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Accoudée à la barrière, Myriam observait la longue ligne bleutée qui se reflétait sur la coque du bateau voguant vers le large. Elle mourrait d'envie de plonger dans cet océan sans frontière, de nager toujours plus loin, de rencontrer de nouveaux animaux marins et d'inspirer cet air de liberté qui grandissait en elle chaque fois que la jeune fille contemplait la mer. Elle ferma les yeux. Les embruns salés la fouettaient et rebellaient ses cheveux crépus qui s'agitaient dans tous les sens. Sa gorge se serra et le noeud remonta depuis sa poitrine pour se loger juste derrière son larynx. Elle ouvrit sa bouche et expira une longue brassée d'air, son souffle se mélangea à celui des vaques se brisant contre la coque. Ce spectacle fut si beau que les larmes commencèrent à couler sur les joues foncées de la jeune fille.

- Hé ben ! Ça va ? On est en excursion, il fait beau et toi tu pleures !

Myriam se retourna brutalement, un demi-sourire aux lèvres. Elle se défendit :

- Je pleure parce que je suis hypersensible, pas folle ni triste ! C'est juste que les vagues sont tellement belles aujourd'hui.

Elle se troubla. Ses yeux baignés de larmes se levèrent vers Austin qui la regardait, perplexe.

- Je te comprends mais ça vaut la peine de verser des larmes pour un océan qui vit et bouge encore ? Tu pourras le pleurer lorsqu'il sera mort !

Voila pourquoi elle adorait Austin. Il ne se moquait jamais et trouvait toujours une version poétique pour arranger les choses. Myriam lui sourit faiblement.

- Je t'aime, tu sais.

Austin rougit et lui pris la main.

- Moi aussi je t'aime.