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tome 1, Chapitre 1 tome 1, Chapitre 1

J'habitais dans un petit village en France. Le coin un peu paumé, toujours pluvieux. Le stéréotype parfait du « tout le monde connaît tout le monde ». Sauf peut-être moi.

J'étais le genre de fille un peu garçon-manqué, sans-ami à part peut-être un gros chat tout noir et un peu trouillard. La fille qui se cachait dans les bois, derrière sa maison, cherchant le calme. Évitant l'enfer.

Je vivais avec ma mère et son conjoint, dans une vieille baraque un peu pourrie, ressemblant plus à un bungalow qu'autre chose, et où l'odeur de la cigarette n'imprégnait maintenant pas que le canapé.Il n'y avait que six pièces étroites : un salon/cuisine, une salle d'eau, un WC et deux petites chambres. J'avais la mienne,heureusement. Très petite, elle avait à peine la place pour mon petit matelas (que je partageais avec mon chat, Ténèbres) posé à même le sol ; et une vieille valise où je rangeais mes quelques fringues. Enfin, ma vie n'était pas si terrible que ça...Je passais la plus part du temps au collège ou dans la forêt, et maintenant que c'était les grandes vacances, la forêt était mon lieu, mon territoire.

Après ces deux mois de vacances, je partirai pour le lycée, et ça m'effrayait. Après ces enfers passaient au collège, à être la risée de tous, harcelée et tabassée, je n'avais pas envie de redécouvrir tout ceci. Mon cœur était déjà assez cabossé.

La forêt était un endroit calme et reposant. J'y allais pour évacuer toute ma colère et ma peine, toute ma douleur et ma haine. J'y pleurais, souvent, je hurlais des fois... et j'y espérais toujours.

Ce jour-là, le ciel était particulièrement sombre, pour un jour de juillet, et s'accordait parfaitement avec mon humeur maussade. Il soufflait un vent qui hurlait sous les branches des arbres. Et la pluie, au début faible, s'intensifiait dangereusement. Mais ça m'était égale. Même si je gelais avec mon sweat-shirt bleu et mouillé, toute trempée et tremblante, je m'en fichais. J'étais bien, là, à marcher vers rien.

Sans savoir tout de suite que ce « rien » finira par être tout.

J'avançais en suivant un petit chemin sinueux et piégeur, et malgré les racines trompeuses, je ne tombai pas une fois. L'habitude, et une certaine agilité sûrement. Un peu plus loin, le sentier s'élargit,et sur ma gauche se trouvait un petit éboulement de pierre et de terre.

Et c'est alors que je le vis, un frisson me traversant l'échine.Ici, en bas, et il me regardait. Impassible, ses cheveux blonds décoiffés par le vent et la pluie et son teint blafarde. Et son regard gris et froid. Intimidant. Son corps élancé et musclé était habillé tout de noir, contrastant avec la couleur de ses cheveux et de ses yeux, lui donnant un air sérieux. Il était... inquiétant.

On se fixait sans rien dire, dans un silence pesant. J'étais à la fois apeurée et fascinée par cet inconnu, âgé de sûrement deux/trois ans de plus que moi. Je n'osais pas parler, et après plusieurs minutes affreuses, quand enfin j'ouvris la bouche, il tourna les talons dans un geste élégant et s'éloigna. Je regardais sa silhouette s'éloigner, observant son dos droit et ses épaules carrées.

Et je partis de mon côté, la tête pleine de pensées sur ce mystérieux inconnu. Pendant un moment, j'avais eu l'envie de dévaler la pente, de courir après et de lui demander comme il s'appelait et qu'est-ce qu'il foutait ici, sur mon territoire. Puis, je me suis trouvée stupide et j'ai secoué la tête.

Je suis rentrée chez moi, un peu déboussolée. Affalé sur le canapé,mon « beau-père », Alfred, me lança un désagréable accueil. C'était un homme gras, perfide, aux yeux de fouine noirs et furibonds.

- T'étais où, sale peste ?

Au vue des bouteilles de whisky, je compris sans difficulté qu'il était ivre et m'enfermai dans la salle-de-bain sans lui répondre. Derrière la porte, je l'entendis encore jurer comme un rat.

Je sentis les larmes perlaient. Non ! Je ne pleurerai pas ! Je n'étais pas faible ! Je décidai alors de prendre une douche.J'oubliais tout et frissonnais de plaisir quand je sentis l'eau chaude sur ma peau. Le savon moussa et embauma mes cheveux d'un léger parfum de douceur. Magnolia et lilas. Je les rinçais, sortis de la douche et m'enroulai dans un longue serviette. Je passai sur le grand miroir, au-dessus du lavabos, un chiffon pour effacer la buée, et m'observai. Je n'étais pas exceptionnellement belle, ni affreuse non plus. J'avais un visage fin et des pommettes saillantes. Mes yeux en amande et noisette me donnait un air un peu sauvage (ou complètement ridicule), et mes cheveux noirs et bouclés l'accentuait encore plus.Mes sourcils, habituellement froncés, était fins ; mon teint était clair et mes lèvres, pleines et roses.

Quand je décidais de sortir, je m'enroulai un peu plus fermement autour,ouvris la porte et fonçai à la pièce juste à côté, en lançant un regard inquiet à l'ingrat endormi sur le canapé. Je claquai la porte et soupirai. Je me demandai pourquoi ma mère l'avait choisi lui, un horrible pervers. Mauvais au plus haut point. Puis, je secouai la tête et m'habillai d'un simple jean et d'un vieille chemise de garçon, un peu trop grande. Je m'effondrai sur mon matelas, accompagnée de Ténèbres enroulé à mes pieds, et m'endormis en revoyant ces yeux de glace.


Texte publié par helo19, 22 juillet 2015 à 20h22
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