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Quand le hasard frappe à la porte.

Sara la fille d’un soir…

Un soir, à Paris, sortant d’un restaurant, où je venais de passer la soirée avec un ami, et me trouvant en voiture, stationné devant chez lui, pour le raccompagner, surgit près de ma vitre, une jeune femme paniquée, nous demandant de l’aide…

Elle semble effrayée, et nous crie qu’un type essaie de l’attraper pour la frapper !

Immédiatement, je lui dis de monter avec nous, pour qu’elle n’ait plus rien à craindre. Mon pote me demanda si je voulais qu’il reste avec moi, au cas où… ? Je lui dis, que non, et lui conseillai de rentrer chez lui.

Seul à présent avec cette inconnue, prénommée Sara, je me présentais à mon tour, en la rassurant, et en lui affirmant, que l’on allait trouver une solution à son problème…

Elle prétendait qu’elle était dans un hôtel, sur la place où je stationnais, que le type l’avais retrouvée, et qu’elle prendrait de gros risques à le rencontrer…

Je ne me voyais pas la déposer dans un autre quartier, et la laisser se débrouiller seule.

Je lui proposai alors, de venir chez moi, pas loin de là, pour se remettre de ses émotions…

Une fois arrivés tous deux chez moi, je lui dit de faire très attention, de ne pas laisser sortir mon chat ! Je ne suis même pas sûr, qu’elle ait vraiment saisit cette demande… Enfin bon, je l’installe à table, et lui demande si elle à dîné ? Elle me répond qu’elle n’a pas eu assez d’argent, pour pouvoir le faire ce soir…

Je lui dis de se reposer, le temps que je lui prépare un repas sur le « pouce »…

Mon frigo n’est pas si vide, alors je me mets au fourneau : Une échalote braisée, une tranche de jambon par dessus, puis je casse deux œufs au plat, sur lesquels je dépose du parmesan, du curry, un peu de ketchup, avec sel et poivre… Pour la servir, je rajoute une bonne tranche de pain et un grand verre d’eau…

Pendant qu’elle mange ce repas imprévu, je me permet de lui poser quelques questions sur sa vie, pour savoir au juste à qui je m’adresse.

Elle me dit tout bonnement, qu’elle est venue en France, après avoir quitté l’Italie, où elle venait de sortir de prison… A ma demande de la raison de son incarcération ? Elle me répond tout simplement, qu’elle appartenait aux « brigades rouges »…

Trouvant qu'elle y allait un peu fort, en me disant cela, Je me demandai, soudain dans quel guêpier, je venais de me fourrer… Peut-être forçait-elle un peu la dose... Mais si au contraire, ce n’était pas le cas ?

Au bout d’un moment, la voyant franchement fatiguée, je lui propose d’aller se coucher, dans un des doubles lits en loggia, dont je dispose. Je lui donne de quoi se vêtir pour la nuit, et récupère tous ses vêtements, pas très nets, que je fourre dans la machine à laver, pour qu’au matin, elle puisse se sentir un peu mieux dans sa peau.

Elle grimpe assez facilement dans la loggia, et prend le second lit que je lui indique. Je lui souhaite de passer une bonne nuit, elle me sourit en me remerciant…

Pendant que la machine à laver tourne, et que j’attends la fin des cycles, même si je me sens un peu indiscret, je me permet de fouiller son léger sac à bandoulières… Ce n’est sans doute pas bien, mais je suis peut-être en présence d’une psychopathe, même si j’essaie de me persuader du contraire…

Il n’y a pas grand-chose dans ce sac, mais au moins, je trouve ses papiers d’identité… Et, à ma grande surprise, je tombe sur un avis précisant sa mise en liberté, au bout de quatre ans de prison.

Bon, elle m’a au moins, déjà dit la vérité, et naturellement cela me rassure.

Son linge étant bien essoré, je place tous ses effets sur les radiateurs, afin qu’ils sèchent, puis me prépare également à me coucher, et monte dans mon lit.

Le fait de m’installer, la réveille, alors je lui demande si elle se sent mieux ? Elle me répond que oui… et rajoute, à ma grande surprise :« veux tu que l’on fasse l’amour »… Je lui réponds, que c’est hors de question, car elle n’est pas là pour çà ! « essaies plutôt de dormir, car demain il faut que l’on règle tes problèmes » !

Au matin, je ne me suis pas rendu compte qu’elle s’était levée avant moi, et je l’entends qui bricole je ne sais quoi… Je me lève donc rapidement, mon chat semble terrorisé… mais bon pas grave, elle fait la petite vaisselle de son repas, mais d’une manière bien à elle…

Je nous prépare un petit déjeuner, et là elle me dit qu’elle à laissé une partie de ses affaires à l’hôtel, et qu’elle voudrait les récupérer, mais qu’elle à peur du type qui la cherche… Je lui propose de passer les prendre pour elle, à la réception, puisqu’il faut que je fasse des courses, pour notre prochain déjeuner.

Ensuite, je lui suggère de prendre une bonne douche, et lui tends deux serviettes. Elle accepte, et va à la salle de bain. J’en profite pour passer un coup de fil, à mon pote de la veille, qui me dit de faire attention tout de même, mais ne sait pas me donner le moindre conseil… Aux bruits que j’entends, dans la salle de bain, je me demande vraiment ce qu’elle est en train de « foutre » ? j’attends un peu, puis je vais voir, et constate qu’elle a pris sa douche, sans utiliser le rideau de protection… Il y a de l’eau partout, et cela n’a pas l’air de lui poser le moindre problème...

On s’habille, et elle me remercie de lui avoir lavé ses fringues. Ensuite, n’osant pas la laisser seule chez moi, je lui demande, de venir avec moi au magasin, pour choisir ce qui lui ferait plaisir pour le repas.

En voiture, nous passons à l’hôtel, où la réceptionniste paraît satisfaite de me remettre ses affaires… Puis, une fois les courses faites, pendant lesquelles, je ne la quitte pas d’un poil, de peur de quoi au juste, je n’en sais rien, mais sur le qui-vive…

De retour chez moi, je prépare le repas, pendant qu'elle met la table « vraiment à sa façon », puis nous entamons le déjeuner.

Je lui demande ce qu’à présent elle désire faire ? Je peux si elle le veut, l’accompagner vers un centre qui s’occupe des femmes seules en difficulté sur Paris. Elle refuse catégoriquement, et me dit qu’elle veut seulement se rendre à Bordeaux... Mais sans argent, je ne vois pas comment elle pourrait prendre le train pour y aller…

Elle me propose de la déposer sur le bord de l’autoroute qui va dans cette direction… Je la préviens de l’imprudence et des dangers, de prendre ce chemin là ! Elle reste cependant accrochée à cette idée, et ne veut pas en démordre !

A un moment, on frappe à la porte ; c’est un copain et sa petite amie qui passent me voir… En deux mots, discrètement, je leur explique la situation… Ils me disent que je suis fou, de m’être mis dans cette galère ! Ils me disent : « Écoutes, elle veut se retrouver seule sur l’autoroute, ben tu en as déjà assez fait pour elle, alors déposes-la, à l’endroit que tu connais, près du pont, où l’on peut descendre, à côté de celui-ci sur les voies, et puis c’est tout, elle a l’air « barge », alors, débarrasses toi de ce problème au plus vite » !

Nous voila donc, Sara et moi, en voiture, roulant vers cet accès vers Bordeaux, et je lui repose la question, à savoir, si c’est vraiment ce quelle désire ? Elle me redit que oui ! Alors je roule...

Arrivés au bon endroit, après m’être garé, je la prends par la main, pour l’aider à descendre le long du pont, le profond fossé, et nous voila sur le bord de la voie, qu’elle doit prendre pour rejoindre Bordeaux…

Je lui donne un peu d’argent, enfin ce que j’ai sur moi, et lui recommande d’être particulièrement prudente…

Elle me remercie et me fait une bise, en me disant au revoir.

Remonté sur le pont, et appuyé à la balustrade, je la regarde, là, seule au bord de cette route immense, avec tous ces poids lourds, qui roulent à vive allure... Alors, je ne peux m’empêcher de penser que ce n’est pas le bon choix, et je redescends vers elle, pour l’en dissuader…

J’eus à peine le temps de lui dire, que je m’inquiétais trop pour elle, qu’elle me répondit : « Bon Dieu ! Tu vas me lâcher, fous-moi la paix, dégages ! »

Ces mots me libérèrent... alors, sans demander mon reste, je regrimpe le talus, et monte dans ma voiture pour rentrer chez moi. Avec cependant un goût très amer, au fond de moi, de l’avoir abandonnée à cet endroit, même si c’était son véritable choix… Et comme je me sens toujours « coupable » de tout, je me demande très souvent, ce qu’est devenue cette jeune femme rencontrée, à Paris, un jour par hasard...

De retour à la maison, je retrouvais mes amis, un peu inquiets, qui étaient restés pour savoir si j'avais résolu l'affaire. Je leur dis que oui, mais que j'en étais "malade"... Ils finirent par me convaincre, que j'avais fait tout ce que je pouvais pour cette fille, et que je ne devais pas me reprocher quoi que ce soit, malgré mon désarroi !

On prétend que parfois, le hasard fait bien les choses... Et bien moi, bien souvent il m'est arrivé d'en douter... car surtout ce jour là... il aurait dû passer son chemin !


Texte publié par Ecirtap Namdot, 30 janvier 2025 à 00h47
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