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Souvent, quand on écrit une autobiographie, c’est qu’on n’est plus tout jeune et on la fait pas à la vas vite . Mais comme c’est moi qui écris, je fais ce que je veux. Un jour, je suis né, et personne n’aurait pu prédire ce que ma vie deviendrait. C’est normal, personne n’est devin, mais passons.

Quand j’étais petit, il n’y avait rien de spécial. Je jouais dehors, je mâchouillais des cailloux et je ne comprenais pas pourquoi les adultes passaient leurs journées sur Facebook, ça avait l’air tellement ennuyeux. Puis, j’ai commencé à grandir et à dessiner (aujourd’hui, c’est l’un de mes petits talents personnels). Je créais surtout des bandes dessinées qui étaient nulles, pas drôles, avec des scénarios plus bancals que la carrière de Wejdene.

Ensuite est venue la primaire. Au début, c’était plutôt agréable. J’avais de bonnes notes et deux ou trois amis avec qui traîner. Je me souviens qu’ils me parlaient souvent de jeux vidéo, mais moi, je n’étais pas du genre geek à manger des cartes graphiques. J’étais plutôt le type qui aimait courir dehors en s’imaginant faire des trucs incroyables. Avec le temps, je suis devenu de plus en plus accro à YouTube et au divertissement en général. Étrangement, quand mes amis réussissaient, je me sentais parfois mal, comme si j’aurais préféré qu’ils échouent, peut-être pour me conforter dans ma propre médiocrité grandissante.

Vers la fin de la primaire, j’ai commencé à traîner avec des gens qui, à bien y réfléchir, devaient sûrement se foutre de moi. Ils avaient des passions… disons étranges (en gros, ils parlaient comme des types qui se LeBron James, bien salement). Ça peut sembler anecdotique, mais cette influence allait devenir le moteur de mon plus grand fléau.

Arrivé en sixième, j’avais l’air d’un type gentil et humble, mais en réalité, je descendais vers les enfers. Mon ego était immense, presque effrayant. Apprendre que j’avais un haut potentiel intellectuel n’a fait qu’aggraver les choses. Je cherchais constamment à me gratifier instantanément, ce qui réduisait mon niveau de bonheur. Et quand les choses n’allaient pas comme je le voulais, je rejetais toujours la faute sur les autres. Le soir, je pleurais et me plaignais de tout ce qui m’arrivait. J’étais vraiment la personne insignifiante que je pensais être.

Mais je suis descendu encore plus bas, dans quelque chose que beaucoup de gens n’avoueront jamais avoir fait. Vers la fin de la sixième, après une journée particulièrement éprouvante, j’étais au bord des larmes. C’est alors que j’ai commencé ce qui allait devenir le plus grand fléau de ma vie : la masturbation. Je ne me souviens plus si c’était si agréable la première fois, mais après, c’est devenu une habitude, au point de le faire jusqu’à 45 fois en un mois, dans mes pires périodes.

L’année suivante, les choses ne se sont pas arrangées. Je ressentais les effets négatifs de la gratification instantanée. Je me sentais de plus en plus misérable et, à chaque fois que je cédais à cette tentation, ça ne faisait qu’empirer. Ce n’était plus un plaisir, c’était une habitude.

Pendant les vacances d’été, j’ai commencé à me remettre en question. J’ai essayé de faire du sport, mais je suis retombé dans mes mauvaises habitudes. J’étais ce type sans amis qui semblait respectable et faible de l’extérieur, mais qui, en réalité, était faible et absolument pas respectable. Si le moi d’aujourd’hui rencontrait quelqu’un comme le moi d’alors, il y a peu de chances que je l’apprécie.

Vers la fin de mon année de quatrième, après avoir commencé à écrire, j’ai décidé d’arrêter la masturbation, ce qu’on appelle le "No Fap" maintenant. J’ai tenu deux semaines avant de retomber dans le piège, mais j’ai réussi à réduire la fréquence à une fois tous les deux jours. C’était déjà une amélioration.

Puis, vers la mi-juillet, je me suis regardé dans un miroir pendant vingt minutes et j’ai pris conscience de la profondeur de ma déchéance. C’est là que j’ai commencé à lire des livres de développement personnel et à faire du sport. J’avais envie de devenir une meilleure personne. J’avais enfin la motivation de m’améliorer, pour pouvoir me regarder dans le miroir et me dire : "Je suis une bonne personne."

J’ai commencé à prendre des douches froides, à méditer, à faire de l’exercice. Dans ma tête, c’était quelque chose comme : "Je vais tout défoncer, je suis un putain de winner, je suis un sportif, je vais prendre leur âme, je suis l’alpha." Oui, c’est gênant, mais quand on touche le fond, il faut bien se relever.

J’ai réduit ma présence sur les réseaux sociaux, j’ai coupé les contacts, ne parlant que pour dire bonjour, bonne nuit, ou demander si le repas était bon. Quelques années plus tard, je me suis regardé dans le miroir et j’ai pu dire : "Je suis une bonne personne." Et j’ai pleuré. Ça peut sembler cliché, mais c’est ce qui m’est arrivé.

Je me fiche de savoir si ce texte est une vraie autobiographie ou si j’ai fait des fautes d’orthographe, ou si j’ai oublié un "ne" quelque part. Ce que je veux montrer avec ce survol de ma vie, c’est qu’il est possible de passer de la médiocrité à une personne respectable. J'avais besoin d'extérioriser ces souvenirs lointains, même si je ne sais pas vraiment si tout cela a un sens pour quelqu'un d'autre.


Texte publié par Yanne l'Anonyme, 23 août 2024 à 11h47
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