtre, je pus encore entendre la petite Minni jouer dans le couloir.
Minni : Oui ! Tu veux qu'on joue à quoi ?
Mila : Et bien je connaîs un jeu très rigolo, je t'en dirai plus si tu m'accompagnes, tu es d'accord ?
Minni : D'accord !
Elle m'attrapa la main et nous nous dirigeâmes vers le lac, Minni chantonna pendant tout le trajet tandis que moi, je me sentis mal : je culpabilisai...
Arrivées au lac, l'homme de tout à l'heure s'y trouvait toujours. J'approchai de lui doucement, essayant de retarder l'échéance...
Il se mit à genou devant la petite fille.
Minni : Minni !
? : Minni ? C'est un très joli nom que tu portes.
Pour une raison que j'ignore, Minni serra ma main plus fortement, on dirait que je ne suis pas la seule qui devint mal à l'aise en face de cet homme.
Mila : Attendez ! Nous n'avions pas prévu ça ! Je devais seulement l'amener ici ! Vous n'aviez pas parler de l'emmener avec vous !
? : Tu croyais quoi ? Que j'allais seulement la regarder dans les yeux ? Cette petite est une mine d'or, je ne laisserai pas passer cette occasion !
Je poussai Minni derrière moi.
? : Comment oses-tu me défier ?
Il s'approcha de moi et m'attrapa par le cou, j'avais du mal à respirer, j'essayais de me dégager mais il me serrait avec tant de force... J'essayais tant bien que mal de parler.
Mais elle ne bougeait pas, elle restait là, apeurée en pleurant. Je voulais qu'elle parte, qu'elle retourne au manoir mais elle était comme paralysée.
Puis, ma vue commença à se troubler, je perdis toute ma force et fermai les yeux laissant mes bras pendre le long de mon corps. Je pensai qu'à ce moment je perdis connaissance. Du noir, voilà ce que je voyais, mais je sentis une vive douleur au-dessus de mon crâne et un liquide chaud s'en dégager. Je pouvais entendre des cris, les cris d'une petite fille, sûrement Minni, je ne voulais même pas m'imaginer ce qu'il pouvait bien lui faire. Qu'est-ce que j'avais fait, je venais de condamner une pauvre et innocente petite fille !
Si je pouvais encore, je suis sûre que des larmes perleraient en ce moment-même sur mes joues...
Puis, plus rien, pas un bruit, rien...
Mais contrairement à tout à l'heure je pouvais bouger mon corps j'étais allongée sur le sol, et fait surprenant, c'était mon corps ! J'étais retournée dedans ! Je me touchai pour être sûre que c'était bien réel ! Mais je redescendis vite de mon nuage, aux dernières nouvelles, je me noyais dans le lac... Et là, je me trouvais juste devant lui, assise sur le sol, personne aux alentours. Enfin, c'est ce que je croyais, quand j'eus la mauvaise idée de bouger la main je pus sentir quelque chose de rigide et de froid. En tournant la tête, j'eus la malchance d'y trouver un cadavre de jeune femme, je la reconnus : j'étais dans son corps, il y a peu de temps. Du sang coulait le long de son crâne, sa tête se trouvait reposée sur un énorme caillou... Alors, c'est ce qui s'est passé, c'est comme ça qu'elle est morte...
Je me raidis et regardai dans la direction de la voix, c'était la même femme que celle se trouvant sur le sol, mais c'était impossible... Elle se trouvait toujours allongée à côté de moi !
? : Mon nom est Astrid, j'étais une des servantes de cette maison. Je suis orpheline et j'avais besoin d'argent pour survivre. J'ai rencontré cet homme par hasard, il disait pouvoir m'aider. Il m'a emmenée dans cette maison et j'en suis devenue une employée, tout se passait bien jusqu'à qu'il revienne dans ma vie. Il me disait vouloir voir de plus près la douce enfant qu'il avait pue apercevoir par hasard. Mais tout ce qu'il voulait c'était la revendre... J'ai séparé une enfant de sa mère, j'ai détruit la vie de Madame et j'ai condamné une petite fille !
Elle se mit à sangloter, je me sentis mal pour elle, elle avait beaucoup souffert et s'était retrouvée dans une sombre affaire à ses dépends...
Astrid :Je n'en sais rien, j'aimerais tellement la retrouver et la ramener à sa mère, là où est sa place ! Elle doit être morte d'inquiétude !
Mila : Elle est décédée de chagrin, la disparition de sa fille l'a rendue folle et maintenant, elle s'en prend aux vivants.
Astrid : Tout ça, c'est à cause de moi...
Mila : Vous devez nous aider à retrouver l'enfant, c'est le seul moyen pour elle de trouver la paix ! Et sûrement la vôtre aussi.
Astrid : J'aimerais vous aider mais je ne sais pas comment ?
Mila : On trouvera un moyen je vous le promets !
Un sourire se dessina sur son visage pendant qu'elle se rapprochait de moi, je pus lire sur ses lèvres un « merci » alors que je sentais mon corps tomber en arrière, me retrouvant de nouveau dans l'eau. Mais cette fois, je pouvais bouger et me dépêchais de me diriger vers le haut. Je pus enfin sentir l'air frais et pus prendre une grande inspiration, j'étais enfin sortie de l'eau, du moins ma tête l'était. Je nageai jusqu'au bord pour me tirer en dehors de l'eau, je me couchai de tout mon long sur le sol reprenant mon souffle, quand j'entendis crier mon nom. Je relevai la tête et pus voir Anna suivie de Lily, Taru et Max qui couraient vers moi. Anna se mit accroupie devant moi, complètement paniquée.
Mila : Je vais bien, ne t'inquiète pas, c'était juste une petite chute.
Anna : Une petite chute ? Tu es restée au moins cinq minutes dans l'eau sans remonter à la surface, j'étais morte d'inquiétude !
Mila : Cinq minutes ? Tant que ça ?
Max : Qu'est-ce qui s'est passé ?
Mila : Je... J'ai fait un rêve. Je crois savoir ce qui s'est passé.
Lily : Et si on en parlait au QG ? Tu as besoin de te changer avant d'attraper froid.
Mila : Oui, tu as raison...
De retour au QG
J'étais changée et nous étions maintenant tous au QG, tous les regards étaient portés sur moi, ça me rendait mal à l'aise...
Je leur ai tout raconté la sensation d'être dans un autre corps, l'homme qui me faisait peur, la petite fille, la femme de la maison, le lac, mon assassinat. Mais je ne dis rien sur ma conversation avec l'esprit d'Astrid.
Max : Et l'enfant ? Qu'est-il arrivé à l'enfant ?
Mila : Je n'en sais rien... je... Elle était déjà inconsciente à ce moment-là.
Je devais retrouver Astrid et je ne pensais pas que je puisse la retrouver dans la maison : je devais retourner au lac ce soir...
Vendredi 12 Septembre 02h00
Nous partîmes tous nous coucher dans nos chambres respectives, j'attendis que Lily et Anna s'endorment pour pouvoir me lever, ce qui ne fut pas chose facile puisque qu'avec le traumatisme, Anna eut beaucoup de mal à s'endormir. C'est moi qui me noie et c'est elle qui est traumatisée... En tout cas, je mis rapidement une veste et des chaussures avant de sortir du manoir pour me diriger vers le lac. Et sans surprise, je retrouvai Astrid ou plutôt son esprit, toujours coincé dans notre monde... Elle regardait l'eau dos à moi, je m'approchai doucement d'elle pour ne pas l'effrayer même si je pense qu'entre nous deux, elle était la plus effrayante...
Astrid : Je ne peux hélas pas partir d'ici, pas tant que je ne l'ai pas retrouvée.
Mila : Je pense qu'elle n'est pas loin.
Astrid : Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?
Mila : On peut entendre des rires d'enfants, mon amie en a entendu près de la fenêtre se trouvant là-bas, derrière les arbres
Je pointai du doigt l'endroit où se trouve la fenêtre du couloir qui obnubile tant Anna.
Mila : Peut-être que vous étiez bien trop focalisée sur ce qui vous est arrivé.
Astrid : Où voulez-vous en venir ?
Mila : La première fois que la femme de cette maison a essayé de communiquer avec nous dans le salon, j'ai vu une ombre, et une main en est sortie, une main d'enfant appelant sa mère désespérément... Je ne comprenais pas ce qui se passait à ce moment-là, mais maintenant je commence à comprendre. Depuis le début, cet enfant essayait de communiquer avec quelqu'un mais personne ne l'écoutait, les gens étant bien trop occupés par leur personne, c'est aussi pour ça, je pense, qu'elle m'a fait ces marques sur le corps : elle cherchait mon attention, moi qui avais réussi à l'entendre...
Astrid : Alors si on le veut vraiment, on peut la revoir ?
Mila : Peut-être, ça ne coûte rien d'essayer ! Elle doit se trouver encore dans la maison... Je reviendrai demain ici, peut-être qu'entre-temps, je l'aurai retrouvée.
Astrid : Si cela pouvait arriver, je ne saurais comment vous remercier...
Mila : Peut-être en trouvant la paix et en passant de l'autre côté !
Après cette discussion, je retournai discrètement me coucher. On dirait que pour la première fois, cette maison ne m'effrayait plus.
Vendredi 12 Septembre 09h00
Alors que je dormais, les rayons du soleil vinrent m'agresser les yeux, je grognai à ce contact. Et je me relevai difficilement pour me mettre assise sur mon lit. Quand ma vue fut habituée à la lumière ambiante, je pus voir Lily déjà levée : voilà donc la coupable qui aimait réveiller méchamment les gens avec des méthodes de sadiques... Anna aussi mit du temps à se lever et, avec difficulté, s'assit à son tour, on aurait dit un zombie...
Mila : Une bonne journée ?
Anna : En quoi peut-elle être bonne après ce réveil ?
Lily : Maintenant qu'on en sait plus sur ce qui s'est passé, on va pouvoir avancer.
Anna : Mais on ne sait toujours pas où se trouve l'enfant !
Mila : Je pense qu'il est ici...
Lily : Et qu'est-ce qui te fait dire ça ?
Mila : Les rires d'enfants, Anna en a entendus et... Et moi aussi ...
Lily : Je n'étais pas au courant...
Mila : Disons que ça nous a tellement surprises, qu'on pensait être folles ! Mais maintenant vu les événements …
Je sentais le regard d'Anna sur moi, après tout, j'avais menti, elle était la seule à avoir entendu les rires mais si nous sommes deux, on ne peut plus dire qu'elle est folle.
Lily : Donc l'enfant serait toujours là... On va devoir chercher partout dans cette maison !
Mila : J'ai peut-être une idée !
De retour au QG
Tout le monde s'était réuni au QG pour entendre le plan à venir afin de retrouver la petite fille, ou du moins ce qu'il pouvait en rester...
Ne dis pas ça comme ça, tu me mets la pression !
Mila : J'ai réfléchi à l'endroit où pouvait se trouver l'enfant. Nous savons déjà qu'il n'est pas loin d'ici, mais on sait aussi que le manoir a reçu plusieurs modifications ou plutôt des agrandissements, alors j'ai émis l'hypothèse que peut-être l'enfant se trouve en dessous de l'une de ces fondations. Après tout, celui qui l'a tuée l'a sûrement enterrée tout près de la maison. Et si c'est le cas, il y a des chances que l'on ait construit ces fondations à l'endroit exact où elle se trouve.
Max : Mais comment on va faire ? On ne peut pas non plus détruire la baraque pour des suppositions ?
Taru : Des bâtons de sourcier !
Anna : Des quoi ?
Lily : Bien sûr ! Il y a des siècles de ça en Allemagne, on a utilisé des bâtons de sourcier pour la première fois, ils permettaient de trouver des sources d'eau !
Anna : Et quel est le rapport avec notre contexte ?
Lily : Et bien... Il suffit d'utiliser un objet dans ce genre pour trouver l'enfant !
Max : Et quel genre d'objet ?
Taru : Quand des incendies criminels brûlent une maison entièrement, on utilise des chiens pour retrouver la source de l'incendie, mais aussi d'éventuels cadavres. Peut-être qu'avec ce genre de méthode on pourra le retrouver ?
Max : Mais cette fois, on parle d'un corps de plus d'un siècle !
Lily : On peut toujours essayer !
Lily se dirigea vers la sortie et disparut de notre champ de vision.
Taru prit une bouilloire chaude dans sa main et la tendit.
Taru : On prend du bon temps !
QG Vendredi 12 Septembre 11h00
Lily revint après quelques minutes, elle nous avait prévenus qu'elle avait appelé un ami à elle faisant partie de la police et qu'il allait lui fournir un chien dressé à la découverte de cadavres. Puis, vers 11h, le chien accompagné de son maître débarquèrent au manoir, Lily était tout excitée d'essayer cette méthode. Après les instructions, le chien commença à renifler partout dans la maison, et nous nous mîmes à le suivre partout où il allait, il commença par les anciennes pièces qui étaient déjà présentes à l'époque.
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