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tome 1, Chapitre 7 « Respect mutuel » tome 1, Chapitre 7

7. Respect mutuel

Amaryllis est arrivée un peu en avance. Devant le bureau d’Arthus, quelques chaises ont été installées le long des murs épurés. La sobriété des lieux invite sans doute à la méditation pour les étudiants convoqués. Un couloir austère pour attendre de savoir à quelle sauce on va être mangé. Amaryllis tortille une mèche de cheveux entre ses doigts, remuant nerveusement un genou, quand Jeremiah finit par arriver, pile à l'heure, d'un pas nonchalant. Je constate avec surprise qu'il n'a pas changé de tenue. Amaryllis hausse les sourcils, tout aussi étonnée, et ne peut s'empêcher de chuchoter :

– Tu n'as pas changé de vêtements ?

Jeremiah s'assoit lourdement sur le siège voisin en soupirant.

– J’me suis enfermé dehors, grommelle-t-il.

Quel idiot… Il n'a donc pas osé se déshabiller. Amaryllis étouffe un rire, plaçant une main devant sa bouche. Jeremiah reste perplexe un instant, puis il pose sa tête en arrière contre le mur avec un sourire en coin.

– Ce n'est pas très gentil de te moquer…

– Désolée… Je suis un peu à cran.

– T'inquiète, je parie que c'est ta première convocation, la rassure-t-il en redirigeant son visage vers elle. Moi, je suis abonné. Il doit déjà me soupçonner.

– Je vois… Comment tu peux rester si calme ?

Il hausse les épaules avec désinvolture.

– L'habitude ?

Amaryllis pince les lèvres et fronce les sourcils avec un air soucieux.

– N'empêche, je n'aurais pas dû rire. Je vois bien que tu es gelé.

Il est vrai qu'il n'a pas très bonne mine même s'il tente de dissimuler ses tremblements intermittents. Bon sang, il va attraper la mort ! Je tiens à garder tous mes protégés en vie, même les plus insupportables. Un éclat de malice traverse ses iris d'ébène.

– Malheureusement, je ne maîtrise pas la magie élémentaire… mais peut-être que toi, tu pourrais me réchauffer ?

– Quoi ?... s'indigne Amaryllis.

Il ne perd pas le nord, celui-là… Je suis sûre qu'il cherche juste à en savoir plus sur les pouvoirs d'Amaryllis, mais il faut avouer que c'est tout de même maladroit. Elle secoue la tête avec un rire jaune. Jeremiah grimace mais elle le coupe avant qu'il ne puisse reprendre la parole :

– Je ne te comprends pas, Jeremiah ! À un moment tu as l'air d'être une personne sensée et raisonnable, voire même sympathique, et la seconde d'après tu n'es qu'un arrogant sans cervelle comme celui que j'ai toujours pensé que tu étais !

Cette ambiguïté est flagrante, je ne peux qu'être d'accord avec Amaryllis. Ses murmures acerbes ont fait mouche, Jeremiah semble déstabilisé.

– Tssss… Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire ! Je parlais de magie. J'imagine que tu n'es vraiment au courant de rien, donc. Comment c'est possible, tes parents ne t'en ont jamais parlé ?

Amaryllis ouvre la bouche pour répondre mais l'ouverture de la porte du bureau tout proche la fait sursauter.

– Mademoiselle Brown, dans mon bureau, tonne Arthus d'une voix sévère.

– T'en fais pas, Jolie Fleur, je parie qu’il va être indulgent, j’te couvre, souffle Jeremiah avec un clin d'œil.

Amaryllis acquiesce silencieusement, puis elle prend une profonde inspiration et s'engouffre dans l'antre du président.

Jeremiah m'a donné une idée avec ses bêtises, aussi, je diffuse un peu de chaleur par la paroi juste derrière lui. Il a replacé sa tête en arrière, les yeux clos. L'un de ses sourcils s’arque et un léger sourire s'esquisse sur ses lèvres.

– Tu m'as pris en pitié ? Tu dois bien te foutre de ma gueule, hein ?

Piquée au vif, je n'hésite pas une seconde à faire léviter son carnet et son stylo qui traînaient sur lui. Médusé, le jeune homme observe le manège de la plume volant sur la feuille.

« Je n'épie pas les gens dans leur salle de bain ! Pour qui me prends-tu ? »

Il saisit les objets avec célérité et les enfonce au fond de sa poche en jetant des regards suspicieux autour de lui.

– Facile à dire, la vieille. Mais je suis pas censé communiquer avec toi, alors reste discrète s'il te plaît.

La vieille ! Quand cet énergumène va-t-il apprendre le respect ? Je refroidis mon mur, la leçon précédente ne lui a pas suffit. Il rit doucement.

– C’que tu peux être susceptible…

Bon… Il n'a pas tort. Je cède et continue de le réchauffer. Un nouveau sourire s'affiche sur son visage.

– Merci, A.

A… Pourquoi pas, un nom de code comme un autre. Satisfaite, je m'empresse d'aller voir ce qui se trame dans le bureau.


Texte publié par Wildflower8906, 16 mars 2025 à 17h39
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