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tome 1, Chapitre 11 « Chapitre 8 » tome 1, Chapitre 11

— Hé, les gars, vous avez entendu parler de notre super héros local ?

— Tu veux dire celui dont la bombasse à parler la semaine passée à la télé ?

— Ah oui ! Celui qui aide les petites vieilles à faire leurs courses !

Les garçons riaient de bon cœur.

— Moquez-vous, moquez-vous, en attendant il fait vraiment beaucoup parler de lui. Vous croyez réellement qu’il arpente les rues de Seine-Saint-Denis comme Batman à Gotham City pour aider les gens ?

— C’est ridicule !

— C’est les petites oreilles sur le masque qui sont ridicules.

— Ça fait flipper, ouais ! Il doit être dérangé si tu veux mon avis.

— Et pourquoi ça ne serait juste pas quelqu’un qui veut aider les autres ? Les personnes altruistes ça existe !

— T’es trop mignonne, Philippe, amoureux du super héros, peut-être ?

Erkan avait du mal à se concentrer sur son combat avec Raphaël avec tout ce boucan autour de lui. Pas que la conversation ne l’intéresse plus que cela, mais il pouvait constater que tout le monde avait entendu parler de ce « héros » qui semblait sévir dans les rues de Saint-Denis. Malgré lui, il voulait savoir ce que les gens, ceux de son entourage quotidien, avaient à dire et ce qu’ils en pensaient. La plupart se moquaient, même si ce n’était pas bien méchant, mais d’autres semblaient réellement penser que ce héros était quelque chose de positif, un bien pour la société. Un balancé bien placé de Raphaël au visage le ramena au combat en à peine une seconde, il l’avait presque sonné.

— Erkan ! Concentre-toi ! Tu ne dois penser et voir que ton adversaire ! cria Adam, son entraîneur, à plein poumons. Et vous, les fillettes, arrêtez de rêver au prince charmant et remettez-vous à l’entraînement ou peut-être faut-il que je vous remette moi-même les idées en place ?!

En général, personne n’avait envie de terminer un entraînement sur un combat avec Adam quand celui-ci décidait qu’il vous fallait retenir une bonne leçon. Adam était ce type de gars dont toutes les mères de famille devaient rêver pour leurs filles, grand, beau, intelligent et gentil, le gendre idéal ; pourtant quand il entrait sur un ring ce n’était plus le même homme, c’était un guerrier, respectueux et honnête, mais pas moins un combattant redoutable, sans quartier ni pitié.

Il avait raison pourtant, Erkan devait se reprendre. Cet entraînement était important pour lui, il le préparait pour son match de samedi contre un sympathique adversaire de dix bons centimètres de plus que lui. Erkan n’avait jamais eu peur d’affronter plus grands que lui mais il avait besoin de s’entraîner encore et encore pour apprendre à parer leurs coups, à créer un avantage à sa plus petite stature, et Raphaël l’aidait en cela que c’était le plus grand du camp. Et de loin. Tout comme il ne mâchait pas ses mots, il ne retenait pas ses coups ; ce mec avait des poings et des coudes redoutables, et Erkan n’avait aucune envie d’y goûter à nouveau.

Il esquiva habilement les approches suivantes et, après avoir tenté un corps un corps, parvint même à bien placer un coup de genou.

— C’est bien, Hanumân, je te reconnais enfin ! le félicita Adam.

Hanumân : le singe blanc. C’était devenu son petit surnom sur le ring. Dès le départ, Adam avait vu en lui de grandes capacités et lui avait appris à les exploiter. Si Erkan avait toujours excellé en une chose, c’était parer les coups et prendre son adversaire de court. Il avait un bon jeu de jambes, mais surtout, ses méninges carburaient au quart de tour, il avait un jeu intelligent. Cette façon de combattre reflétait les stratégies de boxe thaïlandaise propres au Nord du pays, où Adam avait d’ailleurs séjourné plusieurs mois. La technique du singe blanc, Hanumân, était la plus célèbre, d’où ce petit sobriquet dont l’avait affublé son entraîneur. Avant de s’adonner à ce sport, Erkan n’aurait jamais cru possible de trouver flatteur d’être comparer à un primate.

Le match d’entraînement terminé, il s’assit sur un banc pour reprendre son souffle et boire. Adam le rejoignit.

— C’était pas mal du tout… commença-t-il.

Mais il devait y avoir un mais, comme toujours.

— Mais il faut vraiment que tu restes bien concentré sinon ton adversaire ne te laissera aucune chance, et tu ne pourras même pas l’approcher. Pour trouver la brèche, ton esprit ne doit pas vagabonder.

— Je sais, hocha Erkan de la tête, je ne referai pas cette erreur.

— Je n’en doute pas, sourit Adam en lui donnant une petite pichenette sur la pommette, pile là où le poing de Raphaël ne l’avait pas loupé.

C’était un point encore sensible, et Erkan grimaça. Ça lui apprendrait à avoir la tête ailleurs.

— Et toi alors, Adam, que penses-tu de notre star locale ? demanda Raphaël qui les avait rejoints, une cannette de Coca-Cola au bec.

Il ne vivait que pour absorber les calories de cette boisson gazeuse ou pour gober des chips. À se demander comment ces saloperies

n’avaient pas encore bouché toutes ses artères, et comment il faisait pour garder une telle forme et de tels abdominaux du haut de ses trente-cinq ans.

La grimace d’Erkan s’accentua. Raphaël était parvenu à lui coller un bon coup de poing tout en écoutant les ragots, il avait encore un long chemin à parcourir pour atteindre ce niveau. Ou alors, tout était dû au Coca-Cola… Si les Américains étaient les maîtres de l’univers, cela devait bien s’expliquer par quelque chose.

— Tu ne vas pas t’y mettre toi aussi, Raph, souffla Adam.

— Allez, quoi ! le taquina le géant en le poussant de sa large épaule.

Erkan était sûr qu’il avait dû mettre des taureaux à terre avec des épaules pareilles.

— Ce que je pense de Superman, c’est cela ? reprit Adam, moqueur.

— Pas Superman, Superman a des supers pouvoirs, c’est Batman dont on parle ! répondit son ami le plus sérieusement du monde.

— Au temps pour moi, s’amusa Adam. Eh bien, je pense qu’il ferait mieux de ne pas jouer au plus malin parce qu’il risque de le regretter et de le payer très cher. Régler les problèmes de violence par la violence n’est pas la solution, et chercher les ennuis est le profile même de quelqu’un de déséquilibré.

— Maintenant que t’en parles, Batman n’a pas l’air tout seul dans sa tête…

Ils rirent de bon cœur. Erkan buvait leurs paroles et suivait avec grande attention leur conversation sans intervenir.

— Mais à vrai dire, on espère tous qu’il ne nous arrivera rien, ni à nous ni à nos proches. Pourtant si ça devait arriver, je serai reconnaissant d’avoir un gars comme lui à remercier pour m’avoir aidé ou pour avoir aidé quelqu’un à qui je tiens, plutôt que de n’avoir que mes yeux pour pleurer parce que tout le monde aurait usé de la politique de l’autruche, reprit Raphaël plus sérieux que jamais.

— Ce n’est pas faux… répondit Adam après un temps de réflexion, mais je ne pense pas que ce soit la solution. Les gens penseront alors qu’ils peuvent tous se faire justice eux-mêmes, que les autorités ne font pas leur travail. Ça foutrait le bordel.

— Mais il n’enfreint pas les lois, il ne fait qu’aider. Qu’il y a-t-il de mal là-dedans ?

— Rien. C’est juste que je ne le sens pas. C’est peut-être aussi parce que les médias en font tout un étalage alors que…

— Ce n’est qu’un grain de sable dans le désert, termina Erkan.

Ils restèrent silencieux à ce simple commentaire pourtant si véridique.

— Oui, mais un petit grain de sable peut dérégler la plus puissante des mécaniques, conclut Raphaël en écrasant sa cannette vide dans sa grande paume avant de la jeter à la poubelle.

Il se tourna vers Erkan, un sourire toujours aussi franc sur les lèvres et frais comme un gardon. Il y avait vraiment quelque chose de suspect dans le Coca-Cola outre les tonnes de sucre.

— Prêt pour une nouvelle raclée, petit ?

Erkan songerait plus tard à tout ce qu’il avait entendu, pour le moment, il fallait qu’il se concentre sur l’entraînement et sur l’esquive. Pas question de se prendre une nouvelle gauche de la part de Raphaël. Il n’avait vraiment pas envie que sa tête termine comme cette cannette. Il allait lui montrer de quel bois se chauffait le petit. Petit, mais costaud !

[center]*****[/center]

Samedi, le jour du combat était enfin arrivé, et Erkan devait reconnaître que les deux séances d’entraînement qu’il avait passées aux bons soins de Raphaël avaient porté leurs fruits. Il avait peut-être eu l’impression d’avoir une pastèque à la place de la tête, mais ses réflexes s’en étaient affinés, et il était face un adversaire, dont l’allonge supérieure, ne le perturbait pas trop, et, surtout, qui ne parvenait pas à le prendre en défaut. Il savait comment bouger pour esquiver les coups, comment se balancer pour se rapprocher sans prendre trop de risques et parvenir à porter des coups. Il était plus rapide, et c’était un avantage sur lequel il comptait.

Adam et Raphaël étaient tous deux présents et le conseillaient entre chaque round. Avec cette victoire, il serait champion académique, il ne pouvait laisser passer cette opportunité de combattre au niveau national et il avait tous les atouts dans ses poings et son jeu de jambes.

— Vas-y Kiki ! Montre-lui de quel bois tu te chauffes ! retentit la voix d’Ève du public.

Erkan esquiva un nouveau coup, qui ne passa pourtant pas loin.

— Reste concentré ! hurla Adam de l’autre côté du ring.

C’était effrayant comment cet homme parvenait à lire en ses moindres mouvements, en ses moindre moments de doute. C’était pire que le Mentaliste !

D’un autre côté, quel homme sur terre, quel combattant pourrait survivre à l’humiliation de se faire appeler Kiki en public ?

Erkan parvint de nouveau à se placer au corps-en-corps, non sans essuyer un méchant coup de coude auquel il répondit par plusieurs coups de genoux bien placés qui déstabilisèrent son adversaire. Puis il se recula à peine et porta un coup de pied bas pour le faucher. Son opposant tomba. Erkan s’éloigna pour le laisser se relever. Il avait l’avantage en points, il en était certain, mais il ne fallait pas qu’il se laisse aller. Il lui fallait tenir le même rythme endiablé jusqu’à la fin de cette dernière reprise.

Quand les juges le déclarèrent vainqueur à l’unanimité, Erkan explosa de joie.

Après avoir salué son adversaire, il se précipita vers Adam qui le félicita chaudement, et Raphaël le congratula à renfort de « bien joué, petit », qui, vraiment, n’avait pas de quoi vous vexer venant de la part d’un viking de sa stature. Amitié et certains de ses camarades d’entraînement étaient venus assister au spectacle et le félicitaient eux aussi.

Pourtant, quelque chose clochait. Il mit quelques instants à se rendre compte que les petits piaffements de moineau qu’Ève poussait toujours à ses victoires ne se faisaient pas entendre. Pourtant Erkan savait qu’Ève avait assisté au match, il l’avait vue et, surtout, il l’avait entendue.

Il la chercha au travers de la foule.

Il ne mit pas longtemps à la situer. On ne ratait pas facilement une petite demoiselle avec sa tignasse de lionne : elle ressemblait aux femmes sur les peintures de la Renaissance que leur prof d’Arts Plastiques s’efforçait de leur faire apprécier « à leur juste valeur ». Pour en revenir au modèle réduit, elle avait l’air aux prises avec un imbécile qui ne semblait pas comprendre le sens du mot pourtant clair et concis : « non ». Encore un qui s’enorgueillissait à croire que le « non » d’une femme était le synonyme voilé de « oui ».

— Excusez-moi, lâcha-t-il entre ses mâchoires maintenant crispées, s’éloignant du petit groupe qui le congratulait encore.

Les gens ne savaient vraiment pas se tenir. Erkan était écœuré par ce genre de comportement de plus en plus courant. Imposer sa volonté aux autres parce qu’on le pouvait.

Ses narines se dilatèrent comme celles d’un taureau prêt à charger quand il vit que l’homme en question avait saisi Ève par le bras et qu’il l’empêchait tout simplement de s’éloigner, et cette idiote qui n’avait même pas jugé utile de l’appeler à l’aide ! Elle allait faire quoi avec ses dix jolis petits doigts ? Avec ses dix jolis petits doigts, peut-être rien, mais ses dix bons centimètres de talon auraient pu servir, eux.

Erkan se saisit, non sans violence, du poignet du garçon en question qui grimaça.

— La demoiselle t’a demandé de la laisser tranquille, grogna Erkan entre ses dents.

Il n’avait peut-être pas entendu Ève dire cela, mais il se doutait qu’il n’était pas loin de la vérité. Et, au regard mi-agacé, mi-angoissé de son amie, il savait qu’il ne faisait pas fausse route. De plus, quelle fille trouverait cela flatteur ou agréable de se faire « draguer » ainsi ?

— De quoi je me mêle, sale con ? lui répondit le garçon en question, le provoquant clairement d’une expression de dégoût. Ça y est, t’as gagné ton match et tu crois que tu me fais flipper ?

La provocation. Ce type de mecs ne savait faire que cela. Aboyer comme des petits roquets, complexés et en bas de la chaîne alimentaire, qui grognaient dès qu’ils voyaient un bon gros toutou digne de ce nom passer à côté d’eux.

L’envie de lui écraser son poing sur la face le démangea farouchement. Mais Erkan n’était pas idiot. Il savait où il se trouvait. Il savait qu’il était un licencié de sports de combat, qu’il venait de gagner un match et qu’il était encore dans les locaux où il venait de combattre. Un bain de sang lui serait tout sauf profitable.

— Erkan, un souci ? lui demanda calmement Adam, posté à présent derrière lui.

La voix d’Adam était posée mais Erkan connaissait trop bien son entraîneur : il savait qu’il le surveillait comme le lait sur le feu, plus redoutable qu’une maman aigle veille ses petits avant le grand saut. Il ne lui pardonnerait aucune erreur. Il n’avait cessé de lui répéter depuis le premier jour que la boxe thaïlandaise était un sport digne et non pas un sport de voyous, comme beaucoup le disaient, et qu’il ne laisserait aucun de ses disciples entacher cet art.

— Non, j’expliquais juste à ce jeune homme que la demoiselle était accompagnée et que, comme elle l’avait déjà exprimé elle-même, elle ne souhaitait pas sa compagnie.

Le garçon en question dégagea son bras, d’un geste rageur, non sans lâcher un chapelet d’injures qui aurait fait rougir sa mère, lâchant par la même occasion le bras d’Ève qui eut la présence d’esprit de se placer derrière Erkan.

— T’es qu’une lopette ! siffla-t-il, enragé, t’oses même pas venir te battre parce que ton entraîneur te dit de rester bien sage comme un bon toutou.

— Je n’affronte que les personnes pour lesquelles j’ai un tant soit peu de respect, répondit calmement Erkan à voix haute et posée, tu n’en fais pas parti. Les singes ne combattent pas les insectes ; ils les mangent.

Le garçon le regarda éberlué, n’ayant rien compris à sa tyrade. Erkan savait qu’Adam serait fier de lui et satisfait de sa manière de gérer l’incident. Mais son regard disait tout autre chose, il promettait à ce garçon que s’il ne faisait que recroiser sa route, que s’il ne venait qu’à faire un nouveau faux pas en sa présence, il ne s’en sortirait pas aussi facilement et sans quelques os brisés.

Il se recula, sans tourner le dos à cet imbécile, il fallait toujours se méfier des imbéciles susceptibles et impulsifs et entraîna Ève à sa suite. Quand il se tourna enfin vers elle, furieux qu’elle ait pu se retrouver dans une telle situation, surtout en sa présence, il fut accueillit par un sourire radieux, avant que la jeune fille ne se jette à son cou.

— Bravo, Kiki ! Tu as gagné ! Tu es le meilleur ! le congratula-t-elle alors qu’elle embrassait énergiquement ses joues.

Devant tout le monde.

Le rouge lui monta immédiatement aux pommettes. Il espéra fortement que personne ne remarque rien. Ève semblait avoir déjà tout oublié de l’incident alors que lui savait que cette image de son amie en détresse le hanterait pendant des jours. Elle était frêle, sans défense. Le monde n’était pas fait pour les jeunes filles comme elle, trop cruel, trop moche ; en tout cas, le monde dans lequel il évoluait.

Il se saisit gentiment de son bras pour vérifier qu’elle n’avait aucun bleu ou que le garçon ne l’avait pas blessée. Elle l’observa un moment, le sourcil relevé, comme si elle ne comprenait pas son inquiétude.

— Il ne t’a pas fait mal ? finit-il par demander alors que la douceur de son geste avait tout à envier à la haine qui brûlait dans ses yeux.

— Comment ? lui demanda-t-elle de cette voix naïve qu’elle pouvait avoir par moment et qui, en cet instant, rendait Erkan encore plus furieux. Mais non, tout va bien !

Elle fronça les sourcils un instant, et Erkan pria très fort pour qu’elle ne lui dise pas une sottise du genre : « J’aurais très bien pu me débrouiller toute seule », parce qu’il ne garantissait pas sa réaction. Mais c’était mal connaître Ève.

— Tu es venu m’aider, lui sourit-elle de toutes ses dents, faisant apparaître ses jolies petites fossettes avant de le taquiner, mon héros !

Heureusement, il fut sauvé par le gong, alors que ses joues s’empourpraient encore plus dangereusement. Adam lui demandait de le rejoindre pour se rendre dans les vestiaires et il se contenta de hocher de la tête trop heureux de fuir le regard brillant et admiratif d’Ève. Amitié lui assura, ainsi que Raphaël, qu’ils resteraient auprès d’elle le temps qu’il se change et qu’il n’avait pas à s’inquiéter. Erkan tenta de se convaincre qu’il n’était pas si inquiet que cela mais cela le rassura tout de même de savoir son amie bien accompagnée, car pour oser provoquer Raphaël, il ne fallait pas seulement être stupide mais également suicidaire.

— Alors, champion, on se remet de ses émotions ? lui demanda Adam alors qu’ils se rendaient ensemble dans les vestiaires pour un débriefing.

Erkan savait qu’il ne faisait pas allusion au match mais à ce qu’il venait de se passer avec Ève. Un match provoquait toute sorte de sentiments en Erkan, une hausse importante de son adrénaline entre autre, mais rien, jamais, ne le mettait hors de lui. Car comme il l’avait dit, il respectait ses adversaires, tout comme ceux-ci avaient du respect pour lui. Ils se battaient, se confrontaient, selon des règles et dans un respect mutuel. La rue était différente, elle était irrespectueuse, grossière et potentiellement dangereuse. Des brebis y broutaient tous les jours, jusqu’à ce que l’une ne s’égare et ne se fasse prendre en chasse par un loup affamé, une bête assoiffé de sang. Ces brebis n’avaient-elles pas le droit à un champ vert calme et paisible ? N’avaient-elles pas le droit à un berger pour les guider ? Un chien pour les protéger ? Ses questions taraudaient Erkan alors qu’Adam continuait à parler.

— Tu sais, Erkan, les filles peuvent être merveilleuses mais elles finissent toujours par nous mettre dans la merde.

Paroles d’un jeune divorcé, pensa Erkan dans un sourire. Paroles qui faisaient écho à celles de sa mère qui, à chaque fois qu’elle le surprenait en train de ne serait-ce que regarder une demoiselle, lui disait : les filles, c’est que des problèmes, Oğlum.

Le débriefing terminé, et quelques histoires de cœurs brisés plus tard, Adam le laissa filer sous la douche avec un sourire taquin.

— Et, dépêche-toi, héros ! On ne voudrait pas que Lois Lane s’impatiente !

Très drôle mais… c’était qui Lois Lane ?


Texte publié par Xenja, 8 mars 2015 à 13h13
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