Vous trouvez un journal tout au fond de la bibliothèque, à la couverture usé, mais aux aux pages encore marqués d’une encre fraîche. Vous le feuilletez avec curiosité, étonné de son poids dans votre main au vu du peu de pages qu’il contient. Vous oubliez momentanément les rayons immenses de livres, de manuels d’instructions, de paquets de feuilles volantes qui vous entourent. La poussière n’a pas vraiment le temps de se déposer sur ses étagères, tant le passage est fréquent. Les trieurs sont d’ailleurs occupées un peu plus loin à minutieusement évalués la pertinence des nouveaux arrivages, loupe en main, calepin dans l’autre. La petite fiche qu’ils colleront sur la revue verte qui est pour le moment l’objet de leur attention décidera de son sort, en l’occurrence, le recyclage.

Les objets ici ne sont pas tous destinés à être fixés, c’est ce qui les rends d’autant plus passionnant. Vous vous concentrez sur le journal entre vos mains, et déchiffrez l’écriture claire de saon rédacteurice

Journal d’expédition de : TENAR

Expédition n°: 1

Lieu : ABYSSE

claironne la première page. La page suivante est vierge. La page d’après déclame

ENTREE 1 : (La date n’a pas été mise)

Cette entrée est purement introductive, elle relate ce qui c’est passé juste avant mon périple, afin que chacun puisse juger du contexte, et de la pertinence de la décision qui a été prise de m’envoyer en expédition.

Vous passez à la page deux, où se poursuit le récit de Ténar, aux mots simples et efficaces.

Quelques jours avant mon départ, nous avons été secoué par un tremblement de terre. Ce n’est pas le premier que nous subissons, mais c’est le plus violent que nous avons enregistré depuis le début des secousses. Nous avons très vite remarqué qu’une immense faille c’était ouverte au sein de la Plaine, un gouffre dont nous estimions alors la largeur à plusieurs centaines de mètres. Il est de plus, très long : on le distingue encore au creux des Montagnes de la souffrance à l’horizon, aussi loin que l’œil peut porter depuis la Cité. Le Conseil c’est bien sur réunis tout de suite, du moins, les membres stables. Le compte rendu de cette séance se trouve au sein des Archives, au numéro 33. Pour faire court, bien qu’il ai eu un débat houleux sur la courses d’actions à suivre, il a été décidé que moi, Tenar, descendrait explorer le dit gouffre, afin d’en estimer ses dimensions réels, et sa dangerosité potentielle.

Notes personnelles :

Il est a noté que Ophélia était formellement opposé à cette expédition, ce qui, à la lumière des récents événements, semble maintenant beaucoup plus cohérent.

C’est Adhara qui a pris la décision finale de m’envoyer. Je ne sais pas si je dois la maudire ou la remercier, c’est encore à définir.

Mon sac d’expédition était composé de la liste suivante :

- une lanterne (celle de Caro, ancienne exploratrice avant moi)

- une radio (fournie par Orphée)

- un sac de couchage, vert

- un oreiller de poche, vert

- 50 rations standardisés (prise dans la Réserve)

- une gourde (à remplir au sein de la Rivière)

- ce carnet de notes, ainsi que le stylo réglementaire associé

- mon couteau de voyage (manche gravé : Caroline barré, remplacé par Tenar)

- un set de vêtements de voyage de rechange

- des copeaux de bois divers

- des marshmallow

La lanterne et la radio ont été indispensables, et devraient se trouver dans les affaires de tous les futurs explorateurs.

Vous tournez la page, poursuivez votre lecture parmi les nombreuses entrées suivantes, retraçant le parcours de Tenar, dans l’ABYSSE.