Lettre I
"Honnêtement tu m’as déçu. Tu me dégoûtes. Je te hais. Tu m’as fait mal, tu ne t’es même pas excusé pour ça. T’as dit que t’aimais faire du mal aux gens. Je l’ai bien vu. Tu me disais que tu finirais ta vie avec moi, que tu m’aimais, et je le savais ! On devait attendre, on souffrait. Mais ça ne devait durer qu’un an.
Pourtant deux années sont passées. Deux putains d’années !
Tu mentais.
Mais je t’aimais.
Tu disais qu’on se verrait tous les jours. Je rêvais de me réveiller dans tes bras, je rêvais que tu me fasses l’amour, tous les jours. Tu voulais t’amuser, regarder des films, jouer de la guitare avec moi. Tu voulais aller courir avec moi pour après prendre un bain à deux.
Tu m’as dit : "Tu es celle que j’aime Elizabeth".
Mais tu mentais encore et je continuais à rêver.
J’espérais que tu saches que je t’aimais. J’espérais que tu saches que moi aussi je voulais finir ma vie avec toi, emménager avec toi, m’amuser, regarder des films, jouer de la guitare, courir, prendre des bains à deux... Je t’aimais !!
Tu savais comment me rendre folle. Tu savais comment m’aimer. Tu savais comment me rendre heureuse et comment me faire mal. Tu savais mentir. Tu le faisais bien.
Et je continuais à rêver, espérer, croire en toi. Je suis tombée de haut. Mon cœur a éclaté en plein vol. C’était violent.
J’espérais que tu saches que j’avais mal. Mais les grandes filles ne pleurent pas. Seulement...j’étais loin d’être une grande fille.
Puis tu es revenu. Tu es revenu plusieurs fois. Mais ensuite tu es parti. Plusieurs fois. Pendant tout ce temps je continuais de croire, de rêver, d’espérer. Je n’ai jamais cessé de le faire. Tu t’excusais mais tu repartais. Ce n’était plus possible.
Mais je t’aimais.
Encore.
Puis, je l’ai aimé lui. Il voulait rêver, profiter de la vie avec moi. Il voulait croire et espérer que je l’aime, que je le veux aussi. Il voulait s’amuser avec moi, regarder des films, aller courir, me regarder jouer de la guitare, prendre des bains à deux. Il voulait m’aimer. Mais je suis partie.
Je t’aimais toujours. Tu n’es pas revenu. Je t’attendais. Encore. Je te haïssais. Je repensais à nous. Surtout à toi, à ce qu’on aurait pu faire. Je te détestais.
Mais je t’aimais toujours.
Tu es revenu 6 mois plus tard. Je ne t’aimais plus autant. Tu voulais venir me voir. Tu disais que tu voulais...rêver, passer ta vie avec moi. TU MENTAIS ENCORE ! Et je n’y croyais plus. Je suis partie. Encore une fois. Cette fois ci c’est toi qui avait mal. Tu as compris. Je me haïssais. J’en ai trouvé un autre. Tu me détestais. On avait tout donné. Chacun à notre tour on s’est aimé, haï, trahi.
Tu restais des heures devant chez moi. Tu attendais.
Tu m’as téléphoné. J’ai décroché. Tu m’as dit : "Je suis là maintenant. Je t’aime Elizabeth."
Mais j’étais partie pour de bon cette fois ci. Je gardais la tête haute, je regardais loin devant moi. J’ai séché mes larmes. Je suis devenue une grande fille. Et les grandes filles ne pleurent pas." - lettre trouvée en avril 2014. Destination Billère, France sans adresse de retour. À un certain Maxime d’Elizabeth. Elle à beaucoup souffert. L’enveloppe n’a jamais été fermée.
Cette lettre aurait dû arriver à sa destination.
Lettre II
"J'ai tellement envie de venir te voir mais je sais que tu ne seras pas là. J'ai vraiment envie de t'appeler mais je sais que tu ne répondras pas. Ma mère ne me laissera jamais venir seule. Elle a peur... Elle a peur que je me rappelle de tout, ou que j'aie mal parce que je ne me rappelle de rien. Pourtant je sais presque tout maintenant. Je crois...
J'ai tellement envie de tout savoir. Ça fait deux ans que j'essaye de trouver des indices, des infos, n'importe quoi. Je veux tout savoir. Mais ma mère...ma mère ne m'aidera jamais.
Je l'ai haï, je l'ai détesté, je croyais en lui et je lui en voulais en même temps. Il a disparu du jour au lendemain et je n'étais même pas au courant. Je trouvais ça normal. Comment j'ai pu croire ça ?
Je voulais tellement que ce soit comme chez les autres, qu'on aille au resto, qu'il me montre la ville, qu'il me prenne dans ses bras, qu'il m'apprenne la vie... Je voulais qu'on passe le plus de temps possible ensemble. Je voulais qu'il me dise qu'il m'aime, je voulais le lui dire aussi.
Je voulais tellement de choses. Il me manque, j'ai perdu une partie de moi.
Je voulais qu'il me voit aimer, pleurer, me rendre malade... ou tout simplement qu'il me voit heureuse. Je voulais être fière, fière de l'avoir.
Je pensais à lui chaque nuit, je priais pour le voir. Je pleurais rien qu'en prononçant son nom. Je m'en voulais de l'avoir haï un jour. Tout ça à cause d'elle...
Elle, elle m'a trahi. Elle a piétiné mon cœur, mon âme. Elle m'a craché en pleine face.
Mais toi, je t'aime toi. Putain je t'aime tellement sans même te connaître.
Je veux que tu le saches papa." - lettre trouvée en juillet 2014.
Cette lettre...m'a fait mal.
Lettre III
"Ils sont beaucoup trop nombreux. Je n'arriverai pas à les faire partir. Mais moi même je ne suis pas là où je devrais être. Je ne sais pas où est ma maison. Depuis que je connais Philippe je ne suis plus moi même, je suis beaucoup moins responsable. Il m'entraîne dans toutes les histoires possibles et imaginables. Il est jeune et je n'arrive pas toujours à le suivre.
Puis il y a ce con qui n'attend que ça, que je fasse une connerie pour me rendre folle et me rendre à la police. Je ne sais plus où me cacher. D'accord j'ai fait une connerie mais je ne suis pas prête pour la prison ou les travaux d'intérêt général. Je ne voulais pas le perdre ! Ce n'était pas de ma faute... Il est parti tout seul le petit.
Il n'y a que Vincent qui me comprend. On dirait qu'il lit dans mes pensées. En même temps je le connais depuis que je suis toute petite. On était côte à côte quand on est né, sur le même banc à l'école, dans le même appart à l'université et maintenant on fait notre vie ensemble. C'est vrai, on est fait l'un pour l'autre. Pourtant les gens disent que tout ça est faux, qu'il n'est pas réel tout comme son amour envers moi. Mais ils ne savent pas qu'il est le seul à être toujours à mes côtés, à tous les moments de ma vie, dans les meilleurs et dans les pires. Il est le seul oui ...
Hier j'ai rencontré une jeune fille charmante à la gare. Elle avait l'air de se dépêcher. Pourquoi ? Je n'en sais rien. Honnêtement je n'en avais rien à foutre au début. Mais plus tard il s'est avéré qu'on devait passer la route ensemble, face à face dans le même wagon. Elle regardait par la fenêtre, il faisait noir dehors. De temps un temps un lampadaire venait éclairer son visage. Ses yeux se fermaient de plus en plus souvent. Ses pommettes étaient parfaitement bien placées et ses lèvres parfaitement bien dessinées. Elle n'était pas maquillée, elle respirait la simplicité et la nature. Elle a dû s'endormir pendant un bon moment, j'ai eu le temps de bien retenir son visage. Quand elle s'est réveillée, elle a levé ses yeux vers moi et a plongé son regard dans le mien. On n'a pas arrêté de se regarder jusqu'à la fin du trajet. J'ai vu un appel à l'aide dans ses yeux. Au matin je suis sortie du train, je me suis dirigée vers un arrêt de bus. La jeune fille me suivait. Elle ne regardait que moi depuis la nuit passée. On aurait dit que j'étais son objectif.
Elle m'a suivi dans le bus et s'est assise en face de moi. Elle me regardait dans les yeux. Elle me voulait. Elle voulait que je sois sienne.
Elle m'a suivi dans mon appart. Vincent n'était pas là. Il était sûrement parti fumer.
Elle s'est assise dans un coin de la pièce. Elle semblait imperturbable mais aussi incroyablement fragile. Elle me transperçait avec son regard et en même temps me caressait doucement en balayant mon corps des yeux. Je pouvais presque le ressentir.
Elle s'est approché de moi. On n'était plus qu'à 1 mètre l'une de l'autre. Dans ma tête tout s'est effacé, je ne pensais plus qu'à elle. Elle s'est introduit dans mes pensées. J'ai commencé à la vouloir tout autant qu'elle me voulait elle.
Elle a fait un pas en avant, puis un autre. « Drops Of Jupiter » résonnait dans ma tête. Nos nez se sont touchés, nos regards se sont de nouveau croisés. Elle a mis ses mains sur mes épaules dénudées et les a glissé vers le haut jusqu'à mes joues. Ses paumes étaient chaudes. Je ne voyais plus qu'elle, je n'étais plus moi-même, je n'étais plus là où j'étais sensée me trouver. Je découvrais un nouveau monde et il était bien plus excitant que le mien. Nos lèvres se sont touchées, elles étaient tellement douces. Je me souviendrai toujours de son baume à lèvres sucré. Sa peau était telle une peau de pêche, douce et indéniablement fraîche. Je n'en pouvais plus, je mourais pour renaître en étant une toute autre personne. Elle et moi ne faisions plus qu'un...
Je suis sortie de mon univers l'espace d'une seconde. Il semblait tellement vide. Une succession de nuances de gris. Aucune couleur. Juste du gris.
J'ai réalisé que je ne voulais plus me détacher de ce monde que je venais de découvrir. J'allais passer la porte de l'irréparable. Mais en une fraction de seconde j'ai compris. J'ai tout vu. Tout le monde était là. Ils y étaient tous. Ils nous regardaient. " - lettre trouvée en octobre 2015. Sans destination.
... Je connais cet univers.
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