Tout se remplace, rien ne se répare

Tout c’qu’on prépare, c’est pour qu’un autre prenne l’quart

On parle d’amour, mais c’est qu’une monnaie d’échange

On swipe à gauche, on jette l’ancien comme une fringue qu’on échange

Les cœurs sont en location, plus personne s’attache

Si t’as plus d’valeur sur l’marché, t’es largué sans attaches

Les promesses s’effacent plus vite qu’un snap

Les 'toujours' durent une saison, après ça ghoste et ça zap’

Pourquoi réparer le passé ? En un clic, un million de possibilités

Des relations par milliers, juste devant nos yeux écarquillés

Trop d’choix pour s’fixer, trop d’vitesse pour s’poser

Si c’est cassé, on zappe, pourquoi perdre du temps à souder ?

Pourquoi s’battre quand tout est jetable ?

Pourquoi j’parle d’valeurs si tout est vendable ?

Les serments s’effacent, les souvenirs s’cassent

Plus d’place pour l’histoire, faut du neuf dans l’espace

L’époque est digitale, tout va trop vite

Les visages défilent, les cœurs changent d’habits

Un crush, une nuit, un lendemain flou

On joue les pièces d’un puzzle où rien ne tient debout

On suit la tendance, on suit l’algorithme

Les amours s’usent, s’effacent comme des stories cryptées

Qui s’souvient d’hier ? Qui s’souvient de nous ?

Les 'je t’aime' sont discount, expirés au mois d’août

La confiance s’éteint comme un iPhone brisé

On change de numéro quand l’écran est fissuré

On unfollow, on supprime, on reset les vies

Les adieux sont des options, activables d’un clic précis

Pourquoi s’battre quand tout est jetable ?

Pourquoi j’parle d’valeurs si tout est vendable ?

Les serments s’effacent, les souvenirs s’cassent

Plus d’place pour l’histoire, faut du neuf dans l’espace

Le vide se remplit par d’autres visages

Les mêmes erreurs, jouées sur d’autres pages

On croit qu’on avance, on tourne en rond

On recolle les cœurs avec du scotch, ça tient pas d’saisons

Plus d’identité, plus d’authenticité

On est des pseudos, des profils pixelisés

On vend des rêves qu’on ne veut même pas vivre

Les 'je t’aime' sont formatés pour vite se détruire

Les amitiés s’effacent, reboot dans l’oubli

La loyauté c’est un bug, y’a qu’le profit qui sévit

Les anciens s’effacent, les nouveaux prennent place

On enterre le passé pour qu’un avenir remplace

Si tout s’oublie, pourquoi j’devrais m’rappeler ?

Si tout s’remplace, pourquoi j’devrais m’attacher ?

J’me demande encore si l’temps fait mal ou répare

Ou si on remplace juste les peines par des départs.