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Aujourd'hui, c'est presque le grand jour ! Je volète avec excitation autour de ma jolie Naly.

– Doucement, Morfy ! rit-elle. Minute papillon, j'ai encore quelques détails à régler !

Je me transforme en un moineau aussi léger qu'une plume et me perche sur son épaule. Contrairement à moi, Naelya semble contrariée par ce départ. Ses sourcils ne cessent de se froncer, son regard violine d'ordinaire si pétillant s'est assombri. Alors j'essaie tant bien que mal d’alléger ses préoccupations. Dans son sac en bambou renforcé, à la fois solide et léger, elle a déjà enfourné quelques vêtements et provisions. Elle s'affaire maintenant à emballer précautionneusement son artefact. Le cristal rutilant me renvoie un rayon de soleil avant de disparaître dans une feuille d'aloe mitis toute douce et de bonne taille que Naelya a figée. Le processus demande une grande maîtrise, mais ma Naly est si talentueuse ! Pas étonnant qu'elle ait pu rejoindre ces réunions de vieux schnocks malgré son jeune âge ! Bien que je n'en comprenne absolument pas l'utilité… Toute façon, je n'y suis jamais convié, c'est trop injuste !

Dans ma frustration, je prends l'apparence d'une rainette vert pomme et fait gonfler mes joues en sautant sur le sac à dos que Naelya vient de fermer. Elle pouffe de rire et me prend doucement dans le creux de sa paume.

– T'en fais pas, petit Morfy, tu sais bien que je partirais jamais sans toi !

Devenu petit chaton aux couleurs bariolées, je frotte ma joue contre la sienne en ronronnant. J'aime bien ce petit nom qu'elle m'a donné. Dommage que je ne puisse pas lui parler, je communique à ma manière.

– Je dois encore assister au dernier Conseil, on part demain. Tu es prêt, petit Morfy ?

J’agite ma petite tête et miaule pour acquiescer. Le fait qu'elle m'abandonne encore pour assister à ces réunions ennuyantes m'embête, mais après tout, à partir de demain, ce sera elle et moi à l’aventure !

Mon enthousiasme reprend le dessus et je laisse une traînée multicolore derrière moi lorsque je m’envole vers le ciel, petite licorne ailée, accompagné du rire cristallin de ma chère Naly.