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Dans la vie qui nous est donnée, il faut faire des choix. Qui on veut être, ce que l’on veut faire, qui ont aime, ou on vit … Je n’ai jamais étais très douée pour faire des choix, pour renoncer. Heureusement, dans mes rêves, je vis des vies en parallèles à l’infini. Au grès de mes lectures, de mes playlists, de mes projections. Cela ne démultiplie par mes vécues, mes expériences, mais cela me conforte dans mes décisions et cela apaise ma sensation de FOMO. Mon corps ne l’aura peut être pas vécu mais celle dans ma tête par contre, j'ai adoré ça !

Je crois que j’aurais toujours peur que le temps qui passe me vol des opportunités. Comme si notre monde multi connecté n’avait fait qu’accroître la sensation de rater quelque chose. Comme si cela avait fait empirer l’insupportable impression d’être en retard ou pas au bon endroit. Heureusement, je peut tester des multitudes d’options uniquement en les rêvant. C’est comme la réalité connectée mais dans ma tête: la réalité déconnectée.

Certaines fois, il s’agit aussi de réécrire l’histoire. D’imaginer un début différent pour pouvoir voir quel présent cela aurait engendré. Souvent dans ce cas, il s’agit de changer les gens, leurs réactions, leurs caractères, leurs sensibilités. Il faudra tout de même affronter la réalité telle quelle est bien sur, avec son origine et des personnes, aussi complexes soient-ils(elles) mais en attendant, notre enfant intérieure s’en retrouve apaisé.

Ces vies parallèles ne sont pas épurées de colère, de tristesse, de déception et de désespoir, au contraire. J’y trouve souvent l’espace pour me complaire dans le négatif pour mieux l’éviter au quotidien. Pendant longtemps la colère a même pris toute la place. C’est à la même période pendant laquelle j’ai refermé la porte de mon jardin imaginaire, le trouvant ridicule, la colère n’avais alors plus d’espace pour s’exprimer ailleurs que dans mon quotidien.

Parmi ces vies, il y a les potentiels futurs que je passe en revue. Je sais que l’on ne peut pas tout diriger, n’est-ce-pas ? Mais c’est un semblant de contrôle que je m’offre pour m’aider à analyser toutes les possibilités. C’est un exercice que j’adore ! Je m’imagine celle que je pourrais être en vivant à Québec, à Londres ou à Bilbao, en choisissant ce travail ou ce projet de recherche. Et ensuite ? Je vie, avec d’autant plus de délactasion.

C’est avec ce même mécanisme que j’ai accepté mon orientation sexuelle. Longtemps les rencontres que je faisait dans le monde réel n’étaient jamais à la hauteur des hommes de fiction que je fantasmais, pourtant j’étais alignée avec les schémas que l’on m’avait inculqués, et imposés. Puis je me suis imaginée avec une femme, puis une autre, j’ai essayé plusieurs possibilités, à chaque fois la même excitation à l’idée de vivre cette histoire frictionnelle. Puis j’ai pris mon courage à deux mains pour aligner ces fantasmes avec la réalités et c’est un fait, les femmes me font vibrer autant dans ma tête, que sur le papier ou dans la réalité.

Il y a un monde entre ces vies que je m’imagine et celle que je construit en réalité. Tout est tellement plus simple et rapide dans ma tête… Mais en même temps, rien ne vaut la sensation de vivre. Rien ne vaut une rencontre, malgré sa complexité. Rien ne vaut ces moments uniques, suspendus dans le temps. C’est pourquoi les rêveur(se)s sont également des vivants remplies d’enthousiasme, car iels ont rêvé chaque moment avant de les vivre.

À une époque ou les réseaux sociaux nous mettent en permanence en concurrence les un(e)s avec les autres, comme dans une compétition interminable, nous gagnerions certainement à cultiver nos jardins secrets en priorité. Ces espaces ou nos vies parallèles sont à la hauteur de nos projets les plus fous et ou nos imaginaires ne font que nous réaligner avec nos rêves d’enfant.