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tome 1, Chapitre 13 « 13) Chapitre 12: Yeti, y-es tu » tome 1, Chapitre 13

9: Suite

(Narrateur)

Le jeune homme s'était assoupi, et avant même qu'il ne s'en rende compte, sa vrai forme refit surface, laissant une peau frêle au contact du froid. Un froid tout autant hurlant que mordant.

Il n'arrivera malheureusement à fermer l'oeil de toute la nuit, pensant entendre des chuchotements: c'était tellement réaliste ! il réouvrit les yeux d'un coup, observant sans prendre garde à ce qu'il pourrait y découvrir, mais rien. Il n'y avait rien, hormis la solitude du village et ce froid de canard assourdissant. Il était temps pour lui de dormir, et de ne penser à rien d'autre.

(Tioros)

J'étais à moitié dans les vappes, quand sans prévenir, des ogres surgirent de nulle part: ils m'étourdirent. Je n'eus même pas le temps de les voir arriver, ou bien me transformer, et qui plus est, je ne m'étais pas rétabli à temps, impossible donc de se retransformer.

Et c'est alors, que je revis l'horrible ogre fantôme, se vantant de m'avoir retrouvé. Je ne sais comment, mais il était là ! Avait-il succombé à mes coups ? D'où revenait-il ? Je suis sûr de l'avoir tué pourtant !

(Ganaor)- Plus de pitié pour l'homme-loup ! Ogres, attachez-le à l'arbre, et sonnez son exécution !

(Tioros)- Quoi ??? Attendez bande d'enfoirés, vous m'avez pris en traître !!!

Une fois attaché, un des ogres sur lequel semblait piloter un engin, prit un arbre, qu'il tailla; des ogres tout aussi ingénieux, vinrent, et rajoutèrent des piques en acier sur l'objet de torture.

Je n'avais que quelques secondes avant d'être percuté par ce monstre de bois !

L'arbre fut également vidé de ses entrailles: c'était sans doute pour rajouter un côté piquant à mon exécution. L'intérieur, était composé d'armes en tout genres; épée, lance, hache, masse, ect...

Les ogres firent balancer d'avant en arrière, afin de faire prendre de l'élan au monstre de bois.

Un,

Deux,

Trois...

Je me réveillais, encore plus fatigué que si je ne m'étais pas endormi, et senti une douleur parcourant la quasi totalité de mon corps: allant de ma tête jusqu'à mon torse tout entier. J'avais littéralement ressenti la douleur, aussi réelle qu'elle m'était apparu, j'avais l'impression d'en ressentir encore un aperçu.

Mon corps, déjà tremblotant de froid, était couvert de stigmates invisibles, et de bleus épais. Des mille-pates de toutes les couleurs, occupaient mon corps, et le parcourait comme une vulgaire proie. Ses frissons, ses grincements, ses claquements près de mon oreille; je les avaient en feu, j'avais failli perdre la raison. La sensation de mourir de douleur, et à la fois de ne rien pouvoir y faire me traversait comme une évidence. Mais comme toutes les évidences, on a beau les connaître, parfois... on ne peut juste rien faire, et l'accepter tel quel.

Je ne saurai que décrire ces sensations comme juste " inhumain " , de mon point de vue, il n'y avait que les ogres pour penser à de tels engins de tortures, et je suis sûr qu'ils en avaient en stock, comme instrument de torture.

Egalement, ce que j'espérais, c'était de ne jamais avoir à refaire à eux. Je pris la lourde décision de me lever, malgré la douleur ressentie à l'instant. Et je partis en direction d'où j'ai pu apercevoir ce primate à la fourrure de nuage.

(Tioros)- Je...j-je dois le chasser...

(Narrateur)

Tioros s'effondra de fatigue, et dormit cette fois-ci, aussi paisiblement qu'un chiot dans son panier, ou presque...

Les chuchotements refirent surface.

(?)- Tu as froid ?

(?)- Donnez-lui une couverture, et faite le dormir sur un lit.

Les esprits du lieux l'emmenèrent dans une des maisons. Il fut à l'abri durant toute la nuit. Durant son sommeil, des souvenirs entremêlés firent irruption dans sa tête, mais rien à faire, il n'arrivait pas démêler le vrai du faux.

De nouveau, il se leva, et partit. Tioros était cette fois-ci bien déterminé à retrouver ce singe, et à lui faire payer tout ses malheurs. Il avait froid, était exténué, seul, enrhumé, affamé, avait cauchemardé, et tout ceci, était à cause de lui !

Il repensa à l'ogre fantôme qu'il a avait du affronté:

(Tioros)- Je ne sais pas si je vais encore avoir à faire avec ce fantôme ogre, mais je pense que d'autres types de son genre, avec plus de puissances, existent chez les ogres.

Son ventre criait. Il avait des douleurs abdominales, se tenant le ventre par les bras tant il souffrait le martyre. La famine était quelque chose qu'il n'avait jamais ressenti. Et là maintenant, quand il le ressentait, il n'avait qu'une envie: que ça ne cesse à jamais !

Ses intestins se tordaient, se nouaient, son ventre, semblable à une balançoire, le faisait tanguer de gauche à droite comme un voilier sans voile (un bateau pourri, en fait). Si il ne trouvait pas de la nourriture tout de suite, il tomberait dans les pommes !

Et c'est alors qu'il le vit:

Le macaque à la fourrure blanche était à l'extrémité ouest, bien endormi dans ce qui ressemblait à une vielle cabane, au sein d'un arbre gelé.

Son instinct repris le dessus, il devint incontrôlable, se transforma en un loup-garou atrophié; ce qui était la cause, était son manque de nourriture, et il aurait normalement dû attendre davantage de temps pour récupérer. Et comme l'autre soir, il en perdit le contrôle, mais se rendit aussi compte d'une chose:

Ce n'était certes pas lui qui dirigeait son corps, mais il en avait conscience; il put en déduire qu'une autre personne vivait en lui, ou tout du moins c'était ce qu'il pensait ressentir. Et aussitôt après l'avoir pensé, le loup-garou s'arrêta un instant et se mit à parler:

(Tioros)- Tioros, humain inapte à ce pouvoir, je vais me repaitre de sa chair comme tu aurais du le faire, si tu n'étais pas faible. Et après ça, ton corps m'appartiendra définitivement. Plus de transformation en humain pour toi. Plus aucun accès ne te sera donné sur ce cadeau venu des cieux.

L'apparence du loup de Tioros n'avait pas un poil changé. La seule chose, en revanche, c'était sa capacité à parler. Et rapidement, Tioros sombra dans son corps, et sa propre conscience.

Le loup, fixa le singe au loin. Il avait une soif de haine débordante. Il courut à une vitesse si folle, que Tioros aux commandes n'auraient jamais pu s'adapter. Et malgré son gabarit squelettique, il restait un redoutable prédateur.

Il atterrit enfin devant l'arbre glacé du singe, puis, sauta, et le vit, emmitoufler dans une couverture blanche; à son contact, le loup hurla de douleur !

La couverture était si chaude, que du métal pourrait se faire dissoudre. Bien sûr, le cri alerta le singe, qui ne mit pas dix ans avant de réagir:

(?)- Méchant loup va !

Il tira la langue au loup affamé, le singe des neiges semblait plein de malices.

(Tioros)- Tss, revient idiot de macaque !!

Une fois de plus, il s'apprêtait à bondir sur sa cible, mais cette dernière répliqua:

(?)- Prends-toi ma couverture, petit frileux que tu es, hahaha !!!

Et comme promis, le loup se prit la couverture, ce qui lui fit se tordre de douleur. Il réussit à s'en échapper, projetant la fournaise sur le singe à fourrure de nuage.

(?)- Tu crois qu'un petit loup comme toi est capable de terrasser "Nostiti", fils du " Grand Outan" ?

Le loup, peu surpris par cette révélation choc, appuya ses propos pour confirmer:

(Tioros)- Ahah, en effet, je le connais très bien. Mais tu n'es plus grand chose dans ce monde, n'est-ce pas ? ALORS CESSE DE FAIRE TON INTERESSANT !!!

Il bondit avec davantage de rapidité que l'autre fois, prenant de vitesse le singe, mais ses crocs qui étaient censés le faire saigner à la jugulaire, ne firent rien, trouant à la place le sol en bois déjà fragile de la cabane; la cabane fut réduit en pièce par le loup, et les deux animaux se retrouvèrent aussitôt en bas.

(Nostiti)- Pff... t'es content maintenant ? J'ai plus de maison !!

Le loup-garou répondit d'un ton agacé:

(Tioros)- Si tu m'avais laissé te manger, rien de tout ça ne serait arriver.

Et tandis que Nostiti allait se plaindre à nouveau, il lui coupa la parole:

(Tioros)- Tu n'es rien de plus qu'un abruti de fantôme. Et je ne peux rien te faire avec de la poudre d'or, comme tu n'es pas un ogre, peux-tu me le confirmer ?

(Nostiti)- ...

Il ne répondit pas. A la place, un silence glaçant et pesant pris de cours la situation avantageuse que le loup-garou pensait en être le maître.

La neige environnante se matérialisa pour former un énorme canon; Nostiti donna l'ordre au canon de tirer sur le loup tout maigre.

(Tioros)- Hmpf... Ce n'est que de la neige, tu ne m'auras jamais avec ça !

Après quelques esquives du canidé maigrichon, une grosse boule de glace apparut de derrière, venant lui perforer crâne. Le sang coulait de l'arrière de son crâne, comme un tonneau auquel on aurait oublier d'y remettre un bouchon. Le liquide rouge tâcha le canon de glace, situé juste à l'arrière, et camouflé par la neige.

Nostiti arrêta. Il eut un peu de peine d'avoir tué un être vivant, mais c'était lui ou ce loup. Sa fourrure blanche, survolée d'une couche de lumière que lui procurait le Soleil, ne le rendait que davantage éclatant. Comme un ange avec des ailes. Malheureusement pour lui, il était déjà trop tard. Tous avez péri, et il ne pourrait rien changer. Son père avait perdu l'effroyable combat qui s'était mené jadis, obligeant le fils à mourir, et à errer en tant que fantôme sur le monde de Tazégo.

Puis, le corps du loup disparut. Croyant certainement à une ruse de ce dernier, il fit apparaître quelques gardes de neiges, armés d'une épée de glace aussi tranchante que de l'acier. Mais le corps restait introuvable...

(Tioros)- Que... se... passe t-il...

Nostiti, surpris, mais heureux de constater de ses yeux qu'il s'agissait d'un humain, déposa son oreille sur son poitrail, remarquant que son pouls était suffisamment bas pour qu'il en meurt dans les minutes qui suivent. Il s'isola avec le jeune garçon victime d'hypothermie, au fin fond d'une grotte glaciale, mais plutôt cosy en vérité.

Quant à Sanbom, la nuit fut moins éprouvante pour lui. Et bien que manquant de nourriture, il réussit à trouver le sommeil en moins de temps qu'il en faut pour le dire.

Se réveillant à l'aube, il prit la direction de la forêt sans plus tarder. La marche pour Sanbom était devenu une habitude, dès sa plus tendre enfance, accompagné de ses anciens frères, ils faisaient le tour du village, et des environs.

Des courses d'endurances, à l'instar du village de Cocorico, se faisaient plus souvent.

Sanbom, se remettait vite de ses blessures, et heureusement pour lui, dans son malheur, il avait au moins eu la chance de ne pas subir de blessures aux jambes.

Par contre, ses bottes, elles, devinrent pourries au fil du temps et des aventures: Sanbom le remarqua immédiatement, mais il ne pouvait pas résoudre ce problème tout de suite. Il pensait d'ailleurs qu'aller chasser un animal au moins un peu gros, résoudrait son problème de bottes.

Il lui fallait juste quelques lanières de cuirs pour rafistoler tout ça. Il regrettait un peu l'époque ou il avait son propre lisseur de chaussures. Mais tout ça, c'était de l'histoire ancienne, et à présent, il devait lutter contre la faim.

Ses pieds s'enfonçaient dans la neige brumeuse. Comme il avait deviné, quelqu'un était forcément passé par ici; il remarqua deux empruntes discernables, mais difficile à deviner:

(Sanbom)- Hmm... Tioros est passé par ici. Ça ne fait aucun doute !

Il s'approcha de l'arbre enneigée ou il avait pu voir une autre empreinte, et fixa bizarrement ces formes étranges:

(Sanbom)- Qu'est-ce que...

(Sanbom)-... Tioros est en danger, je dois absolument le retrouver !

Ce qui l'avait vu, n'était pas les traces de Nostiti, mais encore un autre animal, et bien plus terrifiant que Nostiti sur le plan physique. Sanbom, en avait eu des frissons:

(Sanbom)- Comment un truc aussi gargantuesque pourrait-il bondir sur des arbres, et qui plus est gelée ?!!

Il y déposa sa marcha lente, pour une lancée fulgurante; ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne retrouve Tioros, et valait mieux pour lui qu'il soit au courant.

Il était aux alentour de midi, et le Soleil commençait à montrer le bout de son nez. Le Soleil ne manifesta aucune joie, et préféra détourner le regard des Plaines de Tevars, laissant cette plaine, déjà manifestement morte de froid, à une agonie encore plus glaciale que supportable.


Texte publié par CrocBourbie, 2 juillet 2024 à 18h15
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