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3: La scène du crime

(Tioros)

Après notre courte discussion, mais pourtant si profonde avec mon tuteur, j'en profitai pour me servir à manger.

Je faisais après tout partie des invités d'honneurs, donc je n'allais pas me gêner. Les regards de quelques personnes âgées se posèrent sur le mien, montrant leurs irritations à mon arrivée brutale dans leurs assiettes.

Beaucoup de personnes étaient réunies en ce jour si spécial. Il y avait notamment quelques connaissances, et amis, et une autre "amie", à mon plus grand regret ...

Pourquoi donc " à mon plus grand regret ? ".

Pour la faire courte, mes "techniques de séductions n'étant pas au point ", je me suis fait remballé.

Et depuis ce jour, je n'arrête pas de la voir partout. Rien de philosophique ou de romantique, non ! Je répète, je la vois littéralement partout !

Je tombe dans le puits du village, et je crie à l'aide, qui est la personne qui vient ?

C'est elle !

Je m'amuse à parler aux fourmis, qui est la personne qui vient ?

C'est elle ?!

Je décide de participer à une course de notre village, qui est l'arbitre ???

Je vous le donne en mille, c'était elle !!!!

Depuis ce jour, elle aime me détester avec passion, tandis que je guette sa venue surnaturelle et plus du tout inopinée.

Le destin est si cruel qu'il en vient à se faire rencontrer des gens qui s'aiment d'un côté, et qui se détestent de l'autre.

Pourquoi ?!

Puis, je reçus soudainement une claque, comme pour me rappeler dans la réalité; non ! me dit pas que c'est elle !

(Sono)- Euh, Tioros ?

Je laissai échapper un cri.

(Tioros)- AAAAH... euh Sono ?!!

(Sono)- T-tu viens participer à la fête aussi ? Ça m'étonnes beaucoup, surtout venant de toi !

(Tioros)- O-ouais.

(Sono)- On va défonçer de l'ogre, tu vas voir !!!

(Tioros)- Non...

Soudainement, deux personnes jugées comme les inséparables, firent leur apparition.

(Rick)- Hey, salut les gars !

(Rack)- Bonjour.

Ils sont tout les deux jumeaux de naissance, mais leurs physiques, ainsi que leurs comportements, sont complétements différents.

Est-ce que un des deux parents a trompé son conjoint(e) avant la naissance ?

Je ne poserai certainement jamais la question en face, car je me ferais tuer, mais c'est vrai qu'elle me taraude l'esprit depuis un moment déjà.

(Sono)- Salut, vous allez bien ?

(Rick)- Non. Que fait-

Mais il se fit couper par son jumeau.

(Rack)- Tu t'engages aussi contre les ogres ???!!

(Sono)- Il nous en cache des choses, ahahaha.

(Rick)- Arrête de...

(Rack)- Et si on mangeait avant que le rite ait lieu ?

(Sono)- Oui, tu as probablement raison.

(Tioros)- Le rite ?

(Rick)- Bah le rite oui ? Tu ne sais pas ce que c'est un rite ?!

Son frère jumeau, qui s'était éloigné de quelques mètres pour s'empiffrer de nourriture, interrompit soudainement la soirée enthousiaste et qui faisait le bonheur de tous, par des supplications bruyantes:

" Aidez-moi... je vous en supplie...".

Tout les gens présents se retournèrent.

Ce qu'on pouvait attendre de pire était désormais devant notre nez.

Tous étaient terrifiés. Le temps semblait s'arrêtait en même temps que mes rêves de fuites, car j'allais probablement être réduit en bouillis si je ne réagissais pas.

Des ogres. Non pas haut comme trois pommes, mais plutôt aussi imposante que des montagnes; ils nous regardaient avec un sourire presque trop parfait, révélant davantage leurs soifs qui semblaient inextinguibles.

Ils avaient faim. La volonté de tuer quiconque entrerait dans leurs champs de visions était inscrit en eux. D'une main noir semblable à du charbon, il tenait son trophée, et s'apprêtait à mordre dedans comme un vulgaire morceau de viande.

(Rick)- RACK!!!

Le temps revint à la normal grâce au cri de Rack. Il se précipita vers l'agresseur, poignard en main, et le lui planta, mais en vain...

La peau noir et verte de l'Ogre était si épaisse, que le poignard se tordit, et rebondit sur l'épaule de Rick.

(Rick)- Enfoiré d'Ogre !!!

Il avait l'épaule qui saignait désormais. Le sang coulait par petites vagues, sombrant davantage de la surface rougeâtre à celui du sol boueux. Mais il restait fort, et ne montrait aucun signe de faiblesse.

Il affronta de nouveau l'Ogre, d'un regard défiant et perçant.

(?)- Désolé, petit homme, mais tes armes sont inefficaces.

L'ogre qui avait parlé, exécuta Rack, le frère jumeau de Rick, en prenant sa tête, et l'écrasa sur la maison d'à côté. Il se rapprocha de son attaquant.

C'était stupidement violent. Je ne veux même plus revoir son visage à la lueur de la Lune. C'est juste horrible, et je ne veux pas m'infliger ça.

Pourquoi fallait-il qu'ils existent ???

(?)- Un dernier mot ?

(Rick)- Héhé, je peux ?

Rick, idiot de père en fils, allait certainement nous sortir une blague des plus spectaculaires. En effet, je le connaissais très bien. Et même dans les moments importants, il est capable de rire au nez de la mort, mais son idiotie apparente arpente toujours un subterfuge dans son étroite boite crânienne.

Tu dois sûrement penser à un plan !

L'Ogre agrippa Rick à la gorge. Il volait désormais à quelques mètres du sol, et me regarda pour une raison obscure.

(?)- Je n'ai qu'une parole, petit homme.

Je ne comprenais pas ou il voulait en venir.

(?)- Il te serait tarder de parler, si tu souhaites prononcer d'ultimes paroles.

(Rick)- A... Ar-... ARBALETE... L'ARBALETE TIOROS, ELLE EST DANS MON DOS !!!

Pourquoi il ne l'a pas utilisé avant...

Mais réfléchir à un moment aussi critique, serait d'autant plus dangereux que de ne rien faire. C'est alors que Rick avait posé son dévolu sur moi. Et comme si de nouveau le temps s'arrêta, je m'extirpa de ma torpeur, et couru vers mon ami. Je pris l'arbalète; heureusement, un carreau y était déjà.

Reculant de quelques pas pour m'assurer une victoire aisée, l'Ogre relâcha et projeta quelques mètres derrière lui Rick.

Il rugit comme un homme assoiffé de sang, et chargea en ma direction.

Les habitants pendant ce temps, commençaient à s'agglutiner pour ne former plus qu'un.

(?)- Petit homme, tu n'aurais jamais du faire ça !!!

(Tioros)- Ferme-là, et crève !

Son immense carrure, faisait plus qu'en imposer. Jamais, je n'aurai osé engager le combat au corps à corps comme Rick.

Je me débattais avec une énergie nouvelle pour tenter de tirer avec l'arbalète, mais rien n'y fut: elle est putain de bloqué !

Comme par hasard à un moment critique ...

(?)- ARHGHHH!!!

Il me saisit comme Rick, à la gorge, mais ce moment de terreur ne dura qu'une demi seconde, avant que l'arbalète ne daigne enfin à tirer.

Le carreau en or trancha la gorge de l'ogre, le faisant reculer de quelques pas, j'en profitai pour m'échapper de cette monstruosité sans nom.

(?)- ESPECE DE... COMMENT AS-TU OBTENU ÇA ???!!!

Comment ça, "ça" ?

Si il venait en revanche de me suggérer son point faible, je pensais réellement qu'il était intuable.

L'or, serait au même titre que les balles en argents le sont pour les loups-garous, un point faible ?

(Rick)- Tioros !!! Tioros...

Il était à terre, et était mourant.

L'Ogre, lui, avait été réduit en poussière. Il s'était désintégré. Je n'en revenais pas, mais pour Rick, cela semblait normal.

(Tioros)- Mais... comment ??? Je ne comprends vraiment rien de ce qu'il se passe ici !!!

(Rick)- C'est tout autant incompréhensible pour toi que pour moi.

(Tioros)-...

(Rick)- A ce stade, et vu le chaos qui y règne, je ne vais pas crier pour qu'on vienne me guérir.

Il toussa. La blessure à l'épaule qu'il avait subit, était anormalement douloureuse. Et il semblait me dire que c'était la fin pour lui aussi.

(Tioros)- Je... je fais quoi au juste ??!!!

(Rick)- Prend le reste de mes carreaux...

(Tioros)- Ils sont tous faits d'or, je suppose ?

(Rick)- J-je n'aurai jamais cru qu'une arbalète servant de décoration puisse servir un jour, ahah.

Ses yeux s'éteignirent. Mon esprit, n'avait jamais été compris par Rick de son vivant. Je n'ai sincèrement aucune compassion pour les autres.

J'avais peut-etre quelques amis, aussi étrange que cela puisse-être.

Le reste des Ogres s'étaient rassemblés de l'autre côté du village. Je ne sais pas si ils m'avaient vu tuer l'un de leurs semblables, ou si ils me sous-estimaient, mais l'important était qu'il me fichait la paix.

Ce temps de court répit, pourrait peut-être me donner l'occasion de m'enfuir.

Non, il allait me donner l'occasion de fuir !

Les ogres se retournèrent, voyant qu'ils leurs manquaient un prisonnier.

Les villageois se faisaient enchaînés par des liens en fers et qui semblaient indestructibles. Des chariots de métal faisaient leurs apparitions, conduits par d'immenses bêtes féroces à l'apparence infernale.

Je me devais de prendre une décision.

Et puis, comme pour me donner un dernier ultimatum, le chef du village, Rigue, me cria dessus:

(Rigue)- TIOROS !!! TUE CES OGRES !!!! TUE-LES TOUS JUSQU'AU DERNIER.

Un des Ogres qu'il l'avait entendu, le piétina, et l'envoya se fracasser le crâne à quelques centimètres de mes pieds.

(Tioros)- AH!!!

Son crâne brillait à la lueur de la Lune. Du sang en sortit. Il aurait du mourir sur le coup, mais me voir avec la seule arme capable de les terrasser, le gardait déterminé.

(Rigue)- Pourquoi... n'agis-tu pas ...

(Tioros)- RIGUE !!!

Une partie de moi ne voulait pas l'abandonner. Et même si je savais au fond de moi ce que tous m'avaient fait subir, une part de moi ne leur voulait que du bien.

Mais pourquoi suis-je aussi bête ?

(Tioros)- Rigue... aurevoir.

Rigue ne répondit pas. Le silence de la mort glaciale et éphémère avait pris sa place. J'abandonnai les villageois à leur sort.

Peut-être était-ce un équivalent de ce qu'ils m'avaient fait subir ?

Je ne sais pas trop, pour rester honnête.

Les ogres, se ruèrent vers moi. J'en profitai pour prendre la fuite, et récupérer par la même occasion cette arbalète, et en priorité les carreaux d'ors.

Ils étaient proche de moi, si proche qu'un de leurs bras me frôlèrent. Ils étaient étonnamment rapide pour des gros gabarits.

(?)- Aucun de ces misérables petits hommes ne doit s'enfuir !

(?)- ARGHH, il serait temps que tu arrêtes de courir !!

(?)- Si il s'échappe, c'est notre seigneur qui va pas être content.

(?)- Vos gueules, bordel ! Vous voulez pas lui dire aussi qu'on habite dans les montagnes à l'est de leur village ?

(?)- HEUHH... bah si !!!

C'était une véritable comédie qui s'opérait lors de ma fuite. Je ne sais vraiment plus quoi leur reprocher, si ce n'est de nous vouloir du mal !

Je ne sais pas de quoi leurs corps sont faits, mais le mien en tout cas commençait progressivement à vaciller.

(?)- Gardait le rythme ! Le petit homme s'épuise !

Je ne saurai dire si ils étaient idiots. Ils remarquaient des détails aussi minimes, mais n'étaient pas capable de réfléchir correctement.

Je puisai mes dernières ressources, afin d'en sortir indemne.

Une forêt s'étendait à perte de vue. Je ne voulais pas entrer là-dedans, mais je ne pense pas que cohabiter avec les Ogres soit une bonne idée.

Je pris la regrettable décision de m'intégrer à une faune "plus sympathique".

(?)- Rattrapez-le avant qu'il n'entre dans cette maudite forêt !!!

(?)- REVIEN HUMAIN !!!

Leurs cris et paroles indélébiles se dispersaient au fur et à mesure que j'entrai dans la forêt. Je pris soin de me décaler du chemin principal, écartant branches et feuillages, tout en sprintant.

J'étais un lièvre, et les Ogres étaient les chasseurs.

Il me faudrait alors trouver un terrier prochainement, si je ne voulais pas me faire capturer.

Mais malheureusement, mes jambes désormais lourdes, et à quelques foulées de se briser, faisaient à présent face à une petite montée.

Le temps de grimper, j'apercevrai à coup sûr les ogres.

Je pris mon courage à deux mains, et escaladai, prenant soin de ne pas tituber en arrière.

Puis, surpris par la vitesse à laquelle je m'étais hissé, une main inconnue m'arracha froidement de la montée.

(?)- HAHAHA !!! Petit homme, tu croyais vraiment nous échapper ?

Ses autres compagnons se rameutèrent pour me capturer.

(Tioros)- Tss, JAMAIS ! JAMAIS VOUS M'ENTENDEZ ! JAMAIS VOUS NE M'ATTRAPEREZ !!!!

Surpris par mon insolence, je me saisis de mon arbalète, duquel, j'avais pris soin de préparer mon carreau d'or pour ces monstres, et lui tira dessus en pleine poire.

(Tioros)- Allez pourrir la vie de quelqu'un d'autres bandes d'abrutis !!!!

Mais si l'insolence à un pouvoir, qui est de surprendre son adversaire, il faut s'en méfier autant, mais je ne l'ai pas compris à temps, que je commençai à tomber en arrière, car mon équilibre fut brisé par l'ogre.

Les ogres avaient enfin remarqué. Et ils se précipitèrent vers le tas de poussière que représentait l'un des leurs, mais ne firent rien pour le venger.

Du moins, c'est ce que j'avais cru comprendre. Si ils ne s'étaient pas précipités vers moi, c'était pour une bonne raison. Car à la seconde où je pensais me remettre à courir, un immense trou creusé à l'instant, m'aspira.

Je n'eus pas le temps de m'en rendre compte, mais quelque chose venait de m'engloutir dans son estomac.