-Tu voulais-me voir, Ecalo ?
Le soleil était bas dans le ciel quand Elidorano rejoint le Kew de tête du Convoi. Il devait être six heures. Il ferait bientôt nuit.
-Assieds-toi Elidorano. le Uo lui désigna le coussin en face de lui avec un sourire.
Elidorano s’exécuta.
Une table en bois de chêne les séparait, fixée au plancher du Kew. Sur la table un jeu de Mandeilon était ouvert, le plateau positionné soigneusement de manière à ce qu’il ne soit pas sujet aux cahots de la route. Les pièces attendaient patiemment dans leur écrin de bois.
-Tu as également disputé une partie de Mandeilon avec mon frère ? demanda Elidorano avec curiosité. Et amusement, il devait l’avouer.
-Non ça n’a pas été utile. Je t’en prie commençons.
En silence ils commencèrent à disposer les pièces sur le plateau.
Le Mandeilon était composé de trente-deux pièces, c’est-à-dire seize chacun. Chacune des pièces représentait un homme de très grande taille, debout les bras croisés. Le personnage portait une grande tunique, était chauve et avait des ongles étrangement longs. Il était taillé dans du bois d’acajou par un maître ébéniste. Ainsi, en apparence, les pièces étaient parfaitement identiques. En réalité ces dernières étaient creuses, et dans chacun d’elles on avait inséré des cylindres de bois, de granite, de fer, d’argent et d’or. Le socle du cylindre s’adaptait parfaitement à l’ouverture, mais au cas où, la pièce était munie de petites vis pour resserrer l’ouverture. Pour résumer, il y avait trois pièces en bois, quatre pièces en granite, quatre pièces en fer, quatre pièces en argent et une pièce en or massif.
Le principe du jeu était assez simple. Les pièces en granite mangeaient les pièces en bois. Celles en fer mangeaient le granite, celles en argent le fer et celle en or l’argent. Pour terminer la boucle, le bois prenait l’or. Le but étant de se débarrasser de toutes les pièces de l’adversaire. Bien sûr il était impossible de savoir de quel matériau était constitué la pièce puisque seule l’enveloppe d’acajou était visible de l’extérieur à part le socle qu’on veillait à ne pas révéler. Il faut ajouter qu’une personne extérieure au jeu, appelée Arbitre, devait se charger lors d’une prise de révéler les deux pièces et de procéder à l’échange. Cette personne procédait également à l’avancement des pièces. Une fois tous les trois déplacements, les joueurs pouvaient toucher une de leur pièce à la place d’effectuer un déplacement.
Cependant le plateau venait compliquer le jeu. Les cases avaient cinq couleurs différentes : rouge, bleu, jaune, blanc et noir. Les cases blanches n’avaient rien de particulier, c’était celles de positionnement initial des pièces, ces cases étaient interdites d’accès une fois le commencement de la partie. Les cases noires étaient aimantées, ainsi un joueur adverse aguerri pouvait reconnaître une pièce en fer si celle-ci passait par là. Les cases jaunes étaient amovibles. Plus précisément suivant la masse volumique de la pièce, la case s’enfonçait sur une certaine profondeur, compressant le liquide qui se trouvait sous elle. Par exemple pour l’or massif le petit piston s’enfonçait complètement, quasiment pour l’argent, à moitié pour le fer, légèrement pour la pierre et presque pas pour le bois. Il était alors aisé de reconnaître la nature de la pièce. Les cases bleu clair étaient en cristal. Pour y poser sa pièce le joueur devait frapper distinctement trois fois la case avec le socle de sa pièce. Si un joueur amateur ne parvenait pas à distinguer le son d’une pièce en or d’une pièce en argent, il pouvait néanmoins sans difficulté repérer une pièce en bois qui était la seule à produire un bruit sourd. Enfin, la case rouge donnait l’opportunité au joueur adverse de toucher brièvement la tête de la pièce qui venait d’être posée.
Au final, avancer requerrait une bonne stratégie d’attaque. Plus que cela, des cases devaient être évitées à tout prix. De plus les débutants se faisaient facilement avoir par l’effet bénin de certains emplacements. Ainsi on pouvait considérer que parmi les quatre couleurs, le rouge était le plus innocent puisque laisser à l’adversaire l’opportunité de toucher sa pièce ne lui fournirai pas d’informations supplémentaires. Effectivement, toucher la tête de la pièce ne permettait pas à l’adversaire de deviner sa nature. Mais là n’était pas l’intérêt. La case rouge était en réalité celle à éviter mais pour le comprendre il valait mieux connaître les origines du jeu.
Le Mandeilon avait été inventé par les premiers Ambulant. Il fallait savoir que les Ambulant de l’époque n’avaient rien à voir avec ceux de nos jours. Ils étaient curieusement plus grands, mesurant en moyenne un mètre quatre-vingt-dix, étaient imberbes même si des stries métalliques parcouraient leurs crânes chauves et possédaient des doigts sensiblement plus longs dont les ongles argentés pouvaient couvrir une cinquantaine de centimètres. De plus les Ambulant d’alors étaient passés maîtres dans l’alchimie. Ainsi changer le plomb en or ou un caillou ordinaire en pierre précieuse ne présentait pas de difficultés pour eux. À l’aube de ce savoir et pour passer le temps ils créèrent le Mandeilon. Une case rouge était alors dangereuse car un Ambulant pouvait changer le cylindre à l’intérieur de la pièce par le toucher.
De nos jours, seuls deux Ambulants de jadis étaient encore en vie. Les deux femmes en question vivaient sur Antarès et Mediville, les fameuses villes mobiles, et y étaient vénérées comme des déesses. Encore qu’elles étaient peut-être mortes étant donné que ces nouvelles dataient de cinq genèses. Elles seraient actuellement âgées de cent-trente-deux et cent-trente-cinq genèses.
En dehors de ces illustres individus, les Ambulants avaient tout de même conservé des résidus de l’alchimie d’antan. Ecalo par exemple, avait un talent assez incroyable en la matière, issu d’une vieille famille d’Ambulant. Les capacités d’Elidorano en comparaison étaient assez ridicules. Pourtant changer le bois en pierre impressionnait grandement les Ruhons ou les Muskav-laz et certainement la plupart des étrangers. Il avait rapporté personnellement un petit pactole au Convoi pour avoir réalisé des démonstrations en ville. Mais sa maîtrise de l’Alchimie s’arrêtait là, ce qui était en soi déjà un miracle compte tenu qu’il n’était Ambulant que de par son père, sa mère étant nordique.
Pour en revenir au Mandeilon, une dernière règle complétait le jeu : « les pièces capturées doivent respecter la composition initiale du jeu. Le joueur ne respectant pas la composition initiale perd la partie au moment où la pièce en surplus est échangée. » Cela signifiait par exemple que deux pièce en or ne pouvaient être présentes sur le rebord du plateau. Cela ne restreignait pas autant que l’on pouvait penser les actions des joueurs en fin de partie puisqu’il suffisait que les pièces en surplus en jeu ne soient pas prises par l’adversaire. Bien sûr cette tactique comportait un risque important pour le joueur.
Aussi Elidorano avait décidé de jouer prudemment pour cette fois. Il ne se faisait pas d’illusions. Il n’avait jamais pu battre Marie et c’était le Uo qui avait enseigné à la jeune femme l’art de jouer le Mandeilon. Mais Elidorano comprenait intuitivement que la partie était un test et puis… il n’avait aucune intention de rendre la victoire facile à son adversaire.
-Que peux-tu me dire sur la ville de Tomroe, Elidorano ?
Evidemment cela faisait partie du test. Dans quel but ? Le jeune homme n’en avait pas la moindre idée. Mais il se doutait qu’une réponse du genre : « tu en sais bien plus long sur le sujet, Ecalo. » ne suffirait pas. Etrangement, ce type de question faisait écho à celles que lui posait le Candélabre durant ses leçons. Elidorano avait entendu dire qu’Auguste Barnabé était un vieil ami du Uo mais il n’en avait jamais eu la confirmation. Après tout, les deux personnages ne se parlaient guère.
Elidorano s’éclaircit la gorge, tout en étudiant le plateau devant lui. Le Uo avait déjà commencé à changer la nature de ses pièces et il devenait difficile de prévoir les prochains coup de son adversaire. A côté d’eux se tenait Emda Natam, un des jeunes Ambulants qui trainait habituellement avec Eldara. Pas cette fois car il avait été désigné pour son plus grand bonheur comme l’Echangeur. Cette fameuse tierce personne qui constatait la nature des pièces lors d’une prise.
-Le territoire des Ruhons est divisé en seigneuries, ils n’ont pas de rois pour les diriger. Aussi il n’est pas rare qu’ils se querellent entre eux pour agrandir leur territoire. Cependant ce n’est pas le cas de Tomroe actuellement. Il faut ajouter que le territoire possédé par le Majah de Tomroe comporte tout ce qui se situe à l’intérieur des enceintes de la ville même s’il possède quelques vassaux aux alentours qui fournissent des provisions chaque sanois. Enfin les Majahs sont ceux qui dirigent ces différents territoires. Il existe deux catégories de Majah, les Dictateurs et les Saints, dépendant de leur relation avec le culte de Naplot.
-C’est-à-dire ?
-Chaque genèse, l’Ocalem ou le jour des Esprit-lames a lieu. Ce jour-là, les Esprit-lames qui sont à la fois la section guerrière élite du culte de Naplot et les représentants officiels du culte au sein des seigneuries choisissent leur esprit jumeau parmi les Ruhons présents. La cérémonie commence la veille au soir et se termine le lendemain de l’Ocalem vers midi. Lors de ces festivités beaucoup d’accord commerciaux sont passés car les Ruhons désignés comme esprit-jumeaux ont de fortes probabilités de devenir Majah par la suite. En effet, à la fin des festivités, le Ruhons ayant le plus de support parmi la populace de Tomroe et les Esprit-lames du culte de Naplot prend le pouvoir. En pratique l’appui du culte suffit. Si un Ruhon a été choisi par un membre du culte comme étant son esprit-jumeau, il est désigné Majah directement et remplace son prédécesseur. Il est appelé Majah Saint dans ce cas. En théorie, si personne n’est désigné par un Esprit-lame, le Majah actuel garde le pouvoir. Mais il arrive qu’un noble Ruhon gagne la confiance d’un Esprit-lame par le biais de pots-de-vin ou de promesses. Dans ce cas l’Esprit-lame peut prêter allégeance à ce Ruhon. Ce dernier peut alors devenir Majah. On dit que c’est un Majah Dictateur.
Ecalo esquissa un sourire tout en faisant signe à Emda qu’il souhaitait procéder à un échange.
-Il me semble qu’un futur Majah Dictateur gagne la confiance d’un Esprit-lame en lui montrant la pureté de son âme.
La remarque ne déconcerta pas Elidorano.
-Peut-être, mais ce sont les pots-de-vin et les promesses d’avenir qui influent sur la décision des Esprit-lames. C’est une sorte d’accord commercial. Et la pureté de l’âme du futur Majah, si elle importe, n’est qu’une clause du contrat.
Le Uo éclata d’un rire franc.
-C’est une vision très objective de la situation ! Je t’envie Elidorano. Dis-moi… que dirais-tu de l’état de la partie ?
-J’ai perdu. dit le jeune homme d’un air penaud.
-Totalement objectif en effet. déclara le Uo d’un air sérieux.
-…Ecalo, quel est le but de tes questions si je peux me permettre ?
« Et de la partie de Mandeilon ? » Mais Elidorano préféra garder cette interrogation pour lui.
Les yeux d’aigle du Uo le fixait, semblant sonder son âme.
« Est-elle pure ? » Ça c’était une question amusante.
-D’abord je vais te poser une question. Que penses-tu de l’état d’Ucobo ?
-Il faudrait qu’un prêtre de Naplot ou qu’un mage l’examine quand nous arriverons à Tomroe.
-Même si ?
Elidorano déglutit. Il avait à peine hésité. Ecalo était effrayant parfois. Tant pis. Un mensonge ne passera pas de toute manière.
-Je doute qu’il vienne à Tomroe.
Une lueur d’intérêt brillait dans les yeux du Uo.
-Pourquoi donc ?
-Il a pris divers équipements dont une paillasse avant de partir il y a une petite demi-heure.
Elidorano était déjà à cheval pour rejoindre le Uo à ce moment-là.
Ecalo ne semblait pas surpris. Même s’il n’était visiblement pas satisfait de la chose.
-C’était ce que je craignais. soupira le Uo.
-Vous voulez le faire chercher ?
Déjà, le Uo avait repris son air impassible. Il sourit à pleines dents à cette question.
-C’est une décision que je vais te laisser prendre. lui répondit le Uo les yeux pétillant de malice.
-… Pourquoi moi ?
-Pourquoi pas ? Alors faut-il envoyer des hommes à sa recherche oui ou non ?
Elidorano considéra la situation sans prêter attention au visage joueur d’Ecalo. Il savait où Ucobo était parti donc l’intercepter et le ramener n’était pas très difficile. Cela ne mobiliserait que peu de Lectavis et la mission avait une forte probabilité de succès. Il savait très bien qui envoyer. Andreas. Le Lectavis le retrouverait en quelques heures, saurait le ramener à la raison et Ucobo serait à Tomroe cette nuit. Pourtant… Pourquoi Ucobo ne lui en avait-il pas parlé ? Ou à Andreas ? Soit il ne leur faisait pas confiance, soit c’était une chose qu’il devait faire seul. Elidorano avait une préférence pour la deuxième possibilité étant donné les évènements récents. Et puis Ucobo serait certainement de retour demain matin. Peut-être qu’agir dans l’urgence et lui forcer la main n’étaient pas les meilleures des solutions.
-Non. Je ne pense pas que ce soit nécessaire. finit-il par répondre.
Le Uo acquiesça, semblant accepter sa décision.
-Très bien. Je peux maintenant répondre à ta question. Au vu de l’état de ma fille, je me dois en tant que Uo de prendre des mesures. À partir de maintenant tu seras mon assistant et tu suivras des cours non pas avec Barné mais avec moi-même.
Elidorano se figea. Le Uo voulait-il dire que…
-C’est pour cela que vous me posiez un test ? Vous vouliez savoir si j’étais digne d’être votre assistant ?
-En grande partie oui. Je voulais aussi avoir ton avis sur le cas d’Ucobo. Et voir si ton jeu au Mandeilon était aussi mauvais que ton père le prétendait. Ah mais que ça ne te monte pas à la tête hein ! J’avais un joli nombre de candidats possibles. Tu as juste les qualités minimum requises, l’esprit assez vif et la jeunesse en plus ! Rien ne dit que je pourrai faire de toi un bon Uo. Seule Unifaw le sait !
Quand Elidorano partit rejoindre son Kew, il se rendit compte que le Uo avait dit quelque chose de drôle. Il avait appelé le Candélabre Auguste Barnabé « Barné ».
-Bobo ! Que fais-tu ?
Ucobo fit ralentir sa monture et pivota pour apercevoir Eldara sur un poney brun. Le meilleur moyen de la faire paniquer étant de partir sans répondre, il l’attendit patiemment. « Bobo » était le détestable surnom qu’elle lui avait donné quand elle n’avait encore que cinq genèses. Pensant que sa petite sœur abandonnerait d’elle-même avec le temps un tel sobriquet, il avait longtemps regretté sa décision par la suite. Pire, c’était à inscrire dans l’illustre record des plus grandes erreurs de sa vie.
Eldara répéta sa question une fois qu’elle l’eut rejoint.
-Je vais faire un tour.
-Avec toutes ces affaires ?
Perturbé, Ucobo ne répondit pas immédiatement, dévisageant sa sœur. Amusé par ses grands yeux surpris, il lui ébouriffa affectueusement les cheveux.
-Non tu as raison. Je camperai ce soir. J’ai quelque chose à faire d’important.
-Plus important que de te faire soigner la main par un prêtre ?
Arg. Il avait espéré que sa réponse évasive rassurerait Eldara mais visiblement elle ne lâcherait pas prise si facilement.
« Eh oui. Ton grand frère va encore faire une bêtise. » pensa tristement Ucobo.
Saisit d’une idée, il détacha l’essieu en bois de la chaîne en fer qui pendait à son cou. L’essieu se déboitait, révélant une petite place disponible abritant un fin papier. Ucobo le déroula et y inscrit un mot. Quand ils étaient plus jeunes, son frère et lui échangeaient souvent des messages de cette manière. La communication était confuse mais le caractère mystérieux du procédé les amusait. Ucobo avait conservé le pendentif sur lui depuis. Elidorano s’était débarrassé du sien il y a bien longtemps. Il réarrangea l’essieu à la chaîne qu’il tendit à Eldara avec un grand sourire.
-Je serai de retour demain soir. Le prêtre pourra m’examiner à sa guise à ce moment-là.
Eldara l’attrapa et la passa autour de son cou. Curieuse elle fit tourner l’essieu plusieurs fois sur lui-même.
-Qu’est-ce que tu as marqué sur le papier ?
-Un secret. Si je ne suis pas rentré avant demain soir tu pourras le regarder et garder la chaîne. Comme je tiens à ce pendentif je ferai mon possible pour rentrer d’ici là. C’est d’accord ?
-C’est un contrat ?
-Oui.
-Je ne le regarderai pas avant demain minuit. lui répondit Eldara d’un air sérieux.
Le frère et la sœur joignirent les mains pour confirmer le serment.
Ucobo embrassa sa sœur sur le front et lui intima de rejoindre le Convoi. Il l’observa cavaler sur son poney un instant, s’assurant qu’elle prenait la direction du Convoi. Puis il tira sur la bride de Jupsy pour reprendre sa route.
Jupsy était le nom de sa monture. C’était une capricieuse et fougueuse jument blanche. Etant bon cavalier, Ucobo n’avait pas eu de problème avec elle. Il se l’était procurée à bon marché dans une écurie il y a trois genèses. Alors âgé de quatorze genèses il avait vu tout de suite que l’animal avait de l’énergie à revendre.
Après un temps d’échauffement au trot, le jeune homme lança sa monture au galop. Comme si elle était aussi impatiente que lui d’en découdre, la jument démarra en trombe, filant comme une flèche. Ucobo éclata d’un rire joyeux. Le vent violent venait fouetter ses bras et son visage avec ardeur lui faisant oublier l’image du corps couvert d’or qui hantait ses pensées.
Il serait à la rivière aux aurores. Alors il pourrait affronter ce qui s’était passé ce jour-là. Alors il aurait les réponses à ses questions. Et il ne rejoindrait pas le Convoi avant.
« Je souhaite devenir un Lectavis, protéger le Convoi et ma famille. »
C’était son vœu le plus cher il en avait la certitude. Mais Ucobo ne pourrait pas avancer tant qu’il n’aurait pas fait le deuil de Marie. La scène de la rivière restait gravée au fer rouge dans son esprit. Le corps pétrifié de la jeune femme s’enfonçant dans la rivière, comme un sceau indélébile, revenait le torturer sans discontinuer depuis l’accident. Ucobo avait le sentiment que son esprit ne s’apaiserait pas à moins de revoir les lieux de l’accident.
Les bourrasques de vent ruaient sur son torse comme des taureaux, battant son veston avec force. La nuit allait bientôt tomber sur la plaine qu’il traversait. Le soleil disparaissait derrière les Penias, une grande chaîne de montagne au nord-est, ne laissait pour trace de son passage que des plaies orangées qui lézardaient le domaine de l’Esprit-monde. La plus grande des lunes, Hirarcholos pointait déjà son nez dans la voûte celeste.
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