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Obscure fatalité.

L'addition.

Ce qui compte, ce n'est pas d'être jeune ou bien vieux, c'est d'être vivant. Étrange réalité, où l'on voudrait être, surtout jeune tout le long de son vivant. Mais un jour arrive, où comme une bascule, la planche passé le milieu, penche plus qu'elle ne monte, et l'on refuse alors de descendre le long de son bois. Pourtant, qui nous dit que ce n'est pas sur cette pente, que nous trouverons nos plus doux souvenirs? Arpentons la donc, en espérant y croiser encore de nombreuses fois, des moments à nouveau magnifiques. Et souhaitons surtout, continuer à partager cela, avec un compagnon aimé au-delà des choses, et certains autres, tout doux de poils et d'amitié.

Qui sait, peut être que la vie se doit d'être un jour, une quête où toute l'énergie, du sexe, de l'apparente facilité, et du désir intéressé permanent, disparaît pour laisser libre court à notre réalité profonde, selon sa propre ambition. Alors, pour cela, espérons la riche, exemplaire, et avant tout, dégagée de certains de nos intérêts d'avant.

Et lui.

Il n'a plus envie de penser. Tout se répète, le sexe l'use, esclave de ses sens, il se lie à lui. L'extravagance de ses désirs, le réalisme de ses songes, l'écartent sans mesure de la réalité de l'acte de chair. Il ne pense plus y trouver désormais, que de l'en deçà ou du moindre.

Il ne sait pas faire autrement, car à présent, tout est protégé ou interdit, limité avant d'être simplement estimé. C'est comme la peur, qui éteint l'ardeur de sa neige, et lui fait craindre le rouge tout comme le blanc. Il a peut-être peur aussi, de ne pas pouvoir vraiment se maîtriser, et de simple menteur, devenir un jour assassin...

A présent, il n'espère plus gagner. Ce qu'il voudrait, c'est ne plus craindre de perdre... Simplement un répit, le temps de faire l'inventaire de toutes ces causes perdues, abandonnées à leur misère. Il voudrait ne plus parler ne plus entendre, et seulement se souvenir de ces choses entr'aimées...

Des mots pour se taire.

D'apparence on pouvait dire comme ça :

-- Oui, il est bien, hein, moi je trouve !

-- T'as raison, il tient bien le coup.

-- Pour moi il n'a pas longtemps à attendre...

-- Ouais ! J'crois qu'ils vont bientôt trouver.

-- Il t'en a parlé ?

-- Non, j'ose pas lui demander !

-- Bon taisons-nous, le voilà.

-- Ah ouais, j'vois qu'il vient !

Dire... Il voulait dire, mais les mots ne venaient pas, alors il restait prostré, muet. Il y avait longtemps, ceux d'en bas demandaient aussi qu'il parle, et avec tant d'insistance, qu'il avait fini par parler.

Ils avaient dit la lueur de l'espoir, et l'avaient convaincu, puis passée la douleur ressentie à la lumière ou simplement son reflet, ils l'avaient "acquitté" de sa responsabilité, et condamné à vivre. Ainsi avait débuté pour lui, l'errance dans laquelle il s'était habitué à se rencontrer, bien souvent obstiné, ou pire encore. Son corps le devançait, d'apparence il se ressemblait toujours, mais au-dedans tout était déjà cassé. Alors! dire... Quoi?

S'allonger un peu dans l'herbe.

Il se plait à regarder passer ces instants, ils sont simples et rafraîchissants. Tout pourrait arriver, et rien n'arrive...

Les mûres dans le sucre donnent leur jus, dont le parfum devient musique, et le lait tiédit. Le beau temps, le vin et le bon air de sa pipe, le tiennent amarré comme une barque sur son étang.

Pendant ces instants, rien n'est à justifier. Une légère sensation de recul, et un réconfortant plaisir de se sentir soi, l'envahissent et le font savourer une paix fugace sans indice, où il n'est pas nécessaire de devoir trouver un chemin, ni d'appuyer sur une gâchette.

Cet état d'esprit est à souhaiter plus souvent, car il aide à la reconnaissance des moments éclatants, et l'abandon des frustrations bien des fois rencontrées. C'est dans cet état qu'il voudrait coller, sculpter et peindre, car comme aimer, qu'est-ce qui peut être plus enivrant que de créer, et parfois se découvrir Autre dans cet acte...

--On lui dit...

-- Aller, joue la carte de la confiance, mange tout de même quelque chose, et prend tes médicaments !

-- Oui, mais...

Il passe son temps à restaurer sa vie... A travailler comme sur un calque au crayon, et à refaire en permanence des trajets déjà parcourus pour seulement en étayer les chemins. Ses espoirs de naissance, sont constamment noyés dans les pénombres de mortels matins, où il s'épuise à retrouver les mailles qui s'effilochent au milieu de ses pensées...

Il s'éparpille alors dans une multitude de tâches, avec une logique tournante, qui ne lui laisse que peu de temps pour s'occuper de lui.

Sa devise, semble-t-il, c'est : " reconstruire et vieillir ", durer et retrouver l'allée où il étais, avant de se sentir épié, traqué, et ridiculisé par ce mal, qu'il doit sans arrêt combattre. Chaque jour, il charge ses fusils et continue la guerre, que lui livrent ses différentes médecines. Il devient alors un champ de bataille, shooté à l'huile de ricin, au lexo, et au plâtre de perlimpinpin, et ne fait que vomir ses diarrhées...

Question posée.

Que dire de la qualité de sa libido ? Il se demande si c'est son état de santé qui en décide, en fonction de son énergie ou bien si toutes les "drogues" qu'il absorbe en sont la cause.

A priori, s'il était chercheur, pour ce genre de bobo il envisagerait, il "suppose" un remède qui, bien sûr traite "l'hôte indésirable et ravageur", mais aussi limite l'envie de "l'atteint", en éloignant son désir. D'une pierre deux coups pour les autres, protégés des "sexués pervers", car cela évite l'extension par manque de liaison, et cela soigne aussi un peu, beaucoup, à la folie... Et quelques fois pas du tout.

Pour "l'Obscur" qui est en lui, il en est tout autrement:

Lui aurait tendance à le faire fantasmer, et pour satisfaire à son désir d'extension, le pousser à en convaincre un autre. Car Lui comme cela il se sauve... Il sait qu'il doit préparer la perte de l'Endroit pour en conquérir un nouveau, et si rassembler avec de prochains alliés plus rusés... Il veut s'étendre, et il a raison.

Le chercheur, lui veut l'en empêcher, et il a raison. Alors pourquoi pas un bon anti-chaleurs, comme pour son chat... Il se le demande?

Toutes les médecines donnent des nausées, des chiasses obsédantes, des impressions d'un autre âge. Les nausées écœurent des envies. Avec les diarrhées, fini de s'aimer de dos, quand déjà de face c'est "colts chargés"... Efficace vous savez ! Quant à l'impression d'avoir deux fois son âge, c'est peut-être simplement un sentiment naturel... Pour la "Suite", espérons ne pas la rencontrer, et sourions d'autre chose !

Replié.

Peu lui importe ce que pensent les gens, même s'il a trouvé une faille, où il se glisse comme dans une fuite, il croit que c'est un des chemins qu'il doit prendre. Si l'on savait vraiment par avance les choses, ferait-on les mêmes choix ? Peut-être que oui ! Et si savoir ne protégeait pas, si le contraire des choses, n'avait de ressemblance qu'avec le ciel, la nuit sur la mer, quand elle aussi porte des étoiles...

Alors, il ne lit pas avant de s’endormir. Ainsi le noir devient sa liberté, la possibilité d'être là, mais un peu autre, et quelquefois ailleurs... Au contraire, cet attachement à la vue des mots d'une page, où se lit le monde, ce cordon ombilical non libérateur, qui retient l'esprit pour ensuite le perdre, les yeux lassés et l'âme molle, l'angoisse, car la lumière s'y fait prison. Il préfère profiter de ces derniers instants, avant l'éparpillement de l'être, où le corps s'oublie et s'abandonne, pour s'envoler enfin libre, vers d'autres visions des choses...


Texte publié par Ecirtap Namdot, 29 décembre 2024 à 19h16
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