Mettre des mots sur les "Maux".
Au début le "Vide".
Petite Lumière s'est éteinte, et tous les êtres aimés déjà perdus, me quittent à nouveau. Le regret et l'impuissance m'abattent, et l'envie de renoncement devient plus forte. Puisque je n'y trouve plus aucun modèle, quitter ce monde où vivre est devenu une obligation, est un sentiment qui m'envahit.
L'ami, qui partage ma vie, m'est si proche et pourtant si lointain, pris lui-même dans une toile, où l'araignée sociale tisse ses liens que sont, l'esprit de réussite, l'idée de respectabilité, et le prétexte incontournable de devoir gagner sa vie. De ce fait, tous mes propos doivent lui paraître stériles, imbibés de désespoir, et peut-être d'apparence "tombale". Pourtant, même si je le sens lui aussi, assez souvent désespéré, je n'ai pas toujours la patience de me taire, car le temps travail contre nous, et nous n'avons qu'une vie, pour tenter de fuir ce que nous refusons d'être ou de vivre.
Ensuite la "Lassitude".
Lassitude des mots, des gestes, et de toutes ces choses, sur lesquelles tout semblaient reposer. Usure, peut-être aussi de ces fils, qui, au-dessus de vous, tentent de vous maintenir pantin. Ils font ce qu'ils peuvent, et un jour, cassent. Quand trop de fils rompent, les nœuds qu'on leur fait pour continuer à faire semblant vous laissent désespérément bancal. Vous achevez alors plus vite, d'être celui que vous n'avez jamais été...Vieillards, comment avez-vous fait pour subir, l'apparence de votre peau, l'effacement de vos espoirs secrets, et de votre image, là dans la glace ? Existe-t-il un chemin pour avantageusement, monnayer la perte de soi ? Et ce temps qui compte, et compte tant, pourquoi transforme-t-il la richesse du passé égaré, en un présent où le sentiment d'avenir disparaît, et où seule, la lassitude de croire encore, vous enveloppe d'un deuil de projets ?
Puis le "Malaise".
Un jour, lassé de me suivre, je me laisserai là, au bord de la route. Je ne bougerai plus, comme un paquebot qui a perdu sa mer, et m'échouerai pour une brise au hasard, en un instant, et pour toujours cassé. Mon corps aura mal de la détresse d'avant, se souvenant du rideau de larmes et de l'empreinte profonde causée par ces moments, où l'apparence sans souffrance de ces êtres tant aimés, l'avait si violemment blessé.
Enfin le "Reflet".
Je voudrai ne plus être atteint par rien. Rigide, enfin calme et froid, plongeant mon regard sur l'horizon, désormais sûr de ne plus y chercher, l'absurdité de mes trop candides espoirs… Le monde n'est que le monde, et la vie que la vie! De toutes façons, ce soir tout est sombre, et devra le rester. Ni moi, ni aucun autre, ne pourrait m'obliger à quitter la vision de l'état, où je me tiens obstinément. Tout n'y est que fond de lagunes, pleines de couchants de lune, dans des courants noyés.
Pourtant, la source était claire et le soleil si tendre. Les oiseaux s'éveillaient, et moi, simplement j'écoutais, partis en ballade, tenant par la main, la dune et le vent. Sous mes pieds le sable tiède, dans mes poches de la neige, et tout à coup, je me suis senti étrangement troublé. Alors, tant que le sable s'est proposé à mes pas, j'ai marché, et quand l'eau a rejoint la neige, j'ai nagé. Enfin lorsque j'ai cru que je volais, comme le dernier jour d'avant ma naissance, un grand coup, j'ai respiré toute l'eau du ciel et de mer.
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