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tome 3, Chapitre 6 tome 3, Chapitre 6

Asile psychiatrique de Saint-Agnès. Chambre d'un patient. Edward Rook est assis sur son bureau. Il remue ses doigts. Il est excessivement grand et plutôt maigre. Ses cheveux gris, fuyant le sommet de son crâne, s'étendent sur les côtés. Il se lèche beaucoup les lèvres et semble gêné par a longue barbe.

ROOK, il crie : Je vous dis que ma crise est terminée !

Il regarde la pièce. Se lève. Il se rassoit.

ROOK : C'est ridicule. (Vers la porte) Suis-je sensé rester assis là toute la journée sans rien faire, comme vous autres ? Stupides babouins dégénérés...

Une main se pose sur son épaule. Il se retourne en sursautant. Il fait face à lui-même.

ROOK BIS, debout : Ne panique pas.

ROOK, étourdi, vers la porte : Attendez encore quelques minutes, finalement. (Ferme) Va-t'en. Tu n'es pas réel.

Rook bis lui donne une énorme gifle.

ROOK, après un râle : Pourquoi tu as fait ça ?!

ROOK BIS, souriant : C'est drôle, non ?

ROOK, excédé : Non !

Rook bis semble déçu.

ROOK, gêné : Mais non, je ne voulais pas te vexer. (Il tente de le prendre dans ses bras) Allez viens...

GARDE, frappant à la porte toujours fermée : Monsieur Rook, vous avez de la visite.

ROOK : Faites les patienter.

ROOK BIS : C'est ton jour de chance.

ROOK : On dirait bien. Allez va-t'en.

Rook bis lui sourit de manière perverse. Au plan suivant, il a disparu. La porte s'ouvre.

Cafétéria de l'asile. Bolivia parle en face à face avec Rook, seule. La pièce est déserte, sans compter un garde de l'asile à l'entrée. Rook a l'air très lucide. Sa folie vient parfois se faire sentir lorsqu'il se perd dans un train de pensée et échappe un de ses gestes, ou semble être tant ailleurs qu'il se fige dans un moue dérangeante.

ROOK : Quel est l'état des tissus ? Y a-t-il une dégradation, une quelconque affection ? Le corps est-il translucide ?

BOLIVIA : Translucide ?

ROOK : Peut-on voir à travers le corps de votre ami ?

BOLIVIA : Oui.

ROOK : Ce n'est pas bon signe. Voir à travers le corps de quelqu'un, ce n'est jamais bon signe...

BOLIVIA : Dr Rook, pensez-vous pouvoir guérir l'agent Francis ?

ROOK, perdu, se rapproche d'elle : La bibliothèque, ici... C'est un supplice. Leur collection concernant la science-fiction est consternante... Vous connaissez K. Dick ?

BOLIVIA : Non...

ROOK : Moi non plus ! (Il se ronge les ongles, puis détourne le regard) Cela peut être arrêté. Ce qui touche votre ami. Mais il m'est impossible de faire ça ici, sans mon labo, des équipements...

BOLIVIA : Vous aurez tout ce qu'il vous faut. Dites moi simplement ce dont vous avez besoin.

ROOK, plus sombre : Si vous êtes venus ici, vous avez dû amener un tuteur légal potentiel. Quelqu'un de ma famille... (Il se lève) Qui avez-vous amené ? (Plus fort) L'oncle Larry ? Ce vieux violeur ?

Lincolm entre pour rejoindre Bolivia. Rook le pointe du doigt.

ROOK : Ah, c'est bien toi, cousin Fred ! Tu as monstrueusement maigri !

LINCOLM : Désolé de vous décevoir. Le directeur nous presse.

ROOK : Vous n'êtes pas Fred...

Il est troublé. Elle le regarde puis se tourne vers Lincolm.

BOLIVIA : On l'emmène.

Les violons envoient, écran symbole : pomme, lumière en bas à gauche.


Texte publié par hyperfraise, 16 octobre 2015 à 23h57
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