Trop marcher.
Je me suis perdu un jour, parmi le dédale des rues du dedans de moi. Pendant un temps, j'ai longé un mur venant d'une ruelle, où il y avait, retombant, un beau figuier tout blanc. Ensuite les pavés ont égaré mes pas, et depuis je tourne et je retourne, autour de mes repères d'avant, sans qu'aucun ne m'indique le moindre chemin.
Ce qu'il me faudrait trouver, c'est un pont, qui porterait, en bout là-bas, une autre rive. Tout y serait peut-être pire, ou bien franchement meilleur, mêlant au doux soleil des cœurs, de gros éclats de rire. On n'y croiserait jamais l'absence, et toutes les portes après ce pont s'ouvriraient sur la pleine rassurance...
Sans matin.
Je crois que je vais atteindre une démence volontaire, là où le temps étriqué n'a plus d'espace... J'y serai seul, nu et terrorisé, jusqu'à la nuit des temps. Je n'y emmènerai rien, sauf peut-être l'inquiétude. Les bons côtés de mes travers, s'y fondront en un moment de rage et d'impuissance. Liquéfié mon cerveau, immobiles mes mains...
La vie est un songe qui mène vers un effrayant voyage, n'y allez pas, ou si vous y allez, ne m'y emmenez pas, car je le quitterai pour me retrouver là, nu devant moi, dément, sans appel aucun, à d'inutiles secours. Alors que, ce que je voulais, c'était simplement entendre le sympa chant d'un merle, si gai, évoquant le début du jour et des choses, dans une sereine et insouciante naissance.
Voir, croire et comprendre.
Je me sens confusément cerné. Le temps usant d'artifices, m'accable dans ses recoins comme en autant de passages impossibles à franchir, car il y a trop de portes et leurs clefs se mélangent. Alors, je me replie en boule, et je roule, et je cogne, mais chaque porte entrouverte laisse apparaître une autre porte. Il y en a même une, dont les onze clefs, n'ont que dix serrures...
Le bruit d'un avion qui poursuit son vol dans le lointain, m'abandonne au silence de mes choix.
Si j'avais dit non, à ces tonnes de mensonges, peut-être n'en serais-je pas là, décidant d'une clef ou d'une autre, et cessant d'espérer en la netteté du monde. Il y avait une fêlure, à présent je la vois se fissurer, un jour elle deviendra faille, et je sais, je m'y perdrai...
Le centre du tourbillon, ne pourra être que bruyant du calme dernier, sans paroi et sans fond, vertigineux dans la fuite des choses, et le dégât de soi...
Taxé d’un jour.
Pour s’être senti coupable d’un rien de trop…
Pour avoir été là quand il ne fallait pas, et failli de l’être lorsqu’il l’aurait fallu…
Cela, sans doute, un jour on doit le payer...
Patience.
Il faut pendant un certain temps se construire... et puis se déconstruire, pour se découvrir peut être autre... Différent et semblable pourtant, laissant de côté les défaites pour retrouver le sens du mot victoire... La vie est une source, alors auprès d’elle, rafraîchissons nous, en rêvant à toutes celles que nous essayons de façonner.
Appel.
L’écho te revient résonnant du lointain de tes ombres, engourdi de ce qui reste de Toi. Sous tes pieds le vide et devant toi l’étendue de tes mondes… Avances, il est venu le temps d’aller voir là-bas, ce que ne plus vouloir être veut dire… Tends tes bras, puis joints tes mains, fermes tes paupières et fonds-toi au noir de tes anciens emblèmes… Fluide comme une idée, sépares-toi des maux encombrants, et au gré du néant navigues… Oublies les sons, le mouvement des couleurs, la griserie des senteurs, et l’eau fraîche au fond de ta gorge… Laisses ton habit de poils et d’os, et le flasque de ta peau vide de toi… Apprends à ne plus savoir, ne plus mentir ni haïr, et contemples le noir éclatant de la fin du destin… Tu y verras la lumière des non-sens présumés, sans le moindre doute, et enfin tu seras apaisé…
Le croirez-vous.
Au bout il n'y a pas de récompense, il n'y a que solitude, pauvreté et ennuis de soi. Que gagne-t-on à avancer davantage ? Les choses faites ne se font plus, et celles à faire, devenues inutiles ne se feront plus...
Ce ne sera qu'un moment perdu dans son hasard, et figé dans son tourment. La voix se cassera, les yeux s'ouvriront trop grands, et la bouche béate ne dira rien du regret de la vie... Il sera déjà trop tard !
Hier.
Elle la voulait, il lui cueillit. Et puis voila !
Ce serais trop simple... Redoutables sont tes songes du moment. Tu les surprends, t'y prélasses et tu t'y mens. Tes tortures s'y couvrent d'ombre, et les mots en meurent. Tout un chapitre y disparaît, celui du temps à venir où les choses ne seront pas. Tant d'images dont le sens t'échappe, t'environnent. T'es pas à la noce ! Racles, racles ! Alors au fond de tes carrières, tu t'enfouis...
Laisses donc parler ton cœur qui t'énonce ses incertitudes... La fuite t'a vidé, tu voudrais te reposer. Tu as mal au côté, et ne te ressemble plus, tu as vieilli. Le temps a transformé l'élément de ses rivières en dérobades singulières, où il te perd bien souvent...
A propos demain on "perd" une heure ! Et si c'était la dernière, pour ceux sur qui tombent les bombes...
Demain, et puis demain, et puis demain...
Un instant.
Fugaces sont les pensées qui passent, couronnées de leur mitre de confiserie, et volant d'astre en astre. Elles se posent sur ton épaule, te parlent à l'oreille, puis s'évaporent, emportant avec elles la trace dans ton regard, de leur délicieuse légèreté...
Tout à brillé un instant, car l'une d'elles m’a frôlé, et depuis, je me sens tout habillé d'un calme froissé.
Claire pendant ce temps, regarde son chat... Il joue avec une châtaigne, et tente d’attraper le bout de sa queue. Claire songe au rosier grimpant de sa grand-mère, à son parfum léger et ses pompons de fleurs rose crème, sur le muret de pierres inondé de soleil. Elle se sent bien, et moi aussi...
Alors, doit-on survivre malgré le reflet de ses pensées, ou se laisser terrasser par la pénombre dans laquelle il nous plonge ? Je ne sais pas... Et vous ?
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