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tome 1, Chapitre 15 « Epilogue » tome 1, Chapitre 15

Hôpital de Haven – quelques jours plus tard.

Un café noir à la main, l’air soucieux, Audrey revenait vers la chambre qu’elle avait quittée cinq minutes auparavant. Selon le médecin, après plusieurs jours passés dans un coma artificiel durant lequel on l’avait fait transférer dans le plus grand secret à Haven, Rob Archer allait bientôt reprendre conscience. L’aider à surmonter ce qu’il avait vécu et à contrôler enfin ses capacités ne serait pas une mission simple, même pour elle. Il faudrait ensuite se débrouiller pour que les Shapeshifters ne s’aperçoivent jamais qu’il avait survécu. La Garde, pour une fois, serait une alliée précieuse. L’organisation pourrait le cacher et aider la police à localiser d’éventuels autres membres de la famille disséminés ailleurs pour les protéger également. Restait à espérer que ce soit suffisant pour le mettre à l’abri définitivement.

Et cependant, au milieu des nombreux aspects négatifs de l’affaire, Audrey ne pouvait s’empêcher de penser à la chance qu’ils avaient eu que l’agent Dunham se soit montrée si compréhensive et qu’elle leur ait fait confiance. De plus, son optimisme naturel lui faisait aussi nourrir l’espoir pourtant mince que les divers examens que le Dr Bishop avait pratiqués sur eux avant leur départ finissent par révéler une cause concrète et réversible aux infections. En effet, le vieil homme avait affirmé très sérieusement qu’il passerait ses heures perdues à étudier ce mystère. Quelque part, Audrey s’en voulait presque maintenant de ne pas lui avoir dit la vérité à propos d’elle-même.

Car jusqu’au bout, elle l’avait laissé croire qu’elle n’était qu’une infectée parmi d’autres, le scientifique ayant interprété d’emblée de cette manière sa capacité à aider les autres infectés. Aujourd’hui, Audrey ne pouvait s’empêcher de se demander dans quelle mesure les données qu’il avait récoltées la concernant risquaient de fausser les résultats de ses recherches, et peut-être l’empêcher de trouver la solution.

Toutes ces réflexions occupaient ses pensées lorsqu’elle revint à la chambre d’Archer, aménagée par précaution dans une aile de l’hôpital qui n’était plus occupée en temps normal. La pièce était plongée dans la pénombre lorsqu’elle y entra. Mais il n’y faisait pas assez sombre pour qu’elle ne reconnaisse pas la silhouette qui était debout à côté du lit du patient.

Duke. Elle ne lui demanda pas comment il était entré malgré le garde posté à l’entrée du couloir, cela n’avait guère d’importance. Inutile aussi de l’interroger sur ce qu’il faisait là. Elle craignait bien d’avoir une idée assez nette de la réponse. Elle vint simplement se placer face à lui et le silence tomba sur la pièce durant un bon moment.

-Un trou entre deux univers, Audrey, finit-il par dire lentement. Est-ce que tu imagines ça ?

Elle secoua la tête négativement.

-Non. Personne ne peut réellement imaginer ça.

-J’ai posé quelques questions au Dr Bishop, énonça-t-il après quelques instants comme s’il parlait de la pluie et du beau temps. On ne sait pas ce qui se passerait exactement si Archer ouvrait accidentellement une brèche. Si cela causerait des catastrophes ou si ces saloperies de métamorphes en profiteraient juste pour passer en masse.

Audrey se raidit mais s’interdit de réagir. Duke digérait très mal les évènements vécus à Boston, elle le connaissait assez pour s’en être rendue compte. Elle le laissa cependant continuer tout en redoutant ce qu’il allait dire.

-En quoi c’est différent d’Harry Nix, dis-moi ? Lui, tu m’avais toi-même demandé de le tuer.

-Harry Nix n’était pas seulement un infecté, c’était un monstre, dit Audrey le plus calmement possible. Il n’hésitait pas à assassiner de sang-froid ses propres enfants pour voler leurs organes afin de réparer son corps, sans aucun remords. Ca n’a rien de comparable avec un homme qui ne contrôle pas son pouvoir parce qu’il a peur.

-Et c’est ce que tu diras à ceux qui mourront et à leurs proches , si Archer ou un autre membre de sa famille finit par causer un cataclysme ?

Audrey frissonna. Nathan clamait souvent qu’un jour Duke deviendrait un ennemi. Mais était-ce se poser en ennemi que d’avoir les mêmes craintes qu’elle et faire des choix différents en conséquence? Elle le vit approcher sa main du bras du blessé, là où la perfusion était plantée, là où un peu de sang avait imbibé le pansement qui la maintenait en place. Il l’effleura de l’index, puis regarda la minuscule tache rouge disparaitre sur sa peau, avant de relever la tête.

Dans la pénombre, il vrillait maintenant Audrey de ses yeux d’un bleu-gris dont l’éclat rappelait un peu celui d’une lame de couteau. Elle fut tentée de porter la main à son arme de service mais n’en fit rien. En son âme et conscience elle savait que le laisser tuer Archer serait mal et qu’il le regretterait d’ailleurs lui-même un jour , mais elle ne trouvait plus d’argument à lui opposer. Excepté peut-être l’amitié qu’il lui portait .

-Ne fais pas ça, murmura-t-elle simplement.

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Boston, le même jour.

-Peter !, cria soudain Walter, faisant sursauter son fils qui s’était accordé quelques instants de repos dans son travail, ce qui n’était pas du luxe, à l’heure tardive qu’il était.

-Peter, insista le scientifique, réveille-toi, il faut la prévenir, tout de suite.

Au bout de plusieurs années à travailler pour l’agent Dunham, Peter avait développé de tels automatismes qu’il se trouva le portable en main, le pouce arrêté sur le nom d’Olivia dans sa liste de contacts, avant même qu’il soit totalement réveillé et qu’il ait formulé un « Que se passe-t-il, Walter ? » plus ou moins intelligible.

Mais avant de passer l’appel, il se souvint soudain sur quoi ils planchaient avant qu’il fasse une pause. Son regard tomba sur l’écran sur lequel travaillait son père et son cerveau mit un peu de temps à comprendre ce qui s’y affichait. Puis il réalisa enfin, comprit que ce n'érait pas à l'agent Dunham que Walter faisait allusion, étouffa un juron, et ses doigts glissèrent frénétiquement sur l’écran de son portable, à la recherche d’un numéro qu’il avait composé beaucoup moins souvent que celui d’Olivia.

Celui d’Audrey Parker.

(A suivre dans un second volet du crossover à venir: The Other Side of Troubles. )


Texte publié par Spacym, 7 juillet 2015 à 11h03
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