Chapitre 1 : Le début du voyage
La glace recouvre le toit des maisons, aucun cheval à l’horizon, et pas une âme dehors. Tomy se réveille doucement, aperçoit immédiatement la glace sur la fenêtre et comprend que la clôture est arrivée. Il aime cette période, la trouvant reposante.
La clôture est une période où le froid transforme le ciel et bouleverse le paysage d'Angeres. Trois lunes apparaissent : une claire, une légèrement rouge et une rouge sang, marquant le début d'une saison rigoureuse
Tomy se lève rapidement, sentant le froid sous ses pieds nus. Il se dirige vers la fenêtre, ouvre le tiroir de la commode, et en sort un manche avec une petite manivelle. Après quelques tours, il pointe l’embout vers la fenêtre, et en un éclair, la glace disparaît grâce à une impulsion lumineuse. Cet objet, le Givrenoir, est une invention héritée de son grand-père.
Givrenoir et Fractiglace : Deux outils de dégivrage
À Angeres, les habitants utilisent le Givrenoir, réservé aux riches, et le Fractiglace, plus commun et abordable, pour dégivrer leurs fenêtres. Tomy, souvent, utilise le Fractiglace, symbole de l'ingéniosité de sa communauté.
Tomy repose le Givrenoir sur la commode et regarde dehors. Tout est immaculé de blanc, et ses yeux s’écarquillent. La neige est là, posée sur le sol, et pour lui, c’est toujours aussi beau. Pas une trace de pas ou de sabot n’est venue entacher ce magnifique spectacle. Il ressent une telle émotion et excitation qu’il ne peut contenir sa joie et pousse un grand cri. Cela ne dure qu’un court instant car il n’est pas seul dans la maison; il vit avec sa mère.
Tomy se tourne vers son bureau en face de son lit. Il n’y a qu’un petit espace entre eux, mais suffisant pour passer. À 17 ans, il mesure environ 1m80, avec une silhouette élancée, des cheveux longs et châtains aux reflets blonds. Ses yeux émeraude montrent une lueur d’espoir malgré une vie difficile. Ses mains grandes et fines, et ses mouvements précis, contrastent avec la saleté qui les couvre.
Réfléchi et déterminé, Tomy garde un esprit curieux et rêveur. Passionné par la fabrication des chaussures, il aspire à maîtriser ce métier. Son carnet de notes, reflet de son esprit méthodique, montre son désir constant d'amélioration. Loyal envers sa famille et ses amis, il est prêt à tout pour les aider et les protéger.
Il allume une petite lampe de chevet. La lumière du jour n’a pas encore percé les nuages épais. Il ouvre un pot d’encre noire et prend une plume des plus ravissantes, fine et dorée avec des reflets rougeâtres. D’une main assurée, il plonge la plume dans l’encre et ouvre en même temps un carnet où il note ceci : « Jour 1 de clôture, temps : Neige, température : -45, Mental : ++ »
En dessous de ces annotations, il dessine un flocon de neige, comme pour ne pas oublier qu’une nouvelle période a commencé. Son carnet est rempli d’écrits ; chaque jour, il note le temps qu’il fait et son niveau d’humeur, comme pour voir sa propre évolution. Le bruit de la plume glissant sur le papier est apaisant, créant une atmosphère studieuse.
La pièce est imprégnée d'odeurs familières : celle du bois ancien de la commode, du cuir des chaussures en cours de réparation et de l'encre fraîchement utilisée. Le crépitement du feu dans la cheminée apporte une chaleur réconfortante qui contraste avec le froid extérieur.
Tomy ressent la texture rugueuse du cuir sous ses doigts alors qu'il manipule les outils de son grand-père, chacun portant les marques d'années de travail acharné. Ces outils, bien que usés, sont des reliques précieuses qui lui rappellent constamment l'héritage qu'il doit honorer.
Environnement de Tomy
Tomy habite dans le quartier ouvrier d'Angeres, marqué par la simplicité et l'austérité. Les maisons en briques et bois, modestes et serrées, témoignent de la densité de la population. L'intérieur de la maison de Tomy reflète leur condition modeste. Les meubles, vieux mais entretenus, montrent leur résilience.
Sa chambre, petite mais fonctionnelle, est éclairée par une unique fenêtre souvent obstruée par le givre. Une commode en bois massif, héritée de sa grand-mère, trône près de cette fenêtre. Sur le bureau de Tomy, une lampe, un pot d'encre noire et une plume dorée montrent son intérêt pour l'écriture et le dessin. Les murs ornés de quelques dessins faits par Tomy dégagent une atmosphère de chaleur et de résilience.
« Tomy, descends, tu vas être en retard, dépêche-toi ! » crie sa mère. Il enfile rapidement un vieux jean troué au genou et délavé, un t-shirt vert kaki raccommodé avec des bouts de tissu, une paire de chaussettes qui paraît plus neuve que le reste, puis il met ses chaussures, montantes de couleur noire avec des semelles autrefois blanches. Tomy ouvre une trappe sur le sol de sa chambre et descend par une vieille échelle en bois. Ensuite, il descend un autre escalier pour enfin arriver au rez-de-chaussée.
Un petit-déjeuner en famille
Une douce odeur de pain grillé flotte dans la maison ; sa mère a préparé le petit-déjeuner. C’est une femme douce et pleine d’énergie, vivant à mille à l’heure. Elle mesure environ 1m65, avec des cheveux longs et lisses d’un noir corbeau, et des yeux d’une profondeur et d’une noirceur inégalées. On peut voir ses cernes proéminentes, qui laissent transparaître une vie bien difficile. Elle ne met jamais de robe ; chaque jour, elle est en jean avec une chemise, des bottines et une canne en bois de hêtre. L’ensemble est usé et sale. Elle ne peut plus travailler suite à un accident de calèche injuste dans lequel elle a perdu une jambe.
Tomy s'assied à la table de la cuisine, où sa mère a déjà disposé du pain grillé et un peu de confiture. Ils mangent en silence pendant quelques instants, savourant la chaleur du foyer et la rare tranquillité du matin. Après un moment, sa mère brise le silence.
"Tomy, tu sais que nous vivons des temps difficiles," dit-elle doucement en lui versant une tasse de thé chaud. "Mais j'ai vu la détermination dans tes yeux et je sais que tu as un grand avenir devant toi."
Tomy hoche la tête, ses pensées tournées vers les chaussures qu'il doit réparer et les rêves qu'il nourrit en secret. "J'essaie de faire de mon mieux, maman. J'espère qu'un jour, je pourrai gagner assez pour nous sortir de cette situation."
Sa mère lui sourit avec tendresse, posant une main réconfortante sur la sienne. "Je crois en toi, Tomy. Tu as un talent incroyable et un cœur généreux. Même si la vie nous a mis à l'épreuve, je suis sûre que tu accompliras de grandes choses."
Ils parlent ensuite de leurs espoirs pour l'avenir, de la possibilité de déménager dans un endroit plus chaleureux, et de la volonté de Tomy d'améliorer ses compétences en tant que cordonnier. Sa mère partage ses souvenirs de jeunesse, des histoires de temps plus simples et des rêves qu'elle avait autrefois.
"Parfois, je regrette ce que j'ai perdu," avoue-t-elle, ses yeux se perdant dans le passé. "Mais te voir si déterminé me donne de l'espoir. Ensemble, nous pouvons surmonter ces difficultés."
Tomy serre la main de sa mère, sentant le poids de ses responsabilités mais aussi la chaleur de leur lien familial. "Merci, maman. Je ferai tout ce qu'il faut pour nous offrir une vie meilleure."
Ils finissent leur petit-déjeuner en silence, mais le cœur de Tomy est maintenant gonflé d'une nouvelle détermination. Il sait que chaque effort qu'il fait est pour un avenir meilleur, non seulement pour lui, mais aussi pour sa mère.
L'héritage de son grand-père
Après le petit-déjeuner, Tomy monte dans sa chambre pour se préparer. Avant de partir, il prend un moment pour ouvrir une vieille boîte en bois rangée sous son lit. À l'intérieur, des souvenirs de son grand-père, un homme sage et respecté, ancien cordonnier-cireur de chaussures comme lui.
Son grand-père lui avait légué non seulement ses outils, mais aussi ses connaissances et ses histoires sur l'ancienne ville avant le Reset. Tomy se rappelle les soirées passées à écouter ses récits fascinants.
"Tomy," lui disait souvent son grand-père, "chaque paire de chaussures raconte une histoire. Apprends à les écouter, à les comprendre, et tu deviendras le meilleur cordonnier de cette ville."
Son grand-père lui avait appris les techniques de base, mais aussi l'importance de l'innovation et de la persévérance. Il se souvient des conseils précieux qu'il lui donnait, comme lorsque Tomy avait des difficultés à réparer une paire de chaussures particulièrement abîmée.
"Ne te laisse jamais décourager par l'apparence extérieure," lui disait-il. "La vraie valeur d'une chaussure se trouve dans sa structure, tout comme la valeur d'une personne se trouve dans son cœur."
Tomy prend un des outils de la boîte, une vieille brosse en crin de cheval, et se promet de perpétuer l'héritage de son grand-père. Chaque fois qu'il utilise ces outils, il sent la présence de son mentor à ses côtés, guidant ses mains et ses décisions.
Avant de quitter la maison, Tomy regarde une dernière fois le portrait de son grand-père accroché au mur. "Je ne te décevrai pas," murmure-t-il avec détermination.
Angeres est un lieu de contrastes saisissants où l'ancien et le moderne cohabitent en harmonie. Ses bâtiments contemporains se marient parfaitement avec de vieilles ruines, offrant un spectacle architectural unique. Ce mélange éclectique rappelle la grandeur passée de la ville, autrefois sophistiquée et densément peuplée, une prospérité qui a finalement conduit à sa chute.
L'animation d'Angeres
Le matin, Angeres s'éveille dans une effervescence palpable. Les rues sont animées par le va-et-vient des habitants et des visiteurs. Les usines, symboles de la révolution industrielle, fonctionnent à plein régime, crachant de la fumée dans le ciel clair. Les diligences affluent, ornées de dorures étincelantes et faites de bois noble avec des armatures en fer forgé, témoignages d'une époque révolue mais pas oubliée.
La géographie urbaine
Située au cœur du continent, Angeres est une ville de taille moyenne, traversée par un majestueux fleuve. Ce fleuve scinde la ville en deux, créant une frontière naturelle entre deux mondes distincts : à l'Est, les manoirs opulents et les magasins de luxe dessinent un paysage de richesse et de privilège, tandis qu'à l'Ouest, les quartiers ouvriers témoignent d'une vie plus modeste et laborieuse. Ce contraste frappant entre les classes sociales est visible à chaque coin de rue.
Le charme des quartiers
Le quartier Est de la ville, avec ses demeures historiques et ses boutiques raffinées, dégage un charme élégant. Les rues pavées sont bordées de cafés pittoresques et de jardins bien entretenus, où les élites locales se rencontrent pour discuter affaires et politique. En revanche, l'Ouest d'Angeres, plus industriel, est le cœur battant de la production et du travail. Les bâtiments y sont plus fonctionnels, mais ils abritent une communauté résiliente et soudée, fière de ses racines et de son héritage.
Un héritage riche
Angeres, avec son mélange unique de passé et de présent, est une ville où chaque coin de rue raconte une histoire. Les vieilles pierres des ruines murmurent les secrets des temps anciens, tandis que les constructions modernes témoignent de la volonté de la ville de se réinventer et de prospérer malgré les défis. Les habitants d'Angeres, qu'ils soient riches ou pauvres, partagent une fierté commune pour leur ville et travaillent ensemble pour un avenir meilleur.
Pendant la clôture, Angeres se métamorphose en un paysage hivernal enchanteur mais impitoyable. Les rues pavées se couvrent rapidement d'une épaisse couche de neige, et les toits des maisons sont alourdis par la glace. Les bâtiments, habituellement animés et vibrants, semblent se figer dans le temps, leur architecture ancienne recouverte d'une fine pellicule de givre. Le craquement de la neige sous les pieds des passants résonne comme une mélodie glaciale, accompagnée par le souffle du vent mordant.
Les quartiers riches d'Angeres, avec leurs demeures élégantes et leurs jardins soignés, se parent d'un manteau blanc immaculé. Les habitants de ces quartiers, préparés depuis longtemps, sortent peu, préférant rester à l'intérieur de leurs maisons confortablement chauffées. Les fenêtres ornées de vitraux projettent des lumières colorées sur la neige, ajoutant une touche de magie à l'atmosphère déjà féerique. L'odeur de bois brûlé flotte dans l'air, mêlée à celle des épices provenant des cuisines bien approvisionnées.
En revanche, les quartiers ouvriers, où vit Tomy, sont marqués par une activité frénétique. Les habitants se hâtent de dégager les chemins et d'isoler leurs maisons contre le froid mordant. Les enfants, bien que fascinés par la neige, sont souvent vus aidant leurs parents à transporter du bois de chauffage ou à remplir les seaux d'eau aux rares points d'eau non gelés. La solidarité est palpable dans ces rues étroites et bondées, où chacun sait qu'il dépend des autres pour traverser cette période difficile. L'odeur de la neige fraîchement tombée se mêle à celle des feux de charbon, et le tintement des cloches des vendeurs ambulants résonnent à leur passage.
Pour aller travailler, Tomy doit traverser le pont de Jeanne, le principal de la ville, et se rendre jusqu’au boulevard Préau. Ce boulevard est le plus grand de la ville, où toutes les grandes entreprises ont leur siège social. Tomy se place ici pour cirer les chaussures des dirigeants, des investisseurs ou des employés de ces grandes entreprises. Quelques fois, il a droit à un petit plus de la part de certains de ces riches travailleurs, mais cela arrive rarement. Pour cirer ou réparer une paire, Tomy touche 5 TH, la monnaie planétaire. Pour 5 TH, on peut avoir une assiette de ragoût, mais Tomy ne mange pas le midi et garde tout pour le donner à sa mère. Il faut bien aider sa famille ; les taxes et les loyers augmentent de plus en plus.
La concurrence des cordonnier-cireurs
Tomy espère faire plus de clients par jour, mais en général, il en a dix maximum, et certains jours, aucun. La concurrence est rude ; beaucoup d’enfants de son âge et plus jeunes font ce travail, certains sur d’autres boulevards et d’autres sur le trottoir en face. Il faut se démarquer, mais cela reste compliqué. Il a une petite boîte avec tous les outils nécessaires que son grand-père lui a donnés à sa mort.
La boîte à outils héritée
Dedans, de vieux outils qui ont déjà fait leur temps. On voit que cette boîte a traversé beaucoup d’années, faite en métal, semblable à une ancienne boîte de biscuits. Les outils sont aussi vieux que la boîte, voire même plus. Elle se compose ainsi :
• Un torchon fait de vieux vêtements découpés
• Une brosse en crin de cheval
• Un contenant de cire, faite avec de la graisse
• Une vieille brosse à dents
• De la coloration de semelle, son petit plus pour fidéliser ses clients
Le routine de Tomy
Arrivé sur place, il ouvre une petite trappe en bas du bâtiment situé derrière lui et en sort un petit tabouret, deux accoudoirs en cuir, un dossier, une assise et des pieds de chaise. Il monte la chaise pour les clients, déballe sa boîte, s’assoit sur son tabouret, et sa journée commence.
On peut entendre des crieurs de rue promouvoir leurs articles ou compétences, un moyen d’attirer des clients. Le bruit des roues sur les pavés, les enfants partant pour l’école accompagnés de leur gardienne, tout cela ajoute à l'animation. Le calme ne règne guère dans Angeres ; le silence est en effet une denrée rare.
Il faut dire que depuis le Reset, la vie n’est plus la même. Cet événement a remis les pendules à l’heure. Des catastrophes sans précédent ont anéanti la moitié de l’humanité. Deux milliards de personnes sont parties vivre sur une autre planète et l’autre moitié est restée sur Terre. Il a fallu vingt ans pour reconstruire un semblant de ville et rétablir les bases de la société.
Chaque matin, Tomy répétait le même rituel : il montait sa chaise pour les clients avec précision et soin, déballait ses outils et attendait ses premiers clients. Malgré le froid mordant, il restait optimiste. Sa mère l'avait toujours encouragé à persévérer et à croire en ses rêves. Ce matin-là, il avait un pressentiment, une intuition que quelque chose d'extraordinaire allait se produire.
Alors qu'il était plongé dans ses pensées, une silhouette familière apparut au coin de la rue. C'était M. Grégoire, un riche industriel de la ville, connu pour son goût pour les chaussures impeccables. Tomy l'avait déjà aperçu plusieurs fois, mais aujourd'hui, quelque chose semblait différent. M. Grégoire s'approcha, un sourire énigmatique aux lèvres.
"Bonjour, Tomy. J'ai entendu dire que tu as un talent particulier pour les chaussures. Je voulais te proposer quelque chose de spécial aujourd'hui."
Tomy, surpris mais curieux, hocha la tête en signe d'accord. M. Grégoire sortit une paire de chaussures en cuir usées mais magnifiquement conçues de sa mallette.
"Ces chaussures ont une histoire. Elles appartenaient à mon père, et avant lui à mon grand-père. Je voudrais que tu les répares et les embellisses, mais plus encore, j'aimerais que tu y ajoutes ta touche personnelle. Fais-en quelque chose d'unique."
C'était un défi de taille pour Tomy. Ces chaussures avaient une valeur sentimentale immense pour M. Grégoire, et il ne pouvait se permettre de le décevoir. Il accepta avec enthousiasme, prenant les chaussures comme si elles étaient un trésor précieux. M. Grégoire partit en lui souhaitant bonne chance, laissant Tomy seul avec sa tâche.
L'atelier de Tomy n'est autre que sa chambre. Sur le bureau de Tomy, une lampe de chevet à l'abat-jour délavé, un pot d'encre noire et une plume dorée avec des reflets rougeâtres montrent son intérêt pour l'écriture et le dessin.
Tomy a transformé un coin de sa chambre en un espace dédié à son art. Les outils de son grand-père sont soigneusement disposés sur une étagère : une vieille brosse en crin de cheval, des pots de cire faite maison, des aiguilles et du fil robustes pour la couture du cuir, et divers couteaux et emporte-pièces. Chaque outil a sa place, et Tomy les maintient en excellent état, suivant les enseignements de son grand-père.
Sur son bureau, il a aménagé un espace de travail où il peut réparer et personnaliser les chaussures. Aujourd'hui, il travaille sur la paire de bottes usées de M.Gregoire. Alors qu'il examine les bottes, il réfléchit à la meilleure approche pour les restaurer.
"Ces bottes ont traversé des épreuves," pense-t-il. "Je dois trouver un moyen de leur redonner vie tout en respectant leur histoire."
Il commence par nettoyer soigneusement le cuir avec une solution qu'il a lui-même concoctée à partir des recettes de son grand-père. Ensuite, il utilise la vieille brosse en crin de cheval pour appliquer une première couche de cire, nourrissant le cuir desséché. Pendant que la cire pénètre, il prépare les aiguilles et le fil pour réparer les coutures déchirées.
Tomy innove souvent dans son travail, cherchant des moyens d'améliorer les techniques traditionnelles avec des matériaux modernes qu'il peut trouver. Aujourd'hui, il décide d'incorporer une teinture spéciale qu'il a mise au point, inspirée des histoires de son grand-père sur les chaussures avant le Reset.
"Cette teinture donnera aux bottes un éclat unique," se dit-il en appliquant la solution avec précision. "Elles seront plus résistantes et plus belles qu'avant."
En travaillant, Tomy pense à son grand-père et aux nombreux conseils qu'il lui a donnés. "Ne te précipite jamais, prends le temps de bien faire les choses," lui disait-il. "Chaque détail compte."
Après plusieurs heures de travail méticuleux, les bottes sont transformées. Le cuir brille d'un nouvel éclat, les coutures sont solides, et la teinture apporte une touche de modernité tout en respectant l'âme des bottes.
Tomy observe son travail avec satisfaction. "Grand-père serait fier," murmure-t-il. "J'ai encore beaucoup à apprendre, mais je sens que je suis sur la bonne voie."
Après plusieurs jours de travail acharné, les chaussures étaient méconnaissables. Tomy avait réussi à préserver leur essence tout en leur insufflant une nouvelle vie. Les chaussures étaient non seulement réparées, mais transformées en une œuvre d'art. Les coutures étaient renforcées, le cuir brillait d'un éclat nouveau, et d’une légère teinte rougeâtre, rappelant les reflets de la plume qu'il utilisait pour écrire, ajoutant une touche de modernité.
Le jour de la remise des chaussures, M. Grégoire revint avec un air expectatif. Tomy lui tendit les chaussures avec une pointe de nervosité. M. Grégoire les examina longuement, ses yeux brillant d'émotion.
"Tomy, c'est incroyable. Tu as réussi à capturer l'âme de ces chaussures tout en les rendant uniques. Je savais que tu avais un don, mais tu viens de dépasser toutes mes attentes."
Cette reconnaissance renforça la détermination de Tomy. Il venait de prouver qu'il pouvait non seulement survivre, mais aussi exceller grâce à son talent et à son travail acharné. Cette réalisation marquait le début de quelque chose de grand.
Après cette rencontre, Tomy se sentit inspiré et motivé. Il décida de partager cette expérience avec son ami.
Ance, un jeune homme fougueux travaillant dans la métallurgie, était son confident et partenaire de nombreuses explorations.
Il était de taille moyenne, avec une silhouette musclée, résultat de longues heures passées à forger et travailler le métal. Ses cheveux bruns étaient toujours en bataille, et ses yeux bleu clair brillaient d'un éclat de curiosité et de détermination. Malgré la dureté de son travail, Ance avait un sourire facile et un esprit aventureux qui le rendait extrêmement sociable.
Mentalement, Ance était un jeune homme passionné et persévérant. Il avait une énergie débordante et une soif insatiable de découverte. Bien qu'il fût parfois impulsif, son enthousiasme était contagieux, et il savait motiver Tomy à sortir de sa zone de confort. Sa fougue et son optimisme étaient des atouts précieux dans leurs explorations des ruines environnantes.
Ils se retrouvèrent à la sortie d'Angeres, près des ruines qu'ils aimaient explorer ensemble. Ces ruines, vestiges d'une époque révolue, recelaient souvent des trésors oubliés. Ce jour-là, ils découvrirent une entrée menant à une cave obscure.
"Tomy, tu ne croiras pas ce que j'ai trouvé hier," dit Ance, les yeux brillants d'excitation. "Un vieux marteau de forgeron, mais pas n'importe lequel. Il appartenait à l'un des maîtres forgerons d'Angeres."
"Wow, c'est incroyable, Ance," répondit Tomy avec un sourire. "Tu as toujours le don de dénicher des trésors."
Ance haussa les épaules avec un air de fausse modestie. "Je suppose que j'ai l'œil pour ce genre de choses. Et toi, quoi de neuf ?"
Tomy hésita un instant avant de sortir le manuel de sa sacoche. "Regarde ce que j'ai trouvé dans une vieille cave. C'est un manuel sur le métier de la chaussure, signé par un certain Hope. Et ce n'est pas tout, il y avait une carte cachée à l'intérieur."
Ance prit le manuel avec précaution, examinant la couverture et feuilletant les pages avec intérêt. "C'est vraiment quelque chose. Hope... ce nom me dit quelque chose. Peut-être une figure importante d'avant le Reset ?"
"Je ne sais pas encore," répondit Tomy pensivement. "Mais certaines pages ont été arrachées, et la carte indique un endroit en dehors d'Angeres. Ça pourrait être important."
Ance hocha la tête, son expression devenant plus sérieuse. "On devrait enquêter. Qui sait ce qu'on pourrait découvrir ? Peut-être des secrets sur l'ancienne ville ou des techniques oubliées."
Tomy sourit, appréciant l'enthousiasme de son ami. "Oui, mais pas tout de suite. J'ai besoin de me préparer et de comprendre ce que contient ce manuel."
"Bien sûr, Tomy. Mais sache que je suis là pour t'aider, quoi qu'il arrive," dit Ance en posant une main sur l'épaule de Tomy.
"Merci, Ance. Je savais que je pouvais compter sur toi," répondit Tomy avec gratitude.
Ils continuèrent à discuter de leurs découvertes respectives, planifiant déjà leurs prochaines explorations tout en partageant des anecdotes et des rires. Leur amitié solide et leur détermination commune promettaient des aventures passionnantes à venir.
Tomy rentra chez lui, le manuel précieusement serré contre lui. Il s'installa à son bureau, alluma sa lampe de chevet et commença à lire avidement. Les pages jaunies étaient remplies de connaissances et de techniques anciennes qui pourraient transformer son approche de la réparation de chaussures. Cependant, quelque chose attira rapidement son attention.
En feuilletant le manuel, il trouva un petit repli dans la couverture intérieure. À l'intérieur, une vieille carte pliée était dissimulée, avec des annotations à peine lisibles.
La carte semblait indiquer un endroit quelque part en dehors d'Angeres. Certaines parties étaient effacées ou illisibles, ajoutant au mystère de sa découverte. En bas de la carte, il y avait une signature familière : "Hope".
Tomy sentit son cœur s'emballer. Qu'était-ce que cet endroit sur la carte ? Pourquoi Hope l'avait-il cachée dans ce manuel ?
Il se promit de ne pas trop s'attarder sur ces questions pour l'instant, mais le mystère le hantait. Il savait qu'il devrait enquêter plus tard, mais pour l'instant, il devait se concentrer sur l'apprentissage des techniques contenues dans les pages encore intactes du manuel.
"Il y a quelque chose de plus ici," pensa Tomy. "Quelque chose que Hope voulait que je découvre."
En refermant le manuel, il fixa la carte une dernière fois avant de la cacher soigneusement dans son tiroir. Il sentait que cette découverte marquait le début d'une nouvelle aventure, mais il ne savait pas encore à quel point cela changerait sa vie.
Ce succès inattendu ouvrit de nouvelles opportunités pour Tomy. La nouvelle de son talent se répandit rapidement dans la ville, attirant l'attention de nombreux clients potentiels. Mais plus encore, cela lui donna l'espoir et la motivation nécessaires pour continuer à innover et à poursuivre ses rêves.
La journée se terminait, mais pour Tomy, ce n'était que le début de son voyage. Un voyage qui le mènerait à explorer les mystères d’un vieux livre, à découvrir des savoir-faire oubliés et à redonner vie à une tradition ancienne, tout en forgeant son propre chemin.
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