7: Un éveil lunaire
(Narrateur)
Tioros faisait face à l'ogre fantôme; il se rapprochait de lui, pas à pas, voulant certainement faire peur au jeune homme. Mais rien ne se passe comme l'ogre l'avait espéré.
Il faisait toujours face, et était d'autant plus déterminée à tuer ce maudit fantôme, qu'à fuir.
(Ganaor)- Bien, bien, bien... tu sais ce qu'il t'attend ?
(Tioros)- Va crever pourriture !
Ganaor, fit usage de sa magie, enflammant directement le corps faible de Tioros.
Le jeune homme aurait en temps normal hurlé de douleur, mais sa fierté l'en empêcha. Il regardait intensément, et avec plus d'ardeur que les flammes qui étaient entrain de le consumer.
(Ganaor)- Combien de temps à ton avis peux-tu rester comme ça ? On parie, petit homme ?
Le petit homme, ne baissa pas d'un iota son regard, supportant encore plus la douleur, son propre sang commençait à bouillir de l'intérieur, et des brûlures avaient commencé à prendre forme sur tout son corps.
Il allait mourir, peu importe ses choix. Et la Lune, laisserait bientôt place au Soleil.
(Tioros)- Ogre, je te propose un autre pari.
L'horrible fantôme difforme, savait exactement ce qu'il allait dire, il répondit donc à sa place:
(Ganaor)- Laisses-moi deviner, tu veux parier sur ma mort ? Tu as peut-être cet avantage, je le reconnais, mais tu n'as rien pour te battre. Et même la chance, qui semble être ton alliée en toute circonstance, ne pourras rien faire pour m'arrêter. Ne comptes pas sur une autre maison en ruine pour me détruire. Je suis immatériel.
(Tioros)- Hahahaha !
Tioros, riait bizarrement.
(Tioros)- HAHAHAHAHA !!!
L'ogre le remarqua, et sous un oeil inquiet, l'interrogea:
(Ganaor)- Commençerais-tu à perdre la tête, petit homme ?
Soudain, la Lune ria de nouveau, mais ils étaient trop occupés à se défier, qu'ils remarquèrent à peine ce phénomène étrange.
(Tioros)- ...
Tioros avait conservé de la poudre d'or: un excellent moyen de le tuer, pensa-t-il. C'est son unique chance, et il allait l'utiliser !
Ganaor le remarqua, et intensifia les flammes:
(Ganaor)- QUE FAIS-TU AVEC DE LA POUDRE D'OR ???
(Tioros)- Je... JE VAIS T'ELELIMINER AVEC MOI ORDURE !!!
La douleur ne semblait pas l'arrêter, il fonça comme Sanbom, avec une puissante rage, et était sur le point de déversait sa poudre d'or.
Ganaor, malheureusement pour Tioros, réussit à l'anticiper: L'ogre repoussa en une fraction de seconde, Tioros vers la barrière, ce qui semblait l'avoir tuer sur le moment. Du moins, c'est que crut Ganaor.
Et tandis que le jour se levait, la nuit bascula; c'est comme si un bond en arrière avait été effectué. L'heure, évidemment, ne changeait pas, mais la couleur du ciel, elle...
(Ganaor)- Qui es-tu ? Tu ne peux pas être humain...
Le corps de Tioros avait disparu, laissant place à une trainée de cendre. Des cendres mêlées avec du sang noir, éclairée par une Lune accomplie. La lumière blanchâtre, pareil à de la brume, semblait à la fois nuageuse, et fantastique.
(Ganaor)- Humain...
Ganaor savait qu'il était en vie. Il pouvait ressentir les énergies vitales dont un corps était pourvu. Il balayait pourtant son regard partout mais ne put le percevoir.
Puis, une bête agile surgit de nulle part, arrivant par derrière, et planta ses griffes enduites d'or, dans une chair fantomatique.
(Ganaor)- ARGH !!! Un loup-garou ?! C'est une mauvaise blague ??!!
Le loup-garou qui avait aussitôt surgit, se dissimula aussi vite qu'il était arrivé. Tioros, en ce moment, ne contrôle pas du tout son corps. Il possède désormais une soif de sang largement supérieur à celle des ogres. Et une agilité rapide, et tout autant acrobatique, va de paire avec ses armes blanches naturelles que sont ses crocs, et sa gueule.
(Ganaor)- Réponds-moi maudit humain ! Qui es-tu à la fin ??!
Ganaor allait succomber d'une minute à l'autre. Il n'avait pas ressenti ce désespoir du néant, il y a fort longtemps, hormis seulement quand sa mort fut brutale, résultant d'un corps décapité par la poche humaine de résistants.
Si ses frères ogres l'avaient vengé, il n'en restait pas moins qu'il succomba à un terrible chagrin, le forçant à user de la magie pour exister. Son ancienne force brute n'était plus que poussière.
Mais, un brin de lucidité lui parvint à nouveau. Il garderait lui aussi la foi. Tout comme cet humain courageux, même si son sadisme reprit le dessus, il préférait mourir en combattant, que fuir en mourant.
Il enflammerait le loup-garou dès sa prochaine attaque.
Le voilà ! Tioros n'eut pas le temps d'infliger de sérieux dégâts comme l'autre fois (grâce à la poudre d'or), et dès qu'il entra dans la vision de l'ogre fantôme, il enflamma aussi vite, voir plus vite que son ancien lui de tout à l'heure.
Le loup peinait à garder sa souffrance pour lui, grognant de vengeance pour ce que l'ogre lui faisait subir.
La même attaque n'allait pas fonctionner; il courut cette fois-ci de droite à gauche, malgré les flammes, attendant une opportunité: allez ! déchiquette-le ! Mord-le ! Griffe, lacère en utilisant la poudre d'or !
C'était uniquement son instinct de survie qui parlait pour lui.
L'ogre, lui, en avait également à revendre, et se concentra davantage. La bête surgit, prit par surprise à cause de la vitesse de Tioros, une partie de son corps disparut encore, laissant un vide à la place.
(Ganaor)- C'en est assez ! Prend ça !!
Une autre attaque allait survenir, mais il parvint à le geler dans les airs. Il se moqua du loup; il s'approcha du marteau, tandis qu'il grognait sur le fantôme: il leva le marteau, étant impossible pour lui de le porter, et le projeta comme une flèche géante, sur le museau de Tioros.
Le sort de glace fut brisé à cause du choc, et le loup, se remit rapidement sur pieds. Il était blessé, mais était suffisamment puissant pour encaisser beaucoup de ces coups.
Comme à l'instant: droite, gauche, il le prit de vitesse encore, et c'est le loup qui infligea une blessure à l'ogre; son bras gauche , la moitié de son torse, et sa jambe droite avait disparu à cause de la poudre d'or.
Les deux étaient pourtant loin d'être à bout. Et le combat retentit de nouveau. L'ogre, au lieu de faire face, fit apparaître un clone du canidé, bien que faiblard par rapport au loup-garou, il sut parfaitement intercepter ses coups les plus mortelles à l'ogre. Mais ce n'était encore qu'une question de temps avant que le loup ne puisse parvenir à l'ogre, une fois son clone tué.
(Ganaor)- Oufff... pffiou... Je l'admets, Tioros, tu es loin d'être un piètre combattant. Je ne sais comment tu es parvenu à une telle transformation, mais tout ce que je peux te dire, c'est que c'est toi qui risque de mourir ici, pas l'inverse !
Le fantôme ogre, ne pensait plus du tout à sa mort, et était même revenu à une pensée claire.
Il invoqua une sorte de peluche, à l'effigie de Tioros. Et à la fois, il donna tout ce qu'il restait d'énergie vitale au clone du loup-garou: il s'était pour ainsi dire, réincarner en loup-garou.
Il était désormais gigantesque par rapport au petit gabarit de la bête, il faisait au moins trois à quatre fois sa taille; ses griffes, ses crocs, et sa soif de sang démoniaque était absolument terrifiante en comparaison de Tioros.
Son point faible: la poupée au visage de Tioros, qui elle est attachée à sa patte droite.
Problème: L'ennemi est impossible à vaincre dans ses conditions, même pour Tioros sous forme de loup-garou.
C'est la poupée, ou c'est lui.
(Ganaor)- AHHHHAAAAAAH !!!! Quel jolie cadeau me fais-tu ! Je te promets, de te remercier convenablement après ta mort !
Et catastrophe sur catastrophe, Tioros revint à sa forme normale, se souvenant de tout, et du malheur qui allait lui arriver.
(Tioros)
Je... je n'aurai jamais espéré obtenir un tel pouvoir un jour ! Mais, on dirait que ça n'a fait qu'empirer la situation finalement...
Je dois me sortir de là ! Mon unique chance, c'est de déchirer cette maudite poupée !!
(Tioros)- Ganaor, moi, Tioros, vait t'abattre d'un seul regard !
Surpris par ma réponse, qui lui sembla débile, il ne tarda pas à me répondre d'un ton amuseur:
(Ganaor)- Olala, oh que j'ai peur !! Misérable chiot !! Tu vas faire quoi ? Me mordre avec tes petites dents de lait ?
(Tioros)- Regarde-moi dans les yeux, quand je te parle, petit fantôme de pacotille !
(Ganaor)- Ghaaaag !! hahaha !!!
Alors que j'avais réussi à le distraire aussi bêtement que mes paroles ont pu l'atteindre, je me déviai de ces paroles de façon immédiate, en posant mes mains sur mon ancienne sauveuse: l'arbalète de décoration. Je l'avais miraculeusement gardé attacher à ma ceinture. Il ne s'agissait même pas de perdre du temps à enduire une flèche de poudre d'or, juste une flèche suffirait à l'abattre !
Mais il était loin. Il était hors d'atteinte, et il était impensable que ma flèche atteigne sa cible. Il me faudrait une nouvelle fois tenter un coup de folie.
La seule, et l'unique condition pour qu'il puisse mourir, était qu'il arrive à ma portée. Cependant, je ne donne pas cher de ma peau si il pose ses délicates griffes sur mon visage. C'est un pari, mon ultime pari contre l'ogre fantomatique. Ganaor.
(Narrateur)
Ganaor, finit de rire pour redevenir sérieux. Il montra les crocs, grogna, et se mit à courir pour lacérer le pauvre Tioros, qui, quant à lui, s'immobilisa. Il crut que la peur avait envahi le garçon, et baissa la garde.
Quelques dizaines de pas de loup géant suffirait à atteindre Tioros. Il était désormais à portée. Il se rapprochait encore. C'était largement plus que suffisant pour écrabouiller le jeune homme, mais ce dernier ne montra aucun signe de peur. Ce que Ganaor avait semblé comprendre, c'est qu'il attendait le jeune louveteau.
(Tioros)- Alors ? T'attends quoi pour me tuer sale ogre pestilentiel fini à la pisse ?
(Ganaor)- Comme le fait chaque ogre, avant de tuer un humain, ou en l'occurrence, avant de le plonger dans le coma: as-tu une dernière volonté ?
(Tioros)- Vous êtes tous les mêmes pas vrai ?
(Tioros)
J'avais perdu de nouveau tout espoir. Mais cette abruti d'ogre fantôme s'était suffisamment rapproché pour que je puisse transpercer la poupée. Son sadisme sera sa perte, mais mes mains tremblent tellement de peur, que je ne peux me convaincre à tirer.
Je n'ai le droit qu'à un essai. Et pas de coup de Dieu, cette fois-ci. Certainement pas la chance, d'ailleurs.
(Ganaor)- Pourquo- attends une minute...
Son haleine, ainsi que sa bave que l'on aurait pu confondre avec du venin de serpent, tant elle semblait rempli de haine, coulait, me traversant comme si j'étais en plein milieu d'un petit ruisseau.
Je pouvais voir ses yeux vides, remplacé par la mort. Son pelage de chien mourant empestait dorénavant le village.
Il fallait tirer.
Tu peux...
le...
faire...
(Ganaor)- Si tu permets, je vais t'inspecter.
(Tioros)- MAINTENANT !!!
Je réussi finalement à brandir ma sauveuse, que je pointai en vue de mon visage, mon autre moi, celui qui lui a permis de devenir plus puissant que jamais.
Je tirai, d'un coup sec et directe, la poupée fut transpercée, l'horrible monstruosité hurla de douleur:
(Ganaor)- NOON !!! ENFOIRE D'HUMAIN !!! C'EST CA QUE TU PREPARAIS !!!
Et dans une explosion imperceptible, il disparut, ne laissant pas de la poussière comme l'ogre de la dernière fois, mais juste un vide...
C'est comme si cela n'avait jamais existé. Je ne sais pas comment j'aurai fait s'il m'avait été impossible de le toucher avec la poudre d'or.
Ou bien, si je n'en avais jamais possédé. Car désormais, j'en avais utilisé une quantité trop importante. Le prochain ogre que je verrai, sera mon tombeau si je ne retrouve pas vite de la poudre d'or.
Je n'ai pratiquement pas de blessure. Ma transformation en loup-garou, ne m'a rien fait. Ma nouvelle forme de loup-garou était pourtant blessé. Sûrement que d'une transformation à une autre, je ne suis pas affecté par des douleurs semblables. J'espère que c'est le cas, sinon je suis dans une sacrée merde.
Je me relevai, me précipitant vers le corps inerte de Sanbom:
(Tioros)- Sanbom !! Reveille-toi !
Me croyant encore à l'abri, la foule autrefois dispersée, se regroupa petit à petit, autour de moi:
(la foule)- Faite le prisonnier, et tuer ce maudit Trodam
(la foule)- Encerclez-les pour qu'ils ne puissent pas s'enfuir !
J'étais vraiment à bout de bras.
Les ogres, les champignons, le village des fous, l'ogre fantomatique allias "le loup pas très gentil", et maintenant eux...
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