Céleste se lève dans un sursaut, criant de peur, puis elle observe autour d’elle. Rien ne lui est familier, pas même le lit dans lequel elle s’est réveillée. Le matelas est semblable aux matelas d’eau, mais le bruit fait par les mouvements de son corps correspondrait à un matelas de bille. L’oreiller sur laquelle était sa tête est d’un matériel semblable, même s’il est plus dur. Le sol est recouvert partiellement d’un tapis sans motifs particuliers, le reste ressemblant à du métal noir. Les murs étant aussi neutre que le sol sous le tapis, la jeune femme se concentre sur la porte en trapèze métallique. Aucune poignée n’est visible. Les couleurs, elles, rappellent l’aurore boréale. Cette teinte ne reste pas fixe, se promenant dans un mouvement de vague entre les draps, le tapis et les murs. Autour du spectacle terrien se trouve un ciel étoilé, sans lune. D’ailleurs, Céleste remarque qu’il n’y pas pas de lumière, l’aurore boréal illuminant la pièce.
La femme pose lentement ses pieds au sol, puis sursaute, remontant sur le lit. Une douce chaleur avait enveloppé son pied, comme une flamme qui ne brûlerait pas. Abasourdie, la campagnarde repose ses pieds sur le tapis. La chaleur refait sursauter l’humaine qui s’observe ensuite. Elle porte toujours ses vêtements qu’elle avait choisi pour son départ à l’université, sans ses bas, ni ses chaussures. En tournant sur elle-même, Céleste remarque une porte caché par le ciel terrestre sur le mur. Tiens… Étrange. Tandis qu’elle sent la surprise tranquillement s’installer dans sa tête, ses yeux ne trouvent aucune poignée. Sa main approche la porte pour déjouer une possible illusion optique et, dès que sa paume touche une étoile, un petit tintement de cloche se fait entendre, puis la forme rectangulaire laisse place à une autre pièce plus claire. Les murs comme le plancher ressemble à du carrelage blanc et rouge et il est possible de voir dans la pièce par une petite sphère aussi douloureuse pour les yeux que le soleil. Une baignoire contenant un liquide verdâtre est appuyé contre un des murs, tandis qu’une sorte de toilette tout droit sortie du cerveau d’un artiste de science-fiction japonais orne le mur. Un lavabo rouge sort d’un miroir qui prend la moitié du mur de droite, l’autre moitié étant une garde-robe intégré dans le mur. La porte ouverte montre une barre de fer avec des cintres vides.
- C’est… une salle de bain? C’est quoi dans le bain?
Se rendant compte que personne ne lui répondra, Céleste se traite d’idiote, puis elle retourne dans la chambre, cherchant autre chose de pertinent du regard, en vain. Elle hausse les épaules, puis elle approche la porte de métal remarquée plus tôt. Encore une fois, elle cherche une poignée pour ouvrir la porte, en vain. Se disant que cette porte doit fonctionner comme la dernière, la jeune femme pose sa main dessus. La chaleur de sa main entre dans le métal, puis la porte s’ouvre, faisant sursauter l’humaine. Elle recule d’un pas, puis observe un couloir de plaques d’un étrange matériel et de vitre montrant ce que Céleste ne pensait jamais voir de toute sa vie : une nébuleuse. Qu’est-ce qui se passe, bon sang?! Je suis où?!
La jeune femme recule de nouveau, ne voulant pas poser son pied sur le plancher de carrelage miroir qui reflète l’amas de gaz et de poussières interstellaires. Les vagues moments où ses parents lui parlaient des enlèvements interspatial lui revient en tête. Non… c’est sûrement autre chose! Sûrement… je ne sais pas… Quelqu’un qui se joue de moi? La respiration de Céleste s’accélère. Son cœur commence un marathon. Son esprit n’arrive pas a attraper une idée parmi celles qui s’envolent.
Devant Céleste, un robot comme ceux qu’elle avait rencontrés sur la route l’approche. Paniquée, elle prend son oreiller comme seule défense, puis elle regarde l’être méchanique en face d’elle. Celui-ci s’arrête en face, puis observe l'humaine, avant de tenter de communiquer. Celle-ci ne comprend évidemment pas ce que dit le robot, mais elle arrive à se souvenir de quelques mots que lui ont appris ses parents. Si j’avais su que mon père avait raison à propos des aliens, j’aurais écouté comme ma mère!!
- Yaki gdi…ègi? Te..ki d…rougtri? (1)
L’être en face d’elle analyse les mots qu’elle a prononcés, puis la voix robotique retente de communiquer avec des mots semblables. Céleste arrive à peine à reconnaître le mot toucher et cela augmente sa peur. Elle secoue la tête et les mains pour faire signe qu’elle ne veut pas, puis tente de le dire vocalement.
- Niata! Niata! (2)
La jeune femme maintient une distance qu’elle juge sécuritaire avec l’être robotique, priant pour qu’il respecte son geste. Étonnamment, la machine n’approche pas, mais retente de communiquer, en vain. Céleste refuse d’accéder à sa demande, se recroquevillant sur le lit. Le robot dit une phrase que l'humaine interprète par ‘’je reviens bientôt’’ puis il part.
Un soupire de soulagement plus tard, la femme se décrispe lentement. Son regard court de droite à gauche, vérifiant qu’elle est bien seule. Elle remarque que le silence laisse une petite musique flotter avec l’aurore boréale. La jeune femme prend de grande respiration. Elle se détend peu à peu en regardant les couleurs changer de support. Je veux juste rentrer chez moi… Comment pourrais-je le dire au robot? Un soupire lui échappe, tandis qu’elle s’appuie contre le mur. Bon sang! J’aurais dû écouter mes parents! … Dire que j’ai leur ai affirmé que les extraterrestres nous laissent tranquille! J’ai été stupide! Stupide! Pourquoi j'ai juste écouté la science humaine? Super, l'intelligence!
Céleste pouffe sarcastiquement, puis elle cogne sa tête contre le mur, fermant les yeux. D’abord le kidnapping humain, ensuite le kidnapping cosmique… C’est quoi ce karma de merde?! Un léger grognement lui échappe, puis la jeune femme se recroqueville sur elle-même. La peur et l’agacement dansent le tango avec l’acceptation et la tristesse. Son cœur se serre et ses larmes jouent le tempo. Je fais quoi maintenant? Communiquer avec ceux qui gèrent ce vaisseau serait nécessaire pour rentrer… Mais, ils m’ont enlevé, ils ne peuvent pas me vouloir que du bien!
La campagnarde regarde la porte de métal, épuisé, puis elle s’étend sous les couvertures. Tant qu’à être épuisé dans un endroit inconnu, mais où je serais déjà en train de subir une torture s’ils me voulaient du mal, je peux bien me reposer…
Elle ferme les yeux, son esprit partant dans les bras de morphée, plus par épuisement que par détente.
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Lorsque Céleste ouvre les yeux de nouveau, elle espère être dans sa chambre, dans la maison familiale. Malheureusement, L'aurore boréal sur son lit lui rappel la réalité. Cette situation digne d'un film de science-fiction de série b est bel et bien vraie.
Un soupire triste sort de ses lèvres, tandis que la jeune femme retourne à la porte de métal. L'ouvrir lui permettrait de revoir ce robot, ou bien de rencontrer un membre de l'équipage. Comme le dit ma mère : "qui ne tente rien n'a rien!" Ainsi motivé, Céleste avance dans le couloir, tentant d'ignorer la vue spectaculaire à sa droite. Malheureusement pour sa concentration, la jeune femme ralenti contre son gré, son regard se plantant dans les couleurs spatiales.
Elle finit même par s'arrêter. Elle approche de la vitre, la main tendu devant elle, comme si elle tentait d'attraper les nuages de peinture. C'est magnifique… Moi qui ne regardais des nébuleuses que sur des photos…
Son pied touche le mur de vitre. Sa main s'y appuis. Son cœur nage dans la vue et son souffle décide de dormir dans les poumons.
Un silence enveloppe la jeune femme jusqu'à ce qu'un bruit métallique la réveille de sa transe. Rien ne dure éternellement, pas même les pauses mentales. Elle se tourne dans la direction dudit bruit, puis soupire en revoyant le robot qui l'a accueilli plus tôt. Ou du moins, elle pense que c'est le même.
Ses bras se croisent et ses pieds la ramène sur le chemin, tandis qu'elle observe la machine devant elle. L'hésitation la gagne de nouveau. Devrait-elle faire confiance a la machine et se laisser toucher allez-savoir-où? Elle s'est promis de ne plus faire confiance a qui que ce soit, surtout après la dernière expérience. Cependant, si elle veut s'en sortir, rentrer chez elle, ce n'est pas en évitant tout contact qu'elle y arrivera.
Dans un soupire vaincue, la main humaine se tend vers le robot qui semble sursauter. Il l'analyse quelques secondes, puis il entre sa main dans son bras, laissant un fil la remplacer. Céleste sursaute, puis, effrayée, elle ferme les yeux sans bouger. La machine, elle, pose le fil dans la main de chaire.
Quasi immédiatement, le cerveau humain active tous ses nerfs de sensations. La jeune femme lâche le fil, posant ses mains sur sa tête pour tenter d'atténuer la douleur. Le robot ignore le crie que ses capteurs sensoriels repèrent pour analyser les informations qui sont entrées dans ses données. Quelques secondes plus tard, la campagnarde respire bruyamment, les larmes à ses yeux disparaissant petit à petit.
- Ce n'est pas très amical, ça!
V- euillez me pardonner, mais c'était nécessaire pour que nous puissions communiquer.
Surprise, les yeux océans fixent la machine. Sa migraine vient de rentrer sur Terre, ses pensées recommençant la série de questionnement. Devant le regard très surpris et curieux qui ne le quitte pas, l'être mécanique répond à la plus évidente des questions :
- Vous avez un implant dans la tête que nous vous avions implanté il y a plus de 14 ans pour vous. Au fils de vos apprentissage, l'implant a récolté tout ce qu'il faut pour la compréhension de votre langue. Une fois que j'ai pus toucher votre main, j'ai eu accès à toutes vos données et vous aux miennent.
- Qu-quoi?! Un implant? Je crois que je me serais souvenue avoir été enlevée par des aliens, surtout avec des parents comme les miens!
- Vous n'avez jamais été consciente lors du déplacement et de la chirurgie. Il est donc impossible que vous vous en souveniez.
- Je sais que j'ai le sommeil lourd depuis toujours, mais quand même! Si moi je ne m'en suis pas rendu compte, mes parents auraient…
- Vos parents ont été anesthésié et nous avons laissé un message d'excuses dans le champ.
- … Que…?
Déboussolé, Céleste prend la peine de se tenir au mur en maintenant une main sur son front. L'étourdissement est de plus en plus grand; les questionnements sont de plus en plus nombreux. Ses jambes, elles, se ramollissent.
- Donc, si je résume, tu viens d'entrer dans ma tête?
- Pas exactement. J'ai eu accès à votre implant pour télécharger les données et vous donner accès aux miennes. Ainsi, vous pourrez comprendre les autres langues parlées dans le vaisseau.
- Dans ce cliché de vaisseau spatial des années soixante?
- Pardon?
- Ce que j'ai vu lorsque vous m'avez enlevé…
- Je vois. Il s'agit d’un vaisseau de transport qui nous permet de rejoindre une planète et de rentrer à la station mère… Où nous sommes.
- D'accord… Et si je veux rentrer chez moi?
- Il vous est impossible de quitter la station.
- Pourquoi? Vous avez eu ce que vous vouliez! Je veux rentrer chez moi! Faire mes études! Aider mes parents au champ!
- Veuillez nous pardonner, mais nous refusons de retourner sur cette planète de dégénéré.
- Hey! Un peu de respect! J'en fais parti!
- Pardon pour le terme un peu barbare. Nous ne savons pas comment le dire autrement.
- … Peu importe. Laissez-moi une de vos navette et je rentrerais seule.
- Impossible. Vous devez rester ici.
- Mais pourquoi?!
- Ordres supérieurs. Vous devez rester ici et offrir vos gênes pour les chercheurs.
- … Si je donne un prélèvement sanguin, je pourrai rentrer?
- Je demanderais au système.
- … J'imagine que je ne peux pas demander plus?
- Pour le moment, non.
Céleste soupire. Au moins, elle comprend mieux ce qui se passe. Ce n'est pas ce qu'elle avait envie d'entendre, mais c'est toujours mieux que ne rien savoir. Même si la jeune femme aurait préféré ne pas être emmené dans l’espace… Quoi que, s’ils n’étaient pas venue la chercher, elle aurait été torturé, puis assassiné par le tueur en série… Finalement, Céleste aurait préféré ne pas être enlevé du tout.
- Veuillez m'excuser, mademoiselle Céleste, mais je dois vous faire faire le tour du quartier des sujets.
- Comment tu… Ho… Mon implant t’a donné mon nom?
- Oui.
- Et toi? Je ne vais pas t'appeller machin…
- Vous pouvez m'appeler Ask Erty.
- Ask Erty? C'est plutôt… Beau comme nom de machine…
- Il s'agit du mélange entre le mot savoir et aide dans une langue ubrnien.
- U quoi?... En fait, je ne veux pas savoir, je suis déjà assez étourdie… T'as dis devoir me montrer le coin?
- Oui. Veuillez me suivre.
Tournant les talons, Ask Erty commence à marcher à la vitesse d'un adulte humain moyen. Céleste remarque que le corp de son guide ressemble a un squelette humanoïde en métal et légèrement plus épais que ses os à elle. Étrange de faire un robot aussi… Mince. Il sert a quoi?... Je demanderais quand je serais de retour dans ma chambre.
(1) Traduction de ce qui est bégayé : Où suis-je? Êtes-vous un ami?
(2) Traduction : Non! Non!
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