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Plus de deux semaines terrestres ont passées depuis que Céleste à quitté l’atmosphère respiré par les humains. La jeune femme est couché sur le sol de sa chambre, une base de donnée pour la recherche devant elle. Malgré que les lettres sont incompréhensibles, le cerveau humain ne fait que rechercher le symbole qui avait attiré son attention, le seul qu'elle reconnaît. Elle ne se rappelle plus pourquoi ce qu'elle regarde lui est familier, mais elle se dit qu’en fouinant dans cet outil, elle saura. Depuis qu'elle est tombée dans les pommes, Klat a pour ordre de lui apprendre les bases que Erty ne lui a pas apprises. Cependant, l'humaine ne l'a pas vu faire un pas en sa direction. Il ne lui adresse pas la parole, lui pointant simplement la porte dont elle a besoin quand elle passe dans la salle commune. Certes, l'humaine ne s'en plaint pas. Après tout, Klat n'est pas la personne la plus sympathique. Et elle ne fait pas plus d'effort non plus, comprenant qu'il ne sera pas la main tendue dont elle a besoin.

Céleste pose ses pupilles sur la boîte dans un soupir. Ce n’est pas en regardant le symbole sans arrêt que je vais le comprendre. L'humaine se relève lentement, puis elle se rend dans la salle de bain. Ses deux sapphires se posent sur le bain, puis l'hésitation gagne le cerveau. La première fois qu'elle a voulu se laver, Céleste avait demandé à Ask comment la salle de bain fonctionnait. Celui-ci l'a informé que la substance dans le bain nettoie simplement les corps vivants pour ne laisser que les molécules considérées comme bon pour la santé pour la personne qui se lave. La jeune femme se souvient avoir demandé comment le bain faisait pour savoir ce qui est a enlever de ce qui est a rester, mais elle n'a eu comme réponse que de ne pas s'en soucier et de ne pas entrer dans la substance avec ses vêtements. Pour compenser la garde-robe inexistante de l'humaine, le robot à laissé un coffre avec des vêtements pliés à l'intérieur. Cependant, les vêtements terriens sont lavé et rendu à leur propriétaire tous les deux jours, ce qui permettaient à celle faite de chair et de muscle de mettre ce qu'elle possède pour se rassurer.

Une grande inspiration plus tard, Céleste déboutonne sa chemise en regardant le sol. Une pression vient envelopper son coeur, tandis que ses ongles caressent sa peau. Un peu de sang coule sur les doigts de pêche, faisant sursauter l'humaine. En voyant le liquide rouge, la jeune femme soupire, puis se dépêche de tout mettre sur le sol. Stupide tic nerveux!

Tremblotante, Céleste arrête son pied à quelques centimètres de la substance verte. Comme à chaque fois qu’elle veut se laver, l’humaine hésite à entrer doucement ou simplement à sauter dedans. Cette couleur verdâtre la rassure moins que cette douce odeur de mousse et de bois. Et pour empirer ses inquiétudes, la texture de cette substance est plus proche du Jell-o que de l'eau.

Une fois les poumons vidés lentement trois fois de suites, le pied cale lentement jusqu’à lui permettre de plonger son corps. La gelée caresse son corps petit à petit, compressant légèrement l’humaine. Les muscles se tendent, puis ils laissent la pression les calmer, petit à petit. L'inconfort qui entoure la jeune femme augmente lorsqu'elle plonge pour y tremper ses cheveux. Comme à chaque fois, l'impression qu'elle se salit plus qu'elle ne se nettoit la gagne.

Par contre, lorsqu'elle sort la tête du bain pour reprendre son air, la substance verte glisse sur elle pour retourner dans la baignoire. Le parfum de forêt change de saison pour emplir les narines d'une douce automne. Pour enlever les dernières traces de saleté, Céleste secoue la tête, éclaboussant le mur derrière elle et le plancher sous sa tête. Ses pupilles se posent sur les taches au sol, puis sur son corps encore pris dans la gelée.

- Au moins, je suis propre et confortable…

Tristement, la jeune femme pose son coude sur le bord du bain, appuyant sa tête dans sa main, tandis que l’autre joue dans ses cheveux. La texture légèrement humide sous ses doigts la distrait, tandis que son esprit rentre chez elle. Elle repense à son lit, à son bureau, à sa fenêtre tant adorée. Elle repense à ces heures passées dans le champ, ces heures à créer un crop-circle. Ces heures à planter les graines et à labourer la terre. Ce n’est pas en me ressassant la ferme que je vais y retourner… Il est temps d’étudier l’alphabet alien…

Un soupire lui échappe, tandis que Céleste se lève secouant son corps pour enlever le reste de la substance verte, tel un chien qui sort d’une baignade. La serviette enlève toute trace de Jell-o par terre et sur le corps de la jeune femme, tandis qu’elle regarde ses vêtements en soupirant. Une hésitation la gagne quelques minutes, puis elle prend le tas de tissus par terre pour les mettre en tas dans sa chambre. Elle se dirige ensuite vers le coffre pour y retirer une robe d’écaille turquoise s’arrêtant à peine au-dessus de ses genoux. Elle prend aussi un corset pour remplacer son soutien-gorge et une petite culotte qu’elle ne s’attendait pas à trouver à bord d’un vaisseau spatial.

- Faut croire qu’ils font attention au rationnement de tissus…

Un soupir lui échappe, puis elle s’habille tout en réfléchissant. S’installer une routine n’est pas une mauvaise chose en soit, elle le sait. Cependant, ce besoin de faire quelque chose d’utile, ce désir de ne pas attendre, cette impression qu’elle tourne en rond dans la brume ne la quitte pas.

Ses pupilles se posent de nouveau sur la petite boîte. Je n’ai pas le choix, si je veux faire quoi que ce soit, je dois comprendre cette écriture.

Une nouvelle détermination envahissant son corps, l’humaine prend la boîte, puis court jusqu’à la salle commune. L’ouverture de la porte ne surprend pas Klat qui se contente de pointer la cafétéria sans dévier son regard de son écran. Cependant, au lieu d’entendre les bruits de pas qui marche rapidement dans la direction indiquée, celui à la peau bleu entend plutôt les pieds nus courir jusqu’au divan, puis il voit une peau de pêche sauter par-dessus le dossier pour tomber à côté de lui. Figé de stupeur, le jeune homme entend l’humaine demander son attention, tandis qu’elle passe sa main devant les pupilles galaxies.

- Klat? Tu m’entends?

- Oui, oui… Malheureusement.

- Bon! Donc tu peux m’aider? Je veux apprendre à lire cet alphabet!

Cette requête fait soupirer l’extraterrestre. Ses yeux lève au ciel, sa voix refusant avec agacement. Il s’attend à ce que Céleste abandonne et parte manger, en vain. Elle reste près de lui et pointe un symbole sur l’écran holographique, celui qui hante ses pensées.

- Ça veut dire quoi ce symbole?

- Tu vas me laisser lire si je te le dis?

- Oui… Enfin, si tu m'apprends à lire, je pourrais te laisser tranquille.

- Tu ne cherchais pas un plan pour retourner sur ta planète?

- Oui, mais je suis coincé ici. Ils refusent de me laisser partir… Donc tant qu’à attendre de trouver un plan, je veux faire quelque chose d’utile. Donc? Tu veux bien m’apprendre?

Quelques secondes passent pendant lesquelles l’humaine se mord l’intérieur de la joue pour se calmer. Son corps est pris de petits sauts retenus. Elle n’est pas connue pour son impatience, mais l’inverse n’est pas vraie non plus. Ce n’est pas toujours facile pour cette femme sortant à peine de la vie d’adolescente de ne pas foncer tête baissée dans ses envies. De plus, apprendre une langue est quelque chose qui fait vibrer son âme, ce qui rend la situation encore plus attrayante qu’une camionnette de crème glacée devant un enfant. Finalement, dans une énième soupire, Klat explique que ce symbole signifie la gratitude d’un prêt. Cette définition fait froncer les sourcils humains.

- Comme… ‘’merci’’?

- Non, pas exactement… C’est plus profond comme remerciement…

- Comme pour dire ‘’merci du fond du coeur’’?

- C’est plus ou moins ça.

Intriguée, Céleste réfléchit pour imaginer une situation dans laquelle ce mot serait utilisé, puis elle pointe un autre symbole.