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Une secousse déstabilisa Izel qui se rattrapa au mur. Elle avait juste eut le temps de regagner la petite bâtisse dans laquelle elle vivait à présent. Sa fonction première était de permettre à ceux qui le désiraient de se recueillir dans le calme. Des murs de pierres simple, un plancher au sol pour une petite pièce accueillant un lit, une chaise et un bureau. Un petit espace séparé par une porte menait au sanitaire.

Un lieu de passage pour des visiteurs venant spécialement pour se retrouver et dominer leur aura. Comme tous les membres de son monde, Izel possédait des pouvoirs qui lui était propre, nommaient « aura ». Bien sûr, tous n'avaient pas les mêmes capacités et la même force.

Depuis qu'elle était arrivée dans ce monde, elle se voyait obligé de vivre dans cette chambre. En effet, c'était comme si un morceau de sa terre avait été arraché pour finir dans un autre univers. Malheureusement pour elle, elle avait voyagé avec lui.

Léona aussi, venait d'ailleurs : du monde des humains.

Aucune explication ne permettait réellement de comprendre ce qui s'était passé.

A nouveau, la terre se mit à trembler. Cette fois-ci, la vibration se faisait plus forte. Cela n'avait rien de rassurant.

Izel se savait en partie responsable. Elle n'avait pourtant pas imaginé que les répercutions seraient aussi intense.

-Izel !

Un cri résonna. La voix était puissante et se répercuta sur les pierres. La jeune femme ne pu s'empêcher de frisonner. Même si elle ne risquait rien physiquement, elle dépendait quand même de ses hôtes forcés.

Prenant appuie sur le mur, elle se redressa. Mieux valait bouger avant qu'une nouvelle secousse ne la déséquilibre. Prudemment, elle sortit.

Un homme l'attendait devant ce qu'elle nommait « la barrière ». Depuis que leurs univers s'étaient entrechoqués, elle s'était érigée comme pour manifester contre l'événement. Les « démons », comme aimait à les appeler Léona, ne pouvaient la franchir. Leurs magies étant trop différente de l'aura d'Izel, elles entraient en conflit avec.

La jeune femme en avait tiré cette conclusion. Elle-même pouvait sortir mais se trouvait affaiblit soudainement et ressentait le vif besoin de retourner dans son morceau de terre natal. Leurs mondes n'avaient rien de commun et n'étaient pas fait pour se rencontrer.

Contrairement à elle, Léona pouvait évoluer librement que se soit aux côtés d'Izel ou des résidents de l'endroit. Une chose qui paraissait étrange à l'humaine.

-Vous voilà !

La blonde releva les yeux vers son visiteur. Grand, large d'épaule, il portait un uniforme mettant en valeur sa musculature. Au vu de la richesse des étoffes utilisées, on prenait rapidement conscience que l'on faisait face à un personnage important. Ses longs cheveux bleu nuit tressés descendait jusqu'à ses hanches, se mariant à merveille avec sa peau caramel.

Il arborait une barbe de plusieurs jours et des cernes foncés encerclés ses yeux couleur encre qui la fixaient. Son front plissé, lui donnait un air plus soucieux qu'énervé.

Izel se placer à la limite de son univers, le contemplant en silence.

-Où est-il ?

Il n'eut pas besoin de préciser de qui il parlait pour qu'elle comprenne.

-Je pense que vous vous en doutez déjà.

L'autre serra le poing instinctivement. La jeune femme lu sur son visage de la peine. Même si cela ne dura qu'une seconde, elle perçu sa détresse.

-Parti !

La blonde baissa les yeux. Cela confirma sa pensée.

-A l'heure actuelle, tout le monde le ressent ! ajouta-il, plus pour lui même que pour elle.

Son interlocuteur fronça les sourcils. Une nouvelle secousse l’empêcha d'ajouter le moindre mot.

-Et voilà de quoi je voulais parle ! Et ça va continuer comme ça longtemps !

-Longtemps ?!

Cette déclaration surprit Izel.

-Jusqu'à ce qu'un nouveau roi prenne sa place, confirma-t-il.

Sa voix trembla alors qu'il énonçait ces derniers mots. La blessure était toujours là, bien à vif.

-Qui sera-t-il ?

L'autre leva les yeux au ciel.

-Je n'ai pas de temps à perdre avec …

Il sembla chercher un terme pouvant convenir pour décrire celle qui lui faisait face.

-Je ne comprends pas, avoua Izel.

Mais son interlocuteur ne paraissait pas déterminé à lui répondre. Il s’apprêtait même à tourner les talons.

-Attendez ! Valkon ! C'est bien votre nom n'est-ce pas ?

Surprit, l'homme se retourna.

-Comment savez-vous quel est mon nom ?

-Je vous ai déjà vu avec lui. Même si je ne peux pas bouger, j'entends ce qui se passe autour de moi.

Elle préféra éviter de mentionner Léona devant lui.

-Je n'aurais jamais cru que cela pouvait vous intéresser, ricana l'autre.

-Expliquez-moi ce qui se passe ici. Je dois savoir si je veux pouvoir vous aider.

Valkon fronça le nez.

-Je crois que vous en avez déjà suffisamment fait. Cette catastrophe…

Il s'interrompit au milieu de sa phrase. Izel comprenait bien la colère que l'homme pouvait éprouver. Malgré tout, elle ne pouvait différer ses questions. Il lui fallait savoir ce qui se passait dans ce monde. Le peu d'indication qu'elle avait eut la laissait dans le flou.

-J'ai cherché à comprendre votre univers et son organisation. J'en ai déduis qu'elle était pyramidale. Votre roi est au sommet. Mais que se passe-t-il lorsque la tête disparaît ?

Valkon soupira. Apparemment, elle ne le laisserait pas, avant de savoir. Il lui suffisait pourtant de s'éloigner pour être débarrassé d'elle. Néanmoins, il resta. Peut-être bêtement parce qu'il ne savait que faire et qu'ainsi il était occupé ?

-Très bien. Vous savez que les plus faibles transmettent leurs magies purs aux plus forts, jusqu'à ce qu'elle arrive à notre roi. C'est lui qui la canalise et la disperse dans notre monde pour que chacun puisse s'en servir. Sans roi, le cycle est rompu. La magie pur s'éparpille et ne peut être utilisée. C'est ce qui provoque les secousses. Les choses se rétabliront lorsque le nouveau roi sera en place.

-Qui sera-t-il ?

-Je dirais celui qui parviendra à prendre le pouvoir parmi les hauts gradés. A l'heure actuelle, j'imagine qu'ils doivent déjà être en train de se déchirer pour devenir notre dirigeant.

A nouveau, il montra son dégoût en ricanant.

-Je suis sûr qu'ils sont heureux. Ils devaient attendre à ça depuis longtemps. Et Razor qui leur tend le tout sur un plateau doré. Il n'a jamais été tendre avec eux, ils le lui rendront bien.

En colère, il serra, à nouveau, le poing.

-Vous lui en voulez ? déclara Izel, doucement.

-Bien évidemment que je lui en veux ! Il a abandonné son peuple.

Malgré tout, la jeune femme savait que ce n'était pas la seule raison.

-Vous êtes un homme blessé, Valkon, murmura-t-elle.

-Que ?

L'autre ouvrit de grands yeux. Il n'allait pas laisser qu'un comme elle, le juger. Il savait qu'il n'avait rien à se reprocher et était en paix avec sa conscience.

-Il vous a abandonné malgré tout ce que vous avez fait pour lui, continua-t-elle.

-Ca ne vous regarde pas ! cracha-t-il. Vous ne pouvez pas comprendre !

Sur ce point, la jeune femme ne pouvait qu'approuver. Mais elle poursuivit, tout de même.

-Voir le pouvoir aux mains de quelqu'un d'autre vous répugne. Imaginez que quelqu'un puisse détruire tout ce qu'il a construit…

Elle lu sur son visage qu'elle avait fait mouche. La colère laissait place à un regard triste.

-Prenez le pouvoir, lança-t-elle, brusquement.

Il la fixa sans comprendre. Ce n'était pas une chose à laquelle il avait déjà pensé. Il respectait trop Razor pour ça. De plus, le pouvoir ne l'attirait pas. De son enfance, qu'il avait passé au près de son roi, il avait apprit que cela impliquait de nombreuses responsabilités. Jamais il n'avait envié le sort de son ami. Valkon le soutenait et l'aidait de son mieux, pour lui rendre la vie plus facile.

A présent, lui qui avait tout donné se trouvait seul. Malgré tout, il n'éprouvait pas le besoin de montrer sur le trône. La tristesse était plus présente que la rancœur en lui.

-Je n'en ai aucune envie, déclara-t-il outré.

-Peut-être, mais vous êtes la seule personne qui ne soit assez forte pour le supporter et qui ne le veux pas. Vous serez donc la personne qui pourra préserver le royaume, en attendant son retour.