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tome 1, Chapitre 9 « Janus » tome 1, Chapitre 9

Il était plus de cinq heures du matin lorsque Issam et Avicennius se retirèrent pour dormir chacun de leur côté. Issam ne dormait que depuis quelques dizaines de minutes, lorsqu’un grincement sur le plancher de sa chambre le fit se réveiller en sursaut. Il ouvrit un œil et vit qu’il avait oublié de tirer les rideaux. Les premiers rayons du soleil levant rougeoyaient à l’horizon. Il se leva et d’un pas lourd et ensommeillé s’en fut dissimulé les lueurs de l’aube derrière les lourdes tentures, lui cachant l’ardeur matinale de l’astre solaire. Une fois accompli, il se replongea dans son lit et dans les bras accueillants et salvateurs de Morphée. De nouveau le grincement se fit entendre, mais Issam était trop fatigué pour se relever et rabattit la lourde couette sur sa tête pour étouffer les sons. Pourtant le grincement poursuivait son chant infernal et entêtant, aussi distinctement que la première fois. Le cœur d’Issam se figea et il sentit la main glacée de la peur courir sur sa colonne. Il se savait sous ses couvertures en plumes et les sons auraient dû être étouffés. Il se boucha les oreilles, mais le grincement raisonnait toujours, plus proche, plus menaçant… dans sa tête. Il voulut hurler, mais aucun son ne sortit de sa gorge paralysée. Brusquement, il jaillit de ses draps, tel un diable hors de sa boîte. Il avait le regard fou et halluciné, le visage tordu par la terreur, fixant le mur en face de lui. Dans sa tête les grincements des pas sur le plancher vieillissant s’atténuaient, en même temps que le parquet se déformait sous son regard. Puis le grincement disparu complètement de sa tête, mais non de ses sens, car à présent le bruit provenait de sa chambre.

Là où le parquet se déformait, une forme, une silhouette émergeait, prenant consistance, prenant vie. Tout d’abord, il ne vit rien d’autre qu’une masse noire dont les contours encore grossiers dessinaient peu à peu une longue robe. Mais en y regardant de plus près, Issam devina une cape de soie noire, finement tissée, dissimulant ce qu’il devinait être un pantalon de velours, noir lui aussi, et une chemise à jabot anthracite, dont les froufrous débordaient du col de la cape. Mais le plus inquiétant était le visage ou plus exactement les visages. Issam en compta au moins quatre, car il lui semblait que leur nombre fluctuait. De plus, ils étaient la seule note colorée dans cet océan de noirceur et de ténèbres, couronné par un tricorne plein de perfidies et de vilenies. En examinant avec attention les masques composant le visage de son hôte inconnu, Issam reconnu les masques du célèbre carnaval de la ville de Venise. Chacun d’entre eux était d’une finesse exquise, couleur de l’albâtre le plus pur, piqué de reflets métalliques pour mieux en rehaussé les traits. Ils étaient tous uniques, porteur chacun d’une émotion différente, pour certaines complètement inconnues. Quand enfin, la silhouette eut achevé sa métamorphose, celle-ci se mit à exécuter une danse aux allures grotesques et bouffonne, qui se termina par une profonde révérence au pied d’un Issam paralysé par la terreur. Cependant au prix d’un effort surhumain, il parvint à articuler une phrase qui se finit en un borborygme inintelligible :

– Qui… qui êtes… vous ?

L’homme ou la femme, Issam n’aurait su dire, la cape dissimulait toute particularité physique, éclata d’un rire grave et caverneux :

– Qui je suis ? Mais ne me reconnais-tu donc point ? Aurais-tu à ce point oublié les mythes ?

Et l’être reparti de son pas de danse, faisant tournoyer son tricorne sur le bout de son index droit. Puis il s’arrêta net et Issam entendit distinctement le cliquetis net des engrenages qui se mettent en branle. Soudainement les quatre visages pivotèrent et un masque évoquant la tristesse, ou le regret, prit place et une voix geignarde s’en éleva :

– Ah… triste est l’ignorant, Issam !

Aussitôt, la main gauche plongea dans le tricorne et en sortit un nouveau masque au rictus hideux et grimaçant, et le plaça sur celui qui venait de s’exprimer, qui chut alors au centre de la ronde. Néanmoins ce dernier ne semblait pas vouloir rester à sa place et la main droite, passant le tricorne dans la main gauche, lui donna une gifle monumentale qui fit tourner les multiples visages comme une toupie. Issam suivit des yeux les masques dans leur ronde infernale, quand le mouvement commença à ralentir. Quand enfin il s’arrêta, ce fut de nouveau le Rieur qui lui fit face et éclata de nouveau de rire :

– Hé bien Issam ! Aurais-tu perdu l’usage de la parole ?

– Non ! tonna-t-il d’une voix forte. Sortez d’ici ! Je n’ai que faire de vos boniments.

– Oh ! Et comment vas-tu faire pour me chasser ? s’enquit le masque nullement impressionné par la menace.

Issam ne répondit pas et se jeta sur l’individu qui l’esquiva d’un pas souple, laissant ce dernier s’écraser face contre terre. De nouveau le cliquetis se fit entendre et un masque d’autorité prit place, qui d’une voix de stentor éructa :

– Je suis toi ! Moi le Janus aux multiples visages ! Regarde-moi !

Et alors qu’Issam se relevait, il vit le Janus se pencher sur lui et planter ses yeux dans les siens. Ce n’étaient que deux fentes, mais deux fentes vides. Ses yeux ne reflétaient rien, juste le néant. Dans un geste de panique, Issam lança son bras et heurta violemment le masque avec sa main. Celui-ci vola dans la pièce avant de tomber et de se briser sur le parquet avec un bruit mat. Le Janus n’en semblait nullement troublé et restait penché sur Issam, qui voulut hurler de terreur en voyant les ténèbres voraces cachées derrière. Il resta ainsi plusieurs secondes, puis se releva et partit ramasser les fragments de son masque qui s’assemblèrent brusquement. Puis il le réajusta sur son visage et se retourna vers Issam toujours paralysé par la terreur. Il revint alors vers lui et le saisit par la gorge, le soulevant de terre de plusieurs pouces.

– Issam ! Je t’appartiens ! Alors cesse de me rejeter ! rugit-il, et ce faisant il écarta les pans de sa cape dévoilant le vide qui l’emplissait. Et ce qu’Issam avait pris pour les froufrous d’une chemise à jabot n’était que les plis du col de la cape. Il ramena alors le corps d’Issam en son sein, ajustant son visage aux siens. Tout se mit alors tourbillonner autour d’eux et Issam sombra dans l’inconscience et l’effacement.

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De son côté Avicennius eut aussi un sommeil assez agité, entrecoupé de visions éphémères, où s’y mêlaient Moshé, Platon et sa caverne, la population de Flatland et un mystérieux personnage tout de noir vêtu au visage d’albâtre, coiffé d’un immense tricorne noir. Il était dix heures passé lorsqu’il émergeât d’une nuit courte et peu reposante. Il passa un long moment dans la baignoire remplie, une fois n’est pas coutume, d’eau brûlante, comme s’il voulait que la morsure de l’eau le purifie des souillures de la nuit. Quand enfin sa peau ressemblât à un vieux parchemin, fripée et ridée, il en sortit et se sécha longuement, puis enfila des habits propres, à même de le faire passer inaperçu. Prêt, il s’éloigna vers la cuisine où il se prépara un petit déjeuner sommaire, ne voulant surtout pas se priver de déjeuner plus tard. Comme Issam tardait à se lever, il en profita pour s’attaquer à son repas, puis il lui préparera ensuite son petit déjeuner. Quand il eut fini, il déposa celui-ci sur un plateau de bois rangé contre le mur et le monta dans sa chambre. Arrivé devant sa porte, il tint le plateau d’une seule main, actionna la poignée de métal et ouvrit silencieusement la porte. Il enfila ensuite une paire de chaussons de feutres prévus à cet effet et disposa le plateau sur l’une des tables basses. Alors qu’il s’apprêtait à faire demi-tour, il jeta un coup d’œil à Issam afin de s’assurer de sa bonne santé. Sur son visage se lisait le calme et la sérénité, Avicennius en fut soulagé et sortit de la chambre rasséréné. Il préférait laisser encore dormir Issam, lui qui n’avait guère goûté aux joies et aux vertus de la grasse matinée depuis plusieurs mois, sinon plusieurs années.

Redescendu dans la cuisine, Issam lava et rangea sa vaisselle, avant de se rendre dans le bureau où il écrivit un mot à l’attention d’Issam. Il le prévenait de son absence pour la journée et lui indiquait qu’il pourrait se servir dans la pièce froide, si il se sentait en appétit pour le déjeuner. Il déposa l’enveloppe dans le salon, adjacent à la terrasse, sur la table bien en évidence. A la suite de quoi, il retourna dans sa chambre et y attrapa un long manteau beige, ainsi qu’un parapluie, car le ciel était sombre et menaçant. De plus le baromètre indiquait de basses pressions, synonymes de pluie. Il repassa par la cuisine et sortit par la porte de service, qu’il verrouilla à double tour. Puis il se dépêcha de prendre la Démoniaque pour se rendre aussi vite qu’il le pouvait chez son ami Moshé, à Bourg-la-Reine.

Il traversa la ville en direction de la boutique, lorsqu’un mauvais pressentiment l’étreignit, quand il aperçut une troupe de badauds devant lui. Il mit un pied à terre, gara sa bicyclette près d’une grille, où il l’attacha à l’aide d’une chaîne et se précipita vers l’attroupement. Il bouscula, en omettant de s’excuser, quelques personnes qui lui firent des remarques peu amènes dont il n’avait cure, et s’approcha de l’hirondelle en faction.

– Excusez-moi monsieur l’officier. Mais que s’est-il passé ? s’enquit Avicennius d’une voix moins forte qu’il ne l’aurait voulue.

– Bonjour monsieur. Hum, ce matin vers neuf heures une explosion due certainement au gaz, selon les sapeurs-pompiers, a soufflé la boutique de ce pauvre monsieur Ebernezer.

– Que voulez-vous dire ? Il est…

– Je le regrette, mais oui. Les sapeurs l’ont retrouvé sous les décombres. Êtes-vous membre de sa famille ?

– Pas exactement, il n’avait plus de famille depuis longtemps. Je suis seulement l’un de ses amis. Je suis passé hier soir lui acheter de quoi faire un bon repas, en échange d’un livre que je lui ai confié.

Le policier le regarda d’un air peiné et ajouta :

– Un livre dites-vous !

– Ne serait-ce pas celui-ci ? lui dit-il en exhibant l’exemplaire blanchi par le plâtre de Flatland.

Le regard d’Avicennius s’agrandit de surprise en le voyant. Il hésitait :

– Monsieur. Je ne sais pas pourquoi je fais cela mais prenez-le. Monsieur Ebernezer le tenait dans sa main quand je l’ai trouvé. Personne ne l’avais aperçu auparavant. Alors faites-moi plaisir. Prenez-le, je sais qu’il vous sera très utile.

– Monsieur. Je suis confus. Pourrais-je au moins vous remercier ?

– Non, n’en faites rien. La plus grande des récompenses est celle du cœur.

– Alors donnez-moi votre nom au moins.

– Si vous y tenez, je m’appelle Ercus Trickster, Avicennius. et le policier partit d’un immense éclat de rire.

Ce dernier allait répliquer, quand le policier l’apostropha.

– Bonjour monsieur. Que puis-je pour vous ?

Surpris et encore troublé par l’échange surréaliste qu’il venait d’avoir, Avicennius bredouilla une vague excuse et s’en fut prestement, tenant, dissimulé dans sa manche, le précieux livre. Cela commençait à faire beaucoup, tout d’abord l’explosion à la Sorbonne, puis l’accident de Moshé Ebernezer, bien qu’Avicennius nourrisse quelques doutes sur ce point. Il sentait que quelqu’un ou quelque chose cherchait à l’entraver dans sa quête, quelqu’un qui ne voulait pas que Moshé lui explique le lien entre ce livre et les idées qu’ils avaient développées.

– Y aurait-il un lien avec ce personnage au visage d’albâtre ? murmura-t-il pour lui-même tandis qu’il marchait d’un pas mécanique vers la mairie où il avait attaché la Démoniaque.

Un crieur public interrompit ses réflexions :

– Le gouvernement serait-il sujet à la flatulence ? Possible scandale autour de la catastrophe de la Sorbonne ! Demander le canard enchaîné !

Avicennius s’approcha du gamin, il avait à peine une dizaine d’année.

– Un exemplaire du canard, s’il te plaît.

– Tout de suite, messire ! Cela vous fera 50 centimes.

Avicennius le paya et lui tendit une pièce de cinq francs en ajoutant :

– Tiens pour t’acheter de nouvelles chaussures.

– Oh merci, m’sieur !

Et le gamin repartit en criant à tue-tête :

– Le gouvernement serait-il sujet à la flatulence ? Possible scandale autour de la catastrophe de la Sorbonne !

Avicennius jeta un coup d’œil à l’horloge de la mairie. Elle marquait midi et onze minutes, il aurait aimé retourner à la Sorbonne et fouiné sa bibliothèque, mais sans la Trompettante il reviendrait qu’à la nuit tombante. Et il serait bien trop fatigué pour veiller une nouvelle fois tard. Puis il se souvint que Moshé avait travaillé à l’observatoire de Meudon, non loin d’ici. Satisfait, il avisa un bistrot et s’installa en terrasse. Il retira alors sa veste, car le ciel se dégageait et la température montait en conséquence. L’ayant tombé, il héla le garçon de café et commanda le menu du jour. Puis, prenant son mal en patience, il commença la lecture du Canard Enchaîné qu’il venait d’acheter, journal aux traits d’esprit pas toujours élégant, mais grand archéologue du scandale. En une comme le proclamait le garçon : « Le gouvernement serait-il victime de flatulence : Alerte aux gaz à la Sorbonne. »

Il commanda une bière de Suze, petit pêché mignon qu’il ne s’offrait qu’en de très rares occasions, puis se replongea dans la lecture de son journal. Il était plongé dans les pages intérieures, quand le garçon arriva avec sa boisson.

– Merci, marmonna-t-il, le front plissé d’inquiétude.

En effet l’article qu’il lisait avait été rédigé par un certain XYZ. Le Canard Enchaîné lui garantissant l’anonymat, car il disait craindre pour sa carrière et pour sa vie et il y avait de quoi. Il y révélait tout simplement la nature même du réacteur de Joliot-Curie et le secret de son carburant. Il critiquait ouvertement l’attitude du gouvernement à vouloir se retrancher derrière le secret militaire et la volonté de garder tout cela sous une chape de plomb. En même temps il louait les mesures de sécurité prises, ajoutant que sur ce point les ministères de la guerre et de la santé publique ne pouvaient être mis en défaut. Avicennius referma le journal, au moment où le garçon venait lui servir les hors-d’œuvre, salade niçoise accompagnée de gésiers de volailles braisés. Il se mit alors à déguster avec entrain son plat, tout en se demandant si ce lièvre n’allait pas quelque peu entraver les recherches d’Issam et de ses amis. De son point de vue, les élites politiques avaient tort de vouloir prendre le peuple pour plus imbécile qu’il ne l’est. Seules la peur et l’ignorance font le lit de la panique et de la terreur. Avicennius but encore une gorgée du délicieux breuvage ambré, savourant chaque arôme avec une profonde délectation. Puis ayant achevé son assiette de salade, qu’il repoussa au milieu de la table, il sortit de sa poche intérieure l’exemplaire de Flatland qu’il avait confié au vieux Moshé. Il ne put retenir une larme au coin de son œil et la laissa rouler dans le ravin de sa joue gauche. Il prit alors sa serviette et entreprit d’épousseter la couverture blanche de plâtre. Il caressa longuement le livre, s’imprégnant de tout de ce que Moshé avait pu lui enseigner, trente ans auparavant.

Le garçon vint s’assurer qu’il ne manquait de rien et repartit avec l’assiette vide, l’assurant au passage de l’imminence de l’arrivée du plat de résistance : de la truite de rivière sur un lit d’oseille et cresson. Avicennius le remercia chaleureusement et commença à feuilleter le précieux ouvrage qu’il tenait entre ses mains. Il survola le livre, glanant çà et là phrases et mots qui entraient dans une sarabande endiablée dans sa tête. Entre temps le plat de résistance arrivait et Avicennius dut remettre sa lecture à plus tard ; de toute façon il aimait prendre son temps pour capter l’essence des choses et cette lecture n’y ferait pas exception. Il rangea son livre dans la poche intérieure de sa veste, qu’il referma soigneusement, et attaqua de bon cœur la truite fumante. Lorsqu’il eut fini, il manda le garçon et l’apostropha :

– Dites-moi. Vous serait-il possible de me procurer un bloc note et un crayon mine de plomb.

Le garçon semblait embarrassé.

– Rassurez-vous, je vous dédommagerai, ajouta Avicennius en lui montrant une pièce de cinq francs.

– Très bien monsieur. Je vais voir ce que je peux faire. En dessert ce sera une tourte aux mûres et aux myrtilles. J’espère que vous la trouverez à votre goût et qu’elle vous comblera.

– Merci, j’en ai déjà l’eau à la bouche ! s’exclama avec gourmandise Avicennius.

Le garçon repartit et laissa Avicennius s’abîmer dans ses pensées vagabondant entre Flatland, Platon et Moshé, rebondissant telle une boule prise dans le billard du chaos. Il appréciait laisser aller ses pensées, tout en se consacrant à autre chose, embrassant ainsi le champ des possibles.

– Monsieur. Votre tourte et ce que vous m’aviez mandé, lui dit le garçon en lui tendant un bloc à ressort et un crayon.

– Je vous remercie lui répondit Avicennius en lui tendant la pièce de cinq francs promise. Pièce que le garçon fit prestement disparaître dans sa poche, tout en s’éloignant.

Avicennius débuta la dégustation de sa tourte, elle était délicieuse et fondante, sucrée comme il fallait, la mûre et la myrtille se mariaient à merveille. La tourte était si bonne qu’Avicennius en oublia pendant un instant toutes les peines qu’il avait ressenties après l’annonce du décès de son ami. Lorsqu’il eut fini la dernière bouchée, il ressentit un mélange de joie et de tristesse, tel qu’il ne put retenir quelques larmes. Il leva alors les yeux vers le ciel sans nuage, puis il glissa vers le soleil avant de se fixer sur les ombres qui se découpaient sur les murs. Les ombres, les ombres, le mot raisonnait dans sa tête, écho de la voix de Moshé.


Texte publié par Diogene, 22 mars 2015 à 20h14
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