Lorsque Céleste s’est réveillée, elle n’a pu que crier, puis pleurer. Klat, lui, a grogné d’agacement, puis observé la situation en priant pour que la porte soit déverrouillée… en vain. Un soupir lui échappe, tandis qu’il regarde l’humaine en sanglot, l’oreiller contre elle et la couverture l’enveloppant. Je sais que l’on vient de faire quelque chose contre notre gré… Mais elle se cache pour quoi? Curieux, celui à la peau bleu approche la peau de pêche sans délicatesse, puis il se laisse tomber sur le lit. Cet action fait réagir vivement la jeune femme : elle lance l’oreiller sur Klat en lui criant de s’éloigner d’elle. Découragé, la victime d’attaque d’oreiller attrape l’arme, puis hausse un sourcil en posant ses pupilles galaxies sur la trace de morsure dans le cou rosé.
- Tu n’es pas trop blessé?
- Blessé?! Je suis carrément souillée!
- Souillé?! Je ne suis pas si sale!
- Je me sens dégoûtante! J’ai été violée! Je ne voulais pas et j’ai eu ton… L'équivalent de ton sperme en moi!
- Je sais que s’était forcé, mais si tu avais fait un effort…
- Fait quoi comme effort? J’ai tout fait pour que tu arrête de me pousser et qu’on puisse au moins sembler se rapprocher amicalement! C’est toi qui…
- Je faisais ma part!
- Alors pourquoi on a été forcé? Forcé comment, d’ailleurs?! C’était quoi cette drogue? Tu as été affecté aussi, au moins? Parce que sinon, je ne veux plus jamais te voir sale…
- C’était une drogue qui nous affecte tous les deux, alors évite l’insulte!
- … Désolé… Je…
Les sanglots reprennent, tandis qu’elle ramène ses genoux contre sa poitrine. Elle ne remarque pas l’expression surprise de celui qui l’observe. Ce dernier n’ose pas bouger, son esprit tentant de comprendre exactement pourquoi elle réagit ainsi.
- Je ne suis pas content non plus d’avoir été forcé, mais de là à pleurer…
- Tu sais ce qu’est un viol, au moins?
- … un quoi?
- Un viol!!
- Je ne comprends pas le mot… il faudra demander au tas de ferraille d’arranger ça…
- Une relation forcée! Une relation sexuel dont un des partenaires ne voulait pas et qui a quand même été forcé de le faire! Tu comprends, maintenant?
- Ce qu’on vient de faire, donc… Mais on est tous les deux victime, je te rappelle.
Les lèvres entrouvertes de Céleste se referment, tout l’air de ses poumons sortant en moins d’une fraction de seconde. Les yeux fermé, la jeune femme s’excuse, puis essuit ses larmes qui ne s’arrêtent pas pour autant. Même sa voix se brise entre deux hoquets qui coupe ses phrases.
- Je ne devrais pas… Désolé, je… Je vis juste très mal ce qui vient de se passer…
- Je vois ça…
Un silence malaisant écrase les mots qui veulent sortir, tandis que les deux amants détournent le regard. Le jeune homme se répète la conversation qu’il vient d’avoir, analysant chaque réaction qu’il a pu observer. Pour lui, cette relation que Céleste a appelé ‘’viol’’ est simplement une procédure forcé. Il savait que ça viendrait probablement, vu qu’il a été jumelé à un être qu’il trouve sauvage et primitif, mais il pensait avoir plus de temps. De plus, pour lui, il n’y a pas de raison de pleurer. Des raisons de s’énerver, il y en a quelques-unes, mais de pleurer autant que sa féconde le fait, Klat n’en voit pas. La jeune femme, elle, prend toutes ses forces pour éviter de pleurer bruyamment, ses épaules étant la seule preuve de son état.
Voulant cacher ceci, Céleste court s’enfermer dans la salle de bain sans dire un mot. La pluie continue de tomber du ciel dans ses yeux, alors que le tonnerre éclate de ses cordes vocales. Les insultes envers elle-même pleuvent avec les questions réthoriques. Les jambes soutiennent tout le corps pour le déplacer vers le lavabo, puis lâchent. Les bras tentent de faire bouger à leur tour le reste du corps, lui permettant d’atteindre la bassine dans laquelle se trouve la même substance que le bain, fait pour se laver les mains.
En se remémorant ce fait, la campagnarde trouve des forces pour se remettre debout et plonger ses mains dans la bassine… puis elle frotte. Elle frotte à s’en ouvrir la peau. Elle gratte avec ses ongles pour terminer d’arracher ses nouvelles plaies. Elle ne regarde même pas la substance désintégrer ce qui est arraché. Elle ne laisse même pas le temps à la substance de couvrir la blessure pour la soigner. Elle ne veut plus voir ces mains qui ont touché ce Schtroumpf géant à des endroits qu’elle ne voulait toucher personne sur ce vaisseau. Elle ne veut plus sentir les sensations de sueur qui couvrait le torse de ce génie prétentieux.
Un grattement contre la porte réveille Céleste de sa transe. Son premier réflexe est de se demander quel chat veut entrer, puis elle revient à la réalité. Il n’y a pas de chat là où elle est.
- K…Klat? C’est toi?
- Qui veux-tu que ce soit d’autre?
- Je ne sais pas… mais j’ai eu peur pendant une seconde… Je ne savais pas qui gratterait comme un chat…
- Un chat? C’est quoi?
- Ho heu… Je… Je t’expliquerais une autre fois… là je… je veux me laver…
- Je peux y aller après toi?
- Oui… Bien sûr… Donne-moi 10 minutes.
Un soupir triste échappe à Céleste, tandis qu’elle enlève le reste de ses vêtements juste avant d’entrer dans le gelée du bain, ce dernier venant presser autour du corps immergé pour couvrir les blessures et les remplacer par de la nouvelle chaire. Puisque son regard se fige sur ses plaies qui se referment à une vitesse phénoménale, la jeune femme se demande de nouveau qu’est-ce qui compose la substance dans son bain. Elle en vient même à s’imaginer qu’il s’agit de nanomachines connectées au même réseau que les bases de données de recherches. Décidément, ça serait plus simple de juste dire ‘’ordinateur’’. Un petit sourire sarcastique apparaît pendant une seconde, puis elle le perd en se rappelant de la raison de ces plaies. Je… Je devrais me dépêcher pour permettre à Klat de se laver… S’il pouvait rentrer dans sa chambre, il l’aurait déjà fait.
Comme si ça pouvait tout changer à la situation, Céleste prend une grande respiration, puis sort de la salle, les larmes finalement arrêtées. Elle se dépêche d’aller à son coffre de vêtements, pendant que le son de la porte de la salle de bain se fait entendre.
Moins de cinq minutes plus tard, les deux amants sont de nouveau assis sur le lit, chacun regardant dans sa direction préférée et un silence assourdissant pesant sur eux. Leur cœur battant se fait entendre dans leurs oreilles et leur respiration se cache dans la discrète cacophonie. Rien ne se passe, jusqu’à ce que la rousse décide de briser la glace qui les entoure.
- Je… Qu’est-ce qu’on fait, maintenant?
- Que veux-tu dire?
- On ne va pas passer les prochains jours assis sur mon lit! On fait quoi? On demande Ask? On retente la porte? On…
- On discute?
- Discuter semble un bon début…
- … Vu mon état mental, je n’en suis pas certaine…
- Il faudra bien que tu acceptes la réalité un de ces jours, tu le sais?
- Je le sais… mais ça n’empêche pas mon subconscient de refuser de le savoir… et de refuser la situation.
- Pourquoi?
La question surprend l’humaine qui se tourne vers son interlocuteur pendant qu’il fait de même. Elle observe l’expression neutre devant elle, puis les deux petite galaxies illuminées par l’aurore boréal qui continue sa vie comme si rien ne s’était passé.
- Tu..? Ça ne te fais pas ça? Ça ne t’as pas fait ça quand t’es arrivé ici aussi?
- Non… je savais déjà à quoi m’attendre. J’étais prêt a y faire face.
- Ho… J’imagine que les autres races que les humains sont plus… comment disais-tu déjà? Civilisées? J’imagine que pour vous, c’est normal d’être dans cette situation… Que vous vous connaissiez tous ou au moins chacun connaît les autres races? Comme un regroupement de communautés?
- C’est ça. On a réuni toutes les races assez intelligentes pour faire un réseau galactique commercial et politique, sans nous entretuer.
- Oui bon… Les humains sont meilleurs dans la partie ‘’entretuer’’, je le sais…Mais c’est impressionnant, tout de même! - Et vous avez toujours effacé votre présence des télescopes humains? Comment?
- On ne se cache pas… Mais vous, les humains, préférez votre science aux théories qui expliqueraient notre présence, lorsque l’on vient…
Un léger sentiment de culpabilité envahit la campagnarde, lorsque l’image de ses parents débattant avec elle pour prouver l’existences de ces preuves que la science n’explique pas apparaît dans son esprit. Je ne pouvais pas savoir, moi! … Et au moins, je reste Terre à Terre, pas Terre à Urbien ou un truc du genre! Un faible sourire se dessine sur les lèvres humaines, alors qu’un petit rire sarcastique est étouffé.
- Je sais, ce qui peut s’expliquer par la rationalité nous est préféré… alors dire avec tout le sérieux du monde que des gens venus d’ailleurs ont décidé d’écrire dans nos champs pour communiquer avec nous, sans qu’on ne puisse les voir, ça nous semblait trop gros pour être vrai.
- Je peux comprendre… mais pourtant, on était juste installé sur l’une des lunes de la planète que vous appelez Jupiter… le temps que nous trouvions l’humaine pour les expériences…
- Ho! Je vois… C’est plutôt compliqué d’être repéré dans ces cas-l… attend! Tu veux dire que si mon caractère ne correspondait pas au tiens selon les scientifiques, je serais rentré chez moi?
- Et si tes connaissances étaient restées de l’ordre de la science humaine, oui.
- … Génial! Il fallait qu’ils en aient après moi! … J’aurais préféré continuer de vivre ma vie sur Terre, moi!
- Ça ne changera pas la décision de ces chercheurs, tu le sais?
- Oui mais ça me permet de ventiler!
- De faire du vent?
- C’est… Plutôt de sortir l’émotion… Bref…c’est juste de me plaindre pour ne plus y penser.
- Ha! Je vois…
Ils regardent les étoiles, pensifs.
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