Il est 8h pile à ma montre. J’ai mon sac à main sous le coude, les yeux endormis, et ma bouche qui ne peut retenir un bâillement.
J’attends le métro de la ligne 1, station « Saint Mandé », pour partir à mon travail à l’autre bout de la ligne.
La rame n’arrive que dans 3 minutes…
Que c’est long !
Pendant ce temps, les gens commencent peu à peu à s’attrouper aux abords du quai. Je soupire, espérant qu’aucun ne viendra devant la même porte que moi.
Et c’est alors qu’une femme blonde d’une quarantaine d’années se met à mes côtés. Habillée d’une robe rouge et d’un décolleté trop plongeant pour être regardé, elle attire tout de suite l’attention…
Mes yeux s’ouvrent en grand, bien éveillé cette fois-ci. Je la cerne en moins de deux !
Je m’agace intérieurement… Pourquoi ne peut-elle pas aller ailleurs ? me dis-je. Pourquoi venir se coller juste à côté de mes pieds ?
Je ne comprends pas. Mais…
Je sens le danger.
Une brise parcourt la station, annonciatrice d’une guerre sans merci.
On se jette un rapide coup d’œil furtif.
Elle désire engager le combat, c’est certain. Je l’ai vu dans ses yeux, cette étincelle de défi…
Bien, elle va connaitre de quel bois je me chauffe !
Le métro arrive.
Il semble si long à venir… Le temps semble s’être arrêté.
Je resserre mon étreinte sur mon sac, prête à bondir dès que les portes s’ouvriront.
La rame s’arrête, les portes coulissent et j’entame la course.
Nous sommes coude à coude, mais j’ai un léger avantage.
Je sens son parfum m’irriter les narines. C’est ignoble, surtout de si bonne heure.
Décidément, cette blonde aux goûts douteux ne peut pas gagner ! Je n’abandonnerais pas !
J’ai vu une place avant que les portes ne s’ouvrent. Mais je la sens me pousser pour s’y diriger également.
On dirait que la cougar pourchasse la même proie ! La bataille s’annonce encore plus excitante…
Sauf qu’elle peut toujours rêver… C’est la seule place vacante dans cette partie de la rame !
J’arrive enfin, au bout d’une course effrénée et palpitante, à poser mon derrière sur ma place... Elle est idéalement placée. On aurait dit qu’elle n’attendait que moi.
Je me sens bien, fière et victorieuse, quoiqu’un peu essoufflée.
La blonde me regarde. Elle me dévisage, les sourcils froncés, les lèvres tremblantes. Je l’ai énervé. Mais je m’en contrefiche, j’ai gagné ma place !
Je jubile, sans aucune honte. Je pourrais lire tranquillement mon bouquin de romance, et elle… elle lira debout, toute envieuse de ma place !
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