Lorsque j’eus fini l’écriture de ce livre, je n’avais pas encore déterminé quel titre je devais lui donner. J’avais d’abord pensé le nommer « Guide de survie chez les moldus à l’usage des sorciers ». Mais après discussion avec mon éditeur, George Fountayn, qui pensait que le mot « Guide » s’appliquerait plus à un guide, justement, et que ce livre n’en était pas un, nous décidions d’un commun accord, eu égard au caractère personnel de mes écrits, de le nommer tel que vous l’avez lu sur la couverture.

En effet, même si je vous raconte, de manière objective, comment vivent les moldus, George pensait que certaines de mes réactions (voire toutes) n’étaient pas représentatives des attitudes qu’aurait eu la majorité de nos congénères, et étaient plutôt révélatrices de ma propre personnalité.

Je n’insistais pas. D’ailleurs, je ne crois pas avoir bien compris ce qu’il insinuait. George est un sorcier qui a le rire facile. Je l’ai bien vu quand il lisait à voix haute certains de mes extraits décrivant des situations dangereuses ou angoissantes que j’ai vécues.

Cela aurait pu être vexant pour moi si je ne connaissais pas George. Je sais que vous, lecteurs, allez trembler en parcourant mes sinistres aventures. J’en suis désolé, mais vous devez savoir la vérité au sujet des moldus. Car voyez-vous, ceux-ci sont idiots, certes, mais ils ne sont pas stupides. Et si vous les écoutez, vous pourriez penser que certains sont même intelligents. Dangereusement intelligents. J’ai pu le constater à mes frais pendant une année entière, et c’est cette année que je vais vous raconter.