Foudroyé par l'amour.
Là.
La rose est bleue, tes lèvres sont blanches. Le sable glisse dans ma main comme l'eau d'une rivière, et dans tes yeux je vois l'éternité d'un ciel étincelant. Ton visage de faïence où se dessine un sourire, me berce de la tendresse de tes boucles vieillissantes. Je suis là près de toi, et la clarté du sens des choses, nous enlace dans une danse commune. Nous tournons, nous tournons! Il y a l'eau du marais, le sable, la douce odeur des iris jaunes, et puis ce ciel orné de ses nuages gris mauves…
On s’aimait.
Tu expliques les mots par des phrases, et sanglotes des larmes de malice.
Elles te viennent et tu les écrases, de ta main sur ta joue toute lisse.
Tu me gonfles ! Tu me gonfles !
Tu me hais ! Tu me hais !
Je ne le savais pas d'avance, à présent je le paye.
C'est le temps des coïncidences, et voila figés tous mes regrets.
Ton regard aux teintes d'acier a pris son visage de rouille.
Sur la planche qu'est mon cœur, tu te plantes et me dépouilles.
Laisses mes souvenirs, n'y touches pas, tu ne peux ce sont les miens.
Et prends garde, soucies toi de ne plus retrouver les tiens.
Tu t'acharnes! Tu t'acharnes !
Lâches moi ! Libères moi !
Vas ailleurs user de tes charmes, et redevenir, comme pour une première fois.
Vers un autre, déguises toi de voiles, et demandes lui d'un de tes mots…
D'aller décrocher une étoile, dans le ciel qui est là-haut.
Il y foncera sûrement, tant tu es redoutable…
Mais ne te ramènera qu'un moineau.
Il te le donne, je le vois déjà… te le tend comme un cadeau.
Tu te bidonnes, il est "rat"... cette espèce d'étourneau.
Tu lui feras mal, t'est qu'une conne, de tes lèvres devenues ciseaux.
Tu le couperas ce cher homme, de baisers qui sonnent faux.
Il te dira son amour, peut-être te le clamera.
D'une fossette de velours, tu lui demanderas.
De devenir du diamant, pour sur toi étinceler.
Et de n'être ton amant, que s'il n'est dépucelé.
Il t'aimera à en crever et sûrement en crèvera.
Toi, tu jouiras de lui tant qu'il t'amusera.
Et un jour, certainement, le charme sera brisé.
Alors, je le sais… Vous-vous entre-tuerez !
Sans suite.
Et si je sautais… Si je m’approchais un peu trop près du bord, pour voir le vide… Je pourrais m’y laisser choir, et échapper à l’amertume du manque, pour un moment d’éternité.
Finit de “se la raconter” ! Car il n’y aurait plus de mots, pour des phrases inutiles, plus besoin de respirer, ni de souhaiter que son cœur batte, par fonction ou par amour. Libéré du choix du beau sur le laid, du nécessaire sur le futile… Enfin pouvoir s’abandonner et ne plus être… Tromper la vie comme une trop vieille maîtresse, en souhaitant qu’enfin elle vous quitte.
On se le dit, elle pourrait bien partir, tout garder : L’appartement, les pantoufles, arroser elle même les fleurs, et surtout reprendre les coups, les plaies, les bosses, et toutes les douleurs de ses prochaines étreintes…
Abdiquer, ne plus prendre aucun soin de soi, se rendre à l’évidence de la fin, et s’effacer. Ne plus redouter la frayeur du dernier mot, ni craindre l’ultime “suite”... Simplement se rafraîchir au noir de la nuit, l’esprit vide de toutes pensées, et libre tel qu’avant la naissance.
Aigre-doux.
Rivières de sanglots. Si le mot est trop triste, main arrêtes-toi d'écrire, crampe, muselles cet index ce pouce et ce majeur, qui gémissent des lettres de chagrin. Et toi sommeil, taris l'envie de besogne qu'a ma plume pour qu'enfin elle se taise…
Ici j'ai goûté au sel et au sucre… Là-bas, poursuivant des abeilles, je me suis envolé…
Depuis que tu as décidé de partir, tu m'as forcé à voyager seul, et bien souvent pendant ces ballades, j'ai souffert que tu ne sois pas "à bord". Alors j'ai ouvert grand la voile, pour aller voir plus loin. Quelques fois je n'y ai rien trouvé, à part le sable qui file entre les doigts… A d'autres moments, par contre, je me suis senti être "au-delà", sans pouvoir te le faire partager. Là où je suis allé, lasse, la vie m’a mêlé à sa trace, avec plein de caillots dans le cœur et la vessie remplie de souvenirs, que j’ai pissés sur l'herbe du chemin… Puis je me suis assis sur le talus, la chaleur de ma candeur retrouvée, et bercé par un soleil tiède, je me suis assoupi.
Je voudrais que le monde soit autre, alors pour le croire un peu, je dors ma vie et j’y rêve…
Je le sais.
L'amour, victime des bourreaux de l'aube, m'a légué au hasard des matins, des sentiments divers. Il m'a fait entrevoir la mort, et partager souvent le désespoir. J'y ai parfois risqué la part du crime, trop serré dans ma peau d'éternelle victime. Je me crois innocent et pourtant coupable des fautes dont je m'accuse. J'ai bien décidé en effet de forcer mon corps en abusant de lui, et parfois avec délices. Il m'a suivi le bougre, et sans se retenir, j'étais son maître…
Les étreintes, un jour, m'ont porté dans le drame et la colère, car je me suis senti dangereux pour les autres, et extrêmement pour moi.
Ne pouvant plus jouir que partiellement des choses, je me suis mis à les exiger totalement. Et mon corps a pris goût à ce viol accordé, connaissant d'avance du désir, la récompense. Qui donc serait capable de rivaliser comme amant, contre moi ? Alors tant que je serais suffisamment " fantasmatique" dans mon exigence, je crois que mon corps ne se rebellera pas, sachant lui aussi, tout l'improbable des véritables désirs amoureux… Si donc, amant d'un jour tu t'essaies au défi, prends bien garde, car il y a au fond de moi un être sans limite, et coupable. Innocent d'avoir envie de se sentir être vraiment, mais cependant coupable d'entraîner sa chair brûlante vers un autre, où le feu pourrait prendre ! Alors préfères, me laisser à mes petites morts, aux exigences teintées de désespoir, et évites moi…
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