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tome 1, Chapitre 7 « Yranis » tome 1, Chapitre 7

Une lumière aveuglante apparut devant elles. Elle était éclatante comme le soleil et venait de se matérialiser en face de la porte qui venait tout juste de se fermer. Mettant leurs mains en visière devant leurs yeux, les deux jeunes femmes tentèrent de distinguer ce qui se trouvait réellement là. Ce ne fut certainement pas ce à quoi elles s’attendaient, autant qu’elles puissent s’attendre à quelque chose dans ce genre de situation. Au milieu de la lueur scintillante à laquelle leurs yeux commençaient à s’habituer, une forme commença à se détacher, une forme humaine. Le jeune homme, brun, en costume rouge et blanc, avait plus l’apparence de ce que nous imaginons être un fantôme.

« Je suis vraiment navré si je vous ai fait peur, mesdemoiselles ! »

Leurs mains toujours au-dessus des yeux, Rose et Jenny se regardèrent, puis se retournèrent vers l’étrange apparition. Elles étaient incapables de parler ! Elles restèrent de longues secondes à observer sans un mot la lueur humanoïde.

« Mesdemoiselles, je suis réellement désolé ! »

Se ressaisissant :

« Il ne faut pas vous en faire pour ça, monsieur…Monsieur? » Jenny en souriant et tentant d’être la plus polie possible.

« Chef de la section F Yranis , mademoiselle. »

L’être de lumière lui rendit son sourire et continua :

« Je ne savais pas comment vous contacter sans qu’Il soit mis au courant de votre présence. Je pensais que frapper à la porte serait une bonne idée, mais… »

« C’était donc vous… Les quatre coups ! » S’exclama Rose.

« Oui mademoiselle, c’était moi. Je voulais que vous quittiez ce vaisseau. Vous êtes en grand danger ici. Mais apparemment, je m’y suis mal pris. »

« Est-ce vous qui avez envoyé le message de secours que nous avons reçu. »

« Non, ce n’est pas moi. C’est le grand ordinateur du vaisseau. »

« Le message était pourtant envoyé par un enfant ! »

« Il a pris la voix du fils de notre commandant, elle avait été enregistrée avant notre départ. Il a pensé que ce serait plus efficace pour vous attirer ici, il a besoin de vous. »

« Besoin de nous ? Mais pour quoi faire ! »

« Il veut vous tuer. Regardez- ce qu’Il a fait de moi. Je ne sais d’ailleurs pas ce qui s’est passé avec moi, pourquoi je suis toujours là, sous cette apparence. Tous les autres sont morts, ils ont disparu. Je suis seul à présent. Et c’est pour cela qu’Il tente de faire venir des gens ici, Il a besoin de vous, Il va aussi vous tuer… »

« Mais de quoi voulez-vous parler ? 

« Le vaisseau, mademoiselle, le vaisseau. L’Intelligence centrale du vaisseau, une toute nouvelle technologie. Et Elle a trouvé que la meilleure source d’énergie était celle de la vie. Et par conséquent, Elle a pris la décision de l’utiliser comme carburant. Or, tout le « carburant » que l’équipage pouvait constituer a été utilisé et Elle a présent besoin d’énergie nouvelle. En d’autres termes, VOUS ! »

« Une intelligence artificielle, murmura alors Jenny. J’aurais dû y penser avant, c’était logique. Mais normalement, continua la jeune femme comme si elle réfléchissait à haute voix, les ordinateurs ne sont-ils pas censés posséder un coupe-circuit qui les empêche de s’attaquer aux êtres vivants ? »

« Normalement oui, mademoiselle ! Mais nous étions à court de carburant, nous partions à la dérive. Le capitaine a demandé au vaisseau de faire tout son possible pour trouver de l’énergie le plus vite possible, ajoutant « quoi qu’il en coute ». Il n’aurait jamais dû dire ça ! L’Ordinateur a analysé la situation et décidé que la meilleure source d’énergie à proximité était celle provenant de l’équipage. Il a certainement considéré qu’Il ne ferait pas de mal à l’équipage de cette manière. Car d’une certaine façon, l’équipage restait en sécurité à l’intérieur du vaisseau. La notion de vie n’a pas été prise au sens que nous l’entendions. Il a pris une décision, de son propre chef, en fonction de ce que nous lui avions inculqué, malheureusement, Il n’a pas eu la même vision des choses que nous. Et Il était en train de vous emmener au pont principal, là où se trouve le générateur de carburant, lorsque j’ai fermé la porte. »

« C’était donc vous qui avez coupé ces lianes ! »

« Oui ! Et éteint votre lampe, elles possèdent des capteurs photosensibles. Et elles étaient déjà toutes proches lorsque je vous ai retrouvé. Elles sont certainement juste derrière la porte à cet instant même. Mais ne vous inquiétez pas, elles ne vont pas passer ici ! »

« Et comment avez-vous pu réaliser ce prodige ? » demanda Rose

« Je suis apparemment constitué de la même énergie que celle dont a besoin le vaisseau. J’ai la capacité de m’infiltrer dans son réseau énergétique, et avec beaucoup de concentration, j’ai la possibilité de fermer des portes ou produire des sons. Mais cela est extrêmement épuisant. A chaque fois que je tente ce genre de chose, je sens que je m’efface d’avantage. Pour votre lampe, je n’ai eu qu’à envoyer une légère décharge, mais malheureusement, elle ne va plus fonctionner. Il fallait que j’agisse vite. Mais vous savez ce qui est le plus terrifiant : que je n’explique pas pourquoi je suis encore « en vie ».

« L’homme avec qui nous sommes arrivées, le Docteur, il devrait être capable de répondre à cela, chef Yranis. Nous sommes à sa recherche et je suppose que lui aussi fait de même. Si vous pouviez nous aider à le retrouver… »

« Oui, je sens sa présence, il n’est pas loin, dit Yranis en fermant les yeux. Il est avec une autre personne. Je vais vous conduire auprès d'eux, en évitant autant que possible les armes du vaisseau. Je veux parler de ces lianes. Elles sont capables de s’insinuer presque partout dans grâce à des trappes invisibles à la base des murs. Ces serpents de métal ne sont pas seulement fabriqués pour attraper des choses, ils sont aussi capables de lancer de terribles décharges électriques sur de longues distances. Mais je sais où se trouvent ces trappes, et il n’y en a pas dans ce couloir. Suivez-moi ! »

Rose et Jenny suivirent donc la lumière que dégageait Yranis, elle diminua légèrement d’intensité. Mais au moins, il leur offrait un éclairage plus acceptable, elles voyaient au moins où elles mettaient les pieds dans cet endroit terriblement inhospitalier.

*****

Yranis disait vrai. Le Docteur et Stella n’étaient pas loin. Seulement quelques minutes plus tôt, à quelques dizaines de mètres de là, leurs amis arpentait un couloir aux nombreuses portes, toutes fermées, quand tout à coup. Une porte donnant sur la gauche s’ouvrit subitement. Le Seigneur du Temps se plaqua contre le mur, entrainant Stella avec lui. Regardant le médecin en posant un doigt sur ses lèvres, il se retourna lentement afin de voir ce qui se trouvait de l’autre côté.

Apparemment, un nouveau couloir interminable s’offrait à eux. Le Docteur avait très bien compris que l’intelligence artificielle du vaisseau avait elle-même ouvert le passage. Ce qu’il ignorait, c’était si elle était amicale ou non. Ils n’avaient pas encore rencontré le chef Yranis.

« Suivre ou ne pas suivre le lapin blanc, ma chère Alice ! » murmura-t-il à Stella.

« Nous n’avons pas vraiment le choix, Docteur. »

Le Docteur et Stella entèrent donc dans le couloir. La porte se referma instantanément derrière eux, comme elle l’avait fait avec Jenny et Rose quelques minutes plus tôt. Sortant une fois de plus son tournevis sonique d’une main, il éclaira le plus possible le chemin à suivre avec sa lampe.

*****

Au même moment, les deux jeunes filles se trouvaient juste à deux mètres d’eux, de l’autre côté d’une porte fermée et invisible. Elles suivaient toujours Yranis, dont la lueur faiblissait. Les deux groupes suivaient le même chemin, qui les menait inexorablement dans la direction du pont principal, et du même coup, les éloignaient un peu plus du Tardis.

De son côté, Yranis savait qu’ils se dirigeaient vers ces terrifiants postes d’extraction d’énergie, mais il sentait aussi que c’était ce chemin qui suivait le Docteur et Stella et qu’il fallait que Jenny et Rose les retrouvent afin de pouvoir quitter le vaisseau. C’était se jeter dans la gueule du grand méchant loup pour pouvoir s’en sortir. Yranis, dont la lumière faiblissait maintenant à vue d’œil, incita alors les jeunes femmes à courir.

« Ils sont vraiment très proches… Vos amis… Vous les trouverez au bout de ce couloir ! Je vais aller ouvrir la porte, continuez tout droit, vous y êtes presque. Et dès que vous vous serez retrouvés, quittez cette épave volante au plus vite. Ne vous en faites pas pour moi, vous sauver sera ma plus grande victoire. Et s’il vous plait, faite en sorte que plus personne ne vienne ici, c’est l’endroit le plus dangereux de l’univers… Maintenant courez… »

Rose et Jenny se mirent à courir dans l’obscurité. Elles firent de leur mieux pour ne pas tomber. Elles se tenaient la main pour ne pas se séparer, essayant d’aller le plus vite possible. Devant elles, une lumière apparue, encore très petite, mais à mesure qu’elles s’approchaient, la lumière grandissait, la porte était ouverte.

Quand d’un coup, la lumière diminua dans l’encadrement de la porte. Les deux jeunes femmes stoppèrent nette leur course folle.

Mais après deux secondes de réflexion, elles comprirent ce qui se trouvait devant elle. Deux silhouettes se détachèrent distinctement, l’une grande et mince, l’autre plus petite : Le Docteur et Stella. Jenny et Rose crièrent en cœur :

« C’est nous ! Docteur… »

Elle se jetèrent toutes deux au cou du Docteur. Stella les regarda en souriant, ajoutant en plaisantant :

« Et moi, je n’y ai pas droit… »

Rose et Jenny serrèrent aussi Stella dans leurs bras, bien qu’elles ne se connaissent pas énormément. Mais d’une certaine manière, le Docteur ne connaissait pas d’avantage Jenny. Une aventure comme celle-ci a pour effet de rapprocher les gens, ou alors de les éloigner irrémédiablement. Le Docteur en avait d’ailleurs déjà fait l’expérience à de nombreuses reprises.

Le Docteur leva le menton de Jenny, regardant son front abimé :

« Ne t’en fait pas pour ça Docteur, j’ai connu bien pire… »

« Nous devons quitter ce vaisseau Docteur » S'exclama Rose, le souffle encore court.

« C’est la mémoire centrale, Docteur, ajouta Jenny, elle a puisé l’énergie vitale de l’équipage pour recharger le vaisseau. Elle a tué tout le monde, Docteur, et maintenant, elle nous veut, nous… »

«  Comment savez-vous cela ? » S’étonna le Docteur.

« Yranis nous a tout expliqué. Un membre de l’équipage. Il est, comment dire, plus ou moins vivant. Une forme d’énergie plus ou moins matérialisée. Il aurait d’ailleurs voulu te rencontrer Docteur. Pour comprendre pourquoi il n’est pas mort comme tous les autres, pourquoi il n’a pas été absorbé dans son intégralité. Mais il nous a conseillé de partir immédiatement de ce vaisseau, de rejoindre le Tardis et de nous en aller de cet antre du Diable. L’appel au secours n’était qu’un subterfuge de l’intelligence artificielle pour nous attirer ici et récupérer un peu de carburant. »

« Bien, dans ce cas, nous allons tenter de retrouver notre chemin jusqu’au Tardis. Et on ne se sépare plus, pas même d’un mètre. »

Les retrouvailles avaient eu lieu sur une passerelle surplombant un espace vide et noir comme de l’encre. Elle faisait le lien entre les deux couloirs.

« Maintenant que je sais ce que cette intelligence artificielle a fait, je sais comment je vais pouvoir ouvrir les portes. Je n’osais pas utiliser la puissance sonique à son maximum, mais les choses sont différentes maintenant. »

« Docteur, et si elle nous entendait ? » demanda Stella.

« Ce dois-être le cas, et nous ne pouvons rien faire contre ça. Quoi que nous puissions dire, elle se rendra vite compte de ce que nous voulons faire. A nous d’être les plus rapides. »

Avant de s’engager dans le couloir que Stella et le Docteur avaient emprunté, Jenny lança un : « Merci Yranis » qui résonna dans les moindres recoins du vaisseau. Après avoir vu sa lueur s’affaiblir de minutes en minutes, elle imaginait que ce pauvre et secourable garçon avait dû s’éteindre définitivement en ouvrant la porte. Et tout cela pour les sauver. « Ce jeune homme est vraiment un héros » pensa-t-elle alors que les quatre passagers du Tardis s’engouffraient dans les ténèbres, avec pour seule lueur l’éclat de la torche du Docteur. Le vaisseau semblait lui aussi s’éteindre. Cela représentait une menace de plus. Car, dans le besoin, Il allait très certainement effectuer une tentative désespérée pour récupérer les piles que représentaient nos quatre amis. Et c’est ce qu’Il fit !

Cette fois-ci, ce ne fut pas une mais deux parois qui s’élevèrent, emprisonnant le Docteur et ses trois compagnes. Ils se retrouvèrent prisonniers du vaisseau ainsi que de son insatiable soif d’énergie. Ne perdant pas son sang-froid, le Seigneur du Temps se mit à scanner l’ensemble des murs, mais pas une brèche n’apparut. Une prison de cristal. Et le pire était encore à venir. Alors que le Docteur passait la main dans ses cheveux ébouriffés, marchant de droite à gauche autant que le permettait l’espace exigu et que les trois jeunes femmes restaient sans mot-dire, l’observant dans un de ses terribles moments où tout semble perdu, une petite trappe s’ouvrit au milieu du mur d’origine. Un gaz en sortit, qui emplit rapidement l’ensemble de cette cage hermétique. Tous se mirent à tousser. Stella fit signe à tout le monde de s’allonger sur le sol, là où l’air restait encore sain. Mais cela ne servit à rien. Le Docteur regarda tour à tour Rose, puis Stella et enfin Jenny perdre connaissance sans rien pouvoir y faire. Car bien que sa constitution de Seigneur du Temps lui permis de tenir quelques secondes de plus, lui aussi sombra dans un sommeil dont il ne savait s’il se réveillerait… 


Texte publié par Missfantasy, 2 novembre 2015 à 12h58
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