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CHAPITRE 1 - Prelude and Fugue: No. 1

« On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux. »

Antoine de Saint-Exupéry

Mai 1987, Rökkvi un petit garçon blond, les yeux bleus vert, comme les eaux de la Méditerranée est âgé d'à peine 2 ans découvre son petit frère, à peine les yeux ouvert criant à bout de souffle. Ses parents remplis de joie le regardent avec beaucoup d'affection. Les parents arrivent toujours à se mettre d'accord pour un prénom, Rökkvi lui c'est grâce à un ami du père, Geert qui à rencontré un étudiant Islandais. À l'époque les deux amis étudient la même licence, le management. Geert lui est neerlandais de sa mère et Français du côté de son père, il sait parler 5 langues, le neerlandais qui est sa langue natale, le français, l'anglais, l'allemand et l'espagnol. Quant à Alina, la mère des garçons, elle est Allemande née à Arnstadt, là où elle vit depuis toujours, sa famille est encrée dans cette ville car elle y possède une entreprise d'équipement automobile américain. Elle se souvient de sa première rencontre avec Geert , il avait pris la parole, lors d'un séminaire pour les étudiants en Master, il avait fait le déplacement jusqu'à sa ville, c'était tellement improbable qu'il vienne jusqu'ici alors que la ville était encore sous le régime de la RDA, elle était venue dans le cadre d'un échange linguistique, il avait préparé tout un diaporama en allemand qu'il avait appris en même pas 3 ans. Elle avait été impressionnée par sa persévérance. Et ce nouveau bambin qui était là, rappelant la force de leurs union s'appelle Erwin, un prénom qui veut dire "ami" en germanique, mais aussi c'est le prénom du père de deux artistes d'un groupe connu mondialement, Dire Strait, Geert est un fan inconditionnel. Ils ont eu la chance de les voir en tournée quelques fois, le couple était fan de musique, elle était plutôt fan de Cindy Laupers. Pour endormir les bambins le soir, le couple chante souvent le morceau Brothers In Arms comme leurs inculquer d'être liés à jamais comme des frères d'armes prêts à tout surmonter dans les moindres difficultés.

La famille va vite être confrontée à ces difficultés, 2 ans plus tard Alina est hospitalisée, les médecins parlent de peu de chance de survie à ce fléau qu'est le cancer. Chaque jour est une douleur de plus pour cette jeune femme qui essaye de faire bonne figure devant ses enfants. Des séances de chimio toutes les semaines qui était à l'époque encore au stade de l'expérimentation. Rökkvi commence à comprendre que la situation est grave, il sait aussi que s' il arrive quelque chose, il sera en charge de son petit frère, il devra le protéger de cette tristesse. Le père va s'y rendre tous les jours, parfois accompagné de ses enfants selon l'état de fatigue de Alina. La plupart du temps c'était la mère d'Alina qui gardait ses enfants, elle habitait non loin de Arnstadt, Geert préféré les voirs en train de jouer et de profiter de l'air de la campagne plutôt que de s'enfermer avec lui et sa femme dans un hôpital.

14 septembre 1990, un épais voile de tristesse enveloppe la famille Binzer. Alina a lutté comme elle pouvait, aujourd'hui elle laisse derrière elle un vide béant dans les cœurs de ses proches. Ses deux enfants, Rökkvi, âgé de cinq ans, et son frère cadet, âgé de trois ans, sont désormais orphelins de mère. En cette matinée grise, un silence pesant règne sur le lac de Talsperre Wechmar situé à quelques minutes de la ville d'Arnstadt ou vivent cette famille. Les eaux calmes reflètent un ciel couvert, leur surface à peine troublée par une légère brise automnale. Sur un vieux ponton de béton, Geert se tient, le cœur lourd, pensant à ce lieu chargé de souvenir, ce lieux où il avait demandé la main de cette jolie Alina c'était comme un conte de fée, elle ne s'attendait pas à cette demande, elle pleurait de joie devant cette jolie bague avec un bijou bleu comme ses yeux. Entre ses mains tremblantes, il tient une petite boîte entre les mains. À ses côtés, Rökkvi, ses grands yeux innocents remplis de tristesse et d'incompréhension, observe chaque geste de son père, qui avance lentement le long du ponton. Il s'arrête à l'extrémité, où le lac s'étend à perte de vue, ses eaux sombres et troubles semblent prêtes à engloutir toute la douleur du monde. D'un geste tremblant, il ouvre la boîte, révélant les cendres de sa bien-aimée.

Les souvenirs affluent, envahissant son esprit. Son rire, sa douceur, les moments partagés, tout se mélange en un tourbillon de chagrin. D'une main ferme, malgré la détresse qui l'accable, il libère les cendres dans le vent. Elles tourbillonnent brièvement avant de retomber doucement sur l'eau, se dispersant progressivement, comme si elles s'unissaient à jamais avec le lac. C'était comme une après midi d'hiver sous la neige, mais de la neige cette fois-ci était noire, noire comme la souffrance que cette famille endurait à ce moment-là.

Rökkvi serre la main de son père, cherchant un réconfort dans ce moment déchirant. Son père, bien que dévasté, trouve une maigre consolation dans la présence de son fils. Ensemble, ils regardent et contemplent l'horizon les yeux pleins de larmes. Une nouvelle réalité s'impose à eux : celle d'une vie marquée par l'absence, mais aussi par le souvenir indélébile de celle qui les a tant aimés. Rökkvi voulait être là, il se devait d'être là, il avait 5 ans mais savait déjà que c'était lui qui allait avoir la responsabilité de son frère, de le faire vivre dans la joie malgré que lui-même n'arrivait même pas à sécher ses larmes.

Là, sur ce ponton, commence un nouveau chapitre de leur vie, un chemin ardu et incertain, mais qu'ils devront parcourir ensemble, soutenus par la force des souvenirs et la promesse d'un avenir, même si douloureux, où ils apprendront à vivre avec leur perte. Geert se met accroupi à hauteur des yeux de son fils, il lui adresse un

- Jij zult mijn grens zijn

Tu sera ma frontière lui adressa t il en neerlandais, puis il essaye de sourire et faire face

- Grens, t'en voilà un joli surnom.

La famille part en France gardant la maison familiale a Arnstadt comme maison secondaire, il se rapproche de la tante des enfants pour qu'ils soient pas seul quand lui part en déplacement. Il décroche un travail dans une grande boîte et doit se donner à fond pour s'y intégrer.

Chaque année , en septembre, la famille revient en Allemagne pour un pèlerinage en hommage, le père laissant Erwin à la grand mère. Alors Geert prend son aîné par la mains. Leurs pas les mènent à Arnstadt, une petite ville pittoresque où le temps semble s'être arrêté. L'air frais de l'automne est chargé de nostalgie, et chaque coin de rue semble murmurer des souvenirs du passé.

Arnstadt est connue pour ses bâtiments à colombages typiques de l'architecture allemande, avec leurs façades ornées de boiseries et leurs toits pentus recouverts de tuiles. Les rues pavées, bordées de maisons colorées et de vieilles enseignes, racontent l'histoire d'une ville qui a su préserver son charme d'antan. Les fenêtres des maisons sont décorées de volets en bois et de fleurs, ajoutant une touche de vie et de couleur à cet endroit empreint de calme.

C'est ici que Johann Sebastian Bach, le célèbre compositeur, a séjourné et travaillé. Entre 1703 et 1707, il a été organiste à la Neue Kirche, aujourd'hui connue sous le nom de Bachkirche, où ses compositions résonnent encore dans les mémoires des habitants. La famille se recueille devant cette église, dont les murs de pierre blanche et les vitraux colorés sont un témoignage de l'histoire musicale de la ville.

Puis se rendent au bord du lac, Gerrt et son fils prennent un moment pour se souvenir des moments heureux passés avec leur mère. C'était un lieu qu'elle aimait particulièrement, un endroit où elle trouvait toujours la paix et l'inspiration. Ils s'assoient sur un banc de bois, contemplent le paysage, et partagent des souvenirs et des histoires, se rappelant ses rires et leur amour pour la nature.

Leur père prend un instant pour lui-même, s'approchant de l'eau et jetant quelques fleurs dans le lac, un geste symbolique pour honorer sa mémoire. Leurs pensées s'élèvent comme une prière silencieuse, portée par le vent léger qui souffle doucement à travers les arbres. Pour eux, ce pèlerinage est non seulement un hommage à leur mère, mais aussi un moyen de se reconnecter les uns aux autres, de se ressourcer dans la beauté tranquille de la nature qui les entoure.

Le lac Talsperre Wechmar, avec son atmosphère paisible et sa beauté naturelle, devient pour eux un sanctuaire, un lieu de recueillement et de souvenirs partagés. Ils se promettent de revenir chaque année, pour se souvenir et célébrer la vie de leur mère dans ce lieu qu'elle aimait tant

Pendant des années Rökkvi continue à faire croire à Erwin que sa mère va revenir, jusqu'au jour où ce dernier décide de plus poser de questions à son grand frère comprenant qu'il essaye simplement de faire bonne figure, l'absence de leurs père le reste du temps était déjà quelques choses qu'il avait acquis. Rökkvi occupe ses pensées tourmentées avec une activité plutôt bruyante, la batterie. Geert ayant obtenu une promotion, il pouvait réaliser tous les fantasme de ses enfants pour les rendre heureux. Rökkvi étant assez grand pour s'occuper d'Erwin et de le laisser seul, alors il achète une maison avec une grange, à Saint Sylvestre. Cette demeure, enclavée dans les bois, est un refuge ancestral pour les deux jeunes frères.

La maison de pierre, bien qu'en apparence chaleureuse et accueillante, est empreinte d'une atmosphère lourde de souvenirs et de récits. Non loin de là, se trouve un pont tristement célèbre dans la région. En 1986, un semi-remorque chargé d'explosifs avait dérapé et s'était écrasé sur ce pont. L'explosion qui s'ensuivit avait été cataclysmique. Le camion et son chargement furent pulvérisés, ne laissant derrière eux que quelques débris épars, éparpillés. Les dommages matériels furent considérables, marquant à jamais la mémoire collective des habitants de Saint Sylvestre.

Chaque année, le village se réunit pour commémorer cet accident tragique, un moment de partage et de recueillement pour se rappeler de la fragilité de la vie. Rökkvi et Erwin, n'était pas encore dans ce village à l'époque mais ce village reste avec ce souvenir, gravé dans les récits de leurs voisins et les cérémonies annuelles.

Décembre 1999. Une tempête fait rage sur la région du Limousin, les vents hurlant et la pluie martelant les vitres de la maison familiale, ils affrontent cette soirée tumultueuse seuls, une fois de plus. Leurs père est absent, déterminé à obtenir une promotion dans l'entreprise où il travaille, consacre le plus clair de son temps à son travail. Il veut offrir à ses fils les meilleures conditions de vie possible, même si cela signifie être souvent éloigné d'eux. Quant à leur mère, son absence demeure un sujet de silence et de tristesse non partagée.

Ce soir-là, alors que les éléments se déchaînent à l'extérieur, les deux frères se retrouvent seuls pour les fêtes de fin d'année. La tempête semble redoubler de violence, comme pour refléter leur sentiment d'abandon. Ils essaient de recréer un semblant de normalité, décorant le sapin avec des guirlandes et des boules scintillantes, mais le cœur n'y est pas tout à fait. La maison craque sous les assauts du vent, un bruit qui leur est à la fois familier et effrayant. La forêt environnante, d'habitude si protectrice, prend ce soir des allures menaçantes, les arbres semblant se tordre et se plier dans une danse macabre. Les heures passent lentement, la tempête ne faiblit pas. Assis près de la cheminée, les flammes projetant des ombres dansantes sur les murs, les deux frères se racontent des histoires pour tromper l'angoisse. Au cœur de cette nuit tourmentée, une lueur d'espoir persiste chez l'aîné, face aux questions de son petit frère. La tempête finira par passer, et leur père reviendra. Ils savent que, malgré les absences et les difficultés, ils peuvent compter l'un sur l'autre. Leur lien fraternel, forgé dans les épreuves et la solitude, est leur véritable force.

Dehors, les rafales de vent font trembler les vitres. Rökkvi ferme les volets, Erwin laisse son regard fixé sur la fenêtre, l'air paniqué

- Mais je te jure que j'ai vu un arbre tomber.

Rökkvi soupire et hausse les épaules, tentant de paraître détendu.

- Ouais mais t'inquiète c'est rien.

Soudain, la lumière s'éteint, plongeant la pièce dans l'obscurité. Erwin s'arrête de manger, ses yeux s'agrandissant d'inquiétude.

- Ah ouais c'est rien ?

Rökkvi se lève et tâtonne dans le noir et y espère trouvé de quoi éclairer la pièce.

- T'inquiète je vais trouver des bougies...

Il fouille ses poches et en sort un briquet, puis se dirige vers un tiroir qu'il ouvre et farfouille. Après un moment, il en sort plusieurs bougies. Il en allume une et la pièce est de nouveau baignée d'une lueur douce. Rökkvi trouve enfin des bougies et s'exclame

- Ah voilà.

Erwin éclate de rire en voyant son frère avec les bougies allumées.

- On va appeler les esprits avec maintenant ?

Rökkvi lève les yeux au ciel.

- Ce que tu peux être débile sérieux, finis de manger.

Erwin pousse un soupir d'agacement.

- Fait chier, moi je voulais jouer à la PlayStation® après manger.

Rökkvi, essayant de maintenir l'ordre, reprend son air calme.

- Ça va revenir, et puis tu peux bien t'en passer au moins une heure !

Erwin boude un instant avant de répondre.

- J'espère que ça reviendra, ça saoule sinon.

Rökkvi sourit en coin et lui tend la main.

- Tu vas surtout m'aider à débarrasser la table au lieu de râler.

Erwin soupire mais se lève tout de même, attrapant son assiette. Ensemble, ils commencent à ranger la table, leur routine familière les rassurant malgré la tempête qui gronde dehors. Alors qu'ils terminent de ranger, Rökkvi pose une main réconfortante sur l'épaule de son frère.

- Hé, on va faire un truc cool après, ok ? On va se raconter des histoires effrayantes à la lumière des bougies. Ça te dit ?

Erwin, les yeux pétillants malgré lui, hoche la tête.

- Ouais, pourquoi pas. Mais je te préviens, je vais te raconter la meilleure.

Rökkvi rit doucement.

- On verra bien.

Les deux frères s'installent près de la cheminée, les bougies créant une ambiance mystique dans la pièce. La tempête continue de rugir dehors, mais à l'intérieur, Rökkvi et Erwin trouvent une manière de transformer leur solitude en un moment de complicité et d'aventure partagée. Les deux frères se racontent des histoires pour tromper l'angoisse. Rökkvi parle de leur vie en Allemagne, des souvenirs d'Arnstadt, une ville avec ses rues pavées et ses maisons à colombages. Il évoque aussi leur mère, ses souvenirs flous tentant de raviver une présence qui lui manque terriblement. Erwin lui est trop jeune pour en avoir le moindre souvenir.

Le lendemain, l'électricité n'était toujours pas revenue dans la maison. Rökkvi ouvrit les volets pour s'assurer qu'aucun dégât n'avait endommagé leur demeure. La lumière du matin révélait un paysage bouleversé par la tempête.Erwin, les yeux grands ouverts devant le spectacle désordonné, se chaussa rapidement et se précipita dehors.

- La vache, c'est impressionnant dehors !

Alors qu'il avance prudemment sur le chemin jonché de branches et de feuilles, une voix familière l'interpella.

- Hey Erwin !

Erwin regarde son père et s'étonne de sa présence

- Papa ? Qu'est-ce que...

Geert essaye d'ignorer sa question

- J'ai fait aussi vite que j'ai pu dès que j'ai vu les infos.

Erwin continue à le regarder rentrer dans la cours

- Attends, tu as roulé alors que les arbres tombaient ?

Rökkvi, entendant la conversation, il sortit de la maison, intrigué il s'adresse à Erwin

- À qui tu... Papa ?

Geert prend son fils par l'épaule essaye de le rassurer

- Hey, je suis content, vous n'avez rien !

Rökkvi devient suspect et commence à poser des questions à son père

- Tu n'étais pas en déplacement à Paris ?

Geert détourne le regard

- Si si. il sourit à son fils. Je suis parti quand j'ai su.

Erwin un peu perplexe

- Ouais, c'était dangereux quand même.

son frère le rejoint sur les propos de son frère, leurs père essaient de calmer les garçons

- Vous inquiétez pas, je suis là, c'est le principal.

Rökkvi jeta un coup d'œil autour de lui, prenant conscience de l'ampleur des dégâts.

- Bon, on va nettoyer dehors. Tu viens, Erwin ?

Erwin n'est pas du tout emballé et commence à souffler

- Il faut qu'on enlève tout ça.

Leurs père sourit et attrape un râteau

- Allez les garçons, je vais vous aider. Plus vite on s'y met, plus vite ce sera fait.

Ils commencèrent à ramasser les débris, leur père veillant à ce que chacun trouve sa place dans cette tâche collective. Le soleil montait lentement dans le ciel, éclairant les visages concentrés et les gestes précis. Les heures passèrent, et bientôt, le jardin et les alentours commencèrent à reprendre une apparence plus ordonnée. Finalement, alors qu'ils terminaient de dégager les derniers débris, un bruit familier se fit entendre. Le bourdonnement des appareils électriques se remet en marche signalant le retour de l'électricité. Erwin leva les bras au ciel en signe de victoire.

- Yes ! L'électricité est revenue !

Il file direct dans sa chambre pour y aller sa console, Rökkvi aide son père à finir de ranger puis le rejoint dans sa chambre, éreinté par le travail accompli. Soudain, Rökkvi entendit son père parler au téléphone dans la pièce voisine. Intrigué, il tendit l'oreille.

- Oui, on a retrouvé le courant, il n'y a pas trop de dégâts. Quelques tuiles sont tombées mais rien de grave mes enfants vont bien. Oui pas d'inquiétude je t'assure.

La conversation se déroulait en français, ce qui piqua la curiosité de Rökkvi. Leur père n'utilisait généralement cette langue qu'en dehors du cercle familial ou pour des raisons professionnelles. Cette conversation n'avait rien de professionnelle. le ton qu'employait son père était posé, et attentif. Rökkvi se demanda à qui il pouvait bien parler de ces événements, en dehors de leur famille en Allemagne.

Il se leva discrètement et se dirigea vers la porte de la cuisine, où son père continuait de parler à cette personne. Rökkvi fronça les sourcils. À qui son père pouvait-il bien raconter tout cela ? Il tenta de se souvenir des amis ou collègues français que son père avait mentionnés par le passé, mais rien ne lui vint à l'esprit d'aussi proche.

- Je sais, c'était risqué, mais je ne pouvais pas les laisser seuls. Oui,on se revoit vite.

La conversation se poursuit encore quelques minutes avant que son père ne raccroche. Rökkvi fit semblant de s'intéresser à un journal sur la table basse lorsque son père entra dans la pièce.

- Ah, Rökkvi, tu es là. Tout va bien ?

Rökkvi hésita un instant avant de répondre, cherchant à dissimuler sa curiosité.

- Oui, tout va bien. C'était quelqu'un du travail au téléphone ?

Son père sembla surpris par la question mais hocha la tête avec un sourire.

- Oui, un collègue qui voulait s'assurer que tout allait bien pour nous. Ils sont inquiets quand ils entendent parler des tempêtes dans la région.

Rökkvi, bien que rassuré par cette réponse, ne pouvait s'empêcher de ressentir une légère méfiance. Il décida de ne pas insister pour le moment et retourna dans le salon. Le reste de la soirée se déroula tranquillement. Le dîner fut chaleureux, la présence de leur père apportant une atmosphère de sécurité et de réconfort. Après avoir partagé quelques histoires et éclats de rire, chacun se prépare pour la nuit.

Alors qu'il se glissait sous les couvertures, Rökkvi ne pouvait s'empêcher de penser à la conversation qu'il avait entendue. Il se promit de rester attentif aux prochaines discussions et de chercher des indices sur cette mystérieuse relation. Pour l'instant, il était soulagé que la tempête soit passée et que leur père soit revenu sain et sauf. Mais une petite voix en lui murmurait qu'il y avait peut-être plus à découvrir.

La rentrée des classes était arrivée, Erwin et Rökkvi reprennent les cours à Andrée Maurois, un collège situé en périphérie de Limoges. Erwin est en 6ème et Rökkvi en 3ème. Rökkvi lui, comme chaque mercredi après-midi, se rendait chez son ami Anthony, un petit brun aux cheveux longs toujours un peu nerveux, il est bassiste, et joue ensemble depuis la 6ème pour y faire des répétitions. Depuis le début de l'année Rökkvi avait rejoint un groupe avec Anthony du nom de Cheeky Rocky, depuis le début de l'année. Dans le groupe il y avait Mark, le chanteur il était brun avec des cheveux coiffé avec du gèle pour faire des piques; un piercing à l'arcade, habillé en baggy noir et un tee shirt billabong, Tim le guitariste lui est grand, 1m90 les cheveux long avec des dread, il s'habille comme un hippie des années 70, des vêtements comme brodé avec de la laine. Rökkvi lui, jouait de la batterie. Faut dire qu'il y joue depuis l'âge de 9 ans. Il arriva devant chez Anthony les mains enfoncées dans les poches, marchait d'un pas rapide, Anthony le voit arriver avec sa démarche et lui adresse un salut, Rökkvi allume sa cigarette et lui répond à son tour, Tim quant à lui propose d'aller à Suchos un magasin de musique pour acheter du matériel.

Mark le regarde désespéré

- Tu vas acheter quoi encore ?

Tim montre sa pédale de guitare

- Une autre pédale.

Anthony éclata de rire, secouant la tête

- Sérieux, Tim, tu es grave. Tu sais que ça va te faire ta 15ème pédale.

Tim se met à sourire innocemment et rétorque

- Oui, et ?

Mark les regarde et soupire

- Vous avez de la chance d'avoir des parents riches.

Tim lui rétorque

- C'est de l'argent de poche que je me suis fait grâce à un service rendu à ma voisine. Du coup, la voisine m'a payé 20 francs et mon père pareil, donc écoute, on se fait plaisir.

Alors que Rökkvi, Mark et Tim s'en allaient chercher du matériel en plein centre de Limoges, l'agitation de la ville contrastait avec l'atmosphère encore chaotique des suites de la tempête. Les vitrines étaient décorées pour les fêtes de fin d'année. Rökkvi, les mains dans les poches, marchait d'un pas décidé. Soudain, au détour d'une rue, il aperçut la voiture de son père garée devant un immeuble. Elle était reconnaissable, une Renault laguna noire coupée. Son cœur se serra alors qu'il le pensait sur Paris pour le travail, il se mit à ralentir instinctivement. Et puis, il le vit, son père sortir de l'immeuble en compagnie d'une femme inconnue. Elle était habillé très chic avec un manteau noir un sac avec une chaînette en or, des talons. Ils échangèrent quelques mots, puis son père lui attrapa le visage et l'embrassa. Rökkvi sentit une onde de choc traverser son corps, ses pensées se brouillent sous l'effet de la colère et de la trahison. Tim, remarquant le changement d'attitude de son ami, lui lança un regard intrigué et amusé.

- Ben, tu en fais une tête !

Mais Rökkvi était trop en colère pour répondre. Il se contenta de serrer les poings et de se détourner de la scène, luttant pour contenir l'explosion d'émotions qui menaçait de le submerger. Ils arrivèrent bientôt au local de répétition, une petite salle où le groupe se retrouvait régulièrement pour jouer. Rökkvi, habituellement le premier à plaisanter et à détendre l'atmosphère, entra en trombe.

- Écoutez, je veux juste faire les répétitions pour le groupe, d'accord ?

Mark et Tim échangèrent un regard surpris, mais ils connaissaient Rökkvi assez bien pour comprendre que ce n'était pas le moment de poser des questions. En silence, ils s'installèrent, sortant leurs instruments.

Rökkvi se glissa derrière sa batterie, saisissant les baguettes avec une détermination farouche. Le rythme des percussions résonna bientôt dans la petite pièce, chaque coup sur les tambours exprimant sa rage et sa frustration. La musique devint une échappatoire, un moyen de canaliser ses émotions tumultueuses. Tim, qui jouait de la guitare, observait Rökkvi avec une inquiétude grandissante. Il pouvait sentir l'énergie brute et l'intensité émanant de son ami, mais il savait que tenter de le faire parler maintenant serait inutile. Anthony concentré sur sa basse, suivait le rythme imposé par Rökkvi, respectant son besoin de se défouler. Les répétitions prennent une tournure plus intense, chaque note, chaque battement de tambour résonnant comme un exutoire. Rökkvi frappait sa batterie avec une passion presque furieuse, ses mouvements rapides et précis, comme s'il cherchait à exorciser ses démons intérieurs à travers la musique.

La session dura plus longtemps que d'habitude, la musique remplissant la pièce, enveloppant les quatres amis dans une bulle de son et de rythme. Soudain Rökkvi était complètement ailleurs. Ses pensées tournaient en boucle autour de la scène qu'il avait vue plus tôt dans la journée. Les répétitions n'avaient plus la même énergie, et la frustration de Rökkvi devenait palpable. Tim s'arrête de jouer, jette un œil derrière lui et regarde Rökkvi

- Tu veux faire une pause, Rökkvi ?

Rökkvi balance ses baguettes

- Non j'suis saoulé, ça vous dit d'aller boire un verre ?

Tim désemparé regarde le groupe emballé et essaye de les raisonner

- Euh, tu sais qu'on n'est pas majeur...

Rökkvi s'exclame

- Et alors ?

Anthony se met à réfléchir et sourit

- Tu sais, j'ai un oncle qui tient un bar en centre-ville. Il te fait entrer et consommer comme tu veux.

Tim remettant en questions

- Non mais attendez, je veux pas avoir de problème, moi.

Mark minimise le sujet

- Ça va, c'est juste un verre.

Tim résigné à les faire changer d'avis

- C'est juste que, j'ai pas trop envie que mes parents me privent après." Anthony le taquine "Arrête de faire ton bébé un peu, tu risques rien." Tim sourit nerveusement "Vraiment, tu connais pas mes parents."Rökkvi prend son manteau et commence à ouvrir la porte "Moi, j'ai juste envie de sortir boire."

Finalement, convaincus par la détermination de Rökkvi, Mark et Anthony décidèrent de l'accompagner. Tim, bien que réticent, finit par céder à la pression de ses amis. Ils quittent le local et se dirigèrent vers le centre-ville, où les lumières des bars et des cafés brillent sous le ciel étoilé. Anthony les mena à un petit bar discret, où son pote les fit entrer sans problème. L'intérieur était chaleureux, rempli de rires et de discussions animées. Les trois amis s'installèrent à une table sur des grands fauteuils rouge comme ceux qu'on voit dans les roadhouse américain et commandèrent des boissons. C'était Rökkvi qui payait les bouteilles avec son argent de poche. La soirée avança, et bien que l'alcool leur apportât un certain soulagement, Rökkvi, le cœur lourd et l'esprit tourmenté, ne pouvait détourner ses pensées de l'image de son père embrassant une autre femme. Une image qui le hantait, le poussant à reconsidérer tout ce qu'il pensait savoir sur l'amour et la loyauté.

Le regard perdu dans la couleur teinté de son whisky coca de couleurs crépusculaires qui se mêler à la glace, il tournait son verre se remémorant les moments heureux de son enfance où ses parents semblaient inséparables, leur amour invincible. Comment cet amour pouvait-il être trahi ainsi ? Pourquoi son père, cet homme qu'il idolâtre, avait-il choisi de cacher une telle chose à ses enfants ? Et surtout pourquoi il m'était sur ses activités, le laissant seul persuadé d'être à des kilomètres alors qu'il était à côté.

La soirée se passa dans les rires des autres membres du groupe qui avaient bien consommé tout cet alcool. Après quelques heures, ils décidèrent qu'il était temps de rentrer. Mark, qui habitait à proximité, se sépara d'eux en premier. Rökkvi et Anthony, un peu éméchés, prirent le chemin vers la maison d'Anthony, où Rökkvi avait prévu de passer la nuit. Alors qu'ils marchaient dans les rues silencieuses de Limoges, une voiture de police s'arrêta à leur hauteur. Deux policiers en sortent, torches en main.

- Bonsoir, messieurs. On peut voir vos papiers, s'il vous plaît ?

Anthony et Rökkvi, pris au dépourvu, obtempérèrent. Les policiers examinèrent leurs papiers, leurs regards se durcissant en voyant leur état.

- Vous avez bu ce soir ?

Anthony leurs réponds complètement hébété

- Euh, juste un verre, monsieur l'agent.

L'agent les remet en question sur ce qu'ils ont fait

- Vous savez que vous êtes mineurs et que c'est illégal de consommer de l'alcool.

Les policiers décident de les emmener au poste pour vérifier leurs identités et contacter leurs parents.

Arrivés au commissariat, ils furent conduits dans une petite salle d'attente. L'ambiance était pesante, et Rökkvi sentait la colère et la frustration revenir. Il pensa à son père, se demandant ce qu'il dirait en apprenant cela. Mais plus que tout, il se demandait comment il allait affronter la vérité sur ce qu'il avait vu. Les parents d'Anthony arrivent les premiers, furieux mais soulagés de voir leur fils sain et sauf. Peu après, ce fut au tour du père de Rökkvi. En entrant, il échangea un regard sévère avec son fils.:

- Rökkvi, tu m'expliques ce que tu fais là ?

Rökkvi, se rappelant la scène de l'après midi, le cœur battant, essaye d'ignorer la colère de son père, il savait qu'il ne pouvait pas éviter la confrontation indéfiniment. Mais il décida de garder le silence pour l'instant, se contentant de suivre son père à l'accueil. Les questions et les vérités allaient devoir attendre, du moins jusqu'à ce qu'ils soient à nouveau seuls. La secrétaire leur demande d'attendre, Geert et Rökkvi sont assis dans une salle d'attente austère du commissariat, attendant que les policiers vérifient leurs papiers et les libèrent. Rökkvi, le regard sombre, gardait un silence bouillonnant tandis que son père tentait de rassembler ses pensées pour la conversation à venir.

Finalement, un policier vint les chercher pour les informer qu'ils pouvaient rentrer. Rökkvi sortit du commissariat d'un pas lourd, son père à ses côtés, alors qu'ils se dirigeaient vers la voiture garée à proximité.

- C'est bon on peut rentrer.

Rökkvi marmonna une réponse inaudible, ses mots se perdant dans le bruit ambiant, s'engouffrant dans la voiture sans un regard pour son père. L'atmosphère dans l'habitacle était glaciale, le moteur ronronnant comme un écho de leur malaise. Son père le questionne droit dans les yeux

- Je pensais que tu passerais la soirée à répéter pas que tu allais te saouler la gueule dans un bar

Rökkvi resta silencieux, fixant obstinément la route qui défilait sous les roues de la voiture de son père. Geert étonné par comment il réagit lui répond

- J'aimerais que tu me préviennes quand même à l'avenir, et surtout que tu ne me mentes pas.

Rökkvi détourna enfin le regard pour le fixer droit dans les yeux, son expression mêlant défi et désarroi.

- Et pourquoi je ne te mentirais pas ?

Geert soupira, une lueur de frustration passant dans ses yeux puis se reconcentre sur la route.

- Parce que je suis ton père.

Rökkvi sert ses dents

- Ouais... Je n'ai pas menti, on a juste changé nos plans, c'est tout... Mais bon, peu importe... Toi, ça ne te dérange pas de me mentir, hein ?

Geert ne comprenant plus pour quelle raison son fils est en colère

- De quoi tu parles ?

Rökkvi essaye de faire cracher le morceau à son père

- Arrête de jouer avec moi. Je t'ai vu avenue Général Cérez. Il le fixe intensément. C'est qui, cette femme ?

Geert resta silencieux un moment, pesant ses mots

- C'est quelqu'un, et je pense pas que ça te concerne.

Rökkvi pas satisfait de la réponse de son père

- Bien sûr. Mon père s'envoie en l'air avec une pute et je ne devrais pas être au courant.

Geert essaye de garder la tête froide face à son fils en colère et alcoolisé

- Tu la connais même pas pour la juger.

Rökkvi déterminé à lui faire comprendre qu'il à était mis à l'écart

- Qu'est-ce que ça peut faire puisque je ne suis pas censé être au courant.

Geert comprend la détresse de son fils et essaye de le calmer

- Arrête avec ça on en parlera demain quand tu sera sobre.

Ils arrivent finalement à la maison, il gare la voiture et jette un dernier regard à son fils qui lui répond

- Genre... il le fixe intensément du regard, Et tu vas continuer à jouer ce jeu longtemps ?

Geert comprend qu'il soit en colère essaye de lui parler

- Je vois pas pourquoi je devrais me justifier.

Rökkvi se détache

- Alors moi non plus.

Sort de la voiture avec une démarche élancée vers la maison. Erwin qui lui regardait un film dans le salon en entendant le bruit de la porte, il observa silencieusement Rökkvi se diriger directement vers sa chambre, en laissant son père seul. Erwin regarde son père avec un air fermé et silencieux

- Salut ? Regarde son père, puis Rökkvi qui s'enferme dans sa chambre Il a fait des bêtises ?

Geert ignore sa question pour essayer de ne pas non plus énerver son autre fils

- Comment s'est passée ta journée, toi ?

Erwin hausse les épaules

- Bah, j'ai joué à GTA et là je regarde un film.

Son père fronce les sourcils

- Et tes devoirs, tu les as faits au moins ?

Erwin lui sourit fière de lui

- Ouais, bien sûr.

Geert soupire, se demandant comment il allait gérer cette nouvelle situation avec Rökkvi, il souhaite une bonne nuit à Erwin et le laisse dans le salon.

Le lendemain tout le monde vient à table pour le déjeuner. La famille se prépare pour une nouvelle journée, Erwin, observant la tension palpable à table, il s'arrête un instant respire un grand coup lève les yeux au ciel avec une pointe d'exaspération. Erwin pose sa cuillère en dehors de son bol

- Sympa l'ambiance ici... Vous comptez rester muets toute la matinée ou quoi?

Son père, soupirant profondément, tente de calmer les esprits, assure qu'il y a rien, Erwin resta un moment, visiblement agacé, regardant tour à tour son frère et son père.

- Ben voyons il n'y a rien.Vous restez muet sans même un regard, j'ose imaginer qu'il a un truc, donc c'est quoi l'histoire ?

Rökkvi, les bras croisés, fixe intensément son père.

- Ouais, c'est vrai ça. Que se passe-t-il ?

Geert qui refuse de parler de ça maintenant car Rökkvi est encore en colère il sait que discussion sera stérile

- Commence pas avec ça.

Rökk continue à essayer de creuser pour lui faire avouer la vérité

- Quoi ça ? Je pense qu'Erwin aussi a le droit d'être mis au parfum.

Geert repose sa tasse de café

- Laisse-le en dehors de ça.

Erwin, de plus en plus frustré, par la tension entre les deux, se lève de table sans un mot, lançant un regard désapprobateur à son père et à Rökkvi.

- Je vais dans ma chambre me préparer. Quand vous aurez fini de faire la gueule, peut-être qu'on pourra parler comme des adultes.

Il s'éloigna rapidement, laissant Rökkvi et son père face à leur confrontation stérile.

Le père de Rökkvi, après un moment de silence tendu, se résigne.

- Écoute, Rökkvi, je sais que tu es en colère et que tu veux des réponses. Mais ce n'est pas le bon moment ni le bon endroit pour en parler.

Rökkvi le regarda fixement, ne laissant pas le moindre signe de faiblesse transparaître

- Alors quand? Quand est-ce le bon moment pour parler de ce que j'ai vu ?

Geert baissa les yeux un instant avant de les relever, son regard empreint d'une certaine tristesse.

- Je suis désolé que tu aies dû voir ça, Rökkvi. Ce n'était pas prévu que tu sois mis au courant de cette façon.

Rökkvi pouvait sentir l'émotion contenue dans les paroles de son père, mais il était trop bouleversé pour s'adoucir.

- Alors, c'était prévu que je ne le sache jamais ?

Geert est désemparé il triture sa manche

- Ce n'est pas aussi simple que ça.

Rökkvi comprend toujours pourquoi son père laisse ses enfants dans le secret

- Rien n'est jamais simple avec toi, n'est-ce pas ?

Un silence pesant s'abat de nouveau sur la table, chaque mot prononcé résonnant comme un coup de poing. Le père de Rökkvi semblait chercher ses mots, luttant contre une vérité qu'il aurait préféré ne pas avoir à affronter, il écoute son père

- Écoute, nous devons tous les deux réfléchir à ce qui s'est passé. Mais pour l'instant, je te demande juste de me faire confiance.

Rökkvi détourna son regard, se mordant la lèvre pour contenir ses émotions débordantes.

- Tu veux que je te fasse confiance alors que tu nous mens ?

Geert se défend

- Je ne mens pas, Rökkvi Il y a des choses que tu ne comprends pas encore.

Rökkvi, agacé par les propos de son père, ressent une frustration grandissante.

- Peut-être que je ne comprendrai jamais.

Le reste de la matinée se déroula dans un silence lourd. Rökkvi se leva brusquement et quitta la table sans un mot, laissant son père seul avec ses pensées tourmentées et une maison remplie de silence, chaque minute du trajet pour aller au collège était accompagnée d'un poids de plus en plus difficile à supporter. Même Erwin n'osait même plus dire un mot, alors que c'était toujours le premier à parler le plus. Le père leur adresse un mot gentil pour leur souhaiter une bonne journée, Erwin reste intrigué par le malaise entre son père et Rökkvi, décide d'aborder son frère.

- C'est quoi le problème avec papa ?

Regarde son grand frère se diriger vers les toilettes, sort ses cigarettes et en tend une à Erwin il lui répond

- Laisse-moi gérer ça.

Erwin le regarde fumer puis allume sa cigarette

- Oh, je vois que tu gères vraiment bien.

Anthony entre brusquement dans les toilettes, visiblement bouleversé.

- Putain mec ! J'suis désolé, pour l'autre soir avec les flics.

Rökkvi souffle lentement une bouffée de fumée.

- T'inquiète pas, ça va toi ?

Anthony hausse les épaules

- Bah ouais, et toi toujours à cran?

Rökkvi souffle la fumée au-dessus de lui

- Ouais, j'suis saoulé.

Un pion du collège arrive dans les toilettes, interpellé par l'odeur de cigarette, et se met à crier

- Hey les mecs, ça sent la clope. Sortez de là.

Il ouvre la porte découvre les 3 jeune garçon serré dans les toilettes pour handicapé essayant de cacher les cigarette qu'ils ont dans les doigts

- Allez direct au bureau de la CPE.

Les garçons obtempèrent et se dirigent vers le bureau de la Conseillère Principale d'Éducation, anticipant une conversation sérieuse à venir. Le soir au collège Geert arrive après avoir été informé de l'incident impliquant Rökkvi et Erwin. La CPE sert la main de Geert le fait asseoir,

- Monsieur Binzer, je suis désolée, mais vos fils ont été pris en train de fumer dans les toilettes. C'est une violation sérieuse du règlement de l'école.

Geert soupir un instant accablé par le comportement de ses fils

- Quelles sont les conséquences prévues?

La CPE le regarde comprenant qu'il ne veut pas faire de vague, ni régler ses compte avec ses enfants devant elle

- Deux heures de colle pour ce genre de comportement."

Geert fouille sa mallette et attrape un stylo

- Très bien. Pouvez-vous me donner le papier à signer?

La CPE lui tend le papier et le met face à lui sur son bureau, Geert prend le papier et le signe rapidement.

- Merci. Je vais m'occuper de cela à la maison.

Pendant le trajet de retour vers la maison, Geert reste silencieux, absorbé par la situation. Une fois arrivés chez eux, il s'adresse à ses fils.

- Depuis quand tu fumes, Erwin?

Erwin fait mine de réfléchir

- Bah, je sais pas, je tiens pas un calendrier.

Geert questionne alors Rökkvi se tournant vers lui

- Rökkvi, j'imagine que c'est toi qui l'a initié ?

Erwin prend la défense de son frère en s'exclamant

- Hey, j'ai pas besoin de Grens pour ça !

Geert soupire

- Vous auriez pu m'en parler. Je ne vous aurais pas jugés, mais fumer dans les toilettes de l'école...

Ils entrent à la maison et Geert continue dans sa colère

- Rökkvi, tu fais ça pour te faire virer du collège? Tu sais que tu dois passer ton brevet cette année.

Rökkvi se contente de râler, exaspérant encore plus son père, qui réagit avec irritation.

- Mercredi après-midi, je vous emmène à vos heures de colle.

Rökkvi le provoque

- Ouais, tu en profiteras pour aller faire tes petites affaires.

Geert comprend le sous-entendu et reste silencieux un moment.

- Donc, c'est une manière pour toi de te venger que tu fais ça ?

Rökkvi sourit un instant, fière de l'avoir mis dans cette situation

- Peut-être bien. Pourquoi, tu as quelque chose à te reprocher peut-être?

Erwin, exaspéré par la situation et frustré d'être mis à l'écart sans comprendre ce qui se passe, lâche une insulte en allemand

- Scheiße.

Il quitte la pièce d'un pas furieux et se retire dans sa chambre en claquant la porte derrière lui. Son agitation est palpable, il jongle à la fois avec son incompréhension et son désir de comprendre ce qui se trame entre son père et son frère. Geert regarde Rökkvi étonné

- Tu ne lui as rien dit ?

La réponse ne se fit pas attendre de la bouche de Rökkvi

- Lui dire quoi ?

Geert lui répond calmement

- Eh bien, ce que tu as vu...

Rökkvi s'amuse à rester dans l'ignorance

- Vu quoi ?

Geert perd patience

- Rökkvi, ne joue pas à ça avec moi. Tu sais très bien de quoi je parle.

Un conflit était en train de s'installer la tension devient palpable entre les deux et Rökkvi continue de le provoquer

- Tu crois que je suis ton porte-parole ou quoi ? Tu n'a cas lui dire !

En colère, il monte dans sa chambre, claque la porte, regarde sa batterie et va exprimer sa rage. Erwin qui lui est à côté entend les battement frapper contre les toms et lève les yeux au ciel

- Il est sérieux là ! il pose sa manette et va dans la chambre de son frère Oh hey, c'est bon là... Tu n'es pas tout seul.

Rökkvi s'arrête de jouer

- Quoi? Je t'empêche de gagner ta partie peut-être ?

Erwin se braque face à l'agressivité de son frère

- Je ne sais pas ce que tu as depuis quelques semaines, mais c'est lourd. Tu te comportes vraiment bizarrement.

Rökkvi cherche une échappatoire

- Ouais, ben écoute, je n'ai pas envie de t'y mêler.

Erwin essaye de lui tirer les vers du nez

- C'est si grave que ça ? le regarde rien dire Putain mais ! Hey, je suis un grand garçon, donc dis-moi.

Rökkvi resserre sa cymbale comme s'il ne se passait rien

- C'est pas à moi de le faire... C'est à papa. Lâche-moi.

Erwin, agacé, ferme la porte derrière lui, énervé par son comportement

- Je te jure...

Il descend les escaliers et va vers son père qui essaye d'ignorer le vacarme de Rökkvi.

- Papa !!! Erwin regarde son père sur le canapé C'est quoi le problème avec Rökkvi?

Geert le regarde et fait mine de rien

- Pourquoi tu penses qu'il y a un problème ?

Erwin exaspéré

- Les deux mêmes... Putain, hé, j'existe aussi ici. Donc, s'il y a quelque chose que je dois savoir, j'aimerais être au courant au lieu de vous voir vous prendre la tête à chaque fois que je vous vois ouvrir la bouche.

Geert essaye de calmer son deuxième fils, il était déjà assez affecté par le premier, après un moment de réflexion

- Demain soir, promis...

CHAPITRE 2 - Black Cloud

Lundi au lycée Rökkvi semble ailleurs et Erwin lui raconte que leurs père veut raconter ce qui se passe ce jour même, n'obtenant pas de réponse de la part de son grand frère, il abandonne l'idée de lui tirer les vers du nez. Rökkvi se dirige vers la salle de cours et Anthony voyant Rökkvi l'air fermé lui demande

- Hmm, tu as pas l'air bien ...

Rökkvi lui adresse à peine un regard et Anthony s'inquiète

- Ton père as pas digéré notre petite soirée, tu sera quand même parmi nous pour la répet mercredi ?

Rökkvi sort de son silence pour lui adresser une confirmation. À la récréation Anthony va voir Mark pour lui confirmer à son tour, Mark voyant Rökkvi fermé s'adresse à lui en souriant

- Bah alors papa t'a puni et tu fais la gueule ?

Anthony regarde la réaction de Rökkvi qui sert sa mâchoire

- Je pense pas que ce soit ça

Rökkvi saoulé par la tournure que prend la discussion

- Rien qui vous concernent, donc lâchez-moi un peu.

Le lendemain soir, dans la maison familiale, leur père, Geert, demanda à ses garçons de venir au salon. Curieux mais méfiants, ils descendirent l'escalier et se dirigèrent vers la cuisine, où leur père les attendait, visiblement plus nerveux que d'habitude. Geert commença la discussion en gardant son calme

- Les garçons, j'ai quelque chose d'important à vous dire

Rökkvi et Erwin échangèrent un regard, sentant que quelque chose de significatif allait être annoncé. Geert prit une profonde inspiration et fit signe à une femme de s'approcher. Rökkvi la reconnut immédiatement comme étant la femme qu'il avait vue avec son père quelques jours plus tôt.

- Voici Pauline, dit Geert. Et nous avons une relation depuis un an.

Pauline, avec un sourire chaleureux, s'avança et tendit la main vers Rökkvi.

- Bonjour

À peine avait-elle fini de se présenter que Rökkvi la coupa méchamment, le regard rempli de dédain.

- Super ! Je m'en fous de qui tu es ! T'es pas la bienvenue ici !

Geert, visiblement contrarié par l'attitude de son fils, tente de calmer la situation.

- Rökkvi, Pauline est importante pour moi et je voudrais que vous fassiez un effort pour la connaître.

Rökkvi fusilla son père du regard, la colère bouillonnait en lui.

- Importante pour toi ? Tu crois vraiment qu'on peut accepter ça ?

Rökkvi désigné avec sa tête Pauline, essayant de garder son calme, prit la parole à son tour.

- Je sais que c'est difficile pour vous. Je ne suis pas là pour remplacer votre mère

Rökkvi l'interrompit avec une froideur cinglante.

- Ne parle pas de ma mère ! Tu ne sais rien d'elle

Gerrt le regarde pour le calmer

- Rökkvi, ça suffit ! Elle n'est pas responsable de notre situation. Je suis heureux avec elle, et vous devez l'accepter.

Pauline, tentant de trouver du soutien, se tourna vers Erwin qui restait silencieux.

- Je ne veux que le bien de votre famille.

Rökkvi ne se laissa pas apaiser. Sa colère monta d'un cran, ses poings se serrant de frustration.

- Notre bien ? Tu te fous de nous ! Tu ne sais rien de notre famille ! Tu crois qu'en débarquant ici, tu vas tout arranger ? Tu n'es qu'une étrangère qui essaie de prendre la place de notre mère !

Geert, sentant la situation lui échapper, intervint à nouveau, sa voix plus autoritaire.

- Rökkvi, je ne te le répéterai pas. Tu n'as pas le droit de parler ainsi à Pauline. Elle fait partie de ma vie, et tu dois l'accepter.

Rökkvi, plein de dégoût, lança un regard empli de défi à son père.

- Accepter ? Accepter quoi, exactement ? Que tu piétines la mémoire de maman avec cette... cette inconnue ?

Pauline, visiblement secouée, essaya de rester forte.

- Je ne suis pas ici pour remplacer votre mère. Je veux juste...

Rökkvi la coupa encore, cette fois avec une rage pure.

- Juste quoi ? il la regarde une dernière fois et lui lance Vas-y ferme ta gueule !

Geert, choqué et furieux, tente de retenir son fils et le regarde droit dans les yeux.

- Rökkvi ! Là, tu dépasses les bornes ! File dans ta chambre !

Rökkvi, indifférent aux paroles de son père continuer de regarder Pauline avec un regard noir, puis tourna les talons et quitta la cuisine avec fracas, laissant derrière lui un silence lourd et oppressant. Pauline, décontenancée, chercha le regard de Geert.

- Donne-lui du temps, murmura-t-elle.

Geert, visiblement affecté, hocha la tête.

Erwin, jusque-là silencieux, prit la parole, comprenant enfin le malaise et la colère de son frère.

- Ah d'accord, je comprends mieux. Donc, maintenant on va devoir se coltiner une nana qu'on ne connaît même pas.

Geert, réalisant qu'il n'aurait pas non plus le soutien de son cadet, sentit une vague de désespoir l'envahir.

- Erwin, ce n'est pas ce que tu crois. Pauline est une bonne personne et...

Erwin l'interrompit, son regard froid et déterminé.

- Papa, je comprends que tu veuilles être heureux, mais ça fait 1 an que tu entretiens une relation avec elle que tu nous as menti et tu nous demandes de l'accepter sans même nous laisser le temps de digérer tout ça.

Erwin trouva Rökkvi dans sa chambre, assis sur le bord du lit, les bras croisés et le visage dur. En entrant, il le salua d'une voix douce.

- Ça va ?

Rökkvi leva les yeux vers lui avec un air amer.

- Qu'est-ce que tu veux ?

Erwin s'approcha et s'assit à côté de lui, essayant de calmer la situation.

- Je suis avec toi, tu sais... Sérieusement, il abuse.

Rökkvi, les dents serrées, hocha la tête avec détermination.

- Il faut lui faire payer ça. Il va regretter de nous avoir caché ça...

Erwin le regarda, surpris par la détermination de son frère.

- Tu as une idée de ce qu'on pourrait faire ?

Un sourire rusé se dessina sur les lèvres de Rökkvi.

- Ça te dirait qu'on lise le règlement et qu'on fasse l'inverse de ce qui est demandé ?

Erwin le fixa, perplexe.

- Attends, tu veux dire qu'on devrait aller contre toutes les règles juste pour le plaisir de le contrarier ?

Rökkvi acquiesça avec un éclat de malice dans les yeux.

- Exactement. On pourrait créer un véritable chaos ici. Lui montrer que nous ne sommes pas prêts à accepter ça passivement.

Erwin réfléchit un instant, puis un sourire complice se forma sur son visage.

- Tu sais quoi ? Ça pourrait être amusant. Et surtout, ça pourrait lui faire comprendre qu'il a merdé avec sa décision.

Rökkvi se leva brusquement, l'excitation visible sur son visage.

- Parfait ! On commence par lire le règlement et chercher toutes les failles qu'on pourrait exploiter. Il ne saura pas ce qui le frappe.

Erwin, se levant à son tour, suivit Rökkvi avec enthousiasme.

- On va lui donner une leçon qu'il n'oubliera pas de sitôt.

Mercredi Rökkvi se rend au répétitions Tim le voyant arriver Mark le coupe avant qu'il ne dise quoi que se soit

- Ne lui demande pas comment il va, il ça pas bien mais il te dira pas pourquoi parce qu'il a honte de le dire.

Anthony prend la défense se Rökkvi

- Sérieux Mark faut que tu arrêtes de croire que Rökkvi s'est fait juste punir par son père

Mark lance avec un sourire narquois

- Je vois pas ce qui peut le mettre plus en colère que ne plus avoir l'argent de poche de papa

Rökkvi s'arrête un moment et répond froidement

- Il me semble que mes problèmes de familles ne te concernent pas, donc ta jalousie sur le fait qu'on est de l'argent de poche c'est pas mon problème, ta cas te trouver un job comme Tim.

La tension à la maison continuait de croître entre Rökkvi, Erwin et leur père. Rökkvi, déterminé à exprimer sa frustration et à faire comprendre à son père combien il se sentait trahi, avait élaboré un plan pour le provoquer encore plus. Un soir Rökkvi arrive avec des papiers, les fait signer à son père et va dans la chambre de son frère et lui demande de regarder, Erwin intrigué regarde le papier avec plein de case à remplir "C'est quoi ?" commence à lire

- Un piercing ? Tu vas te le faire où ?

Rökkvi touche son hélix plutôt confiant et fière de lui

- Sur le haut de l'oreille.

Erwin se met à rire

- Je n'imagine même pas sa tête, mais c'est bien lui qui a signé ce papier ?

Rökkvi un peu énervé

- Ouais, il n'a même pas pris la peine de lire

Erwin secoue la tête

- Ça va vraiment le rendre fou, mais tu penses que c'est une bonne idée ?

Rökkvi le regarde à peine

- Il le mérite

Rökkvi regarde Erwin qui reste inquiet

- T'inquiète pas , ça reste juste un piercing. C'est rien comparé à ce qu'il nous a caché.

Les frères se serrent la main en signe de complicité. Pour eux, c'était un petit acte de rébellion, mais cela représentait beaucoup plus : un cri silencieux de douleur et de colère envers leur père, qui avait choisi de leur cacher une part importante de sa vie.

Le lendemain Rökkvi entre voit Pauline qui apparemment à élu domicile dans la maison familiale, ce qui agace fortement Rökkvi. son père le voit arrivé et lui adresse un bonjour que Rökkvi relève à peine, son père lui pose des questions sur les répétitions Rökkvi hausse les épaules et répond vaguement une affirmation à peine audible, puis la femme regarde Rökkvi et lui sourit :

- J'ai préparé une Kartufel Salade

Rökkvi fronce les sourcils et lui réponds sèchement :

- J'ai pas faim

Geert relativise la manière dont son fils à répondu à cette nouvelle femme qu'il aimait en lui souriant :

- Ton accent n'était pas si mal.

Rökkvi, énervé par le côté mielleux de son père envers cette étrangère, lui répond sur un ton agressif

- Super. J'imagine qu'elle vient avec nous à Arnstadt aussi ?"

Geert prend une respiration désemparée "

- Oui, c'est l'idée.

Rökkvi n'arrive pas à y croire et lance un regard à cette femme qui deteste

- C'est Kartoffel

la femme débousoléée mais contente que Rökkvi lui adresse un mot

- Oh, merci.

Rökkvi lui jète une regard noir et s'en va dans la chambre d'Erwin qui est en train de joué devant son écran

- Hey, t'es pas descendu manger ?

Erwin se tourne vers lui et le regarde saoulé

- Pitié, l'autre m'a fait son speech qu'elle apprend l'allemand avec papa".

Rökkvi lâche un rire complice

- Ouais, elle vient de me dire "Kartoffel". Franchement, elle ferait mieux de s'abstenir. C'est quoi son but ?"

Erwin lui répond sur un ton presque sérieux

- Bah, remplacer maman,nan ?

Rökkvi s'assit sur son lit, sortit une cigarette et l'alluma d'un geste nerveux. En tirant une bouffée, il murmura, presque pour lui-même

- Ouais, ben elle n'arrive pas à la cheville de maman. Pas question qu'elle prenne sa place...

Erwin, assis sur le bureau à proximité, regarda l'oreille de son frère, où un piercing brillait discrètement.

- Il a pas vu ton piercing ? demanda-t-il, curieux.

Rökkvi souffla la fumée, l'air cynique.

- Tu parles, répondit-il. Il est tellement subjugué par sa nouvelle copine qu'il n'a rien remarqué. Du coup, je vais lui faire signer un truc demain. Je vais me faire percer la langue.

Erwin, les yeux écarquillés, le regarda avec incrédulité.

- Quoi ? Sérieux ?

Rökkvi hocha les épaules, un sourire défiant sur les lèvres.

- Ouais, pourquoi pas ? Ça attirera peut-être son attention.

Erwin, cherchant à raisonner son frère, se leva et s'approcha de lui.

- Mais t'es malade ?! Tout ça pour avoir l'attention de papa ?

Rökkvi haussa les épaules, tentant de minimiser la situation.

- C'est pas seulement ça. Je veux juste qu'il se rende compte qu'il ne peut pas remplacer maman si facilement. Et puis, ça me permet de tester ses limites.

Erwin soupira, secouant la tête.

- Tu sais que ça ne va rien arranger, hein ? Ce n'est pas en te rebiffant comme ça que tu vas arranger les choses avec lui.

Rökkvi écrasa sa cigarette, son regard se faisant plus sombre.

- Peut-être, mais il faut bien qu'il comprenne qu'on n'est pas d'accord avec tout ça. Il oublie trop vite, et ça me met en colère.

Erwin se met à sourire

- Tu as pas fait ça aussi pour emballer des meufs

Rökkvi le regarde désespéré

- Tu m'as déjà vu avec une meuf ?

Erwin le taquine

- Faudrait peut-être que tu pense à te dépuceler

Rökkvi étonné par les propos de son petit frère lui répond

- Tu sais que ça ne m'intéresse pas tout ça, pourquoi toi tu as une copine ?

Erwin sur un ton fière

- Rökkvi steuplé, je me fais sucer la queue par des meufs depuis que j'ai 13 ans steuplé

Rökkvi le regarde avec un air désespéré

- J'espère au moins que tu te protège

Erwin lui répond avec un air malin

- Mais oui, je suis pas inconscient

Quelques jours plus tard, pendant le dîner, Geert observe Rökkvi avec une légère inquiétude. Il remarqua que son fils zozotait légèrement en mangeant, il le regarde et s'adresse à lui avec une touche de préoccupations dans la voix

- Tu manges bizarrement, Rökkvi, tu veux un rendez-vous chez le dentiste ?

Rökkvi leva les yeux, légèrement défensif.

- Nan, ça va...

Geert regarda ensuite Erwin, qui rit presque aux larmes.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? interrogea-t-il, les sourcils froncés.

Erwin, toujours hilare, se moque gentiment.

- Il a besoin de soupe !

Geert s'exaspère par leurs comportement de plus en plus insolent.

- Non mais sérieusement, tu m'inquiète Rökkvi, si tu as un souci avec ta santé, je veux le savoir

Rökkvi jeta sa fourchette sur la table laissant résonner le silence lourd dans la pièce, Pauline était assise à côté de Geert, baissa les yeux, Geert regarda son fils attendant une réponse de sa part. Rökkvi essaye de ne pas trop zozoter.

- Oh ! Tu t'inquiètes pour moi maintenant ?

Geert était fatigué de encore devoir justifier ses actes et fronce les sourcils en regardant Erwin qui se mord la lèvre pour essayer de ne pas rire

- Tu peux m'en vouloir autant que tu veux, je reste ton père et que si tu as un problème de santé je dois être au courant.

Erwin, s'exclame

- Oh oui Rökkvi steuplé vas-y raconte-nous tes problèmes hémorroïdes !

Geert commence à perdre patience et exige une réponse d'au moins l'un des deux garçons. Erwin, incapable de contenir son rire, ajouta avec malice

- Il a un truc sur la langue.

Le père des garçons se tourne vers Rökkvi, surpris.

- Quoi ? Quel truc, Rökkvi ?

Erwin, riant encore plus fort, dévoila la vérité à son père qui s'inquiète

- Ça va ! Dis-lui que t'as un piercing !

Le visage de Geert se fige un instant, puis il demande, incrédule

- C'est vrai ?

Rökkvi, tentant de maintenir un air de défi, répond

- Ouais, et alors ? Maintenant j'ai plus le droit de faire ce que je veux ?

Geert comprend visiblement que les garçons continueront à faire des conneries juste pour le provoquer, il regarde Rökkvi entrain de le provoquer et Erwin qui continue à rire de son frère.

- Erwin, arrête de rire comme ça. Ce n'est pas drôle. Rassure-moi que tu l'as fait chez un professionnel

Rökkvi ne voulant pas inquiéter son père lui répond franchement

- Oui, je ne l'ai pas fait tout seul...

Geert se pose des questions car il n'a que 14 ans.

Qui a signé le papier pour te donner mon accord ?

Rökkvi répond sans hésitation que c'est lui, Geert se redressa, soupçonnant quelque chose.

- Tu as imité ma signature ?

Rökkvi, se vexe que son père puisse douter de son intégrité, il se met à froncer les sourcils.

- Non, t'as même pas regardé les papiers que je te fais signer.

Geert se souvint des documents et soupira.

- Tu m'as dit que c'était pour des sorties de classe.

Rökkvi légèrement agacé par le manque d'intérêt que son père porte à son égard

- Ouais, j'ai menti. Ceci dit tu n'as pas eu le temps de le lire, surtout que c'était pas le premier, tu n'as même pas remarqué celui-là non plus !

Ajouta Rökkvi en montrant son oreille également percée. Geert se rend compte qu'il aurait pu effectivement prendre le temps de lire ce que son fils avait à lui faire signer

- Tu aurais pu simplement me dire la vérité je te fais assez confiance pour ne pas me faire signer des choses aussi importantes pour ta santé.

Rökkvi, sentant la tension monter, murmure

- Ça aurait changé quoi ?

Geert le regarde ne sachant plus quoi lui répondre pour se défendre comprenant que Rökkvi restera sur sa position, Rökkvi perd patience se lève de table, son père lui adresse un dernier mot avant qu'il passe le pan de la porte

- Je ne veux pas de mensonge dans cette maison c'est d'accord !

Rökkvi n'hésite pas une seconde pour lui répondre en le provoquant une dernière fois

- Si je me rappel bien c'est toi qui as commencé à nous mentir

Geert regarde Erwin et Pauline accablés par la situation.

Le lendemain au collège, Anthony regarde Rökkvi

- Putain mec tu as l'air vénère de jour en jour ! T'es sûre que tu veux pas m'en parler ?

Rökkvi avec l'air fermé se renfrogne montrant que même à son meilleur ami il ne veut pas se confier, Anthony continue dans son élan pour essayer de le faire parler.

- Tu as révisé pour l'histoire géo ?

Rökkvi le regarde hoche les épaules

- Bof j'ai pas trop la tête à ça.

Anthony étonné qu'il zozote autant l'interroge

- Pourquoi tu zozote comme ça ?

Rökkvi se met enfin à sourire

- Je suis allé chez Olivier comme tu me l'a conseillé

Anthony le regarde choqué

- Sérieux encore ? T'es un malade ! Du coup ton père à pas trop apprécié

Rökkvi détourné du regard

- Non il a rien dit

Anthony est étonné par la réponse de Rökkvi et entre en cours pour le contrôle d'histoire.

Les mois passent et au lycée, le comportement d'Erwin et Rökkvi se détériore de plus en plus. Les avertissements s'accumulent, les heures de colle aussi.

À la fin de l'année, la situation atteint un point critique. Rökkvi lui doit passer son brevet mais il a totalement décroché, et ses notes ne sont vraiment pas bonnes, les profs ne sont pas vraiment optimistes pour qu'il obtienne ce diplôme. Erwin lui se la coule douce, mais il a de bonnes notes et son père est bien moins sur son dos, ce jour-là, il partage une bouteille d'alcool qui a été subtilisé dans le bar de son père, il partage son butin avec quelques camarades dans les vestiaires du collège. Personne ne les a vus entrer dans ce bâtiment. L'ambiance est festive jusqu'à ce qu'une fille s'effondre, inconsciente. Paniqués, les collégiens encore un peu lucide vont alerter la CPE, qui arrive en courant vers le gymnase, après avoir alerté les secours

- Mais qu'est-ce que vous faites ici et qu'est-ce qui s'est passé ?

Erwin très éméché rigole

- Ça va, elle va bien, elle dort !

La CPE se rend compte que le groupe de jeune est alcoolisé et que Erwin sent le whisky à plein nez, elle fronce les sourcils et s'adresse à Erwin

- Tu sens l'alcool ! Où est-ce que vous avez trouvé de l'alcool ?

Erwin sourit malicieusement

- Je vous le dirais bien, mais il faudra me faire des petites gâteries pour ça.

CPE le regarde choquée, puis se tourne vers les ambulanciers qui viennent d'arriver

- Vite, par ici !

Les ambulanciers concluent que la jeune fille qu'ils emmènent est dans un coma éthylique, Rökkvi est alerté par Anthony que son frère à des soucis, Anthony lui explique la situation, Rökkvi pense à le couvrir, il est inconcevable que Erwin soit expulsé du collège, il y voit en lui encore la fragilité de l'enfance et l'inconscience de ses erreurs. Rökkvi et Anthony se dirigent alors vers les casiers s'assurant que personne ne le voit, il prend les bouteilles restantes et les met dans son casier.

C'est à ce moment qu'arrive la CPE, elle est furieuse contre le groupe de jeunes et leurs demande à chacun d'ouvrir les casiers pour y trouver des preuves, puis arrive au tour d'Erwin d'ouvrir son casier, qui est vide. Elle fronce les sourcils, la CPE se tourne vers Rökkvi qui fait semblant de rien et demande à Rökkvi d'ouvrir le sien, Rökkvi ne sentant pas coupable de quoi que ce soit, demande pour quelle raison il est accusé. La CPE croise les bras et le regarde.

- Rökkvi, tu sais aussi bien que moi que refuser d'ouvrir ton casier ne fera qu'aggraver la situation de ton frère, si tu as rien à cacher, tu n'as rien à craindre alors m'oblige pas à demander au Directeur de venir parce que ça pourrait être pire pour toi et ton frère. Rökkvi ouvre son casier et une dizaine de bouteilles d'alcool y apparaissent. CPE est hors d'elle s'adresse aux garçons.

- C'en est trop. J'appelle votre père, et vous allez être renvoyés de cet établissement.

Fin d'après midi Geert arrive en salle de réunion particulièrement agité et excédé d'être convoqué


Texte publié par Dystopia, 17 août 2024 à 09h48
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