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tome 1, Chapitre 2 « (2) Chapitre 2: Au Village de Cocorico » tome 1, Chapitre 2

1. Une mémoire confuse

(Tioros)

Je venais tout juste d'avoir 21 ans, et une fête pour le lendemain dans tout le village se préparait en mon honneur.

Je ne saurai dire si j'étais enthousiaste à l'idée de célébrer mon anniversaire, car avoir plus de 20 ans dans le village, signifiait aussi que l'on pouvait s'engager en tant que guerrier.

Et évidemment, non seulement je n'en avais pas envie, mais la pression montait de tout les côtés pour me pousser à devenir quelqu'un d'autre que moi-même; les habitants, mes amis, mes parents, mes proches et cousins, tous sans exception, avaient emprunté la voix du guerrier.

La diversité manque cruellement dans notre village.

J'ai déjà des passions, et ne souhaite pas me battre inutilement.

Pourquoi cherchons-nous les ogres déjà ?

Ils n'ont absolument rien fait, et je m'en fiche !

Et encore, faudrait-il prouver qu'ils existent !

Les multiples expéditions menées en dehors de la grande rivière, ont cependant démontré qu'ils pourraient être réel.

Personne n'est revenue en vie, et pourtant, nous continuons d'envoyer des gens, dans l'espoir de peut-être... je ne sais pas... toujours sacrifier au moins une personne par mois ??!

Je me sens seul dans ce village de dégénéré. Et à vrai dire, je n'ai jamais exprimé la quelconque de mes pensées à l'oral.

Sinon, il ne m'aurait pas fallu longtemps avant que l'on me prenne pour un fou.

Et encore...

Tout cela n'est rien comparé avec ce que je vais dire.

Un jour, sous un beau Soleil d'après-midi, que le mois d'été nous offrez avec passion et certitude, une femme, inconnue de tous jusqu'à présent, avait franchi le seuil de notre village.

Ils étaient surpris de la voir; car personne ne l'avait aperçu avant.

Elle s'approcha, calme, et aussi sûr qu'une personne naïve qui croirait aux contes de fées, et fit le tour de notre village sans se soucier de la foule qui s'était regroupée.

Cependant, c'était la goutte de trop. Les gens s'exclamèrent de colère, et la suivirent immédiatement. " C'est peut-être la sorcière de la grande rivière ". Personne n'en pensait moins, et la pensée qu'un tel était comme ceci et pas autrement, dominait l'abondante masse difforme; je les déteste pour ce qu'ils lui ont fait. Je les déteste de toute mon âme.

Après avoir finit sa marche matinale, elle demanda aux villageois si quelqu'un pouvait l'héberger. Certainement que nous n'étions pas le seul village humain, comme croyait notre chef. Pourquoi ne d'ailleurs pas accepter de l'héberger ? A priori, elle n'avait pas l'air méchante, ou trop ressemblante à une ogresse.

Mais après les dizaines de demandes faites au villageois, la jeune femme, fatiguée, s'effondra sur le sol.

Tout le monde la regardait comme une bête de foire.

Je n'avais que 12 ans à cette époque, pourtant, mon courage me disait d'aller la sauver. J'avais vu toute la scène depuis la fenêtre de ma chambre. Je descendis les escaliers à grande vitesse, emprunta ma porte, me saisissant de la poignée avec fermeté et détermination, et sortis enfin dehors.

Les villageois m'avaient à peine remarqué; c'est presque comme si je les importunais, tant je n'étais pas important.

Mais lorsque je m'approcha de la jeune femme pour l'aider à se relever, je devins soudainement la nouvelle bête de foire:

" Beurk !! il a touché la sorcière "

"Comment peux-tu toucher quelque chose d'aussi répugnant ?! "

" Pourquoi aider quelqu'un que tu ne connais même pas ?"

" Si ça se trouve c'est ta mère, et elle est enfin revenue au village ! "

Bien sûr, c'était des idioties. Inutiles et encombrantes, mais qui sont mon quotidien. La femme que j'avais aidé à se relever, me remercia brièvement:

" Merci, pourrais-tu m'aider s'il-te-plaît ? "

Je lui avais répondu qu'il n'y avait aucun soucis, et que j'allais en parler au chef directement. J'espérais que lui au moins me comprendrais. Il n'était pas mon vrai père, mais au minimum mon tuteur. Il m'avait adopté, alors que je pensais finir mes jours seuls, sans parents pour me protéger du monde, je le considérais comme mon sauveur et confident.

Je pris la main de la jeune femme, lui faisant signe de me suivre, elle me répondit, inquiète et mourante :

"

Que se passe t-il... " ?

Je ne l'avais même pas remarqué; quelqu'un que je connaissais bien, lui avait transpercé le coeur à l'aide d'une arbalète.

Je regardai autour de moi, le visage limpide, me demandant ce que tout ces gens faisaient. Ils semblaient tous ignoré la situation catastrophique de la jeune femme. J'étais dépité. Je sentis mon coeur se nouer, mon ouï devenir terne, mes épaules autrefois fières, descendre de leur piédestal, siégeant et rejoignant désormais, mes jambes qui s'étaient assoupies de douleur.

J'étais paralysé. De douleur. De regret. De honte. De vengeance...Pendant ce temps, le meurtrier me regardait:

(Rigue)- Tu vas bien, p'tit gars ?

(Tioros)- ...

Il me regardait d'une façon tellement incrédule, qu'on aurait pu le comparer à un enfant qui faisait sa première bêtise.

(Rigue)- Je l'ai tué pour le bien de tous. Il ne faudrait pas qu'elle alerte les ogres, ou son village de sorcière.

Ces mots me heurtèrent au plus profond de mon être; ces mots prononcés sans une seule once de conscience et d'humanité, comment quelqu'un d'aussi cruel pouvait exister ?

(Rigue)- ... Pourrais-tu me répondre au moins ?

(Tioros)- ...

La foule s'était évaporée comme par magie. Le chef du village l'avait certainement ordonné sans que je ne m'en rende compte.

(Rigue)- T-tu vas bien ?

(Tioros)- ...

Je ne répondis pas, le laissant de nouveau dans ce silence nauséabond; lui, se rapprochait de moi, tenant l'arme du crime derrière son dos: l'horrible arbalète qu'il l'avait aidé à ôter la vie d'une innocente.

Jamais. Jamais de la vie je ne réussirai à enlever l'outil qui avait servi à commettre un meurtre dans mon dos, de mon esprit.

Cette arme perfide, était teinte en marron, un marron comparable à celui des arbres; la corde était blanche, aussi classique que cela puisse-être, car, à vrai dire, il ne s'était pas foulé sur les détails de décorations de l'arbalète, ainsi, décrire le reste, pourrait-être résumé à " un truc comme un arc, mais qui tire des flèches sur le côté" .

C'était la première fois que je voyais une arbalète, et mes souvenirs traumatisants s'arrêtent ici. Je ne sais plus pourquoi j'ai été emprisonné. Ça m'étonnerait, que je sois resté sans broncher.

A tout les coups j'ai fait une connerie...

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***

2. Que la fête commence !

(Tioros)

DRING DRIIIIINNNG !!!!!

(Tioros)- MERDE !!!

Sans réfléchir, je donnai un coup de toutes mes forces sur le réveil avec la volonté de le briser en mille morceaux, mais malheureusement il était déjà trop tard...

Ma main en plus d'être complétement rouge, ce qui s'enchaînera très certainement avec un bleu, parce que ici on est parfaitement normal, et donc, casser simplement un réveil d'une seule main est impossible, mais cause des douleurs atroces en plus !!!

Et puis j'ai même pas parler du matériel qu'il faut !

Vous imaginez, vous, casser un réveil, juste comme ça ?

Bref...Je me réveillai dans une pièce deux fois plus petite au moins, que celle où j'habitais avant l'incident.

Je vis l'heure "12h11" , et j'étais dépité; la fête se faisait normalement à 13h12, et je n'étais toujours p-

ATTEND UN INSTANT ? Pfiouuu... je venais enfin de comprendre mon erreur. En effet, il me restait bel et bien encore au moins 1 heure. Sans compter, qui plus est, les retardataires, ou autres éléments qui pouvaient ralentir ma célébration.

Je ne pouvais pas voir dehors. Encore une fois, j'avais une fenêtre, mais ça, c'était avant.

Je me demandai sincèrement ce que j'avais pu faire 9 ans en arrière; ils m'avaient isolé dans cette cabane en bois, et fermait la porte juste avant que la nuit ne tombe, à l'aide d'un cadenas, et rajoutait parfois une enclume pour bloquer l'entrée.

Mais le plus choquant dans tout ça, c'est que les villageois malgré tout, restait poli et bienveillant avec moi.

Dire qu'ils étaient bizarre était devenu complétement normal pour moi. Et dire qu'il me cachait quelque chose, le devenait petit à petit.

Et de toute façon, que ces questions perdurent ou non dans ma tête, les faits étaient les faits: ils m'enfermaient la nuit, isolé à quelques kilomètres vers les montagnes de l'ouest; j'étais loin, il fallait donc que je me bouge au plus vite afin d'atteindre le village.

Je me levai entièrement de mon lit, me débarrassa de ma couverture de fortune, et m'habilla avec les premiers habits que j'aperçus sur la seule chaise qui me servait à m'assoir en dehors de mon lit.

Puis, j'ouvris enfin la porte, et sortis dehors, respirant à plein poumon l'air frais de la vallée.

L'air était à la fois rafraichissant, doux et agréable, sans trop non plus être frigorifiant, au moins, pensais-je, les habitants qui se trouvait en bas de la vallée ne respirait pas un air aussi vivifiant que le mien.

Et c'est malheureusement la seule chose qui me rassurait...

La nuit, il m'est arrivé parfois d'entendre des grincements à ma porte; et aussi surprenant que cela puisse-être, je ne suis pas idiot, et n'ouvre la porte à personne la nuit. Qui sait quelle genre de bête s'y trouverait ?

Probablement pas un petit chiot affamé, mais une sorte d'ours avec des crocs ensanglantés, et des griffes lacérant la chair aussi facilement que du papier.

(Tioros)- Allez ! C'est mon dernier jour dans ce village !

La seule manière de partir du village, était de devenir guerrier.

Honnêtement, je pense qu'on devrait nous laissez le choix.

Alors, oui, bien sûr qu'on peut refuser, mais la pression dans ce village à chaque fois qu'un homme atteint l'âge honorable de ses 21 ans, le force à devenir guerrier non pas par conviction, mais par obligation sociale.

Et pareil, je m'en fous. Seulement, c'est l'unique moyen pour moi de partir. J'espère ne pas être avec des gens de mon âge, je ne voudrai pas que des gens innocents meurt lors de ma fuite contre les ogres.

Enfin, si on en croise...J'ai de sérieux doutes quant à leur existence, mais s'ils s'avèrent qu'ils existent, je ne donnerai pas cher de leurs peaux.

Comme je l'ai dit, il ne me reste plus qu'un jour avant de pouvoir sortir, et à moi le paradis !!!

Je respirai une nouvelle fois l'oxygène, balayant mon angoisse naissante, et partis en direction du village.

Une bonne heure plus tard environ, j'étais enfin arrivé. Quelques personnes me saluèrent, tandis que d'autres m'ignorèrent. Je décidai de les ignorer également, et me précipita où la fête se passait. Tout les gens du village étaient réunis. Je m'avançai, contemplant avec surprise tout les plats de nourritures amenés sur la grande table en chêne massif.

Il y a avait toutes sortes de viandes; du poulet, du mouton, du boeuf, du sanglier, ect...Et les boissons aussi; de l'eau, du jus de pomme, du jus d'orange, du jus de cerise, ect...Mais ce n'était pas tout, ceci n'était vraiment que l'entrée.

J'avais vraiment hâte de pouvoir déguster avec aplomb toutes ces sortes de plats !

Puis, tandis que j'énumérai tout ce que je pourrai engloutir, quelqu'un de familier m'interpella:

(Rigue)- Je suis si surpris de te voir ici. Et tu n'imagines même pas le bonheur que j'ai pu avoir lorsque tu m'as dit que tu deviendrais un fière guerrier.

(Tioros)- Haha, vraiment ?

(Rigue)- Quand j'ai vu que tu avais abandonné tes bidules mécaniques j'étais si heureux !

(Tioros)- ... Euh, ouais !

"Mes bidules mécaniques " ? Il doit sûrement parler de mes créations. J'aime créer à partir de tout. Je ne suis pas particulièrement intelligent, et j'insiste vraiment sur ce point. La différence qui me sépare entre ces personnes comme Rigue, c'est ma curiosité poussée à l'extrême.

Pour l'instant je ne fais pas grand chose d'incroyable, mais le temps viendra, et ils contempleront tous, avec amertume, mes "bidules mécaniques", et regretteront de m'avoir malmené.

Mais, heureusement pour moi, je serai déjà très loin du village, menant une vie paisible. Et qui sait, peut-être pourrais-je causer à ce Dragon énigmatique ?

J'ai un tas de question à lui poser à ce gros paresseux.

Pourquoi paresseux ?

A ma naissance, nous ne connaissions rien encore aux histoires de notre monde, et malgré nos découvertes, qui ne restaient que des spéculations.

Une personne, se faisant appeler Oradonn, avait souhaité découvrir le monde en dehors de notre village. Ils étaient d'accord, mais ils lui ordonnèrent de devenir guerrier en échange. Chose qu'il finit par accepter; il les trahit tous, s'enfuyant lâchement, et laissant 2 de ses compagnons mourir aux mains d'ogres, qu'ils lui hurlaient de revenir.

Oradonn, revint un jour au village.

La foule en colère, et à la fois surprise, fit intervenir le chef : Rigue, et le jugea à la peine de mort pour haute trahison.

En réponse à sa peine, il répondit:

" Rigue, le temps viendra, où nous enverrons des guerriers explorer les environs, le temps viendra où nous nous diversifierons, et le temps vient chanter ma paix et ma solitude".

Face à autant d'incompréhension, il répliqua:

" Rigue, dit-il d'un ton autoritaire et sûr, notre village est danger, mais plus encore, notre ignorance en est le symptôme principal. Au cours de mon voyage, j'ai amassé un certain nombre de pages pour reconstituer notre histoire.

Je veux que tu les gardes pour les générations à venir, et que surtout, tu leurs enseignes ce savoir."

Rigue, accepta sans que Oradonn ne soit vraiment au courant. Pourquoi l'a t-il pendu, alors ?Il aurait pu nous aider sur un tas de choses !

J'espère que les choses changeront un jour.


Texte publié par CrocBourbie, 2 juillet 2024 à 18h02
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