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Dans un petit village isolé, niché entre deux montagnes, des habitants vivaient une vie paisible, les jours étant rythmées par les saisons et les traditions familiales.

Un soir, à la nuit tombée, un petit camion bleu fit son apparition.

Alors que les villageois étaient attablés pour leur repas familial, il traversa discrètement le village sans se faire remarquer. Seul Josh, posté à sa fenêtre suite à un énième désaccord avec son père, le vit parcourir les allées à une vitesse particulièrement lente. Il ne ressemblait pas au camion qui avaient l'habitude de traverser le village.

C'était un vieux camion bleu à l'apparence poussiéreuse, sans marque, sans nom, et son chauffeur, d'un visage impassible, ne semblait pas s'intéresser à la beauté des lieux. Arrivé à la place de l'Eglise, il fit un arrêt.

Une lumière étincelante sembla sortir de chaque maison pour se diriger vers le camion et s'y engouffrer.

Une fois la tache accomplie, il redémarra sans un bruit et quitta le village de la même façon qu'il était arrivé.

Seul Josh resta perplexe face à la scène qui venait de se produire sous ses yeux.

Mais allait on le traiter de menteur si il venait à raconter l'histoire ?

Oh, oui, surement, c'est pourquoi il décida de n'en faire part à personne et regagna son lit afin de profiter d'une bonne nuit de sommeil.

Le lendemain, pensant qu'il ne s'agissait que d'un rêve, il reprit sa routine habituel.

Il croisa sa mère au petit déjeuner, le visage rougit surement dû au chagrin de voir son fils et son mari se disputait continuellement. Il prit le chemin de l'école et rejoins son ami Ethan au croisement de la rue. Ils croisèrent la boulangère qui d'habitude avait la grande générosité de leur donner un petit encas chaque matin. Malheureusement, elle n'avait pas l'air d'humeur aujourd'hui et ne leur donna rien.

Ils saluèrent le postier, qui en temps normal, ne pouvait pas s'empêcher de leur faire une sempiternelle blague.

Mais lui aussi, tête baissé sur son guidon, le regard triste, ne sembla même pas les apercevoir.

Et ce fus le cas de chaque personne qu'ils croisèrent. Comme si un voile de tristesse était suspendu sur leur visage.

La journée à l'école fut interminable : la maitresse leur fit un contrôle surprise, la cantinière leur donna un repas immangeable, et le prof de sport punit toute la classe pour une simple mauvaise réponse.

Quel bonheur finalement de rentrer chez soi, malgré les yeux rougies de sa mère et l'irritation de son père.

Le soir, Josh réaperçût le camion qui fit à nouveau le même manège que la veille.

Et au réveil, la tristesse semblait à nouveau avoir remplacé la joie sur les habitants du village.

On n'entendait plus de rires dans les maisons, seuls les cris et les pleurs retentissaient chaque jour..

Et chaque soir, le camion réapparaissait pour leur plus grand malheur. Josh l'avait d'ailleurs surnommé " Le camion bleu de la Haine".

Un soir, il décida d'intervenir. Il ne pouvait plus laisser ses parents, ses amis, et tous les adultes du village dans ce désarroi. Il prit son courage à deux mains et se posta à l'endroit même où le camion semblait récupérer toutes les lumières des habitants, afin de les priver de leur joie.

Il se posta sur la place et lui barra la rue, quitte à en découdre.

Le conducteur, un pauvre vieux amaigri par le poids des années, sortit avec difficulté du camion.

Josh lui demanda pourquoi, chaque soir, il faisait un arrêt ici et pourquoi depuis tous les habitants semblaient avoir perdu leur envie de vivre. Il lui expliqua que suite à la perte de son petit fils, il avait vu sa fille mourir de chagrin. Il avait alors décidé de fabriquer dans son camion bleu une machine permettant de récupérer tous les souvenirs des gens afin qu'ils ne connaissent plus la tristesse.

Sans souvenirs, on ne peut se rappeler des moments tristes de notre vie, et donc on ne peut en souffrir.

Josh comprit la détresse du vieux monsieur, mais il lui expliqua que nos souvenirs sont notre raison d'être.

Sans eux, nous ne sommes rien. Ce sont nos souvenirs qui font de nous ce que nous sommes.

Qu'ils soit bons ou mauvais, ils forgent notre caractère et détermine notre vie.

Nous priver de nos souvenirs, reviens à nous enlever une partie de nous même.

Même si ils sont tristes, même si ils nous font souffrir continuellement, il faut trouver la force en nous de les affronter et faire de cette force notre destinée.

Le vieux monsieur comprit alors son erreur et rendit à tous les villageois leurs souvenirs.

Les éclats de rire remplacèrent les pleurs, et chaque maison retrouva sa joie de vivre.

Il décida de parcourir les routes avec son "camion bleu de la haine", comme l'avait surnommé Josh, pour aider les gens à surmonter leurs peines afin de voir l'arc en ciel qui se trouve derrière leurs larmes.


Texte publié par july0607, 5 janvier 2025 à 15h13
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