L'aube de leva doucement, projetant ses rayons d'or sur les arbres et le paysage alentour. La prairie inondée de la douce lumière semblait sortir d'un long sommeil réparateur et les fleurs ployaient sous le poid de la rosé matinale. Les oiseaux chantaient une mélodie apaisante et le renard sortit de sa tanière en baillant.

Neïko venait de se réveiller. Il profita une dernière fois de la campagne endormie et se remis sur ses pattes. Il secoua ses compagnons en jetant des coups d'œil nerveux. Son regard se figea sur la porte de métal gris. Le maître n'allait pas tarder. Fébrilement, il donna des coups de museaux aux endormis en murmurant des encouragements.

La saison de la chasse avait commencé et il était probable que beaucoup d'entre eux allait être forcés de courir derrière un cerf sous la menace du fouet. Ils devaient rester soudés et partager la nourriture en parts égales sinon la mort les faucherait comme de vulgaires mauvaises herbes.

Cette dure vie, Neïko la supportait depuis qu'il était né. Il n'avait jamais connu autre chose que le chenil et la nurserie. Il n'avait plus de parents car ils étaient morts; ils avaient succombés, le père sous les coups et la mère par manque de nourriture. Depuis son plus jeune âge, le maître lui avait appris à le craindre et à le respecter tout en exécutant ses ordres. Mieux valait s'y plier car les coups n'étaient jamais retenus. Parfois un chien se rebellait et Neïko le voyait partir sans jamais revenir.