Je me rendis au quartier général du FBI dans le centre-ville, un bâtiment imposant et austère, où chaque détail semblait conçu pour inspirer respect et intimidation. Après avoir passé les contrôles de sécurité stricts et montré mon badge, un agent m'escorta jusqu'à une salle de réunion en sous-sol, loin des fenêtres et des oreilles indiscrètes.
En entrant, je trouvai Matthews en pleine discussion avec deux autres personnes. Le premier, que je reconnus immédiatement, était l'agent Donovan, un jeune prodige du FBI connu pour ses réussites impressionnantes en matière de cybercriminalité, malgré son jeune âge. Ancien commando, il avait rejoint l'équipe de Matthews il y a quelques mois et avait su s'imposer rapidement comme l'un des piliers fondateurs.
À ses côtés se tenait Claire Ramirez, responsable de la cybersécurité, qui parcourait un écran rempli de lignes de code avec une concentration intense. Elle avait une allure assurée, et son expérience se ressentait dans chacun de ses mouvements et dans son attitude calme et méthodique. Ramirez était réputée pour sa rigueur et ses connaissances approfondies des réseaux et des systèmes, et sa présence confirmait la gravité de la situation.
Matthews me fit un signe de tête pour que je prenne place, avant de se tourner vers Ramirez.
— Claire, as-tu trouvé quelque chose de nouveau ? demanda-t-il d'un ton grave.
Ramirez ne releva même pas la tête, ses doigts dansant sur le clavier tandis qu'elle répondait :
— J'analyse le fichier intercepté sur le système d'Ava. Il y a plusieurs couches de cryptage imbriquées les unes dans les autres. Ils ont utilisé des techniques de dissimulation avancées.
Elle marqua une pause et me lança un regard appuyé.
— Des techniques que seuls les Shadow Zero utilisent. Ce fichier n'a pas été placé ici par hasard.
Donovan, qui jusque-là était resté silencieux, prit la parole d'un ton direct.
— Ava, tu es la seule à bien connaître les méthodes des Shadow Zero. Si nous voulons déjouer cette attaque, nous avons besoin de ton expertise.
J'inclinai légèrement la tête, prenant un instant pour mesurer l'ampleur de la tâche qui m'attendait. Le groupe Shadow Zero avait été une famille pour moi à une époque, mais ils étaient aussi impitoyables. Les trahir en rejoignant le FBI n'était pas une décision qu'ils prendraient à la légère.
— Je ferai ce qu'il faut, répondis-je d'une voix ferme. J'ai déjà commencé à identifier certains points faibles dans leur approche, des indices cachés dans le fichier. Il va falloir une collaboration complète pour que ça marche.
Ramirez hocha la tête, visiblement impressionnée par ma détermination.
— C'est bien ce que j'avais en tête. Mais il faut que tu sois consciente de la surveillance accrue. Si, comme on le pense, ils savent que tu travailles avec nous, ils seront plus prudents. Et toi, tu devras l'être encore plus.
Matthews prit la parole, croisant les bras.
— Ava, tu sais que cette opération est risquée. Nous devons anticiper chaque mouvement des Shadow Zero, et cela signifie que tu devras te replonger dans des réseaux que tu as quittés il y a des années. Les risques de te faire repérer sont énormes.
J'esquissai un sourire ironique.
— Je ne crains pas les risques, Matthews. Ce n'est pas la première fois que je joue à ce jeu.
Donovan échangea un regard avec Matthews avant de poser une question, le regard perçant.
— Tu as parlé d'indices. Quels sont ces indices ? Comment comptes-tu les exploiter ?
Je m'avançai, allumant une tablette et montrant à l'équipe les premières analyses que j'avais effectuées sur le fichier.
— Le fichier est rempli de traces subtiles : des adresses IP dissimulées, des chaînes de caractères qui forment des messages en morse, des signatures codées qui rappellent des alias de membres de Shadow Zero. C'est presque comme si chacun d'eux avait laissé sa marque personnelle. Ils veulent que je sache qui ils sont, qu'ils sont prêts. C'est un défi, mais aussi une invitation. Ils ont laissé des brèches, des vulnérabilités, et je compte bien m'y engouffrer.
Ramirez observa les données, visiblement impressionnée.
— En gros, tu penses que ce fichier est une carte ? Un itinéraire à suivre pour remonter jusqu'à eux ?
J’hochai la tête.
— C'est exactement ça. Mais ce n'est pas aussi simple. Ils vont probablement modifier leurs emplacements, utiliser des relais supplémentaires pour brouiller les pistes. Nous devrons constamment nous adapter.
Matthews soupira, réalisant l'ampleur de la mission.
— Si nous lançons cette opération, il n'y aura pas de retour en arrière. Le moindre faux pas pourrait nous coûter cher. De plus, la présence même de ce fichier pourrait être un piège pour t'attraper.
Je fixai Matthews, les yeux brillants d'une détermination inébranlable.
— Je suis prête. Vous savez que c'est le seul moyen de les arrêter avant qu'ils ne fassent quelque chose d'irréparable.
Après un long moment de silence, Matthews finit par acquiescer.
— Très bien. Claire, coordonne-toi avec Ava pour sécuriser les accès. Donovan, tu superviseras l'ensemble de l'opération et tu t'assureras que rien ne nous échappe.
Donovan acquiesça, affichant un léger sourire.
— Ne vous inquiétez pas, monsieur. On va leur montrer que personne n'échappe à notre radar.
Je les regardai chacun à tour de rôle, ressentant pour la première fois une étrange alliance se former. J'allais replonger dans les ombres du Dark Net, non pas pour moi-même, mais pour mettre fin à ce qui menaçait de détruire tout ce que j'avais tenté de reconstruire.
J'étais prête, et cette fois-ci, les Shadow Zero ne savaient pas ce qui les attendait.
**
Les jours suivants, je m'immergeai complètement dans l'analyse du fichier retrouvé sur mon ordinateur, cherchant la moindre piste qui pourrait me conduire aux Shadow Zero. Chaque ligne de code, chaque fragment de données était passé au crible avec une attention méthodique. Claire et moi travaillions en tandem, partageant nos observations et échafaudant des hypothèses, chacun de ses conseils affinant mes analyses.
Le troisième jour, alors que je commençais à entrevoir des pistes potentielles, quelque chose d'inattendu se produisit. Une alerte retentit sur mon écran, et je sentis mon cœur s'emballer. Une attaque, rapide et vicieuse, perça mes systèmes de sécurité. Elle ressemblait étrangement à celle que j'avais subie il y a peu, mais cette fois, elle portait un message bien plus personnel.
Les mots s'affichèrent en lettres blanches sur fond noir :
Je sentis un frisson glacé me parcourir l'échine alors que la vérité s'imposa à moi. Je savais exactement qui était derrière ces attaques, et rien que de penser à lui suffisait à raviver de vieilles peurs que je croyais oubliées.
Phantom.
Mon ancien leader, le chef des Shadow Zero. Celui qui m'avait tout appris, qui m'avait montré les recoins sombres du Dark Net et les secrets des systèmes que personne d'autre n'aurait osé explorer. Celui qui aimait m'appeler sa création. Il avait été mon mentor, mon guide dans le monde du hacking, mais aussi une figure charismatique et impitoyable. Phantom ne laissait jamais rien au hasard, et il ne pardonnait pas la trahison. Et maintenant, il venait de me rappeler que, pour lui, je n'avais jamais vraiment quitté son ombre.
Je lâchai un soupir tremblant, tentant de reprendre mes esprits. Ce message n'était pas une simple provocation. C'était une déclaration de guerre, un signal que Phantom lançait une nouvelle partie, une dernière chasse où j'étais sa proie.
Je relevai les yeux de mon écran. Il fallait que je prévienne Claire, que je partage ce que je venais de découvrir. Phantom était de retour, et il n'allait pas se contenter de simples avertissements.
Je pris une profonde inspiration en saisissant mon téléphone, préparant mentalement ce que j'allais dire. Phantom venait de signer son entrée en scène, et cette fois, il me fallait bien plus qu'une simple détermination pour le contrer.
Le cœur battant la chamade, prête à composer le numéro de Claire pour lui faire part de mes inquiétudes, je ressentis une montée d'adrénaline. Mais au moment où j'allais appeler, l'écran de mon ordinateur commença à clignoter de manière erratique. Des lignes de code défilaient à une vitesse fulgurante, et un frisson d'angoisse parcourut mon échine.
Puis, soudainement, un écran s'illumina au centre de mon bureau. La lumière blafarde projetait des ombres inquiétantes sur les murs, et l'image qui s'affichait était à la fois fascinante et terrifiante. Je reconnus immédiatement le regard perçant et provocateur de Phantom.
L'image grésillait, remplie d'interférences, et la voix, déformée mais si souvent entendue dans les forums du Dark Net, était remplacée par un silence oppressant. Phantom, vêtu d'un sweat à capuche noir, cachait son visage derrière un masque Anonymous emblématique. Son doigt, placé devant sa bouche, était un geste clair : il m'intimait de me taire.
Qu'est-ce que tu veux ?
Je me penchai en avant, essayant de décrypter le message que Phantom tentait de me transmettre. L'image vacillait, oscillant entre clarté fugace et interférences chaotiques. Je réalisai qu'il m'envoyait un avertissement, un rappel qu'il était toujours présent, même dans l'ombre. Les mots ne pouvaient pas passer, mais ses intentions étaient limpides : je ne devais pas parler à Claire, ni au FBI.
Dans un élan de panique, je me mis à chercher des solutions pour stabiliser la connexion. Mais à chaque manipulation, l'écran ne faisait qu'empirer, révélant par intermittence des symboles cryptés, me faisant sentir comme une marionnette dans les griffes de mon marionnettiste. Cela ne pouvait dire qu'une chose : Phantom surveillait chacun de mes mouvements.
Il me surveille lui aussi.
Qu'est-ce que tu veux vraiment ?
Les images dansaient devant mes yeux, une série de fragments de code, de visages masqués et de scènes de chaos numérique. Chaque seconde qui passait m'enfonçait un peu plus dans un océan d'incertitude. Je savais que je ne pouvais pas faire confiance à Phantom, mais mon instinct de hacker m'alertait qu'il y avait peut-être un moyen de le retourner contre lui.
Quand l'écran s'éteignit finalement, me laissant dans l'obscurité de ma chambre, je me redressai, le souffle court. J'avais besoin d'un plan. D'un tout nouveau plan. Par cette action, Phantom venait de me montrer qu'il avait au moins dix longueurs d'avance.
Avec un dernier regard vers l'écran, je me mis au travail, mes doigts dansant sur le clavier avec une précision renouvelée. Je savais que je devais être rapide. La lutte venait juste de commencer.
Je gardai sous silence ce que je venais de découvrir, le temps d'élaborer un nouveau plan. Mon cerveau fonctionnait à mille à l'heure, les idées défilaient, mais aucune ne semblait me donner un avantage réel sur Phantom. Cette putain de surveillance... C'était comme des menottes invisibles, serrées autour de moi, restreignant chacun de mes mouvements, muselant la moindre parole. Où que je me trouvais dans cet appartement, chaque geste, chaque souffle étaient observés, analysés.
De plus, j'avais la désagréable impression que Phantom pouvait avoir accès à toutes les informations du FBI. Et si c'était le cas, je ne pouvais rien leur dire pour l'instant. Pas avant d'être certaine de ce que je devais faire ni à qui me confier. Ce putain de fichier... C'était peut-être un passage pour que je puisse le retrouver, mais ce passage avait une double entrée. Lui aussi pouvait s'en servir. Et visiblement, mes défenses n'étaient pas suffisantes pour le stopper.
Et maintenant, Phantom avait une fenêtre directe sur mon monde. L'idée qu'il puisse voir ce que je faisais, à tout moment, me rendait folle. Je devais agir dans l'ombre, mais comment ? Comment se déplacer dans le noir quand l'ennemi connaissait chaque centimètre de l'espace ? Je ne pouvais pas laisser le moindre signe de changement apparaître. Je devais faire comme si tout allait bien, que rien n'avait bougé, et en même temps, trouver un moyen de traquer Phantom. C'était ça, la vraie lutte : faire semblant tout en préparant l'inattendu. Mais... sous cette surveillance constante, par où commencer ?
Je m'efforçai de maîtriser la panique qui tentait de s'insinuer. Si je commençais à douter, Phantom gagnait déjà un bout de terrain. C'est moi qui vais t'atteindre, te prendre par surprise, me disais-je, mais pour ça, j'avais besoin de ressources extérieures, de quelqu'un qui n'était pas sous sa coupe. Un allié... ou à défaut, un atout. Je ne pouvais plus impliquer le FBI. Pas pour l'instant. Trop de doutes s'insinuaient en moi, rien n'était plus sûr. Je savais que c'était risqué ; notre accord m'obligeait à leur révéler toutes les informations, mais à cet instant, la donne avait changé. Phantom n'était pas qu'un simple pirate informatique malveillant. Il était plus que ça. Beaucoup plus que ça...
Et puis, l'idée m'arriva. Un souvenir s'imposa. Quand j'étais encore du mauvais côté, j'avais croisé le chemin de Paradox. Ni vraiment un black hat, ni un white hat. Juste un électron libre qui se situait à la frontière de la légalité. Son niveau était exceptionnel ; même moi, j'avais dû me battre pour le suivre, et il m'avait donné du fil à retordre jusqu'au bout. Finalement, il avait fini par lâcher prise, disparaissant sans un mot, comme s'il m'accordait cette victoire, mais sans vraiment s'avouer vaincu. Il était revenu quelques mois après, quand les Shadow Zero étaient à leur paroxysme de puissance et d'influence. Il m'avait prévenu que ça finirait mal pour moi si je n'arrêtais pas maintenant. Je ne l'avais bien sûr pas écouté.
Bordel, il avait raison.
Paradox pourrait être ma carte cachée. Il était aussi imprévisible que doué. Peut-être même qu'il serait assez fou pour m'aider à traquer Phantom sans poser trop de questions. Le convaincre ne serait pas simple... mais si quelqu'un avait les compétences pour percer cette surveillance, c'était bien lui. La seule question que je me posais était : où te caches-tu, Paradox ?
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