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tome 1, Chapitre 1 « Foyer » tome 1, Chapitre 1

Lâche.

C'est ainsi que Shaiélaè avait été appelée quand son peuple l'avait bannie des profondes forêts de Val-Boisé. Seule, le cœur brisé et pleine d'amertume, la petite Bosmer parcourue les terres de Tamriel sans but aucun. La Chance, ou peut-être le dessein des Dieux guidèrent ses pas en direction du nord. Elle quitta sa terre natale, traversa la Colovie et Martelfell, évitant soigneusement les routes et les hommes. Elle était bien trop triste et usée pour aller à la rencontre de quiconque.

Shaiélaè était une créature égarée dans le vaste monde, oubliée de tous.

Pour l'instant, elle avait élue domicile au cœur d'une antique forêt de la province de Hauteroche. C'était au cours de la 169ème année de la 4ème ère, deux ans avant la Grande Guerre et la suprématie du grand Domaine Aldméri.

Dans cette forêt, Shaiélaè rencontra la première personne à lui redonner confiance.

La petite elfe chassait un matin, dissimulée dans le feuillage d'un hêtre lorsqu'elle entendis retentir un fracas à travers la forêt. C'était un concert de branches brisées et de feuilles piétinées surmonté d'un bruissement métallique similaire à celui d'une batterie de casseroles se répandant sur le sol d'une cuisine.

Ces oreilles d'elfe détectèrent le vacarme de très loin, ainsi eut-elle le temps de se préparer à la venue de l'intrus. Shaiélaè encocha une flèche sur la corde de son arc et s'enfonça dans la verdure de son affût.

Enfin, elle vit le nouveau venu, manqua de s'étouffer.

En temps que Bosmer, elle était habituée à cotoyer des gens de petite taille et n'avait pas beaucoup rencontrer d'humain avec lesquels comparer l'homme qui marchait sous son arbre, mais celui-là était objectivement un des plus grands à parcourir Tamriel.

C'était une montagne de muscles recouverte de larges pièces de fourrure d'ours moisies, occasionnellement parsemé du fer rouillé de certains morceaux d'armure. Le voyageur charriait sur son dos un barda hétéroclite composé de cordes, de bouilloires, de couvertures qui s'entrechoquaient dans un bruit de porte d'Oblivion .

L'élément le plus intéressant de tout ceci était l'épée gigantesque qui était fixée dans son dos : Un absurde morceau d'acier coupant long comme une lance, avec deux crocs aiguisés forgés sur le milieu de la lame et une poignée de la taille de la jambe de Shaiélaè. C'était la seule chose bien entretenue sur le guerrier géant qui marchait tranquillement au milieu des arbres, ne prêtant aucune attention à d'éventuels dangers sur la routes.

Il à de toute façon une tête à être lui même le danger, pensa la petite elfe, sidérée par un tel manque de prudence élémentaire.

Elle observa son visage , une face dure encadrée de longs cheveux noirs et d'une courte barbe mal entretenue. Le nez avait de toute évidence était brisé plusieurs fois, et même à cette distance, de petites cicatrices étaient visibles, courants entre les tempes et les lèvres. Deux trais charbonneux étaient peints sur ses pommettes, surlignant ses yeux sombres.

Shaiélaè le suivi du regard un long moment. Il finit par s'éloigner, et la petite elfe détendit son arc et remis la flèche dans son carquoi.

C'est inutile de continuer à chasser. Toutes les proies auront fuies un tel vacarme, soupira-t-elle. Elle était affamée et n'avait rien tué depuis qu'elle avait franchis la frontière de Hauteroche. Voilà ses rêves de festins retardés de plusieurs heures. Bien sûr, elle avait croisée des vergers et des champs de légumes près d'une ferme il y a trois jours, mais même après des mois de bannissement, elle répugnait à trahir son peuple en brisant le Pacte se contentait donc de larves et d'escargots qui pullulaient dans l'humidité.

Elle jeta un dernier coup d'oeil au voyageur. Et le vis un piolet dans la main, faisant face à un ennemi invisible.

Shaiélaè s'avança sur sa branche, dans l'espoir d'en apercevoir plus de cette scène. Elle dût attendre quelques moments avant d'enfin apercevoir l'adversaire. C'était une troupe de gobelin s'approchant à travers les fourrés, à moins de trente mètres de son observatoire. La petite elfe compta quatre d'entre eux, portant des armes artisanales et des armures d'ossements. Sept, désormais. Un petit groupe apparus dans son champ de vision, prenant l'homme à revers.

Comment ces créatures avaient-elles pu approcher aussi près sans qu'elle ne les détecte? Le niveau de furtivité du voyageur en était pleinement la cause, attirant les gobelins et empêchant Shaiélaè d'entendre leur venue.

Elle était curieuse de savoir comment cette histoire finirait.

Le guerrier tournait sur lui-même, pointant son piolet en direction de ses ennemis. Il était encerclé, mais les gobelins étaient bien trop effrayés par sa stature et aucun ne voulait attaquer le premier.

La confrontation dura de longues minutes avant qu'un courageux gobelin ne saute sur le dos du voyageur. Un couteau dans la main, il essaya de poignarder le cou de guerrier, mais ce dernier l'empoigna par la tête et le jeta à ses pieds. Les autres peau-vertes chargèrent à cet instant.

Ce fut un spectacle formidable, et à de nombreuses reprises, Shaiélaè se surpris à encourager l'humain mentalement.

Le guerrier faisait jaillir son piolet sur quiconque se trouvait trop proche de lui. Rapidement, deux gobelins maigrichons furent au sol, le crâne brisé et la cervelle se répandant sur les feuilles mortes. Son arme frappa un autre hurleur, lui arrachant la moitié de la mâchoire. Ils étaient petit, mais ils étaient vifs. Le guerrier était incroyablement fort, mais aussi trop lent et trop rigide. Les gobelins étaient maintenant plus d'une douzaine, esquivant les plupart de ses coups sans le moindre problème.

Quatre d'entre eux sautèrent soudainement sur son dos, et deux autres envahirent ses bras. Si celui qui choisi son bras droit fut instantanément balayé, les autres parvinrent à l'immobiliser. Le géant hurla un juron. Il recula en courant vers un chêne non loin du champ de bataille et écrasa son dos dessus de toute ses forces, faisant tomber une part de son équipement. Un casque de fer, une bouilloire et un nécessaire de couture allèrent rouler dans l'humus entre les racines. La plupart des gobelins, sous le choc, relâchèrent le guerrier, sauf un plus persistant qui restait cramponné à son cou. Le guerrier pris quelques pas d'élan avant de fracasser de nouveau son dos contre le tronc.

Shaiélaè entendis le craquement de la colonne vertébrale de l'immonde créature.

Courir ainsi avait éloigné de voyageur des autres peau-vertes, et ceux qui gisaient à ses pieds étaient bien trop sonnés pour représenter un quelconque danger. Il eu donc un court moment de répits qu'il mit à profit en lançant son piolet sur le torse d'un de ses adversaires au sol et en dénouant rapidement la bandoulière de cuir maintenant sa claymore gigantesque. Il l'eut en main à la seconde précise ou la meute hurlante arriva sur lui. Mais il était trop tard pour qu'elle puisse espérer la moindre chance de succès : Il était prêt, deux mètres d'acier tranchant en main et un chêne solide pour couvrir ses arrières.

Un chef de guerre en armure de bronze et une masse rouillée dans la main fut le premier des chargeur à l'atteindre. Il fut accueilli par un coup formidable qui le réduit en bouillie plus qu'il ne le découpa. Le guerrier retira sa claymore couverte d'esquilles d'os du torse sanguinolent du gobelin en poussant un cris de guerre guttural et prépara son prochain coup. Après ça, le combat fut un véritable massacre.

Quelques minutes plus tard, seul cinq gobelins se tenaient encore debout. Puis trois seulement. Brusquement, le guerrier eu un spasme et Shaiélaè, aussi surprise que les peau-vertes restantes, le vit s'effondrer sur le sol, inanimé.

Les gobelins survivants s'interrogèrent mutuellement du regard, avant de s'approcher du corps . L'un d'eux le tapota du bout de sa pique, sans obtenir la moindre réaction . En riant, un deuxième le secoua vivement, mais une flèche se plantant dans son œil interrompis sa tâche.

C'était la petite elfe, qui était curieuse d'en savoir plus sur cette évanouissement, et qui voyait là aussi une occasion inespérée de s'approprier son butin.

Les deux autres peau-vertes étaient paniqués, cherchant autour d'eux la provenance du tir.

Shaiélaè descendit d'une branche, afin de mieux ajuster son coup. Elle encocha la seconde flèche, banda, et la décocha dans la gorge du plus proche.

En voyant son compagnon pisser le sang en se convulsant, le dernier survivant de la horde trouva préférable de fuir sans demander son reste. Une dernière flèche le frappa à la nuque et il s'effondra dans un dernier cris.

Shaiélaè descendit prestement de son perchoir et s'approcha prudemment de l'humain au sol, sa dague prête dans sa main. Elle marcha lentement, faisant bien attention à ne pas faire de bruit en piétinant la couche de feuille mortes et passa au milieu de la pile de cadavres chauds. L'odeur était insoutenable. Elle sentit le vomi remonter dans sa gorge, mais parvint à le contenir en mettant sa main sur sa bouche. Elle vit à ses pieds un gobelin à moitié mort qui tendait ses bras vers elle dans un pathétique besoin d'assistance. Il avait une plaie atroce à la tête, une large entaille partant du sommet du crâne jusqu'à son œil droit. La cervelle rosâtre était visible à l'intérieur, au milieu du du sang écarlate qui déjà attirait les mouches.

Il commença à supplier Shaiélaè, mais l'acier de sa dague se fraya un chemin dans son œil valide avant qu'un son ne sorte de sa bouche, si ce n'est qu'un gargouillement suivi du silence. La petite elfe continua sa route.

Finalement, elle arriva à côté du voyageur les bottes poisseuses de sang. Il respirait : on pouvait voir la poitrine se soulever et redescendre.

Elle le regarda attentivement pendant deux minutes, avant d'être rassurée par l'absence de signe de réveil de l'homme. Elle porta ensuite son attention sur son paquetage.

Les Bosmers sont des voleurs naturels, puisqu'il s'agit pour eux d'une méthode pour mener la guerre. C'est une tâche facile aux yeux d'un elfe des bois que de vider les poches d'un passant dans une citée, mais là, sur un homme endormi, c'était un jeu d'enfant.

Dans ses affaires, Shaiélaè trouva deux pièces d'argents, en plus de quelques picaillons de cuivre tombés lors du combat qu'elle ramassa sur le sol.

Ce n'est pas beaucoup. Elle examina le reste du corps. La plupart des voyageurs dissimulent leurs objets de valeurs dans des endroits inattendus, pour se prévaloir des voleurs. C'est là qu'il faut que je cherche.

Elle ôta donc minutieusement les bottes du guerrier, pour y trouver en plus de deux pieds puants, un septim d'or et un grenat rangé entre les orteils.

Quelques minutes de pillage supplémentaire apportèrent en plus un pendentif d'os gravé de runes et des réserves de nourritures, qui composaient le butin le plus intéressant. Il y avait un plein paquet de bœuf salé, la moitié d'un poulet rôti rongé, des œufs durs dans un jatte en grès, une miche de pain noir, quelques patates, un sac de fruits secs et une outre contenant de l'hydromel, après vérification olfactive.

Shaiélaé jeta au loin les patates, le pain et les fruits secs avec une moue de dédain, et empocha les autres vivres. Je peux survivre au moins trois semaines rien qu'avec le bœuf séché. La journée n'était pas perdu pour elle, finalement.

Avant de s'éloigner, elle s'approcha de la claymore géante du guerrier. Elle était là, non loin de sa main. L'épée était plus grande de près, plus que l'humain. La petite elfe s'en empara. Acier froid. Sang séché de partout. Elle était lourde, mais pas autant qu'elle ne se l'était imaginée. Elle frissonna. Si un ennemi manie cette chose pendant un combat, je prend la fuite fissa.

Elle pensa à la gloire qu'elle aurait gagnée chez elle si elle l'avait ramenée au cours d'un raid. Ce temps était révolu. Tout ce qu'elle pouvait espérer désormais était un lourd sac de pièces.

Orsinum n'est pas loin, et les orques sont des maîtres forgerons. Ce truc les intéresserait sûrement.

Voyager au cœur du pays des orques était néanmoins une idée un peu effrayante. Shaiélaè réfléchissait à une autre solution, se remémorant tout ce qu'elle pouvait savoir sur la géographie de Tamriel.

Quelle est la plus proche cité, sinon ? Daggerfall, peut-être, en allant vers le nord. Pas sûr... Il faudrait une carte. Elle n'en avait trouvé aucune sur le voyageur.

Elle décida se pencher plus tard sur la question, quand elle serait plus en sécurité. Elle chargea l'épée gigantesque sur ses épaules, grimaçant quand elle senti le contact du sang caillé sur sa nuque. Et la petite elfe quitta le champs de bataille.

Son fardeau la déséquilibrait, et elle failli trébucher à plusieurs reprises. Lorsque qu'elle tenta de caler plus solidement l'épée, ce qui devait arriver arriva : Shaiéalè buta contre le corps d'un gobelin et s'effondra de tout son long dessus. Elle lâcha la claymore pour amortir sa chute, et ses mains s'enfoncèrent dans le ventre ouvert du cadavre, faisant échapper un horrible bruit de succion. L'épée avait heurté un bouclier dans sa chute, faisant résonner le choc à travers la forêt.

La petite elfe allait reprendre sa route, maudissant sa maladresse quand elle entendis une rumeur derrière elle. Nul besoin de se retourner pour deviner que le guerrier se réveillait. Elle essaya d'extirper vivement ses mains du tas de boyaux puants, mais il était trop tard. Le temps de se remettre sur ses pieds, le guerrier était assis, clignant des yeux en observant son environnement.

La petite elfe resta immobile, espérant un miracle. L'humain l'aperçut, et la surprise se lu sur son visage.

« T'es qui, toi ? » , demanda t-il d'une voix pâteuse.

Son esprit travailla rapidement pour trouver une explication valable.

« Je m'appelle Shaiélaè. Les gobelins croyaient que tu était mort et pillaient tes affaires. Je les ai interrompus, et m'apprétait à te soigner quand tu t'es réveillé.

Le guerrier se mit debout. Il regarda le champ de bataille autour de lui. Vomit. Il regroupa ses affaires autour de lui tout en s'essuyant la bouche. Shaiélaè l'aida et en profita pour récupérer ses flèches.

« Tiens, je leur ai déjà repris ça ». Elle lui tendis le paquet de nourriture et les objets de valeurs qu'elle lui avait subtilisé. Faire cela la tuait intérieurement, mais c'était nécessaire en attendant de trouver un plan pour les reprendre.

Finalement, le guerrier arracha son piolet planté dans la cage thoracique d'un des peau-vertes et il rejoignit Shaiélaè à l'écart de la pile de cadavres.

L'instinct de la petite elfe lui criait de laisser tomber et de fuir le voyageur dès que possible. D'un autre côté, le prix du poids de l'acier de l'épée à lui tout seul pourait la nourrir pendant plusieurs mois. Sans compter les nuits douillettes à l'auberge, de nouveaux vêtements, des flèches de rechange... Son porteur était un danger, bien sûr. J'ai mon arc. Et je suis de toute évidence plus rapide que lui. Le jeu en valait la chandelle.

Non loin de là, hors de la vue des immondes macchabées, ils trouvèrent un tronc d'arbre abattus. Tout deux s'assirent dessus. Shaiélaè essuyait distraitement ses mains poisseuses d'intestins sur ses braies, révulsée par la puanteur qui refusait de partir. Le guerrier nettoya sa grande lame à l'aide d'un torchon graisseux.

« Merci, elfe», dit-il. « Mon nom est Ioreck, fils de Halfur, de Morthal. » Un Nordique, bien sûr. J'aurais dût le deviner tout de suite. Facile à duper, dur à combattre. Il semblait décidé à raconter toute sa vie à la petite elfe. Celle-ci l'écouta, en quêtes de détails qui lui serait utiles.

« Mon père est Thane, et ma mère dirige la ferme. J'ai une sœur, Victrix, une vrai combattante et deux jeunes frères Arnolf et Gjalir. J'ai dût tout quitter il y a deux mois. C'est pour ça que je suis là. J'avais trop bu, une nuit à la taverne, et j'ai insulté Rolf, le fils du Jarl Stigthmund Ailedejais. On s'est battus, et je l'ai éclaté. Je lui ai méchamment cassé le nez. C'était rien qu'une bataille d'ivrogne, tu pense, du genre qu'on oubli le lendemain . Mais c'était l'héritier du Jarl. Le lendemain matin, c'est les gardes qui m'ont réveillés et ils m'ont emmenés à la longère du Jarl, moi et ma gueule de bois. Si j'étais un homme normal, j'aurais juste passé quelques heures en prison. On aurais évité plein d'emmerdes si on avait fait ça, d'ailleur. Mais je suis le fils d'un thane, blablabla... mérite le respect etc. Mon père a donc tenu à ce qu'il y ai un combat singulier entre moi et Rolf Ailedejais. L'idée était de me sauver du déshonneur du séjour en prison et de donner une chance à Rolf de se laver de l'affront que je lui avait fait.

On s'est tout les deux retrouvés derrière la longère, encouragés par les villageois. Mes amis, ma famille, tout le monde était là. Le vieux Jarl Stighmund aussi, bien sûr. Et toute sa cour. Mon père était à ses côtés. Ils discutaient et rigolaient comme des vieux amis, faisant des pronostics sur l'issue de la rencontre. Le combat entre leurs fils n'était rien d'autre qu'une vulgaire formalité, à leurs yeux. Personne ne prenait ça au sérieux.

Deux huscarls nous ont apportés des haches et des boucliers... »

« Je croyait que le combat n'était pas sérieux ? ». Les coutumes violentes des Nordiques étaient inhabituelles pour Shaiélaè.

Ioreck rougit.

« On ne frappe pas pour tuer. Il faut désarmer son adversaire, ou l'acculer. Le vaincus reconnaît sa défaite de lui même. Les haches ne sont même pas aiguisées. »

Le Nordique repris son histoire.

« Bref. On a commencé à se battre. A un moment, il m'a frappé un peu fort dans le dos. J' était fatigué, et j'avais la migraine. Ça m'a énervé un peu plus que ça ne l'aurais dût. J'ai fait une crise de berserk. »

« Qu'est ce que c'est ?, demanda la petite elfe.

« C'est l'état d'esprit dans lequel je suis entré en combattant les gobelins, tout à l'heure. Je devient violent, je ne peut plus me contrôler, je ne ressent plus la douleur... Je devient une pure machine de mort. Je ne garde presque aucun souvenir de ce qui se passe au court des ses moments. Juste un trou noir dans ma mémoire.

Impressionnant.

« Et quand tu t'es évanoui au milieu du combat ? Il y a un lien ?

« J'utilise énormément d'énergie en très peu de temps. C'est très fatiguant . Mon corps ne le supporte pas, parfois, quand je reviens sur terre. Donc je m'évanouis . Mais aujourd'hui, c'est la première fois que ça m'arrive alors qu'il reste encore des ennemis. Merci, encore une fois. »

Cette révélation était étonnante et un peu effrayante. Berserk... La petite Bosmer avait déjà entendu des histoires d'orques se changeant en monstre comme le Nordique. De simples légendes racontées entre frères d'armes les nuits à la caserne avant d 'aller patrouiller autour des camps d'orques des bois.

Elle se rappelait d'un veil éclaireur qui avait dit une fois avoir combattus un berserkir au cours d'une embuscade. Selon lui, l'orque avait continué de se battre malgré la vingtaine de flèches plantées dans son corps. Il criait de rage plus que de douleur, brisant les arbres de son marteau pour en déloger les archers qui s'y dissimulait. L'éclaireur disait avoir perdu six compagnons à cause de ce berserkir ce jour-là. A cette époque, Shaiélaè avait rie de bon cœur de cette histoire, entourée de ses frères d'arme. Elle avait rétorquée qu'il n'y avait aucun orque qui continuait de courir une fois qu'une flèche avait percé ses deux rotules.

Avoir vu cette légende prendre vie sous ses yeux était...inattendu.

Elle étaient maintenant sincèrement curieuse d'entendre la suite du récit du Nordique, et l'écouta donc avec attention quand il reprit la parole.

« Quand je suis revenu à moi, Rolf Ailedejais, héritier du Jarl de Morthal, était couché à mes pieds, atrocement mutilé, et j'étais couvert de son sang. Personne n'avait bougé durant ma crise, par crainte de subir ma rage. Dès que j'ai vu les gardes courir vers moi, je me suis enfuit hors de la ville. Je ne comprenais même pas ce qu'il se passait. Je suis allé me cacher dans les marais, et mon frère Arnolf m'y a rejoint un peu plus tard. Il m'a tout expliqué. Lui et ma sœur sont venus régulièrement les jours suivants avec des nouvelles fraîches sur ma situation : Le Jarl était hors de lui, bien entendus. J'avais tué son unique fils. Il a une fille aussi, de son premier mariage, mais elle est vieille et bizarre. Ça doit le déranger un peu de savoir que c'est elle son héritière, maintenant... Je peux comprendre qu'il m'ai condamné à mort. »

Ioreck souris tristement. Son épée géante était parfaitement propre désormais. La petite elfe voyait le visage du nordique se refléter sur l'acier poli.

C'est un paria, tout comme moi. La ressemblance entre leur deux histoires respectives était troublante.

Repenser à sa propre condition empli Shaiélaè de tristesse et ses yeux de larmes. Elle parvint à se contrôler et à paraître impassible,mais cet effort lui fit manquer une partie du récit que Ioreck avait déjà reprit.

« ...ne pouvaient pas me trouver dans les marais. Je les connait comme ma poche, avec leurs cachettes et leurs dangers. Mais j'étais toujours trop proche du village. Je ne pouvait rester là bien longtemps. Mon frère et ma sœur m'ont convaincus de partir. Je ne pourrais jamais retourner à Morthal, ils ont dit, et en être aussi proche était dangereux et inutile. Ils ont dit que je ferai mieux de me bâtir une autre vie ailleurs. Je ne voulait pas les laisser, mais ils avaient raison.

J'ai vu ma famille au complet pour la dernière fois le jour de mon départ. Ils étaient tous venus dans les marais pour ça, même mon plus jeune frère. C'était dangereux, puisque les hommes du vieux Jarl les surveillait, mais ils ont eu de la chance. Personne ne les a suivit. Ils m'ont donné des vivres, une partie des économies de la famille, puis je leur ai dit adieu. C'est à ce moment que Arnolf a sorti ça de derrière un arbre. »

Il souleva l'épée pour la montrer à Shaiélaè.

« Il l'avait piqué dans l'armurerie personnelle du vieux Jarl Stigthmund. C'est la lame de Hjaalmarch, le symbole de son pouvoir. Marrant : Je lui pris son fils et son épée. Elle ne lui manquera pas, il ne la porte qu'au cours de quelques cérémonies. Trop rouillé pour se battre. Du Jarl, je parle.

Elle est à moi, maintenant. Je l'ai appelée « Foyer ». Elle est très précieuse à mes yeux. C'est le seul lien que j'ai avec ma terre natale.

C'est ainsi que j'ai quitté Hjaalmarch, emportant avec moi mes armes, mes provisions, mon honneur souillé et une prime de 1000 septims sur la tête. »

1000 septims ! Quel dommage que Morthal soit si loin.

« J'ai pris la route de l'ouest », continua le guerrier. « Skyrim est bien trop dangereux pour un homme aussi recherché. J'ai l'intention d'atteindre Shornhelm, à Hauteroche. J'ai entendu dire qu'il y avait là-bas une compagnie de mercenaires qui recrutait. Et ils ont toujours un job en réserve pour un Nordique vigoureux et sa fidèle lame. »

Shaiélaè était dégoutée par la désinvolture avec laquelle son compagnon considérait son meurtre. Le berserk n'excusait en rien le fait qui ai tué le fils unique d'un homme -son propre Jarl qui plus est-, et volé une épée précieuse représentant sa fonction . Un beau cambriolage, certes, mais quelque peu déplacé en de tel circonstances.

Elle n'éprouvait aucune sympathie pour un homme aussi dénué de remord. Infiniment plus frustrant étaient les adieux poignants auquel il avait eu droit avec sa famille. La petite elfe souffrait de ne pas avoir eu cette chance lors de son départ. Au mieux, ses proches l'avaient regardé s'éloigner avec condescendance et déception. Avec haine et mépris dans le cas de sa mère.

Ioreck avait emballé « Foyer » dans une couverture, qu'il fixa à son dos à l'aide d'une corde. Ses mains en visière, il chercha l'emplacement du soleil dans le ciel afin d'orienter ses pas. Shaiélaè le suivi quand il parti vers l'ouest.


Texte publié par Elias of Keliwic'h, 23 novembre 2015 à 20h49
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