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-J'ai besoin de ton aide. S'il te plaît, je suis ton amie !

Il y avait une note de désespoir dans la façon donc elle venait de prononcer la phrase.

Izel la fixa sans rien dire. Elle ne comprenait pas réellement ce que Léona pouvait ressentir mais la voir dans cet état ne lui plaisait guère. La raison qui la freinait n'était pas seulement, la crainte de voir disparaître la seule personne pouvant approcher d'elle. Il y avait autre chose : un équilibre précaire existé et elle savait que cela le mettrait en péril.

Bien évidemment, Léona s'en fichait. Pas par méchanceté, seulement parce qu'elle croyait en la justesse de ses sentiments. Izel ne lui en voulait pas. Elle n'était qu'une humaine et elle ignorait la magie à l’œuvre en ces lieux. Ou plutôt, même si elle en connaissait l'existence, elle n'avait pas conscience de sa provenance et de son importance.

La jeune femme releva la tête pour croiser le regard de son interlocutrice et lui montrer la force de sa détermination. L'humaine était plus petite que son amie. Beaucoup plus jolie aussi, mais cela n’avait pas d'importance pour Izel. Du moins, le croyait-elle jusqu’à son arrivée en ces lieux.

Léona possédait un visage fin avec des pommettes hautes, des yeux pétillants de malice qu'une coupe à la garçonne accentuée encore. Des boucles cuivrées s'échappaient pour descendre en direction de ses oreilles, d'une manière élégante. Elle n'avait pas besoin d'être sophistiquée pour être belle. Sa beauté était naturelle, sans artifice. Les taches de rousseur qui constellaient son nez, étaient ses seuls bijoux.

A côté d'elle, Izel paraissait bien fade avec ses cheveux blonds manquant de volume. Plaqué de chaque côte de sa tête, ils descendaient en ligne bien droite, lorsqu'ils ne décidaient pas de s'emmêler au passage. De même, sa mâchoire trop large, faisait paraître son visage carré. Depuis quand cela revêtait-il une importance pour elle ?

Sans qu'elle ne s'en rende compte, sa silhouette s'était mis à changer. Petit à petit, sa taille s'était affinée alors même que ses hanches s'arrondissaient. Cela avait quelque chose d'inquiétant : pas le changement en lui-même mais plutôt sa cause.

A force d'être dans son monde et de fréquenter ses gens, leurs idées prenaient de plus en plus de place dans son esprit. Elle en venait à craindre son possible retour chez elle. Ces mœurs allant à l'encontre de ce qu'elle connaissait, en venir à les assimiler ne l'aiderait pas.

-Izel, toi seule peut m'aider !

Ce n'était pas tout à fait vrai. Du moins pour une partie de la demande, évidemment pour l'autre, la question ne se posait même pas.

-Je croyais que rien ne t'attendais dans ton monde et que tu ne voulais plus y retourner, commenta-t-elle pour gagner du temps.

-Oui, c'était le cas mais…

L'humaine se mordit la lèvre.

-C'est juste que… Tu peux m'aider ?

-Oui, je peux te renvoyer chez toi.

Un sourire se dessina sur le visage de son amie.

-Seulement pour le reste. Ce n'est pas possible.

-Mais c'est toi qui m'a dit que ça l'était !

-Théoriquement oui. Personne ne l'a tentait !

Léona prit ses mains dans les siennes. Ce geste surprit la blonde et la désarçonna.

-J'ai confiance en toi. J'ai confiance.

Est-ce pour cette raison qu'elle avait accepté ? Où était-ce un moment de faiblesse ? Elle n'aurait su le dire.