À cause du brouillard, qui s’était levé sur le plateau de Saclay et de la noirceur persistante de la nuit, Avicennius eut tôt fait de se perdre et de se retrouver sur la route de Versailles. Finalement, il ne s’en rendit compte de sa méprise qu’en arrivant en vue des grilles du château, dont la silhouette massive se détachait dans la brume épaisse du matin.
Impressionné par le spectacle, Avicennius ne fit pas demi-tour tout de suite et préféra garer la Trompettante, non loin de la majestueuse grille. En cette heure matinale, le boulevard de la Reine était désert pas un chat ou presque. Presque, car sur l’un des rebords en pierre une paire d’yeux verts perçait le brouillard. Intrigué, Avicennius s’approcha sans brusquerie de l’animal, tout en l’appelant doucement pour ne pas l’effrayer. Mais loin de s’enfuir, celui-ci ne bougea pas, se contentant d’observer avec malice l’approche d’Avicennius, approche rendue maladroite par la brume. Quand enfin il se fut suffisamment approché, il fut surpris de ne pas pouvoir en distinguer les contours. Et alors qu’il tendait la main vers sa tête, celui-ci se leva d’un coup et bondit dans ses bras, où il se pelotonna en ronronnant d’aise, avec le bruit d’un moteur éthérique. Avicennius, complètement pris au dépourvu, se mit à caresser doucement la tête du chat, tout en se demandant ce qu’il allait en faire.
– Allons bon. Que vais-je bien faire de toi ? As-tu seulement un maître ?
Mais le chat ne bougeait pas, se pelotonnant un peu plus et augmentant le volume de son ronronnement. Avicennius n’avait pas le cœur à abandonner qui que ce soit et surtout pas ce chat, qui avait trouvé refuge dans ses bras.
– Alors veux-tu que je t’emmène avec moi ? Tu seras sûrement mieux que dans la cour de ce vieux palais
– Miaou ! fit le chat toujours en boule.
Prenant ce miaulement pour un oui, Avicennius retourna à la Trompettante dont il ouvrit la porte en prenant soin de ne point troubler le sommeil paisible de son nouveau compagnon. Il s’assit et déposa ensuite le chat toujours endormi à la place du mort. Celui-ci ronronnait toujours, nullement troublé par les manipulations d’Avicennius, et fut bientôt bercé par le doux bruit du moteur éthérique. Entre-temps la brume épaisse s’était levée et Avicennius put retrouver facilement le chemin vers Sceau. Il mit toutefois un peu plus de temps qu’il n’aurait dû, mais il s’en serait voulu de troubler son compagnon dans sa sieste. De toute façon il n’attendait pas de visite avant midi. Quand enfin il arriva en vue du manoir, il aperçut au loin une casquette, puis un homme juché sur un vélo cahotant. Forçant quelque peu l’allure, Avicennius se gara devant la grille et descendit de la Trompettante.
– Vous êtes fort matinal, dites-moi !
Ce dernier éclata de rire :
– Matinal ! Sauf à considérer onze heures comme une heure matinale. Enfin, voici un télégramme qui vous est adressé Avicennius.
– Merci. Onze heures dites-vous ! Moi qui pensais vous inviter à partager mon petit déjeuner, me voilà complètement pris au dépourvu.
– Ne vous en faites pas Avicennius. Je préfère décliner tout de suite votre généreuse invitation. Ma tournée n’attend pas ! Bonne journée Avicennius !
– Merci ! À vous aussi !
L’agent des postes repartit sur ma monture chaotique et s’éloigna rapidement, disparaissant bientôt dans l’épaisse forêt. Avicennius posa sur le tableau de commande le télégramme cacheté, puis ouvrit les grilles de la demeure dans un grincement de métal fatigué. Il examina les gonds à la recherche de quelques traces de rouille, mais rien de probant. Il remonta alors dans la voiture et la mena jusqu’aux pieds des escaliers où il la rangea. Il alla ensuite fermer rapidement les grilles avant d’ouvrir le manoir. Il se précipita à l’intérieur pour y chercher un panier des plus confortables, pour le chat qu’il venait de recueillir. Il revint bientôt avec une vaste vasque, dans laquelle il avait mis un oreiller en plume. Alors qu’il se dirigeait vers la Trompettante, son compagnon était en train de s’éveiller et s’étirait de tout son long. En apercevant Avicennius, les bras chargés de la vasque, il sauta aussitôt dedans. Ce dernier fut si surpris qu’il manqua d’en lâcher le récipient. Mais sa surprise n’était pas tant due au bond soudain du chat, qu’à sa disparition au cours de ce même bond. Très troublé il se dépêcha de porter son nouveau compagnon dans le salon, où la chaleur de la véranda se diffusait. Puis il s’en retourna garer la Trompettante dans le garage, dont il referma soigneusement la porte derrière lui. De retour, il allait se rendre au salon, mais s’arrêta net à cause des ronflements qui raisonnaient dans le manoir. Il s’approcha de la source et devina très vite que son compagnon félidé dormait de tout son soûl. Le vacarme était seulement dû à la résonance de ses ronronnements dans la vasque. Le bruit tenait plus des antiques moteurs à vapeur, que du ronronnement paisible qui sied à son espèce. Avicennius jeta un coup d’œil dans le vase, mais c’était toujours le même chat, simplement la vasque tenait de caisse de résonance. Il s’assit alors dans un fauteuil de velours bleu face à la vérité brisée, souvenir d’une amère réalité dont il s’était coupé depuis sa rencontre avec ce chat. D’ailleurs, il ne lui avait pas choisi de nom, mais à peine se posa-t-il la question qu’un nom s’imposa dans un esprit : Ercus.
– Pourquoi pas au fond ? Ercus, voilà qui sortira de l’ordinaire.
Soupirant, il prit le télégramme d’une main tremblante et le décacheta violemment, déchirant presque le précieux papier. Son cœur se mit à battre la chamade en découvrant le billet de l’étrange Ludylia. Il jeta un coup d’œil rapide à l’horloge murale qui confirma ses craintes :
– Misère ! Je ne pensais pas qu’il était déjà si tard.
Et comme si Ercus avait perçu le désarroi de son nouveau maître, celui-ci se réveilla et le fixa d’un regard plein d’interrogations. Affectueusement Avicennius lui gratta la tête et il se mit à ronronner d’aise. Puis, d’un pas décidé, il ouvrit en grand la véranda et sortit l’une des tables dans le jardin sur laquelle il dressa les couverts. Après plusieurs minutes de remue-ménage, Avicennius se précipita dans la cuisine, où il tourna un long moment en rond se demandant ce qu’il pourrait cuisiner. Ercus l’avait suivi et grattait furieusement la porte de la pièce à froid. Voyant qu’il restait sans effet, il miaula vigoureusement, faisant sursauter Avicennius toujours perdu dans ses réflexions culinaires, s’arrêta net.
– Décidément il est des choses auxquelles l’esprit ne saurait résister. Merci Ercus.
Il ouvrit alors la porte de la pièce froide et la laissa exhaler quelques secondes son haleine gelée, avant de s’y engouffrer. Autour de lui les brumes d’un hiver artificiel s’enroulèrent, puis l’engloutirent. Il ressortit quelques minutes plus tard portant un carré d’agneau, qu’il agrémenterait de quelques légumes de saison. En attendant que la viande se réchauffe, il fit ronfler les fourneaux et se mit en devoir de préparer une tarte au citron, dont il avait le secret. Ayant tôt fait de préparer avec un soin tout particulier ses ingrédients et ses bases, il tira d’un immense placard un plateau, tout aussi grand aux parfums de tourbe et d’humus. Puis il sortit une coupe de mousse des bois, ainsi qu’un service à thé en porcelaine finement ciselée. Curieusement il n’avait eu guère l’occasion de le sortir. Il semblait que beaucoup de personnes le craignent. Cependant, il n’avait pas hésité un seul instant, percevant la symbolique qui se dissimulait derrière ces objets. Il sortit alors dans le jardin par la porte service, tenant fermement entre ses mains l’imposant plateau, désormais fort bien garni. Dans le parc la table était baignée par la lumière crue de l’astre solaire, tel îlot perdu au milieu des ombres. Tant par confort que par ressentiment, il préféra la déplacer quelque peu dans les ombres. Depuis qu’il était revenu du CIE rien de ce qu’il voyait ne semblait être à sa place. Et comme pour achever de la convaincre, Ercus se mit à miauler près de la pièce d’eau aménagée dans le jardin. Avicennius secoua la tête et posa le plateau sur la table en osier de la véranda. Il prit ensuite la table en fer qu’il avait laissée dans la lumière et l’installa à mi-chemin entre la mare et la ramure imposante du chêne multi-centenaire. Enfin, il se dépêcha de dresser complètement sa table, car l’heure tournait et ses plats n’étaient encore qu’à l’état d’ébauche. Très vite il ne fut plus qu’un avec sa cuisine, jonglant entre le fourneau, les récipients et le plan de travail, tandis que de délicieux fumets commençaient à s’élever en volutes, attirant les miaulements désespérés d’un Ercus gourmand et gourmet.
– Navré grand gourmand ! Mais tu n’auras ta part que, lorsque tout sera fini.
Mais le chat ne voulait pas s’en laisser compter et déploya alors des trésors de séduction, qui n’eurent aucun effet notable sur Avicennius.
– Tout vient à point à qui sait attendre, lui annonça-t-il solennellement, accompagnant sa sentence de la chute d’un petit morceau de viande, qu’Ercus s’empressa d’attraper au vol.
Il retira ensuite du four le fond de tarte et de la plaque une mijotée de légumes confits. Il disposa ces derniers autour du carré d’agneau qu’il arrosa généreusement de jus de cuisson et enfourna le tout. Profitant de la chaleur de la plaque encore brûlante, il prépara sa crème de citron, surmonté d’un peu de gingembre qui en releva le goût déjà puissant. Dès qu’elle eut pris, il la coula dans le fond de tarte et la laissa refroidir doucement. Pendant ce temps, il monta en l’air les blancs qu’il avait réservés, les saupoudrant de sucre pour les affermir. Puis il en tartina généreusement la crème et enfourna le tout. Mais plutôt que de faire cohabiter le carré d’agneau avec la tarte au citron, ce qui en aurait gâté le goût, il ouvrit la trappe par laquelle il déversait indifféremment bois ou charbon. Puis il attrapa une lourde grille en fonte allongée d’un manche en acier et la plongea dans le bain de braises. Revêtant alors une paire de longs gants en cuir épais, il glissa, dans la gueule béante et rougeoyante, la tarte dont le blanc rappelait l’incandescence des braises. Il abaissa ensuite la lucarne vitrée et s’assit devant afin d’en surveiller la cuisson. À peine l’eut-il refermée que le caramel sua de la meringue. Et aux premiers filets, semblables à de minuscules rivières brunes, Avicennius rabattit la fenêtre et se saisit du manche en acier brûlant pour en extraire le plat. Avec précaution il fit glisser la tarte brune et la posa sur un plan en pierre où elle put refroidir. Consultant le réveil qu’il avait pris la précaution de remonter, il s’aperçut qu’il ne lui restait pas plus de cinq minutes pour la cuisson du carré. Sachant que la fin était toujours délicate, il éteignit le four et l’entrouvrit. Se saisissant d’un grand tisonnier, il dispersa les braises brûlantes dans l’âtre, afin d’en accélérer le refroidissement. Enfin, il sortit le plat et le mit sous une cloche de cuivre et de pierre de lave, qui le maintiendrait au chaud jusqu’à ce qu’il soit servi. Il fit de même avec la tarte et mit le tout sur un plateau déjà convenablement garni, où trônait une salade dans son saladier de glace. Il allait repartir en direction du jardin, quand Avicennius réalisa l’incongruité de la scène. À aucun moment il ne se rappelait avoir préparé de salade, et cela même si l’idée l’avait effleurée. Mais qu’importe, puisqu’une sonnerie retentit et l’obligea à négliger ce menu détail. Laissant là ses interrogations et ses préparatifs, Avicennius s’en fut vers l’entrée du manoir, non sans avoir pris par précaution un Ercus, quelque peu vexé, dans ses bras. Mais plutôt que de rester dans ses bras, il se lova sur les épaules qu’Avicennius avait spacieuses, et s’y endormit bien vite. Arrivé devant le porche, il aperçut au loin la silhouette gracieuse de Ludylia. Il partit à sa rencontre, agitant un bras pour la rassurer, jusqu’à ce qu’elle l’aperçoive à son tour.
– Bonjour Ludylia ! Ne bougez pas ! Je vous ouvre à l’instant.
Avicennius se précipita alors vers la grande grille en fer forgé, manquant de peu de s’étaler de tout son long dans l’allée gravillonnée. Il ouvrit les lourds battants en acier et Ludylia entra au volant d’une voiture, ressemblant à s’y méprendre à la Trompettante, à la pétarade près. Une fois engagée dans l’allée, Avicennius lui fit signe de se garer près de l’escalier, tandis qu’il refermait derrière elle la grille en acier. Se retournant, il l’invita à le suivre dans le jardin plutôt que de passer par les intérieurs, aux charmes bourgeois et artificiels.
– Bonjour Avicennius. J’avoue que je suis très touchée par votre invitation, même si elle me semble un tantinet précipitée.
– Oh… je… je suis confus Ludylia, bafouilla-t-il, loin de moi l’idée de vous mettre dans l’embarras.
– Du tout, Avicennius. Cependant, le ton de votre télégramme me semblait pressé, comme si un drame venait de se produire.
Soudain l’atmosphère se fit plus épaisse autour d’eux, les sons, les images, l’air lui-même, tout devenait éthéré. Mais ni Ludylia ni Avicennius ne le remarquèrent.
– Il est arrivé quelque chose de grave à Issam, n’est-ce pas ? souffla-t-elle gravement.
Pour toute réponse Avicennius lui prit la main. Elle était douce et chaude, mais plus encore il percevait une chose de plus vaste, une chose infiniment grande. Il ne disait toujours rien, mais des milliers de questions se bousculaient dans sa tête, à commencer par celle-ci : Qui-suis-je ?
– Poursuis Avicennius. Ne t’arrête pas.
Ludylia continuait de le regarder de ses magnifiques yeux céruléens, où il s’était abîmé.
– Avicennius ! Avicennius ! Vous m’entendez ?
Une voix lointaine raisonnait dans sa tête. Où était-il ? Il essaya d’ouvrir les yeux mais la lumière lui brûlait les yeux. Cependant, une ombre vint bientôt masquer l’astre solaire et il s’aperçut qu’il était étendu par terre.
– Avicennius !
Cette fois la voix se fit plus ferme et plus autoritaire. Il ouvrit alors fermement les yeux et découvrit le visage souriant de Ludylia penché sur lui. Il tenta de se relever, mais chancelant chut de nouveau. Il s’accroupit le temps de reprendre ses esprits.
– Avicennius, vous m’avez fait peur !
– Que… que m’est-il arrivé Ludylia ?
– Vous vous êtes évanouis alors que vous me guidiez à travers le jardin.
– Je… je ne sais pas ce qu’il m’est arrivé. Je n’ai pas pris de petit déjeuner ce matin, peut-être est-ce dû à cela.
– Allons ! Allons, venez vous asseoir. J’aperçois une table et des chaises, vous y serez mieux pour vous reposer.
Avicennius se mit à rire à gorge déployée tout en se relevant.
– Je comptais justement nous installer ici pour déjeuner. Nous y serons plus à l’aise que dans ce vieux manoir poussiéreux.
– Voyons Avicennius ! Ce ne sont pas des choses qui se disent à des invités, le gourmanda-t-elle.
– Pardonnez mon franc-parler, mais je ne fais qu’énoncer des faits et j’ai le mensonge en horreur. Il suffit d’une seule mauvaise parole pour briser une confiance chèrement acquise.
– Je ne saurai vous donner tort. Mais laissez-moi vous accompagner aux cuisines, comme vous en avez l’intention.
– Je vous en prie Ludylia ! N’en faites rien.
– Est-ce bien raisonnable Avicennius ? demanda-t-elle en le fixant de ses yeux bleus d’azur, si doux et cristallin.
Pour toute réponse, ce dernier lui rendit un sourire et l’invita à le suivre. Bientôt ils revinrent les bras chargés de victuailles et de vaisselle, puis s’attablèrent autour des plats fumants. Tandis qu’Avicennius découpait délicatement les chairs et les servait dans leurs assiettes respectives, Ludylia eut une moue étrange.
– Avicennius pendant votre évanouissement, vous n’avez pas eu de cesse de murmurer des phrases indistinctes. Cependant, l’une d’entre elles m’est parvenu clairement : Qui suis-je ?
Des larmes perlèrent aux coins des yeux d’Avicennius et celui-ci eut toutes les peines du monde à retenir le chagrin qui montait en lui.
– Que s’est-il passé avec Issam, Avicennius ? Dites-moi, s’il vous plaît.
Avicennius croisa ses couverts dans son assiette et lui raconta tout ce qui était arrivé depuis leur dernière rencontre. Insistant même sans s’en rendre compte sur sa rencontre avec l’Ombre et ce mystérieux personnage masqué.
Ludylia l’écoutait attentivement, ne l’interrompant à aucun moment dans son récit. Quand il eut fini, celle-ci lui posa une simple question :
– Avicennius. Quelle signification revêt l’identité : le corps ou l’esprit ? Ou bien… encore l’âme ?
– Je répondrai ainsi : Le corps est ma nature propre, dont je doute aujourd’hui ; l’esprit est la pensée dont je suis née et celle-ci ne m’appartient pas ; l’âme, j’en suis le réceptacle mais inachevé car ni mon corps ni mon esprit ne m’appartienne et cela, je le sens au plus profond mon être.
Tandis qu’Avicennius formulait sa pensée, Ercus en profita pour s’inviter à table et dérober quelques savoureux morceaux de viande tendre.
– Hé bien ! En voilà des manières ! Le gourmanda Ludylia en l’attrapant par la peau du cou, un clin d’œil complice, pour le poser sur ses genoux.
– Oh ! Je vois que vous avez fait connaissance avec Ercus. Je l’ai recueilli ce matin dans les rues de Versailles. Il semblait s’être égaré.
Ludylia éclata d’un rire cristallin :
– Il me semble qu’Ercus a trouvé son maître en la matière.
– Pourquoi dites-vous cela Ludylia ?
– Pour rien. Pour rien, fit-elle amusée.
Son visage reprit son sérieux :
– Avicennius. Pourriez-vous m’accompagner chez moi cet après-midi ? J’ai retrouvé certains textes de Moshé Ebernezer qui devraient piquer votre curiosité. Étrangement, ces livres avaient toujours été en évidence. Mais ce n’est qu’après votre seconde invitation que je les ai retrouvés. Peut-être ne devais-je les redécouvrir qu’à cette occasion.
– Vous m’en voyez fort embarrassé Ludylia.
– Allons donc Avicennius ! Je fais fi des conventions depuis fort longtemps. Faites-en autant ! Vous avez appelé votre chat Ercus, est-ce vraiment conventionnel ?
– Au diable donc ! J’accepte votre invitation Ludylia. Mais terminons d’abord ce repas. Nous n’avons même pas attaqué la salade, encore moins le dessert. J’espère que ce dernier saura vous combler, lui annonça-t-il, en dévoilant une tarte revêtue d’une coiffe blanche couverte de perles dorées.
– Comment avez-vous su Avicennius ?
– Appelez cela de l’intuition Ludylia ! susurra-t-il avant d’éclater de rire.
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