Souffrir d'avoir aimé.
Miaou.
Ouaffff ! fait le chat au petit chien qui miaule… Avec quatre ffff pour faire plus de vent… Le temps s’espace, égraine bêtement ses heures au vent… Pendant que moi je m’installe sur le divan… Nonchalant le regard fixé devant… A contempler tous les moments d’avant… On m’a fait une sacrée farce ! Choisir la vie… Six vies, mais aussi leurs suites, et toutes les embûches et les vrais drames qui vont avec ! Le meilleur choix serait sans doute de me débarrasser du problème... Oui ! mais il y a aussi pour moi d’autres causes de tracas pour lesquelles je ne peux déjà rien, et ça aussi ça me désole ! C’est un peu comme un contre remboursement, je dois à la vie les années qui me font le plus peur, comme au bord du trou, qui bientôt sera le mien… J’aime abuser de la suspension, on peut s’y échapper, et y trouver parfois le bleu du ciel, quand on pense n'y voir que le gris, et entendre le "gloussement" d’un chat qui miaule, pour te parler et te dire qu’il a faim…
Douce.
Il était une fois une jolie petite chatte, toute blanche, qui bientôt se prénommerait "Douce".
Elle arpentait gaiement les pâtures en tous sens, en quête d’un mulot ou d’une musaraigne…
Mangeant sous un pommier un peu d’herbe coupante, elle regardait amoureusement au-dessus d’elle, le moineau perché sur une des branches d'un arbre, qui sifflotait une chanson bien appétissante…
Continuant son chemin vers la haute grange, pour y goûter le lait du "père Noël", mon voisin, elle bondit soudain entre les bottes de paille, d’où dépassait la queue d’une souris… Après ce bon repas, elle s’endormit tout simplement, dans le foin à l’odeur sucrée, qui sentait bon le trèfle et le plantain coupé.
Le soir venu, elle se lécha tant qu’elle put, pour que sa robe soit belle, car sous la lune cette nuit, un bal était donné. Sachant que de nombreuses amies des alentours seraient présentes, elle ne voulait surtout pas y paraître vulgaire, le poil ébouriffé, la griffe non faite, et la queue pleine de poussière et de son.
Quand la nuit se fit claire, au pré longeant la rivière, Douce arriva bientôt dans la lumière d’une lune, qui tout là-haut étincelait. Une chouette qui passait en silence, lui dit qu’elle était tout à fait éblouissante ! Remerciant l’oiseau pour son gentil compliment, elle s’assit sur une souche pour attendre ses amies, aux sons des grenouilles qui se pressaient, pour assister à cette fête légendaire…
Toute la nuit, Douce et ses compères, minets et minettes ont bondi, chanté en chœur, joué à la souris, mangé du rat, rechanté et rebondit jusqu’à l’aube, ou toutes et tous ont fini gaiement par se séparer, en prenant rendez-vous pour la prochaine lune, ou la fête aurait lieu, près du cimetière…
Douce reprit le chemin du village, pour retrouver au plus vite son petit coin de foin. Mais… de derrière un talus, un poilu à moustache, ivre de trop de sang de souris surgit, croyant au miracle en voyant la belle, et, sans même un "puis-je vous raccompagner mademoiselle", la culbuta dans un fourré près du ruisseau, puis, rassasié de plaisir, le mufle reprit en titubant son chemin, laissant la belle toute ébahie au milieu du cresson !
Douce, reprenant ses esprits, la robe trempée et la démarche paresseuse, retrouva sa grange avec plaisir, et sans même une toilette, s’endormit aussitôt en songeant que c’était peut-être ça "l’Amour" dont toutes ses amies parlaient tant… A son réveil, elle reprit le cours de son existence, et lapant le lait dans la soucoupe, se dit qu’elle n’était plus la même… Mais voyant sous un tas de bûches une queue dépasser, elle bondit et après une course folle, retourna à ses pâtures, se renseigner sur ce qui bougeait dans les feuilles, et ce qui chantait dans les arbres…
Un jour, elle m’est apparue sur le chemin de briques, timide mais pas farouche, et a décidé de vivre avec moi. Elle m’a offert en cadeau, il y a quelques jours, le miracle de sa rencontre avec un hussard, un soir de pleine lune, où elle s’en était allée au bal… Cinq chatons joufflus !
Ils chercheront peut-être bientôt, à moins que ma maison leur plaise trop, un maître à adopter…
Alors si jamais ! Le maître de Douce… poste une annonce pour adoption, plutôt que d'user du chloroforme... ?
Je les ai bien sûr tous gardés, et ils m’ont apporté tellement de bonheur durant leurs existences, malgré l’énorme chagrin, et tant de larmes au moment de leurs disparitions successives. Ils ne cesseront jamais de me manquer. Ils se nommaient : Mickey, Jo, Babiche, Wouipy, et la petite Cerise, aux yeux si bleus, mais totalement sourde, que je n’appelais jamais autrement que par des gestes, et resteront à jamais dans mon cœur.
Toi qui m’a quitté.
Ton petit cœur fragile t’a lâché un moment, et l'artère de tes reins s'est bouchée, te privant de tes pattes arrières, et ne te laissant que celles de devant pour ramper et te raccrocher à la vie qui t’échappait... Malgré la piqure du véto, rien ne s'arrangeait, et quand pour "t'aider" je te disais "je sais Urly que çà fait mal", je sortais dans la cour pour chialer comme un môme, car au fond je n'en savais rien du tout de ta douleur immense... Tes hurlements de douleur et d’intense frayeur, ne m'ont pas laissé d’autre choix que celui d’abréger tes souffrances, en forçant ton destin à s’évaporer dans un dernier sommeil.
A présent, mon petit Urly, c’est moi qui ai du mal à retrouver le sens des choses... Le désespoir du manque de toi m’accable, j’aurais donné sans hésiter une partie de ma fragile santé, pour te permettre de te sortir de ce mauvais pas. Maintenant, tu reposes avec une partie de moi, sous le charme près de Fifille, une autre touffe de poils que j’ai beaucoup aimée...
Tu es apparu dans ma vie à la fin d’un feu d’artifice, hurlant ton envie de vivre, et ton désespoir de ne pas être entendu. Tu as bien fait de m’appeler si fort, pour me montrer que sous ton costume de mécano galeux, se dissimulait peut être un compagnon d’infortune. Et ce fut le cas, une fois lavé et “repassé”, tu étais une petite chose si insignifiante, que j’ai failli te nommer Tatache à cause du noir sur ton costume blanc, et ton côté si attachant... J’ai finalement choisi de t’appeler Urly, tellement tu miaulais fort, dès je voulait m’absenter... Je t’appelais aussi suivant les moments, Tiquibus lors de câlins ou de retrouvailles, parfois le Capitaine quand tu décidais ce que tu voulais et qu’il fallait “être aux ordres”, et parfois Babou lorsque tu avais particulièrement besoin de mes soins.
Tu était un chat gentil mais pas très affectueux, surtout farouche, un tantinet possessif à mon égard, et même un peut gendarme lorsque le ton des querelles autour de toi devenait trop violent...
Tu était aussi très attentionné, léger dans les bras qui savaient te prendre, et tu sentais si bon le pain d’épices que j’aurais passé des heures à te “respirer”... Pour tout cela je t’aimais beaucoup, et tu me manques infiniment.
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