Swann monta l’escalier d’un pas lourd, fatigué. Il aimait beaucoup son amie et employée, Octavie, mais parfois, elle pouvait avoir le don de l’épuiser. Aujourd’hui, pour il ne savait quel raison, elle s’était ingéniée à le tenir occupée, elle ne lui avait laissé aucun moment de repos. C’était à se demander, dans cette histoire, qui était le patron et qui était l’employée ! Avec tout ça, il n’avait pas pu s'éclipser ne serait-ce qu’un instant de la boutique afin d’aller voir Clyde, son petit-ami. Ainsi, même s’il était épuisé de sa journée harassante à déplacer des cartons sous la houlette de la fée la plus exaspérante de la création, le vampire avait hâte de retrouver les bras aimant de son adorable démon personnel.
Seulement, en arrivant dans son appartement, il y avait un silence religieux qui prenait place. Ce n’était pas normal. A pas de loup, les sens en alerte, il s’approcha plus de la porte d’entrée. Il l’ouvrit délicatement, veillant à ne pas la faire grincer. Il se dirigea vers sa chambre, la seule pièce allumée. Quand il entra, il vit son petit-ami déjà couché dans le lit, lui tournant le dos. Swann s’approcha lentement, s’assit sur le lit. Il secoua doucement Clyde en l’appelant d’une voix fatiguée, conscient que celui-ci, bien qu’allongé, ne dormait pas. Mais il n’obtint aucune réaction. Il soupira de tristesse. Le vampire en ignorait la raison, mais apparemment, son Clyde semblait lui en vouloir pour quelque chose. Il éteignit la lumière puis alla se coucher auprès de son petit-ami, se pelotonnant contre son dos. Il s’abandonna rapidement entre les bras de Morphée, épuisé.
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Quand il ouvrit les yeux, il était seul dans le lit. La place de Clyde était froide. Cela devait faire plusieurs heures qu’il s’était levé. Swann ferma les yeux, retenant ses larmes. Son petit-ami l’évitait clairement. Le vampire prit une profonde inspiration, puis se leva. Il se prépara rapidement avant d’aller à la cuisine, où il vit son démon préféré boire une tasse de café. Quand il leva la tête et le vit, Clyde s’empressa de finir sa tasse et de quitter la salle. Le vampire en fut peiné. Pour la peine, il ressortit directement de la cuisine sans avoir déjeuner. Puis, il descendit dans sa boutique, où il retrouva la bonne humeur maladroite de son employée. Bien qu’habituellement il soit à la limite de vouloir s’arracher les cheveux face à la maladresse maladive de la fée, cette fois, cela lui mit du baume au cœur. Elle, au moins, avait son comportement habituel.
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Cela faisait maintenant plusieurs semaines que le manège de Clyde se poursuivait. Bien qu’il sache qu’il allait souffrir, Swann en avait plus qu’assez. Il lui semblait évident, à ce stade, que son tendre démon voulait rompre mais ne savait juste pas comment s’y prendre. C’est ainsi qu’un jour, Swann décida de prendre le taureau par les cornes et, alors que Clyde essayait de s'esquiver au moment où il rentra dans la cuisine, le vampire l’attrapa par le bras afin de le retenir. Puis, il lui dit :
- Tu sais Clyde, si tu ne veux plus de moi et que tu souhaites rompre, tu dois me le dire. Je ne t’en voudrais pas. En tervergissant comme tu le fais, tu me fais bien plus souffrir que si tu me l’avouais une bonne fois pour toute.
Le démon lui jeta un regard étonné puis, quand il eu assimiler les paroles du vampire, ses yeux se remplirent de larmes à vitesse grand V et il balbutia entre ses sanglots, de la morve commençant à lui couler sur le visage :
- Tu ne veux plus de moi ? Tu as rencontré quelqu’un d’autre, c’est ça ? Tu te dis que je suis trop envahissant ?
Swann ouvrit de grands yeux incrédules, ne comprenant pas le cheminement de pensées ayant conduit son trésor le plus précieux à émettre de telles hypothèses. D’autant plus que, depuis quelque temps, c’était Clyde qui semblait s’éloigner de lui, pas l’inverse ! Il y avait comme qui dirait un léger souci dans l’énoncé. Cependant, au vu de la réaction de son démon adoré, le vampire se sentit heureux. Cet éloignement qui le faisait tant souffrir n’était pas dû à un désir de rompre de la part de Clyde. Swann prit son petit-ami dans ses bras, tendrement, puis lui tapota gentiment le dos en lui embrassant le front avec tout l’amour qu’il éprouvait pour lui et en lui chuchotant d’une voix douce, apaisante :
- Chut, tout va bien, Trésor. Je n’ai nullement l’intention de rompre avec toi. Je t’aime trop pour ça. Je pensais que c’était toi qui ne voulait plus de moi.
Clyde pleura dans ses bras, s’accrochant désespérément à lui. Le vampire regarda aux alentours, et avisa le rouleau de sopalin. Vide. Il fit une moue contrariée. Puis il mena son petit-ami dans le salon, où devait se trouver le paquet de mouchoir. Qu’il trouva vide également. Décidément, il était temps qu’il se réapprovisionne. Il se détacha délicatement de la masse sanglotante qui s’agrippait à lui en lui disant d’une voix apaisante :
- Mon coeur, je vais aller chercher des mouchoirs, je reviens vite. D’accord ?
Tout en reniflant pitoyablement, Clyde hocha la tête. Swann sentit une bouffée de tendresse l’envahir et, avant de partir en quête de mouchoirs, il embrassa tendrement son démon personnel qui en ferma les yeux de plaisir. Le vampire se dirigea d’abord dans la réserve, où il ne trouva évidemment ni mouchoirs, ni sopalin. A tout hasard, il fit le tour de son appartement avant de se rendre à l’évidence. Il n’avait vraiment plus du tout de mouchoirs. Faisant une petite grimace dépitée, sachant que Clyde ne le prendrait pas forcément bien, le vampire alla chercher un rouleau de papier toilette non utilisé avant de retourner auprès de son petit-ami, qui l’avait sagement attendu sur le canapé tout en reniflant un peu de temps en temps.
Swann s’assit aux côtés de son petit-ami et, délicatement, entreprit de lui essuyer le visage afin de faire disparaître toutes traces de ses larmes. Puis, il le reprit dans ses bras et le berça tendrement tout en lui déposant des baisers papillons sur le visage. Ses marques de tendresses finirent de calmer le démon qui se détendit dans les bras de l’autre et commença à lui retourner ses baisers. Après quelques minutes à se bécoter tel deux adolescents lors de leurs premiers émois, Clyde en vint à s'asseoir sur les genoux du vampire en enfouissant son visage dans son cou, tandis que celui-ci lui caressait lentement le dos à travers son sweat-shirt. En tournant un peu la tête, Clyde avisa le rouleau bien entamé de papier toilette et eut comme un bug puis, boudeur, maugréa :
- Du papier toilette ? Sérieux ?
Swann grimaça, légèrement penaud de ne pas avoir suffisamment gérer son stock. Puis répondit d’une voix contrite :
- Il ne restait que ça, je n’avais plus du tout de mouchoirs ni de sopalin.
Après cette brève explication, le vampire prit délicatement le menton du démon dans sa main et le tourna vers lui, le regardant droit dans les yeux il demanda :
- Par contre, je ne comprends pas. Si tu ne veux pas rompre, pourquoi étais-tu si distant ces derniers temps ?
Clyde se tortilla sur les genoux de Swann, mal à l’aise. Puis, avisant la mine inquiète de son amour, il n’y tint plus et lui dit :
- Avec Octavie, on prépare pour toi une fête surprise pour ton anniversaire. Seulement, j’avais peur de faire une gaffe et de tout te dire, donc j’ai préféré t’éviter afin de ne pas gâcher la surprise.
Le vampire se sentit fondre devant la moue de petit garçon penaud que fit l’autre pendant son explication, puis il rit avec soulagement :
- Chéri, j’aurais préféré que tu fasses une gaffe tu sais. Je me suis inquiété pendant tout ce temps loin de toi, et puis, tu m’as atrocement manqué. Tu étais là et en même temps, si loin. C’était très dur. Promets-moi de ne plus m’éviter comme tu l’as fait ces derniers temps et, si tu as quelque chose à me dire, de ne jamais hésiter à le faire. Et puis, si tu fais une gaffe en me révélant une surprise que tu voulais me faire, je fairai semblant de ne pas avoir entendu.
Le vampire lâcha cette dernière phrase d’une voix taquine. Heureux de savoir que, au final, c’était juste un quiproquo et son petit-ami ne souhaitait réellement pas le quitter. Clyde lui fit la promesse demandé sans hésiter puis, heureux, ils s’embrassèrent passionnément, commençant à s’effeuiller mutuellement. Pour une fois, Swann se dit qu’il pouvait bien se permettre de laisser son amie assurer seule la tenue de la boutique. Pour un jour, le magasin ne devrait pas s’effondrer.
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