Pluma incantata, excitatio
Je me réveille et, les yeux à peine ouverts, je rumine mes pensées noires, ma plume glissant contre le papier. Les interrogations de la veille ne m’ont pas quittée. Je sens l’anxiété monter dans mon corps fébrile. Je monte en selle, Morfy sur l’épaule. Je l’adore, mon petit animorphe ! Il est différent des autres bêtes, toujours là pour me consoler lors des moments de doutes. Je tapote l’encolure de Dionys, le cheval qui partagera notre folle aventure. Je suis pleine de fougue, mais le doute m’emporte lorsque je pense à la première destination. Je songe à me diriger vers Kalorys, la ville Gnome. Elle se situe vers les Hauts-Plateaux et ça ne va pas être une mince affaire d’y parvenir… Il faudra sûrement prendre le Détroit du Myrmidon, un chemin pullulant de voleurs. Je trace le chemin mentalement lorsque Morfy s’envole dans les airs, impatient de commencer ce long voyage. Je lui lance un regard d’avertissement. S’il veut faire ses singeries, qu'il les fassent ailleurs ! D’habitude, je suis prompte à la rigolade, mais là, je n’ai pas le cœur pour. Je suis en train de risquer ma peau pour des salades ! Morfy se pose contre mon épaule, se changeant en un caméléon couleur carmin. Je lui tapote distraitement la tête, en lui parlant d’une voix lointaine. Il proteste d’un grognement. Évidemment. Il a toujours été de fort caractère. En attendant la fin de sa bouderie, je sors un parchemin de mon sac et je l’observe attentivement. Pour aller vers le Détroit, il faut passer par une plaine sans Territoire ; elle est neutre, donc pas de soucis de frontières ! Ensuite, longer le fleuve Quaar, qui fournit la cité en eau, et lorsque nous arriverons jusque là, je pourrai m’estimer chanceuse. En plus des brigands, voleurs et tueurs de grands chemins, il faudra veiller sur la réserve d’eau et de nourriture, tout en faisant attention à la circulation. De nos jours, un accident est vite arrivé sur les Orifys, routes très fréquentées. Ces voies regroupent chevaux, chars et un moyen de transport apprécié des passagers : le Conti-Car, une sorte de Train, comme se plaisent à le nommer les Humains. Je plisse les yeux. Au loin, la plaine neutre des Songes. Les voyageurs solitaires risquent de ne pas pouvoir s'empêcher de vagabonder dans leurs rêves. Mais moi, j’ai Morfy ! Donc je le noierai de mes bavardages et, comme toujours, il se changera en un perroquet coloré qui me fera rire. On sera heureux ensemble, jamais séparés.
Confidences-Premier Mois d’Errance ; Rosaceae
Pluma incantata, requiem
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