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5: Repose-toi bien.

(Tioros)

Pour une raison inconnu, j'étais encore en vie. Mais je sentais mon corps encore plus lourd que d'habitude.

Malgré tout, ce que je savais, c'est que les Ogres ne m'avaient pas attrapé.

Mes prières avaient-elles été entendu ?

Ce serait trop beau pour être vrai. Et avant-même de prendre conscience de mon environnement, et d'ouvrir les yeux pour voir où j'étais, on me cria dessus.

(?)- Brulez-le !

(?)- Sale sorcier !!

(?)- D'où est-ce que tu viens ?!!

D'autres personnes parlèrent en même temps, mais elles étaient tellement nombreuses, que je ne pus me résoudre à tous les entendre et les comprendre.

Des humains ?! Mais que font-ils ici ???

Je ne pouvais en croire mes yeux !

(Tioros)- ...

(?)- Pff, c'est qu'un sauvage ce bouffon ! Dépêchez-vous d'en finir avec lui.

(?)- Si au moins il pouvait nous dire qui il est...

Je... Je n'arrive pas à prononcer ne serait-ce qu'une seule lettre ! Mes lèvres se figent à chaque fois que je tente de leur adresser la parole. Mes supplices, n'arrivent pas à leurs oreilles. Ni même mes insultes leur indiquant que je suis un humain.

Je n'arrive pas à comprendre ce qu'il se passe ici. Pourquoi donc, ne puis-je pas communiquer avec eux.

Puis, sans prévenir, un humain à l'allure titanesque, débarqua. Il se débarrassa de quelques gêneurs, et arriva à mon niveau:

(Sanbom)- Pourquoi l'avez-vous attaché ?

(?)- Hein ?!

(?)- T'en a d'autres des questions débiles ?!

(?)- Pauvre naze... Respecte la règle, tout comme les autres.

(?)- De toute façon tu as perdu le duel, tu n'es non seulement plus le chef de clan, et en plus de ça, ce n'est pas toi qui dirige !

(Trudam)- Hahaha, alors même lorsque tu n'es plus le chef, tu imposes ta tyrannie ?

(Sanbom)- ... Pourquoi voulez-vous le brûler ? Personne n'a ne serait-ce que poser une seule question à ce jeune garçon.

(Trudam)- Et si c'est un loup-garou ? Ou bien une sorcière ?

(Sanbom)- ...

Il ne répondit pas. Mais son silence, suivit d'un regard énervé, parla à sa place. Leurs deux réponses me semblait tellement familière, que j'avais presque la certitude d'être dans mon village. Mais pourtant, objectivement, j'étais sûr de ne pas y être.

(Scar)- Sanbom, que fais-tu là ?!

Une personne de corpulence moyenne, à l'allure agile et impénétrable, brisa le silence par son interrogation.

(Narrateur)

Sanbom, le guerrier à la force titanesque, Trudam connu pour son ingéniosité, ainsi que Scar aussi agile que fourbe, étaient tout les trois à l'origine amis d'enfance. Mais leur village était souvent source d'anarchie. Et le chef du village y était pour beaucoup.

Ainsi, les trois amis, promirent de diriger le village, créant un village avec trois dirigeants, pour laisser plus de liberté aux villageois. Mais rien ne se passa comme prévu.

Lors du duel, Sanbom triompha de l'ancien chef tyrannique, maintenant devenu trop vieux pour se défendre aisément.

Ses deux anciens amis, en profitèrent pour lui prendre la place. Sauvant de peu, la vie du chef " Ranic", autrefois lui aussi un colosse imposant d'1m 95.

Depuis, Sanbom assure la sécurité en dehors du village, devenant le seul à sécuriser l'extérieur du village, mais aussi le seul pouvant se faire tuer par les Ogres. Et le trio incontournable, dirige d'une main de fer le village, réduisant tout intru humain s'approchant d'eux.

Ils ne sont pas exactement tous au courant que d'autres humains existent en dehors du village. Tout ce qu'ils s'imaginent, c'est que certains humains, plus sauvages que d'autres, se seraient enfuis, et reviendraient pour tenter d'intégrer leur village.

Jamais ils ne s'imagineraient que Tioros, ancien rescapé du village de Cocorico, est un humain comme les autres, et qui ne vient pas de chez eux.

(Tioros)

(Tioros)- ...

(Sanbom)- Qu- qu'essayes-tu de dire ?!!

(Ranic)- La ferme imbécile !! De quel droit tu oses l'interroger sans ma permission ?

(Sanbom)- Il n'a attaqué personne...

Il défit mon bâillon, et tentant en vain de m'exprimer, aucun son ne put le parcourir. Mais il put au moins voir que j'ouvris les lèvres pour communiquer.

(Sanbom)- Tu ne peux pas parler ? Il est très probable qu'on parle la même langue. J'ai vu tes lèvres bouger comme si tu essayais de parler, pas vrai ?

(Ranic)- Trudam, Scar, Sanbom ne daigne pas à m'écouter. Une visite de courtoisie en cellule s'impose ?

Il dit cela, et aussitôt les deux autres s'exécutèrent. Et sans dire un mot, juste un sourire en coin, ils firent front à Sanbom.

Mais, il n'allait pas se laisser faire. Il se leva, prit son marteau, et le brandit devant lui en visant ses deux anciens amis.

(Sanbom)- J'ai certes perdu le combat la dernière fois, mais je vous promets que je ne vous laisserai pas brûler cette humain. Je suis persuadé qu'il est loin d'être dangereux, et qu'il pourrait même nous apporter des réponses sur le monde extérieur.

(Trudam)- Désolé mon ami, mais t'es fichu. Ce n'est pas toi qui décides. Et que tu le veuilles ou non, cette humain renégat brûlera et rejoindra l'enfer parmi les siens, parmi ces sauvages.

(Scar)- Trudam, cessons les bavardages, veux-tu ? Après tout, ce qu'il cherche, ce n'est que le combat. Il est sûrement aussi sauvage que notre future cramé.

La foule ria, et se moqua de Sanbom.

(Sanic)- Assez ! Tuez-le !

Scar fonça en premier avec sa dague. Sanbom le paria de peu avec son marteau. Son arme n'était pas du tout faite pour ça, et plus le combat allait durer contre Scar, plus il était en désavantage.

(Scar)- Qu'est-ce que tu fiches Trudam ?!

(Trudam)- Hmm?? Il est vraiment trop mauvais pour que je puisse le combattre.

(Narrateur)

Sanbom l'ignora, savant d'avance qu'il chercherait à l'énerver pour le ridiculiser. L'homme à la grande carrure, se remit en garde, marteau en main, cherchant une ouverture dans la défense de Scar.

Son adversaire le démasqua, et tenta de le provoquer:

(Scar)- A quoi tu joues, Sanbom ? On va pas se regarder dans le blanc des yeux éternellement ?

Encore le même regard; Sanbom, dévia une nouvelle fois sa provocation, et le regarda avec ses yeux noisettes où l'on voyait sa longue chevelure blonde rayonnée, pris au piège dans sa queue de cheval.

(Sanbom)- Vous provoquez souvent, mais savez-vous utiliser au moins vos poings ?

(Scar)- Tss, tu vas voir ça IDIOT !!!

Scar se rua vers Sanbom. Et sans prendre garde, alors que Scar ne vit pas l'ombre d'une seule attaque, se pensant d'ailleurs hors de danger à cause de la vitesse trop lente du marteau, il n'eut même pas le temps de le poignarder, qu'il se prit une grosse torgnole.

(Sanbom)- Hahaha, je t'ai eu. C'est qui l'idiot maintenant ?

Sanbom avait délaissé son marteau pour une approche plus subtile: ses poings étaient sa deuxième arme favorite après son marteau.

(Scar)- ...

Sanbom riait comme il n'avait pas ri depuis longtemps. Il était seul à le faire, la foule et le reste de ses ennemis étant trop choqué pour s'en rendre compte.

Son rire procurait beaucoup de bien-être au coeur de Tioros, pour une raison qu'il ignorait. Dommage qu'il ne se soit pas connu avant, ils auraient probablement été ami. Son rire avait le don de réconforter.

Sa dentition parfaite, faisait de paire avec l'intonation de son rire.

Tandis que du côté de Scar, lui, était bien loin d'en rire, au contraire, il n'avait jamais éprouvé une haine aussi profonde à l'égard de son ancien ami. Mais il comprit une chose, par contre.

Cette amitié qu'il avait perdu pour le pouvoir, l'avait mené à la défaite.

Pouvait-il faire machine arrière ?

Devait-il même le faire ?

Non. Il était déjà trop tard. Il avait emprunté un chemin sombre pour parvenir à son rêve. Et si il ne parvenait après tout ça, à ne pas au moins tuer son ancien frère d'arme, il ne pourrait à jamais que contempler son rêve s'envoler en fumée disparate.

Il se releva, et se remit en garde malgré la douleur. En effet, il avait de loin la corpulence la plus petite des trois. Se prendre un coup aussi brutale que celui-ci, était encore plus difficile à encaisser que les autres guerriers.

N'étant pas un spécialiste du corps à corps, mais de l'assassinat, il s'était fait avoir par la ruse naissante, et la détermination de Sanbom.

(Scar)- Tpf! C'est tout ?! HEIN ?! C'EST TOUT CE QUE TU PEUX FAIRE ?!

Les gens qui regardaient le combat, comprirent immédiatement qu'il mentait, et qu'il ne faisait que provoquer sans connaître l'issu qu'allait être le combat.

(Sanbom)- C'est tout ce que je peux faire ? Si tu en as encore à revendre, viens te battre sale traître !

Sans un mot, il chargea de colère Sanbom, qui lui, le désarma, et l'attrapa par les deux jambes avant qu'il ne puisse lui donner des coups à son tour.

Il le porta comme on porterait un nourrisson dans son dos. Et pour en finir avec l'humiliation, Sanbom le saisit de nouveau par le coup, l'étranglant, en lui demandant s'il voulait vivre:

(Sanbom)- Tu veux vivre ?

(Scar)- JAMAIS !

Il serra sa prise deux fois plus fort.

(Scar)- AHHHHHHH!!! NE ME TUE PAS, JE ME RANGERAI A TES CÔTES !!

(Trudam)- Sale lâche ! Au moment ou le combat sera terminé, je m'assurerai de ta mort.

Ranic, le vieux colosse, et chef du village, ne dit pas un mot, Trudam ayant agi oralement à sa place. Il semblait calme, et insouciant. Et la foule, petit à petit, s'évaporait, pensant que le combat avait finit de battre son plein, et que Scar finirait étranglé.

(Sanbom)- Redit-le, je suis sourd.

(Scar)- PITIE, JE FERAI TOUT CE QUE TU ME DIRAS !!!

(Sanbom)- Hmm, pitié ? Intéressant.

Il fit semblant de relâcher sa prise, et finit par mettre toute la haine et force qu'il avait accumulé, afin de broyer le cou de son adversaire.

(Scar)- ARHHGH!

Il rendit l'âme aussitôt. Son sang gicla, tâchant d'un pourpre sinistre le sol et les mains du jeune colosse. Tout le monde surpris par sa cruauté, et à la fois par la lâcheté de Scar, fut sans voix.

Ne sachant pas qui accabler par des insultes, ils s'en prirent à Sanbom, le traitant de menteur:

"Menteur !"

" Tu as dit que tu n'allais pas le tuer..."

" Espèce de monstres !!"

" Tu n'es pas un vrai guerrier !"

" J'espère que Trodam aura ta peau..."

(Trodam)- HAHA ! Tu les entends ? Sanbom, ta mort est proche.

(Sanbom)- Quelqu'un comme toi ne va même pas me frôler.

Trodam qui était occupé par la foule se retourna. Il vit Sanbom, toujours aussi fière de lui, et parla:

(Trodam)- Tu crois me provoquer comme l'autre tâcheron ? Pas de ça avec moi, je t'en prie mon ami.

Sanbom avait été pris à la gorge. Ses provocations ne pouvaient plus fonctionner aussi facilement. Et de plus, Trodam, est un grand guerrier, pas aussi grand que Sanbom, mais il ne faut surtout pas le sous-estimer pour autant.

Trodam avait été d'ailleurs l'un des rares à rivaliser de près avec Sanbom. Grâce à sa maîtrise exceptionnelle du bâton, arme à l'allure ridicule vis-à-vis du regard des autres, mais qui dans de bonnes mains, pouvait réaliser des miracles.

(Trodam)- Hmm, tu n'as peut-être pas été blessé, mais j'ai forcément l'avantage sur toi, Sanbom.

Sanbom ne dit rien. Il fixa de nouveau son adversaire, et réfléchissait sous l'oeil impatient de Trodam. Il se dit : " plus je gagne du temps, plus j'ai mes chances de gagner dans ce duel".

(Trodam)- Tu espères gagner du temps, c'est ça ?

Sanbom n'avait pas eu le réflexe de se saisir de la dague de Scar. Et désormais, il était assez éloigné de lui. Il pourrait tenter de la prendre, mais il prendrait également le risque de se faire frapper par les redoutables techniques de Trodam.

Trodam l'avait déjà remarqué. Et il savait depuis cinq à dix minutes environ, ce qu'il allait faire. Il ferait semblant de foncer tête baissé après une provocation de Sanbom, lui donnerait un coup pour le faire reculer, et irait chercher la dague comme deuxième arme.

Son ami défunt, Scar, aurait pu être une vraie plaie, mais ses colères explosives et incontrôlables ont eu raison de lui. C'est toujours pour ça, que dans le groupe, Sanbom était premier aux duels et entraînements.

Tout les deux, d'anciens amis, devenus ennemis jurés, allait s'affronter dans un duel sanglant. Pas de cachot cette fois-ci, pas de seconde chance. Cela allait être la fin probablement pour les deux.

Ranic qui était resté silencieux, s'approcha, et dit:

(Ranic)- Il n'y a plus de retour en arrière possible, tue-le !

(Trodam)- Avec plaisir, chef.