J’aurais dû nommer ce chapitre « Les sports » des moldus. Car si nous, sorciers, avons un nombre de sports limité et essentiellement basés sur des balais volants, les moldus, eux, en ont des quantités et de toutes sortes. Il faudrait une encyclopédie pour tous les traiter, aussi ne vais-je parler que des principaux.
En premier lieu, le football.
C’est un sport collectif qui se joue entre deux équipes de onze joueurs. Bon, jusqu’à là, rien de bien sorcier (si vous m’autorisez l’expression). Mais le but du jeu est… de marquer des buts. Je m’explique, et essayez de suivre :
Chaque équipe possède un gardien qui garde ses cages (en fait ce sont deux poteaux verticaux réunis à leurs sommets par une barre transversale, et auxquels est rattaché un grand filet). Le gardien, donc, garde cet unique endroit afin d’empêcher un ballon rond légèrement plus grand que nos souafles de rentrer à l’intérieur du filet. Plutôt facile quand on pense qu’au quidditch, le gardien a trois endroits à protéger simultanément. Au football, il n’y en a qu’un !
Les dix autres joueurs de l’équipe ont une tâche inverse. Eux doivent faire pénétrer le même ballon (car il n’y a qu’un seul ballon pour les vingt-deux joueurs !) dans les cages de l’équipe adverse, avec n’importe quelle partie du corps, sauf avec les mains. En effet, seul le gardien peut se servir de ses mains, et seulement dans une zone qui lui est autorisée. Bref, c’est un peu compliqué et surtout très idiot.
Mais bon, la Gazette du Sorcier ne me payant pas pour que je me prélasse, j’avais décidé d’assister à quelques rencontres en différents endroits. Si vous vous souvenez du début de mon livre, je commençais mon étude à Paris. C’est donc tout naturellement dans cette ville que j’allais voir mon premier match.
L’équipe locale se nomme le Paris Saint Germain, ou PSG en abrégé. Et son stade a pour appellation le Parc des Princes (Allez savoir pourquoi ?). Je pénétrai donc dans ce stade, muni de mon ticket, et me dirigeai vers la place qui m’était attribuée. Je ne trouve pas les mots pour vous décrire la galère que c’est que de vous y rendre ! D’abord, entre l’entrée du stade et votre place, il vous faut monter et descendre je ne sais combien d’escaliers. Ensuite, tout au long du chemin, on vous bouscule sans prendre la peine de s’excuser, on crie dans vos oreilles des slogans en faveur de l’équipe locale, et enfin arrivé à votre place, vous remarquez que quelqu’un y est déjà assis. Bien sûr, vous faites gentiment remarquer à cette personne qu’elle s’est certainement trompée de place, et vous l’invitez à regarder sur son ticket où est la sienne, et toutes sortes de courtoisies accompagnant ce genre de discussion. Sa réponse, aussi surprenante qu’immédiate, est un majeur bien tendu qu’il positionne sous votre nez. Après en avoir déduit qu’il ne bougerait pas malgré vos arguments aimablement exposés, vous cherchez une autre place, qui logiquement sera celle de quelqu’un d’autre. A vous de refaire le même geste du majeur à quiconque viendra à bon droit la réclamer.
Concernant le match en lui-même, c’est une nouvelle aventure. Dès le coup d’envoi, le public chante et crie alors que le score est, bien sûr, toujours de zéro à zéro. Et comme vous ne chantez pas, ne criez pas, mais vous contentez de regarder le match pour lequel vous avez payé, on vous regarde bizarrement. Comme si c’était un crime que de se cantonner à profiter du spectacle sans y ajouter le vôtre. Ou comme si vous étiez un supporter de l’équipe adverse venu espionner l’autre camp (quoique l’intérêt d’une telle mission d’espionnage me semble pour le moins limité).
Ensuite, tout le long de la rencontre, les adversaires sont hautement invités à aller goûter à une certaine pratique sexuelle entre hommes, et l’arbitre à rejoindre les commodités, même s’il n’en a pas émis le moindre désir.
Mais le plus stupéfiant est lorsque l’équipe locale a (enfin !) réussi à envoyer le ballon dans le filet du gardien de l’autre équipe. Mon voisin de droite, que je ne connaissais pas, s’est jeté sur moi pour m’embrasser, tandis que celui de gauche, que je ne connaissais pas mieux, m’a envoyé une violente claque dans le dos. J’ai d’abord cru que c’était moi qui avais marqué le but, ou du moins que j’y étais pour quelque chose. Mais m’apercevant que tout le monde exprimait les mêmes élans de joie, j’en arrivais à conclure que c’était un moyen de célébrer le but. Parfois, je me demande ce que donnerait un match de quidditch si le public montrait autant d’exubérance à chaque point marqué…
Bref, vous l’aurez compris, en football, le spectacle est autant dans les tribunes que sur le terrain.
Ne voulant pas rester sur cette bizarre impression, je décidai d’assister à d’autres rencontres. Me trouvant en Italie quelques mois plus tard, à Milan pour être exact, c’est l’affiche Inter Milan contre la Juventus de Turin qui attira mon attention. Mais les mêmes aléas se reproduisirent, si ce n’est qu’en plus, les supporters des deux camps appelaient régulièrement un certain Vaffanculo. Je ne sus jamais qui était cette personne, et ne parlant pas l’italien, je ne pus me renseigner. Rien de grave, je retentais ma chance à Madrid, lors d’un derby Réal de Madrid contre Barcelone. Là, une bagarre entre supporters me fit prendre la fuite avant la fin du match, et je ne connus jamais le résultat de la rencontre, si tant est qu’elle ait pu se terminer. Car la bagarre se poursuivait sur le terrain entre les joueurs, et même l’arbitre connut les joies du contact viril d’une paume de la main sur une de ses joues. Je renonçais ce jour-là à aller voir un match de football, sauf à la télévision (Je reviendrai dans un autre chapitre sur ce moyen d’information typiquement moldu).
Le football à la télévision, c’est particulier. On vous impose des images précises du terrain, même si vous avez envie de regarder une autre partie du stade, mais surtout, un ou deux commentateurs vous expliquent ce que vous voyez, comme si vous ne compreniez pas ce qui se passe sous vos yeux. Un moldu peut être débile, mais il doit bien y avoir des limites ! Je me souviens surtout d’un match entre l’Angleterre et l’Espagne, où le gars à la télévision expliquait toutes les phases de jeu ainsi :
…houlala.. attention houlala houlala là c’est chaud là attention passe en retrait et houlala ou lalala mais oui là c’est beau attention LAAA ah non holalala mais !!! houlala ça repart attention houlala….
De quoi se demander si on regardait le même match…
Donc, le football, terminé ! Je suis passé à un autre sport : le Rugby !
Si l’on en croit un proverbe moldu, le rugby est « un sport de voyous pratiqué par des gentlemen ». Lorsque j’aurais fini, vous conclurez qu’il est en fait un sport de voyous pratiqué par des voyous. Car je ne vois pas ce qu’un gentleman viendrait faire dans une bataille rangée dont il n’est pas sûr de sortir indemne.
Le but du jeu est toujours de marquer plus de points que l’adversaire, mais là, ce sont deux équipes de quinze joueurs qui se disputent un ballon… ovale. Non, je n’ai pas forcé sur la bièraubeurre, j’ai bien écrit « ovale »! Je m’explique :
Le ballon peut se jouer avec toutes les parties du corps, mais si vous l’avez dans les mains, vous n’avez pas le droit de le lancer en avant. Peu pratique pour faire des passes ! Et vous pouvez marquer de deux manières différentes. Soit en aplatissant le ballon (ovale, donc) derrière une ligne située dans le camp de l’adversaire, soit en l’envoyant avec les pieds (enfin, avec un pied) entre les barres verticales et au-dessus de la barre horizontale d’un énorme H. Avouez qu’il fallait être tordu du cerveau pour inventer des buts en forme de H. Moi j’aurais plutôt choisi le A ou le X.
Je n’ai assisté qu’à un seul match de rugby. Plus, cela aurait été suicidaire, et même si l’ordre du directeur de la Gazette du Sorcier était implicite, je devais impérativement revenir vivant de mon escapade chez les moldus. Sinon ça ne servait à rien.
Ce jour-là, j’étais à Toulon, dans le sud-est de la France. Le stade Mayol.
Il faisait beau ce jour-là, et les cigales chantaient dans le Midi de la France. Le soleil brillait et le Mistral soufflait. Mais ça, on s’en fout.
Moi j’étais comme un idiot entouré de supporters le visage peint en rouge et noir (couleurs de l’équipe locale, le RCT), en train d’attendre la venue des joueurs en autobus (cela, je ne l’ai su qu’après, sur le moment, je pensais m’être trompé de jour et assister à une cérémonie guerrière avant une bataille).
Les joueurs ayant apparu et pénétré dans leurs vestiaires au milieu d’une haie d’honneur formée par ces mêmes supporters, j’accédais enfin à mon tour dans le stade, bien accompagné, je vous assure, par une foule qui n’aurait pas dépareillé dans la Forêt Interdite. Seul Hagrid aurait trouvé à redire. Soit-dit en passant, Hagrid lui-même aurait eu sa place dans l’équipe du RCT.
Une fois assis à ma place, j’attendais le début du match avec une certaine appréhension. Car lorsque les deux équipes entrèrent sur le terrain, un énergumène, dont le visage tatoué au possible aurait même fait peur à vous-savez-qui, se saisit d’un micro et se mit à hurler des paroles incompréhensibles. Ce devait être un chant, car à chacune de ses pauses, le public reprenait en chœur un truc comme « pilou-pilou ». Cette fois encore, je crûs m’être trompé de jour et pensais devoir participer à un spectacle musical. Il ne manquait plus que les trente gars sur le terrain ne soient pas des joueurs de rugby mais une troupe de ballerines se préparant à danser un ballet. Je ne fus rassuré que lorsque le coup d’envoi avec le ballon ovale (j’insiste sur « ovale ») fut donné.
Bon, en gros, durant la rencontre, tout le monde courre après le ballon, se l’arrache violemment, forme à certains moments une sorte de pyramide humaine avec plein de gars allongés pendant que d’autres se couchent dessus, et que d’autres encore viennent s’allonger sur ces derniers. Le ballon, lui, est quelque part au milieu de tous ces bonshommes, mais personne ne le voit. Un miracle que personne ne meure étouffé, je sais que moi avec vingt mecs sur mon corps, j’agoniserais rapidement, et céderais volontiers le ballon à l’adversaire avant de me retrouver dans une telle situation. Maintenant, vous comprenez, je pense, pourquoi un gentleman n’accepterait jamais de pratiquer un tel sport où tout le monde se couche sur lui quand il a la balle entre les mains.
D’autant plus que d’autres actions sont tout aussi violentes. A un moment, un joueur galopait avec le ballon en direction de la ligne prévue pour l’aplatir, et heurta de plein fouet un joueur adverse qui tentait de l’arrêter. Le choc fut si brutal que tous deux sortirent, KO, sur civières. Moi, si vous ne me donnez pas une armure, le gars avec le ballon, non seulement je le laisse passer, mais en plus, je lui montre aimablement le chemin.
Cependant, ne croyez pas, amis sorciers, que malgré le danger encouru sur le terrain, vous soyez à l’abri dans les tribunes à regarder tranquillement les sportifs s’entre-tuer. Derrière moi, un spectateur crût de bon aloi de donner un conseil à un joueur qui ne savait plus quoi faire du ballon. Comme si ce dernier pouvait l’entendre, il se mit à lui crier « Dégages ! Touche ! Touche ! ». Croyant qu’il s’adressait à ma personne, et voulant savoir ce que je devais toucher après avoir dégager, je me retournais vers lui. Mal m’en a pris, une seconde plus tard, le ballon, qui avait dû être dégagé par le joueur sensible aux instructions, atterrit sur ma nuque et m’assomma à moitié. Cela ne troubla visiblement personne, car au lieu de s’inquiéter de ma santé, on se précipita sur le ballon pour le renvoyer sur le terrain !
Donc, idem, le rugby :terminé !
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