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Valkon ne répondit pas. Il réfléchissait. Izel avait raison mais le ferait-il malgré la douleur que Razor lui avait fait éprouver. C'était étrange de se dire que l'amour qu'il éprouvait, était plus fort que sa colère. Que malgré la douleur, il n'arrivait pas à lui voulait du mal. Dans un sens, il était fier de ne pas être devenu un être obsédé par la vengeance. Il respectait la liberté de son Roi.

Dans son monde chacun pouvait être avec la ou les personnes qu'il désirait. Malgré ça, la jalousie existait, même si mal vu. Il n'était pas toujours facile de lutter contre. Valkon l'avait combattu en secret. Sans jamais rien dire, il s'était obligé à agir de façon naturelle afin que personne ne sache jamais ce qui se cachait en son coeur. Chose d'autant plus risquée qu'il s'agissait de son souverain, et qu'il ne voulait pas lui porter préjudice.

Il se revoyait encore attendant, seul dans son lit. Veillant jusque tard, une personne qui ne viendrait pas. Il finissait invariablement par s'endormir. A son réveil, il posait la main sur le côté gauche, y cherchant la trace d'une personne ou d'un passage.

Malheureusement, il n'y rencontrait que les draps.

Combien de fois, avait-il contemplé tristement ce vide ?

Bien sûr, il lui aurait été facile de le remplir. Après tout, il était bel homme. Mais ce n'était pas une chose qu'il cherchait. Longtemps, il n'avait rien dit ravalant son chagrin. Après tout, il n'était pas en position de réclamer quoi que se soit.

Un jour, il avait proposé à Razor de le rejoindre le soir, pour ne pas que celui-ci n'est a se déplacer. La réponse avait été simple. Le Roi devait travailler tard et ne voulait pas le déranger. Valkon s'était quand même rendu jusqu'à la porte de sa chambre ce soir-là. Il était décidé à prouver qu'il pouvait tout supporter, qu'il était prêt à tout pour soutenir son monarque.

Il n'avait même pas frappé. En entendant une voix féminine, il avait rebroussé chemin. Jamais, il n'avait parlé de son passage. A quoi bon ?

Ce qui l'avait plus blessé, ce n'était pas le fait que Razor soit avec quelqu'un d'autre mais bien qu'il lui est mentit. Dire que malgré cela, il avait continué à l'attendre, ne faisait que le rendre plus pathétique.

A présent, il hésitait à prendre sa place en temps que Roi. Alors même qu'il connaissait les responsabilités que cela impliquaient, et qu'il ne voulait pour rien au monde, être mit en avant. Lui, était plus un conseiller, agissant dans l'ombre. Il n'aimait pas se montrait, préférant réfléchir calmement aux problèmes pour trouver les meilleures solutions. Même si l'on reprenait ses idées et que jamais on ne le citait comme en étant l'origine, cela n'avait pas d'importance pour lui.

S'il devait Roi, il mettrait lui même fin à sa tranquillité.

D'un autre côté, il se demandait qui pourrait être digne de cette tâche: ceux qui ne désiraient le pouvoir que pour imposer leur volonté sans prendre en compte les besoins du peuple ?

Lui-même, en temps que proche conseiller du Roi, ne risquait-il pas d'être victime de leur haine et leur volonté de détruire tout ce qui touchait au règne de Razor ?

Finalement, il se retourna vers Izel, cherchant à glaner un conseil, sans même savoir pourquoi.

-Moi ? déclara-t-il. Je ne suis pas quelqu'un qui aime se mettre en avant. Je ne suis pas le bon candidat.

-Qui cherchez-vous à convaincre ? Vous ou moi ?

Il fut surprit. Cette femme se révélait plus observatrice qu'il ne l'avait imaginé au premier abord.

-Au fond de vous, vous avez déjà prit la décision. Vous essayez juste de vous en dissuader.

-Je…

-Prenez les choses simplement : qu'est-ce qui serait meilleur pour le peuple ? Qu'est-ce qui serait meilleur pour vous ? Et pour finir : qu'est-ce qui serait meilleur pour Razor ?

Il savait qu'elle venait de détruire toute résistance en lui. Il lui suffisait de penser à son Roi pour prendre sa décision. Il n'aurait su dire s'il s'agissait de la bonne décision mais malgré tout, il savait ce qu'il allait faire.

-Reviendra-t-il, seulement?

-Quel est l'espérance de vie d'un humain ?

-Courte.

Bien trop courte pour eux. Son escapade ne durerait sûrement pas. Lorsqu'il serait de retour, alors Valkon se ferait une joie de lui rendre son bien. Ce n'était qu'un emprunt, il veillerait dessus pour son Roi.

-Vous connaissez déjà ma décision, déclara-t-il.

Izel sourit, avant de hocher la tête.

-Je ne tarderait pas à revenir, murmura-t-il.