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tome 1, Chapitre 1 tome 1, Chapitre 1

Il était une fois, dans un monde merveilleux et magique, deux villages cachés de tous et peuplés de fées. L'un d'eux était celui des fées des bois. Elles étaient petites, avaient la peau couleur chocolat au lait, de minuscules oreilles arrondies, de petits nez tout ronds, de grands yeux et arboraient des chevelures épaisses et bouclées aux couleurs vives. Elles avaient de fines ailes transparentes et dorées.

Elles vivaient dans une forêt de chênes centenaires dont le sol était tapissé d’une mousse épaisse et douce. Le feuillage des arbres ne laissait passer que quelques rayons de soleil, créant une atmosphère chaude et tamisée. L’humidité gardée par l’épais lit de mousse était propice aux champignons, dont raffolaient les petites créatures. Elles aimaient aussi les fraises des bois et les noisettes.

Elles habitaient de petites maisons rondes construites avec des pierres habilement bâties sur un tapi de feuilles. Chaque maison avait une cheminée et était confortablement meublée avec des petites tables et des petites chaises en bois aux pieds travaillés comme de la dentelle. Les fées dormaient sur de moelleux morceaux de mousse avec des feuilles en guise de couvertures.

Le village voisin était celui des fées des prés. Ces dernières avaient la peau d'un blanc rosé de porcelaine, de longs nez fins et pointus, tout comme leurs oreilles, et leurs cheveux étaient raides et de couleurs pastels. Tout comme leurs voisines elles avaient de fines ailes mais celle-ci étaient argentées.

Leur village était au fond d'une clairière baignée de soleil. L'herbe tendre s'étalait en un doux tapis vert clair égayé de pâquerettes, de boutons d'or et de pissenlits. Elles aimaient manger les feuilles en salade avec de petits champignons des prés et faisaient un doux miel avec les fleurs qu'elles ne consommaient que pour les grandes occasions. Leurs habitations étaient de petits tipis faits de brindilles, d'herbes épaisses et de feuilles. Un feu brulait au centre de chacun, et il n'y avait pas de meubles. Ces fées mangeaient assises par terre sur des feuilles en guise de tapis et dormaient sur d'épais lits d'herbe.

Un petit ruisseau aux berges fleuries courait en bordure des deux villages, les reliant tel un fil d'azur scintillant. Les fées puisaient leur magie dans tout ce qui les entourait: de l'eau du ruisseau et de la pluie, du vent, des arbres et de la terre. Sans doute était-ce pour cela qu'elles marchaient pieds nus!

C'est parmi les fées des Prés que vivaient Naria et Jouri.

Naria était une jeune fée à la longue chevelure rose pastel et brillante de reflets dorés, elle avait de grands yeux bleus comme un ciel printanier. Elle vivait avec son mari Jouri, qui était grand ,pour une fée! Il avait de longs cheveux bleu pastel et des yeux vert menthe. Tout deux s'aimaient tendrement depuis déjà plusieurs années et étaient très heureux ensembles. Ils avaient deux coccinelles de compagnie très affectueuses prénommées Tano et Tana avec lesquelles ils aimaient faire de longues balades.

Nos deux petites créatures menaient donc une vie heureuse et prospère. Mais depuis quelques temps elles parlaient souvent d'un éventuel bébé qui pourrai venir concrétiser leur amour et ajouter de la gaieté dans leur vie.

Chez les fées donner la vie à un petit être était toujours mûrement réfléchi car il fallait utiliser une magie très puissante: la magie des bébés, pour laquelle il fallait beaucoup d'énergie. Le couple devait être en parfaite osmose et devait s'aimer d'un amour pur et sincère pour réussir à la créer.

Un matin, ils eurent une discussion autour du petit déjeuner. La nuit précédente, Naria avait fait rêve particulier ou lui était apparu leur futur enfant, ce qui voulait dire que l'âme de la petite fée était prête à arriver. C'était un signe très important que tout les couples devaient attendre pour pouvoir invoquer leur enfant.

- Je pense que nous sommes prêts à accueillir une petite fée dans notre foyer, j'ai eu le signe cette nuit! dit la fée à son compagnon.

- C'est vrai, tu es sûre? .

- Oui, c'est une petite fille, elle est venue dans mes rêves, répondit Naria émue, cela veut dire qu'elle est prête à arriver dans notre foyer.

- Je suis tellement heureux, fit Jouri en prenant sa femme dans les bras, comment est-elle?

- Justement, fit sa compagne en se rasseyant, j'ai vu une petite fée à la peau foncée, aux cheveux frisés et verts, et aux grands yeux violets… elle est magnifique mais elle ne nous ressemble pas, et ne ressemble à une fée des prés. Pourtant je sais que c'est notre fille, et je l'aime déjà!

- C'est bizarre, elle ressemble à une petite fée des bois...portant c'est impossible, mais peu importe, dit Jouri en prenant les mains de Naria, elle sera notre enfant et je l'aime déjà moi aussi! Dès ce soir nous irons invoquer notre petite fée!

Tout deux impatients ils finirent rapidement leur petit déjeuner puis partirent en quête de la plus jolie des pâquerettes afin d'y déposer leur magie des bébés. Le couple se hâta car quand la petite fée à la future maman cela voulait dire qu'elle aussi était impatiente d'arriver dans la famille qu'elle avait choisit. Le soir même, lorsque la pleine lune se trouva au plus haut dans le ciel ils rejoignirent la fleur qu'ils avaient choisi. Les pâquerettes destinées à l'invocation des bébés formaient un grand parterre blanc, situé au milieu de la grande clairière ou était le village. Il était baigné de la lumière de la pleine lune afin d'y puiser l'énergie nécessaire à la magie. Une fois arrivés, ils s'assirent tout deux en tailleur de chaque coté de la fleur puis joignirent leurs mains en fermant les yeux et se connectèrent avec toutes les énergies de la nature. Ils puisèrent dans l'énergie de l'eau du ruisseau, dans celle la terre ainsi que dans celle de la brise légère qui courait dans les feuilles des arbres. Ils restèrent un long moment comme cela, puis ouvrirent les yeux afin de mettre en commun leur énergie magique. Ils étaient en parfaite osmose, les yeux dans les yeux.

De chacun d'eux se dégageait une aura brillante et blanche qui les enveloppait. Au bout de plusieurs minutes les deux halos de lumière se transformèrent en deux boules blanches qui roulèrent le long des bras des deux fées pour se rejoindre au sommet de la pâquerette et former une grosse boule multicolore et brillante de milles feux. Elle devint de plus en plus grosse à mesure que la magie des deux fées s'intensifiait jusqu'à ce que les futurs parents voient le visage souriant de leur future fille apparaitre. Puis la fleur se referma autour d'elle et se mit à scintiller d'une lumière dorée. Jouri et Naria étaient emplis d'amour et de bonheur d'avoir partagé une magie si intense. Ils avaient pu ressentir la force et la bienveillance de toute la nature qui leur avait communiqué l'énergie nécessaire. Ils avaient surtout ressenti tout l'amour qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre. Ils remercièrent ensuite la nature de la magie dont elle leur avait fait don pour appeler leur fille à les rejoindre avant de rentrer chez eux.

Les deux fées devaient maintenant attendre quelque jours que la pâquerette s'ouvre pour découvrir leur petite fée. Elles devaient aller arroser tout les jours la fleur avec l'eau du ruisseau et lui donner une poignée de pollen de pissenlit, ce qu'ils ne manquaient pas de faire ensemble chaque matin. Malgré cela, plusieurs jours étaient passés et la pâquerette ne s'était toujours pas ouverte.

Inquiets, Naria et Jouri allèrent consulter le chef du village. Leur magie avait pourtant bien fonctionné ce soir-là. Egol leur expliqua qu'il arrivait que certains couples recommencent la magie des bébés plusieurs fois pour réussir à créer la boule qui devait accueillir l'enfant, mais il n'avait jamais vu qu'il y ait un tel problème après l'arrivée de la petite fée dans la fleur. La pâquerette était toujours vivante et elle brillait, d'une lumière inhabituelle, mais elle brillait donc le chef les rassura et leur dit de patienter.

La nuit qui suivi Naria rêva à nouveau de leur petite fée. Il y avait de grands arbres remplis de glands, des maisons en pierre et un tapis de mousse tapissait le sol ainsi qu'un ruisseau semblable à celui qui coulait près du village. La petite fée dansait et jouait avec d'autres enfants qui lui ressemblaient, ils avaient la même peau brune et des chevelures chatoyantes. La petite vint prendre Naria par la main avec un grand sourire qui ensoleillait son visage. Celle-ci se réveilla avec la certitude que sa fille était bien née quelque part. Au petit matin elle raconta son rêve à Jouri, qui reconnu le village voisin des fées des Bois, et il était évident pour tout les deux que si leur fille était née ailleurs ils iraient la chercher. Ils décidèrent de retourner voir le chef du village pour lui demander comment il était possible que leur fille soit arrivée dans un autre village.

Le couple raconta donc le rêve de Naria à Egol, et lui dirent qu'ils étaient sûrs que leur petite fille les attendait chez les fées des bois, qu'ils voulaient aller la chercher mais ne savaient pas où exactement se situait leur village. Le chef les invita à s'assoir ,à l'évocation des fées des bois son visage devint grave puis il s'adressa aux deux fées:

- Il peut arriver que certaines fées naissent dans d'autres villages ,en général ce n'est pas un problème, nous réglons cela simplement. Ce qui complique les choses dans votre cas c'est qu'elle est soit chez les fées des bois. Nous avons eu quelques différents dans le passé et nos relations sont compliquées depuis.

- Mais que s'est-il passé? l'interrogea Jouri.

- Je ne peux pas vous raconter cette sombre histoire maintenant? ce serait trop long, répondit Egol. Ce que je peux vous affirmer c'est que le chef des fées des bois refusera tout contact avec moi, malheureusement nos relations sont complètement rompues depuis bien longtemps, regretta-t-il.

- Mais nous nous n'y sommes pour rien, nous ne savons même pas ce qu'il s'est passé! Il ne pourra pas refuser que nous retrouvions notre enfant! Nous devons aller la chercher! intervint Naria.

- Ecoutez, il y a une autre solution, leur proposa Egol, vous pouvez refaire la magie des bébés, vous aurez ainsi une petite fée qui sera née ici, ce serait plus simple et plus raisonnable.

- Jamais nous n'abandonneront notre petite fée! S'écrient en chœur Naria et Jouri. Elle nous est destinée, avec ou sans votre aide nous irons la chercher! Poursuivi Jouri , déterminé.

Les voyant ainsi résolus, Egol accepta de leur indiquer l'emplacement du village des fées des bois sur une carte qu'il leur donna. Ensuite ils rentrèrent chez eux se préparer pour le voyage, ils emballèrent de la nourriture, de quoi dormir ainsi que quelques vêtements et jouets pour leur fille.

Ils se mirent en route dès l'aube accompagnés de leurs coccinelles qui portaient les bagages. Ils devaient d'abord longer le ruisseau pendant une journée, puis ils devaient arriver à de grandes chutes d'eau qui marquaient le début de la forêt où se trouvait le village. Les deux fées marchaient gaiement, profitant de cette belle matinée printanière. Le soleil inondait la clairière qui brillait sous la rosée matinale et de douces effluves d'herbes tendres et de fleurs flottaient au gré d'une légère brise. Naria et Jouri n'étaient jamais sorties du village et étaient curieux de découvrir un nouvel environnement. En effet ils croisèrent des animaux, des insectes et des fleurs qu'ils n' avaient jamais vu. Ils marchèrent toute la matinée et firent une pause pour déjeuner puis, en fin d'après-midi, ils arrivèrent aux chutes d'eau qui bordaient la lisière de la forêt. Fatigués par la journée de marche ils décidèrent de trouver un abri pour la nuit, afin de bien se reposer avant de reprendre la route le lendemain et trouvèrent un petit trou qui pouvait faire l'affaire. Avant de s'y installer Naria entra doucement en demandant s'il y avait quelqu'un, c'est alors qu'une petite voix lui répondit.

- Excusez-nous de vous déranger, nous sommes des Fées des Prés, nous voyageons et nous cherchons un abri pour la nuit, explique Naria. Dans l'obscurité les deux fées ne voyaient pas à qui elles parlaient mais elles furent rassurées de voir qu'il s'agissait d'une musaraigne lorsque celle-ci s'approcha pour leur répondre.

- Oh mais je peux vous héberger avec grand plaisir! Je m' appelle Tinie, et vous?

- Merci pour votre hospitalité, je suis Naria et voici Jouri, mon époux, répondit Naria.

- Je vous en prie, je suis ravie de recevoir du monde , venez donc vous installer ici, leur dit-elle en les dirigeant vers un petit coin douillet couvert de mousse au fond de son nid.

Naria et Jouri avaient de la chance car les musaraignes étaient réputées pour leurs nids particulièrement confortables!

Au matin ils reprirent la route et s'enfoncèrent dans la forêt à la recherche du village des fées des bois.

Naria et Jouri découvrirent un endroit magnifique au milieu de grands chênes, de lierre et de mousse, baigné d'une lumière douce et apaisante. A peine arrivés le chef, qui les attendait, vint à leur rencontre leur souhaiter la bienvenue et les amena chez lui.

Le couple découvrit alors la petite maison en pierre, bien différente de leur tipi. En effet il y avait des meubles pour s'assoir, pour les repas et même un pour dormir! Le chef les invita à s'assoir et leur servit deux grands verres d'eau.

- J'ai bien eu le message de votre chef, commença-t-il, et effectivement nous avons une petite fée qui est née par surprise. Une de nos noisettes s'est mise à briller sans que personne n'y dépose de magie, et quelques jours plus tard nous y avons découvert une petite fée.

- Nous avons déposé notre magie dans une fleur, mais celle-ci ne s'est pas ouverte, expliqua Jouri, nous pensons que c'est notre fille.

- Elle a de grands yeux violets et des cheveux verts, continua Naria, et elle ressemble beaucoup aux fées de votre village: elle a la même couleur de peau et le même petit nez.

- Notre petite fée est bien comme cela, confirma le chef, je vais vous amener la voir mais avant cela je dois vous expliquer quelque chose. Nous devons nous assurer qu'elle est bien votre fille avant que vous ne repartiez.

- Mais elle est venue à moi en rêve, je la reconnaitrai, répondit Naria, cela prouve bien que c'est notre fille.

- Bien sûr, mais elle est née chez nous, nous nous sommes tous attachés à elle, et nous voulons nous assurer qu'elle va grandir avec les bonnes personnes. Pour cela il y a quelques petites épreuves auxquelles nous voudrions vous soumettre, nous vous invitons à rester quelques jours ici.

- Nous comprenons tout à fait et ferons ce qu'il faudra, répondit Jouri, en quoi consiste ces épreuves?

- Tout d'abord vous allez devoir reconnaitre votre fille, et qu'elle vous reconnaisse aussi, dit le chef en s'adressant à Naria, cela prouvera qu'elle est bien venue vous voir. D'après ce que vous m'avez dit cela ne devrait pas poser de problème. Suivez-moi, nous allons tout de suite vous faire passer cette première épreuve, ensuite je vous montrerai votre maison.

Ils sortirent de la maison et suivirent le chef jusqu'à un parc où il y avait toutes sortes de jeux pour les petites fées. Ces dernières grandissaient très vite et la fille de Naria et Jouri n'était déjà plus un bébé. Il y avait plusieurs enfants qui jouaient. Le chef leur demanda d'attendre que la nounou de la petite fée l'amène et les invita à s'assoir sur des fauteuils avant de partir prévenir qu'ils étaient là. L'attente leur paru interminable. Pendant ce qui leur sembla des heures ils attendirent, arpentant la petite cour dans tout les sens. Ils ressentaient un mélange de bonheur, d'angoisse et d'excitation très particulier.

Enfin ils virent arriver la petite fée, elle tenait d'une main sa nounou et de l'autre le chef du village. Elle était vêtue d'un t-shirt rose et d'un pantalon bleu et avait les cheveux coiffés de petites tresses ornées de perles pour l'occasion mais c'était bien elle que Naria avait vu. Dès qu'ils posèrent les yeux sur elle ils surent qu'elle était leur fille. L' angoisse disparu du cœur des deux fées pour laisser place au bonheur. La petite avait l'air apeuré et ne quittait pas sa nounou. Le chef lui demanda si elle les reconnaissait et qui ils étaient. L'enfant répondit d'une petite voix Papa et Maman en montrant Naria et Jouri du doigt. Ces derniers ressentirent un tel soulagement, le chef leur présenta la nounou qui s'occupait d'elle depuis sa naissance, ils se présentèrent à leur fille en essayant de la rassurer. Naria s'accroupi devant elle et lui demanda:

-Tu me reconnait? Je suis ta maman et nous nous sommes vues dans nos rêves, comme tu es belle! Je suis tellement heureuse de te rencontrer, je peux te prendre dans mes bras?

La petite fit un timide oui de la tête. Naria la pris contre elle et ce fut une violente explosion de bonheur. Jouri s'approcha et la pris dans ses bras à son tour et se présenta. Ils restèrent tout les trois à savourer cet instant tant attendu puis ils déjeunèrent tous ensemble.

Après le repas, le chef leur fit visiter le village, et leur présenta quelques fées. Leur fille était très heureuse de les présenter à ses amis. Elle leur montra la maison où elle vivait ainsi que son lit. En fin d'après midi le chef et la nounou lui proposèrent de dormir avec ses parents si elle le souhaitait, la petite fée accepta et ils rentrèrent tout trois à leur maison. Ils défirent leurs bagages, et donnèrent à leur fille les jeux et les vêtements qu'ils avaient pris pour elle. Abi ne disait pas un mot mais semblait émerveillée! Elle partageait tout avec les autres enfants sans parents avec qui elle était vivait, et découvrir que toutes ces nouvelles choses n'était que pour elle était extraordinaire. Ils l'emmenèrent dîner avec les autres enfants puis rentrèrent tout les trois. Ils la débarbouillèrent puis la couchèrent sur le petit lit prévu pour elle, Naria et Jouri s'allongèrent à côté d'elle. L'enfant s'endormi rapidement, épuisée par cette longue journée riche en émotions pour une si petite fée. Les heureux parents restèrent un long moment ainsi à l'admirer dormir avant d'aller se coucher à leur tour, fatigués eux aussi.

Le lendemain ils se réveillèrent de bonne heure et passèrent la journée à jouer et à essayer de faire connaissance. Ce n'était pas facile car elle ne leur parlait presque pas mais elle était tellement expressive qu'ils arrivaient à comprendre ce qu'elle pensait. Ils découvraient une enfant souriante, pleine de vie, très curieuse et très intelligente. Ils allèrent voir les amis avec qui elle vivait jusqu'à présent, ils étaient comme des frères et sœurs. La petite leur présenta ses deux meilleures amies, deux petites fées adorables. L'une était douce et réservée et l'autre avait un caractère bien trempé!

Pendant que les enfants jouaient le chef vint leur parler.

- Bonjour mes amis, j'espère que vous avez bien dormi et que tout va bien avec votre enfant, mais je vois que tout à l'air de bien se passer. Vous avez réussi la première épreuve, elle vous a reconnus et acceptés comme ses parents, ce qui est déjà très important. Cela permet de commencer à créer le lien avec elle. Nous allons passer à la seconde épreuve: à la tombée de la nuit, vous devrez retrouver la noisette dans laquelle est née votre fille. Je viendrai vous chercher ce soir, dit-il avant de partir.

Les deux fées ne savaient pas trop quoi penser, ils se souvenaient parfaitement de la couleur si particulière de la fleur dans laquelle devait naître leur fille, mais la noisette serait- elle de cette même couleur? Cela paraissait un peu trop simple à Naria qui se demandait quel signe pourrai leur indiquer la bonne noisette, et ce qu'ils allaient devoir faire pour la trouver. Pour Jouri il était évident que la noisette serait de la même couleur que la fleur, il ne s'inquiétait donc pas.

A la tombée de la nuit le chef vint les chercher chez eux et les amena dans un bois situé au fond du village.

- Voici le Petit Bois des Naissances, leur dit-il en les invitant d'un geste à franchir la barrière en bois, c'est ici que naissent toutes nos petites fées.

Le couple découvrit une forêt de petits noisetiers, et furent émerveillés par le spectacle des petits arbres scintillants à la lueur de la lune. Chaque noisette qui attendait l'arrivée d'une petite fée des bois brillait d'éclats d'une couleur différente. Il y avait des fées qui s'occupaient des noisetiers, et des couples qui accueillaient leur enfant. Il régnait en ce lieu une plénitude et un puissant sentiment d'amour qui touchèrent nos deux fées en plein cœur.

- Maintenant, c'est à vous de jouer, leur dit le chef, vous devez chercher la noisette de naissance de votre fille. Naria et Jouri lui confièrent la petite fée et s'enfoncèrent dans le petit bois. Ils regardaient attentivement chacune d'entre elles mais les noisettes avaient toutes la même couleur. Après avoir cherché un bon moment Jouri s'adressa à Naria:

- Tu avais raison, il y à autre chose pour la reconnaitre que simplement la couleur, mais quoi?

- Il faut que nous réfléchissions, lui répondit-elle calmement, qu'est-ce qui est unique dans notre fleur à part sa couleur?

- Et que nous pouvons retrouver dans la noisette et qui appartient aussi à notre fille, poursuivi Jouri.

Au bout de quelques instants de réflexion il comprit enfin:

- Son parfum bien sûr! s'exclama-t-il, la noisette doit non seulement avoir la même couleur mais aussi la même odeur que notre fille et que notre fleur!

Ils se remirent donc à chercher, sentant une à une chaque noisette de chaque petit arbre. Cela leur prit plusieurs heures car il y avait beaucoup de noisettes mais Naria finit pas trouver la bonne. Elle la ramassa et ils la ramenèrent au chef qui les attendait avec Abi à l'entrée du petit bois.

- Bravo mes amis, les félicita-t-il, vous emporterez cette noisette avec vous et vous pourrez la semer, elle deviendra un bel arbre qui permettra à votre fille de ne pas oublier ses racines. Demain vous passerez la dernière épreuve, si tout se passe bien vous pourrez ensuite ramener votre fille chez vous."

Naria et Jouri furent très touchés de savoir que leur fille grandirai avec ce symbole si important de sa naissance. Ils étaient rassurés de savoir que grâce à cet arbre elle n'oublierai jamais son village natal et les personnes avec qui elle avait passé le début de sa vie. Pour la dernière soirée d'Abi au village tout les enfants vinrent passer la soirée chez eux. La petite fée plutôt timide avec ses parents riait et courait partout avec ses amis. Le chef les rassura :

- Voilà la petite Abi que nous connaissons, c'est une enfant pleine de vie. Il faudra un peu de temps pour qu'elle ai confiance et qu'elle s'ouvre à vous mais vous verrez que c'est une très gentille petite fée.

Abi fut très fière de montrer la maison à ses amis et les jouets et les vêtements que ses parents lui avaient amené. Les enfants jouèrent et mangèrent des sucreries jusque tard puis le chef les ramena chez eux.

Ce soir-là les deux fées se couchèrent soulagés de savoir qu'il ne leur restait plus qu'une épreuve pour pouvoir rentrer chez eux avec leur fille.

Tôt le lendemain matin un ami du chef vint les prévenir de se tenir prêts pour leur dernière épreuve. Ils préparèrent leurs bagages et un peu plus tard dans la matinée l'ami du chef revint les chercher. Naria et Jouri prirent chacun Abi par la main, le suivirent et marchèrent jusque sous un préau couvert et décoré de fresques enfantines tout proche de la maison où elle vivait.

Tout les habitants du village étaient réunis, ils avaient fait des beignets et une boissons à base de fleurs acidulée et rafraîchissante. Certains chantaient et dansaient au rythmes de djembés. La nounou D'Abi vint remettre à Naria des boucles d'oreille qu'elle offrait comme souvenir à la petite fille. Elle les mirent toutes les deux à l'enfant qui parti ensuite danser. Une fée vint chercher Naria, seuls les femmes et les enfants dansaient donc Jouri s'assit sur un banc.

Au bout d'un moment la musique s'arrêta et tout le monde s'assit. Le chef s'approcha et s'adressa au couple ainsi qu'à Abi qui se tenait près de ses parents.

- Naria, Jouri, nous sommes tous très heureux et émus de vous confier Abi que nous avons vu grandir. Nous allons invoquer la magie de la nature afin qu'elle vos protège tout les trois. Nous espérons que tout ira bien pour vous et que vous aurez tout les trois une vie paisible et heureuse."

Il se retourna ensuite vers l'assemblée et tous les villageois entonnèrent une invocation afin que la magie de la Nature les protège et les guide. Il y avait une telle ferveur que cela ému Naria et Jouri aux larmes. Ils furent ensuite invités à parler à leur tour. Naria remercia le village pour l'accueil chaleureux qu'ils avaient reçu et pour s'être bien occupé de leur fille. Elle promit de tout faire pour que l'enfant soit heureuse et qu'elle ait une belle vie. Puis tout les trois saluèrent tous les habitants et rentrèrent à leur maison accompagnés du chef.

Une question trottait dans la tête de Jouri :

- Vous nous avez parlé de trois épreuves, et nous n'en avons passé que deux, lui dit il.

Le chef s'adressa alors à l'enfant:

- Abi, es- tu heureuse d'avoir rencontré tes parents et es- tu d'accord pour partir vivre avec eux dans leur village, où est ta place.

La petite fée, pourtant visiblement triste de quitter ses amis, acquiesça de la tête. Le chef sourit, félicita l'enfant pour son courage et leur dit qu'Abi venait de réussir leur dernière épreuve.

- J'ai un dernier présent pour toi, dit le chef à la petite fée en ouvrant ses mains sur une petite créature étincelante, une boule de poils bleue et rose avec un petit museau de souri, de petites oreilles rondes et une longue queue touffue . Il avait de grands yeux bleus clair parsemés de paillettes dorées.

- Il sera ton guide, te protègera et t'accompagnera toute ta vie. Je l'ai créé avec la magie de la nature spécialement pour toi.

Il déposa le petit animal sur l'épaule d'Abi. Elle était émerveillée, la petite créature frotta sa tête contre la joue de l'enfant puis se blotti dans son cou, elle le nomma Tisou.

Après avoir remercié le chef la petite famille prit le chemin du retour. Abi avait un grand sourire et n'arrêtait pas de caresser son nouveau compagnon. Ils s'arrêtèrent pour manger à midi, se reposèrent un peu puis continuèrent leur route. Naria et Jouri décrivirent alors le village des fées des prés et leur maison à leur fille, qui écoutait attentivement et était très curieuse de connaitre l'endroit où elle allait vivre. La petite fée qui n'était jamais sortie de son village ouvrait de grands yeux et semblait tout découvrir. Ils marchèrent tout l'après-midi et quand le soleil commença à baisser ils arrivèrent enfin à la clairière. En la traversant Abi sembla étonnée de ne plus voir d'arbres et de marcher au milieu de hautes herbes et de fleurs.

Ils arrivèrent enfin à l'entrée du village, fatigués mais très contents d'être rentrés. Le chef vint les accueillir. Après avoir chaudement salué et félicité Jouri et Naria il se pencha vers l'enfant:

- Bonsoir petite Abi, je suis le chef du village et l'ami de tes parents, je te souhaite la bienvenue. Je suis sûr que tu te sentiras vite bien avec nous , demain il y aura une grande fête en ton honneur. Tu pourra rencontrer les autres habitants et les enfants qui deviendrons sans doute tes amis. Pour l'instant je vais vous raccompagner chez vous et vous laisser vous reposer, le voyage à dû être fatiguant.

Ils allèrent donc jusqu'à leur tipi. Abi hésita avant d'entrer, c'était tellement différent des petites maisons en pierre du village des fées des bois, et l'intérieur était également très différent. Elle inspecta le tipi et vit son petit lit avec une petite poupée en mousse et en feuilles, confectionnée par Naria avant leur départ. Elle s'assit sur le lit, pris la poupée dans les bras et fit un grand sourire satisfait à ses parents. Ils furent rassurés et contents de voir qu'Abi appréciait son nouveau foyer.

Ils dînèrent puis se couchèrent. Elle prit sa poupée contre elle et s'endormi en réfléchissant au nom qu'elle pourrait donner à son petit ami, qui dormait tout contre son visage.

Le lendemain matin Abi se fit belle pour le fête et revêtit une jolie robe bleue. le chef vint les chercher et les amena au milieu de la clairière où il y avait de grandes tables recouvertes de jolies nappes vert clair. Elles étaient remplies de toutes sortes de victuailles: des salades de pissenlits et de champignons, des groseilles et des framboises arrosées de miel de pissenlit.

Les fées des prés étaient toutes réunies et les accueillirent avec de doux chants. Abi fit ensuite connaissance avec tout le monde, ravie de faire la fête. Toute le journée le village mangea, chanta et dansa en son honneur. Quand la nuit tomba, on installa des guirlandes de lucioles au dessus des tables afin de poursuivre les festivités.

La fête battait son plein et la pleine lune était au plus haut dans le ciel étoilé. Jouri prit alors la parole:

- Mes amis, le chef des fées des Bois nous a offert la noisette dans laquelle notre fille est née, nous allons donc la planter afin qu'elle grandisse avec Abi, ainsi elle n'oubliera jamais d'où elle vient.

Tous se dirigèrent derrière le tipi de Naria et Jouri, celui-ci creusa un trou et Abi y déposa la noisette. Naria refermait le trou quand une lumière se dégagea de la petite Abi. Elle l'entoura en un halo brillant et tourbillonnait en différentes couleurs, bleue , verte et rouge. Puis il s'étira jusqu'à former une colonne qui rejoignit la lune.

Les fées ne comprenaient pas ce qu'il se passait, personne n'avait encore jamais vu cela. Naria et Jouri regardait leur fille sans savoir quoi faire. Abi ne comprenait pas non plus ce qui lui arrivait. Elle se sentait entourée d'une lumière protectrice et chaude, ce qui était très agréable.

Au bout de quelques instants toutes les entités de la nature arrivèrent, alertées par la colonne de lumière qui s'élevait dans le ciel. Les ondines et les elfes arrivèrent en nombre et entourèrent la petite fée. L'un d'eux vint trouver le chef.

- Bonsoir, je suis le représentant des entités magiques de la nature. Nous sommes venus dès que nous avons vu la lumière. Cette enfant a été choisi par la magie de l'univers.

- Bonsoir, je suis le chef de ce village, que voulez-vous dire par choisie, qu'est-ce que cela signifie?

L'elfe s'approcha d'Abi, qui était entourée de Naria et Jouri. La lumière émanait toujours d'elle, mais la colonne qui rejoignait la lune avait disparue. Il la scruta de la tête aux pieds avec fascination.

- Alors, pouvez-vous nous expliquer ce que cela veut dire? Le questionna Jouri.

- Un grand destin l'attend, elle va jouer un rôle important lorsque le moment sera venu. Elle est emprunt d'une magie très puissante, qu'elle va devoir apprendre à manipuler avec bienveillance et confiance, guidez-la dans ce sens, répondit-il en s'adressant aux parents de la petite fée avant de disparaitre, ainsi que ses compagnons, dans la nuit.

Tous restèrent quelques minutes stupéfaits et perplexes suite à ce qu'il venait de se passer. La lumière qui enveloppait Abi se réduisit en une petite boule qui entra en elle et disparu. Ses yeux s'emplirent alors de paillettes dorées qui firent étinceler son regard. Les villageois rentrèrent chez eux car l'heure était déjà tardive. Seuls, le chef, Jouri et Naria discutèrent un moment. Il les rassura en disant que pour l'instant rien ne laisser présager quoique ce soit de mal concernant leur fille, et que l'important était de prendre soin d'elle et de la guider dans la meilleure direction possible. Il s'occuperait de lui apprendre à se servir de sa magie. Ils aviseraient au moment venu si elle devait avoir un rôle important à jouer .


Texte publié par Perrine , 29 octobre 2024 à 21h55
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