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En arrivant, elle voit la porte du laboratoire entrouverte, elle se permet d’entrer, il fait très sombre, mais une lueur jaune se montre au bout du couloir, elle accélère son pas et d’un coup, elle se fige devant la porte quand elle entend des voix, elle avance en silence. Elle est arrivée à la zone de test où le prototype de son père est entreposé. Elle peut distinguer trois silhouettes différentes, dont une est face aux deux autres et paraît s’interposer entre le prototype et les autres personnes. Elle continue de s’approcher jusqu’à pouvoir entendre les voix, les deux personnes sont en train de discuter avec la troisième :

 — Nous sommes des agents envoyés par le professeur Hinlow pour réquisitionner ce prototype de vaisseaux.

— Je ne vous laisserai pas prendre ce vaisseau, c’est le travail de toute une vie et vous vous permettez de venir ici pour le prendre. Je vous le dis, ça n’arrivera pas ! s’exclame la troisième voix.

Adixia reconnait cette voix, c’est celle d’Heather, elle commence à se lever pour aller lui prêter main-forte, mais quand Heather la voit arriver, il lui fait signe de rester caché pour le moment. Cela lui déplaît fortement, mais elle s’exécute en chuchotant pour se rassurer : « Il doit savoir ce qu’il fait, non ? » L’entrevue entre Heather et les deux agents continue :

 — Le professeur Hinlow tient à avoir tous les droits sur cette machine, parce que votre père a été rayé de la liste des chercheurs reconnus, il y a quatre ans après l’incident.

— Vous vous moquez de moi ! Hinlow a créé beaucoup plus d’incidents que mon père.

— Nous ignorons ce que vous nous exposez, mais il est désormais à la tête de la plateforme scientifique du secteur et il veut récupérer cette machine pour le bien du peuple.

— Pour le bien du peuple, je n’ai jamais entendu une chose aussi ridicule ! C’est pour son propre bien qu’il veut mettre la main dessus.

— Vous continuez de résister, on a l’autorisation d’éliminer toutes les résistances qui se mettraient au travers de notre route.

— Vos menaces ne fonctionneront pas sur moi, on a tout fait pour enfin pouvoir admirer ce prototype. Il permettra à nos rêves à tous de se réaliser, je ne vous le laisserai pas ! 

À cette provocation, les deux agents commencent à sortir leurs armes. Adixia, inquiète, se lève d’un coup, les deux agents surpris commencent à braquer leurs armes sur elle. Heather prend une barre de fer qui se trouve à ses pieds et se met à courir vers les agents. Leurs doigts commencent à appuyer sur la détente quand un tremblement les fait chuter. Heather profite de cette occasion pour les assommer avec sa barre. Avec l’aide de sa sœur, ils les attachent au poteau qui supporte le plafond. Ils prennent leurs deux armes pour se protéger au cas où il y en aurait d’autres dehors.

Avant de partir, Heather veut vérifier si sa sœur va bien. Celle-ci lui met une claque qui résonne dans tout le laboratoire et crie :

 — Tu es fou, ils auraient pu te tuer, tu imagines les conséquences pour papa et maman qui ne sont déjà pas bien avec tout ça. Tu leur aurais ajouté ta mort sur la conscience et en plus, tu te serais fait descendre devant ta sœur. Réfléchis avant de faire n’importe quoi !

— Du calme, ça n’est pas arrivé, bon, c’est vrai que je n’avais pas prévu le coup des armes à feux, rigole-t-il

— Tu trouves ça drôle, t’es con ou quoi ? Tu n’avais pas peur avec eux ?

— Oui, j’avais vraiment peur, tu sais très bien que je suis loin d’avoir le courage de papa ou de maman.

– Raison de plus pour accepter de l’aide dans une situation comme celle-là. Rah, tu m’énerves. Inspire profondément Adixia et souffle. Juste une petite question, on les laisse là ?

— Je ne sais pas du tout, ce sont des agents, ils doivent être entraînés pour ce genre de situation. On va d’abord se calmer pour réfléchir tranquillement au problème.

— Je suis très calme, tu sais !

— On ne dirait pas comme ça, se moqua-t-il

— On vient juste de braquer une arme sur moi, je te rappelle. Mais c’était quoi ce tremblement ?

— Je n’en sais rien, mais il nous a sauvés la vie. 

Le tremblement reprit en étant encore plus fort que celui qui s’était produit avant. Cette fois, de la fumée rentre dans le laboratoire par la porte qui a été laissée ouverte par Adixia. Ils courent tous les deux vers la porte. Quand ils sont enfin dehors, ils ne voient rien du tout, ils cherchent autour du laboratoire, mais toujours rien. Ils se demandent ce qui a pu le créer, ils décident après ces vaines recherches de revenir dans le laboratoire. Un bruit de tir se fait entendre dans le secteur, ils se retournent et une sorte de laser arrive sur eux. Ils entrent à toute vitesse dans le laboratoire. Le laser pulvérise la porte, ce qui les envoie voler jusqu’au bout du couloir, étant sonnés tous les deux, ils se relèvent avec difficulté et voient flou tout ce qui se trouve autour d'eux. Des douleurs au niveau de la tête, des membres et des côtes se font ressentir. Adixia qui était encore un peu lucide juge qu’ils ont tous les deux des côtes brisées, les articulations fêlées et sûrement une petite commotion cérébrale. Elle réussit à pousser tant bien que mal son frère à l’abri de toutes autres attaques venant de l’extérieur. Après ses derniers efforts, elle s’évanouit.

Heather se réveille après un long moment, toujours sonné, il se lève, il tremble, il essaye de marcher vers l’extérieur et le spectacle qui voit était digne de l’enfer, toute la végétation a pris feu, d’énorme cratère se trouve un peu partout, des bruits de vaisseaux s’entendent, en regardant le ciel, il voit cette lueur rouge qu’il a vu il y a quatre ans. Elle se rapproche de plus en plus du sol, elle passe par-dessus Heather, il réussit à distinguer que c’est une sorte de vaisseaux, il n’en a jamais vu de ce type auparavant. Adixia se réveille peu de temps après le passage de l’objet volant. Elle s’approche d’Heather et lui demande faiblement :

 — Mais qu’est-ce qu’il se passe ?

— Je ne sais pas, Adixia, ce qui est sûr, c’est que notre planète ne va pas bien.

— Les agents ont disparu et le prototype est brisé.

— Au final, je n’ai pas réussi à protéger le rêve de papa, je suis un incapable.

— Il faut qu’on retourne à la maison pour voir si tout va bien.

— Tu as raison, Adixia, mais ça me paraît assez compliqué vu ce qui est en train de tomber partout.

— En passant par nos tunnels, peut-être ?

— S’ils ne sont pas détruits, ce sera toujours mieux que rien. 

Ils se mettent tous les deux en route, leurs corps les font horriblement souffrir. Quand ils arrivent enfin chez eux, ils découvrent des ruines. Ils font tout leur possible pour pouvoir rentrer chez eux, ils crient de toutes leurs forces « Maman, papa », mais aucune réponse.

Alors Adixia questionne son frère :

 — Tu crois qu’ils ont pu s’échapper ?

— Je ne sais pas, mais je l’espère. 

La porte de la chambre de leurs parents est brûlée. Heather rentre en premier et il arrête Adixia juste avant qu’elle ne mette les pieds dans la salle. Il se retourne, son visage est rempli de larmes. Il arrive tout de même à pousser sa sœur à l’extérieur et il referme la porte. À son regard, Adixia comprit que leurs parents n'ont pas pu partir à temps de la maison. Elle se met à pleurer dans les bras d’Heather, il voulait la protéger de la vision de leurs parents enlacés avec un regard terrifié, brûlés à mort. Mais cette image restera gravée dans l’esprit d’Heather.

Ils sortent tous les deux de leur maison avec le peu de choses qu’ils ont pu récupérer après l’incendie. Adixia réussit à récupérer le collier préféré de sa mère et elle le porte avec tristesse et fierté. Quant à Heather, il a pu récupérer la montre à gousset de son père. Ils avaient chacun un sac à dos de vivres et de vêtements qui n’ont pas été touchés par l’incendie.

Le seul moyen pour eux de partir maintenant est les vaisseaux du centre scientifique. Ils décident de se diriger vers la seule porte de sortie de cet enfer. Ils demandent s’il y a d’autres survivants. Quand un vaisseau part de Caleïde, ils reprennent un peu espoir. Cela voulait dire qu’ils peuvent encore s’échapper. Adixia récupérant petit à petit l'espoir demande :

 — Tu crois qu’on va s’en sortir, Heather ?

— On va y arriver, c’est sûr, là-bas il y a assez de vaisseaux pour évacuer notre planète, donc ce n’est pas fini.

— J’espère de tout cœur.