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tome 1, Chapitre 2 « Wastler » tome 1, Chapitre 2

Message de l'auteur :

Bonjour à toustes,

Je m'appelle Flavien Jambou.J'ai toujours aimé créer des histoires. J'ai sorti en autoédition « L'envol », le premier tome de ma saga intitulée Air Quest.Ce qui explique la raison de ma présence sur ce site.Voici les 3 premiers chapitres pour vous faire découvrir cette histoire et vous donnez envie de lire la suite.Le livre est disponible en version numérique ou en version papier sur de nombreux sites (Fnac, Cultura, Amazon, Gibert, Librinova...)

Merci et bonne lecture.

Jour 1

Cinq minutes après le départ, le Wastler se stabilisa.

— C'est bon, on peut retirer les barrières ! cria Becky en relevant ses lunettes sur le front. Je nous ai mis dans la bonne direction et le pilotage automatique est enclenché.

— Merci, Becky, c'est parfait, comme d'habitude, répondit Light.

Viens, Sayu on va te montrer le reste du vaisseau.

Il ouvrit la double porte en bois qui donnait sur un couloir.

— À gauche, tu as toutes les chambres. Voici celle de Mogi, la mienne, celle de Becky, de Reytos, et ici la tienne, qui est donc la dernière. À droite, tu trouveras le reste, avec la cuisine, le garde-manger, la salle de bain, les toilettes et, tout au fond, la pièce spéciale machinerie. Ah ! et tout au fond juste un peu après ta chambre, c'est la salle d'entraînement. Mais on verra tout ça plus tard. Aujourd'hui, c'est repos. T'as des questions ?

— Non, ça m'a l'air très clair.

— Dans ce cas, on va tous ranger nos affaires.

Sayu prit ses deux sacs et rejoignit sa chambre.

Il s'agissait d'une pièce des plus ordinaires. Pas très grande, les murs blancs et suffisamment d'espace pour pouvoir circuler entre les meubles et en ouvrir les portes ou les tiroirs. Il y avait un lit, une étagère, une armoire et une commode.

Un hublot, qu'elle avait remarqué du hangar, éclairait la pièce et pouvait être caché d'un épais rideau.

Sayu prit son temps. Pendant dix minutes elle rangea correctement ses affaires et s'assit sur le lit, pour regarder défiler le paysage en repensant aux derniers jours qu'elle venait de vivre. Elle voyait le temps magnifique qu'il faisait, avec peu de nuages, lui laissant presque l'impression d'être seule au milieu de nulle part. Elle avait l'impression, de temps en temps d'apercevoir au loin une forme noire qu'elle imaginait être une autre île.

Elle finit par quitter sa chambre et retourna dans la salle principale où le reste du groupe avait pris place sur les canapés et fauteuils.

— Ç'a été ? Ta chambre te plaît ? demanda Mogi avec ironie.

— La meilleure que je n'ai jamais eue ! répliqua Sayu de la même manière. Alors ça y est, je suis officiellement sur la Liste ?

— Non, pas encore, lui indiqua Becky. Nous allons vers le nord-est, ce n'est qu'après avoir, de manière géographique, dépassé Bena, l'île située la plus au nord et la plus loin d'Ecna, que tu sera sur la Liste. En somme, dès lors que nous aurons véritablement dépassé les frontières du Système, si tu préfères. Vu notre direction actuelle, tu le seras officiellement dans trois nuits.

— En parlant de direction, il semblerait que vous sachiez tous où nous allons, alors que vous m'aviez dit qu'il s'agissait d'un mystère.

— En fait, nous savons dans quelle direction aller, nous connaissons notre destination... sans la connaître, expliqua Light.

— Hein ? s'exclama Sayu.

— En réalité, quand je t'ai tout dévoilé sur notre Monde, la Pure, l'Orbe, nos quêtes et le reste, je ne t'ai pas tout dit. Il y a une dernière chose, très importante, que tu dois savoir.

— Et c'est quoi ? demanda-t-elle, d'un ton presque dédaigneux.

— Je t'ai expliqué avoir proposé à des personnes qui ont une quête de m'accompagner pour qu'ensemble nous soyons plus forts et ayons plus de chance de les réaliser. Mais la raison première de l'existence de ce groupe est que j'ai besoin d'aide pour réaliser ma quête.

— Laquelle ? interrogea-t-elle, intriguée.

— J'ai besoin d'activer des stèles situées un peu partout dans ce Monde. Chaque fois qu'une nouvelle stèle est activée, elle nous donne un indice sur l'emplacement de la prochaine restant à activer, ce qui nous amène à faire des arrêts sur certaines îles précises. Et suivant l'indice et nos connaissances, on sait plus ou moins rapidement où nous rendre. C'est aussi pour cette raison qu'il me fallait des personnes qui sachent se battre ou, dans ton cas, pouvant apprendre à se battre...

Sayu marqua une pause de quelques secondes pour réfléchir.

— D'accord... Je vois. C'est sans doute la chose la plus sensée que tu m'aies dite. Je suppose que tu n'as rien précisé avant, par question de sécurité et de confiance. Tu voulais être sûr que je vienne et que l'on soit dans les airs pour me l'annoncer...

— C'est... exactement ça, affirma Light impressionné.

— Ça paraît logique, reprit Sayu. Savoir que Becky, Reytos et Mogi ont des quêtes ne m'avance à rien, en revanche, avoir des informations sur la tienne aurait pu être dangereux. Je comprends que tu aies fait ça et je ne t'en veux pas. Par contre, ça veut dire quoi « activer la stèle » ?

— Décidément, tu es remarquable, je n'ai pas fait d'erreur en te repérant.

La remarque fit sourire Sayu.

— Pour l'activation de la stèle, tu verras par toi-même quand on y sera, répondit Light.

— Ça m'aurait étonnée. Et on se rend où, en ce moment ? Vers l'île où se trouve la prochaine stèle à activer ?

— Oui, mais les îles en dehors des principales n'ont pas de nom. Tout ce qu'on a, c'est l'indice, répondit Reytos. Par exemple pour la prochaine île, l'indice est : « Lianes et volcan, il faut-être prudent ».

— Ça veut dire quoi ? demanda Sayu.

— Que la prochaine île où se trouve une stèle à activer a des lianes dans son environnement, et un volcan.

— C'est si simple que ça ?

— Non, parfois c'est bien plus dur, mais là l'indice était évident et nous n'avons pas eu trop de mal à le déchiffrer et à savoir sur quelle île se trouve la prochaine stèle pour l'activer, expliqua Mogi.

— Comment ?

— Sur toutes les îles principales, il y a un marché noir spécialement dédié aux personnes de la Liste, où l'on peut trouver de nombreuses et précieuses informations.

— Attendez, je ne le savais pas, tout ça.

— Normal tu n'en faisais pas partie. Être sur la Liste, c'est comme être... une sorte de personne connue, bien que ça ne t'ouvre les portes que d'un Monde inconnu des autres. Bien entendu, il est caché de tous et surtout de l'Orbe, dans un sous-terrain dont l'accès n'est possible qu'en prouvant notre présence sur la Liste. Tu penses bien qu'avec Light et sa première place sur la Liste, c'est facile.

— C'est pourquoi vous devez vous rendre de temps en temps sur les îles principales.

— Pour ça, et pour se réapprovisionner, précisa Mogi.

— D'ailleurs, vous aviez uniquement vos affaires personnelles quand on était à l'airport, où était la nourriture ?

— On s'occupe des achats et on les range dans le Wastler avant de repartir, expliqua Light. Ça nous permet de nous débarrasser au plus vite de cette partie pour nous consacrer au plus important et de n'emporter sur le dos que nos affaires le jour du départ.

— Tout ça est très calculé, remarqua Sayu.

— Il le faut bien, dit Becky. Mais, tu n'as pas à t'inquiéter, on s'y fait vite, tu verras.

— J'ai encore une question, Light.

— Vas-y, je t'écoute.

— Combien de stèles reste-t-il encore à activer ?

— Il en reste neuf, la prochaine incluse.

— Neuf ! C'est beaucoup ! Il y en a combien en tout ?

— En tout, il faut en activer quinze.

— Donc vous n'avez activé que six stèles à vous quatre ?

— Que ? Ce fut loin d'être facile ! J'ai activé seul les deux premières, puis une avec Mogi, une avec Reytos et deux autres depuis que Becky nous a rejoints. C'est à ce moment qu'on a eu le Wastler, très pratique pour voyager et donc pour gagner beaucoup de temps. De plus, nous ne savons jamais vers quoi ni où nous allons, il y a toujours des imprévus.

— Je vois... Désolée.

— Ne t'excuse pas, ta réaction se comprend.

— Et le groupe a un nom ?

— Non, on a décidé de ne pas en avoir, ça permet à chacun d'avoir sa propre identité, expliqua Becky. Mais les autres nous en donnent. En général on est le groupe des « Wastleur ».

— C'est pas mal, dit Sayu en riant.

— Ouais, ça pourrait être pire, réagit Mogi avec un sourire.

Le reste de la journée passa tranquillement.

Durant les Temps qui suivirent, ils s'occupèrent pendant que le Wastler continuait d'avancer. Reytos était assis en tailleur sur le sol et méditait, Light et Mogi lisaient les nouvelles achetées à Ecna, et Sayu demandait à Becky de lui montrer les cartes.

Le soir, Light dit à Sayu : « C'est Mogi qui cuisine, dans l'équipe ; tu peux être sûre de bien manger ». Il leur fit un simple bouillon avec quelques pommes de terre, ce qui n'en resta pas moins bon.

Ensuite, chacun regagna sa chambre pour dormir. Mais Sayu n'arrivait pas à trouver le sommeil. Cela faisait plusieurs Temps qu'elle était allongée sur son lit, les yeux fermés, à tourner dans tous les sens essayant de trouver le sommeil, mais en vain. Elle repensait aux derniers jours qu'elle avait vécus depuis sa rencontre avec Mogi et s'interrogeait : « Tout cela est-il réel ? ». Elle se pinça même la peau tout en fermant les yeux, pour voir si elle allait se réveiller dans son appartement à Ecna. Mais lorsqu'elle les ouvrit et qu'elle tira le rideau, elle vit seulement la lune et les nuages défiler dans le ciel. Elle décida donc de se lever et d'aller dans la salle principale, pour peut-être commencer un livre ou regarder à nouveau les cartes en attendant le sommeil. Elle sortit de sa chambre et traversa le couloir animé uniquement par les ronflements de Mogi. Elle ouvrit et referma doucement la double porte. Mais en se retournant, elle remarqua Becky qui était assise sur son siège au centre de pilotage et qui ne l'avait pas entendue.

— Euh... Becky ? demanda Sayu en chuchotant.

Becky se retourna d'un coup sec.

— C'est toi, Sayu ? Tu m'as fait peur. Qu'est-ce que tu fais ici ?

— Désolée. Je n'arrive pas à dormir, donc je pensais lire un livre ou consulter des cartes en attendant de trouver le sommeil. Et toi ?

— Haha... Ah ça, pour t'endormir il n'y a pas mieux, confirma Becky. Je viens souvent vérifier si tout est en règle.

— Et alors ?

— Tout est bon, dit Becky avec un sourire.

Toutes les deux allèrent s'asseoir à la table.

— Ça fait combien de temps que tu es dans le groupe ?

— Ça va faire... dix mois. C'est passé super vite et tu peux me croire, ça va te faire pareil.

— Je n'en doute pas. En tout cas ça passera plus vite si j'arrive à dormir, dit Sayu en rigolant, ce qui fit rire Becky aussi. Je ne pensais pas réussir à te faire rire.

— Comment ça ?

— Bah... Ne le prends pas mal, mais... J'ai cru que tu ne m'appréciais pas du tout. Surtout avec tes expressions et tes réflexions.

— Je suis méfiante avec tout le monde au début, mais je ne pouvais pas aller contre l'avis général et quand tu m'as tenu tête, tu m'as rassurée. J'ai compris que tu pouvais réellement être des nôtres et non une menace.

— Je suis épatée que tu arrives à diriger un tel vaisseau.

— Ce n'est pas très compliqué. Je voulais être pilote à la base, donc je me suis beaucoup renseignée et documentée.

— Tu ne l'es pas ?

— Si, mais... Pas comme le conçoit l'Orbe.

— Pourquoi ?

— Ça, ce sera peut-être pour une prochaine fois. Toujours est-il que, comme toi, Light m'a repérée ainsi que mes connaissances aériennes. Le fait que je sache piloter et bien entendu, le fait que j'aie une quête, l'ont vraiment convaincu de vouloir m'intégrer dans le groupe. Comme tu t'en doutes, j'ai accepté sa proposition. Je lui ai montré le Wastler que j'avais repéré depuis longtemps, il l'a acheté et depuis on voyage grâce à lui.

— C'est une superbe histoire.

— Ça, tu peux le dire.

— Je peux me permettre de te poser une question personnelle ?

— Vas-y, on ne sait jamais.

— T'as quel âge ?

— Hahaha... C'est ça ta question personnelle ? Ne fais pas autant de manières avec moi. J'ai trente ans.

— J'ai préféré demander, vu que tu n'as pas voulu répondre tout à l'heure.

— Entre te parler de ma vie et te donner mon âge, il y a une différence. Et toi, t'as quel âge... Si je peux me permettre ? dit-elle avec ironie.

— J'ai vingt-sept ans.

— T'es la plus jeune d'entre nous, alors.

— Ils ont quel âge les autres ?

— Tu leur demanderas directement, ce n'est pas à moi de te répondre. En tout cas t'es du genre curieuse.

— Oui, je pose beaucoup de questions.

— T'as bien raison.

Sayu bâilla.

— Ah ! on dirait que le sommeil arrive finalement, remarqua Becky.

— Oui, le fait de parler m'a fait du bien, ça m'a déstressée. Merci beaucoup.

— Tu n'as pas à me remercier, de toute façon on va se côtoyer longtemps. Tu ferais bien d'aller dormir tant que tu en as envie, je vais y aller aussi.

Becky et Sayu rejoignirent chacune leur chambre.

Quelques minutes après s'être allongée, Sayu finit par s'endormir.

Jour 2

Le matin, Sayu se leva peu après les autres et les rejoignit pour le petit-déjeuner, toujours préparé par Mogi.

Une fois chacun prêt et douché, Light demanda à chacun de se rendre à la salle d'entraînement pour montrer à Sayu ce qu'est la Pure et lui expliquer comment on se bat.

Les murs de la salle étaient recouverts de plaques métalliques, toutes noircies de traces. Il y avait une armoire dans un coin, des barres et des anneaux suspendus au plafond, et deux bancs dans deux autres coins.

Light invita Sayu à s'asseoir sur l'un d'eux et prit la parole.

— Bien ! Sayu, il est temps de s'attaquer au sujet le plus important. Avant que chacun ne te montre avec quoi il se bat et énonce brièvement la manière, on va te montrer à quoi ressemble la Pure.

Light s'arrêta de parler. Il s'immobilisa, et en peu de temps une espèce de fumée bleue très transparente apparut autour de lui, avant de venir se placer contre son corps et dessiner son contour, créant une véritable aura bleue. Le tout avec un léger bruit, telle une sorte de petites vibrations à peine audibles.

Sayu n'en revenait pas. Tout son corps tremblait, sa respiration augmentait et ses mains devinrent moites. Elle serra les poings et les mit sur ses jambes.

La Pure existait vraiment, elle la voyait en face d'elle ! Elle ressentit une sensation familière.

— Vous voulez bien faire pareil ? demanda Light.

En un instant la même aura bleue apparut autour de Mogi, Becky et Reytos.

— C'est... inimaginable... Je... n'ai pas de mots, finit par balbutier Sayu les yeux écarquillés et restant bouche bée. C'est donc ça ?

— Absolument, répondit Light. C'est bon, on peut arrêter.

L'aura bleue autour des membres disparut.

— Un jour tu arriveras à faire pareil, ajouta-t-il.

— Vraiment ? questionna-t-elle, toujours tremblante, impressionnée et stupéfaite.

— Tout à fait.

— Par contre, je viens de ressentir la même sensation que dans le salon à Ecna, quand tu m'as annoncé que tu m'avais fait venir pour autre chose.

— J'avais un doute, mais tu as donc bien perçu ma Pure à ce moment-là. Je me doutais que ce genre d'annonce allait t'énerver. En réalité, je ne l'ai pas « utilisée » à proprement parler, mais j'ai interagi avec, afin de me conférer comme... une sorte d'aura de puissance, et que tu puisses te sentir comme inférieure sur le moment et faciliter la suite. Je t'ai en quelque sorte manipulée. Une fois encore, je le conçois et je le sais, ma méthode n'était pas la meilleure, mais je l'ai fait pour voir si tu percevais ma Pure et pour que tu restes la plus calme possible lors de mes explications.

Sayu n'en revenait pas.

— Je n'arrive pas à savoir si tu es fort ou fou.

— Les deux ! répliqua immédiatement Reytos.

— Par contre, ce n'est pas dangereux d'utiliser la Pure maintenant, alors que nous sommes encore dans le Système ?

— Non, car on ne l'utilise pas sur les îles principales et dans le cas présent, nous ne sommes pas dangereux. En revanche, les armes le sont et c'est ce qu'on va voir maintenant.

Reytos, Light et Becky prirent des affaires dans l'armoire. Reytos mit un bracelet blanc autour de ses poignets, chacun d'eux portant un demi-anneau. Il serra sa taille d'une ceinture noire, munie de part et d'autre d'un étui tombant le long de ses jambes et s'arrêtant au niveau de sa cuisse.

Enfin, il sortit deux glaives spéciaux. Tous deux mesuraient quarante centimètres. Trente centimètres de lame et dix centimètres de pommeau. Les lames étaient légèrement arrondies comme une virgule, très aiguisées et tranchantes sur le devant. Les pommeaux étaient verticaux et recouverts d'un bandage rouge. Reytos rangea les lames dans les étuis qui vinrent se coller contre sa jambe. Seuls les pommeaux dépassaient des étuis.

Light dégaina une simple épée d'environ un mètre de longueur. Elle était éclatante et lumineuse. Une bande dorée de deux centimètres d'épaisseur sur laquelle étaient dessinées plusieurs flèches séparait la lame du pommeau. Ce dernier, couleur blanc cassé, était juste assez grand pour la main de Light, refermée dessus. Il la rangea dans l'étui qu'il portait contre sa hanche gauche.

Enfin Becky saisit une plaque en argent longue de vingt centimètres, large et épaisse de trois centimètres et comportant une embouchure à chaque extrémité. Elle rangea la plaque dans les deux trous de sa ceinture, afin qu'elle se maintienne à l'horizontale.

Sayu était subjuguée par les armes de Light et Reytos, mais la plaque de Becky restait un mystère.

— Eh bien... je ne sais pas quoi dire, dit-elle.

— Dans ce cas, ne dis rien et laisse-nous te montrer, dit Light.

— Mogi n'a pas d'armes ?

— Non. Il va t'expliquer pourquoi.

Mogi se plaça en face de Sayu.

— Effectivement je n'ai pas d'armes, c'est pas mon truc. Je me bats au corps à corps. Je concentre principalement la Pure dans mes bras et mes jambes pour gagner en impact et en vitesse. Ça donne ça.

D'un coup, des sortes de flammes bleues apparurent autour de ses mains et avant-bras, ainsi qu'au niveau de ses pieds et de ses mollets.

— Je ne vais pas frapper ici, bien entendu, c'est beaucoup trop dangereux, mais ça te donne une idée.

Puis il stoppa net la Pure et repartit avec les autres. Sayu était impressionnée par ce qu'elle venait de voir.

— Comme tu peux le voir, Mogi a une bonne maîtrise de la Pure avec son corps. Elle n'est pas encore parfaite, mais plus que suffisante pour infliger des dégâts. Cependant il a une faible interaction avec les objets, ce que maîtrise Becky en revanche.

À son tour, Becky se tint devant Sayu et reprit la plaque argentée dans sa main droite. D'un geste vif elle tendit son bras et deux autres plaques argentées et arrondies sortirent des embouchures en direction de Becky. Sayu ne comprit pas de quoi il s'agissait. Cela ressemblait à la moitié d'un ovale, ayant juste une partie verticale à cause de la première plaque.

— C'est un arc, annonça Becky.

— Un arc ? Mais je ne vois pas de corde et encore moins de flèches.

Becky afficha un sourire en coin et fit apparaître une corde en Pure qui rejoignit les extrémités des deux plaques arrondies.

— Waouh ! dit Sayu en s'avançant sur le banc pour mieux regarder.

— Et tu n'as encore rien vu.

Becky saisit la corde créée avec son index et son majeur gauche et commença à la tirer vers elle. Au fur et à mesure qu'elle bandait son arc, une flèche de Pure apparaissait, prête à être envoyée une fois la corde tendue.

— Tu as raison, ça, c'est encore plus... Waouh !

Becky refit le même geste vif qu'au début, pour ne garder en main que la première plaque et s'appuya contre le mur, à côté du banc sur lequel était Sayu.

— Becky transforme très bien la Pure pour la modeler et en faire des projectiles, expliqua Light. Par contre elle la maîtrise moins bien que Mogi avec son corps. L'aura que tu as vue autour d'elle peut par exemple lui servir de protection, mais elle ne pourra pas vraiment s'en servir pour taper.

— Reytos, à toi.

À son tour, Reytos se mit en position.

— Tu l'as peut-être remarqué, mes lames sont collées à mes jambes. J'ai tout simplement des aimants cousus sur l'envers de mon pantalon pour éviter que les lames ne bougent quand je cours. Maintenant je vais te montrer leur particularité.

Il prit les lames en mettant ses mains au bord des pommeaux.

— Avec, je peux bien entendu me battre au corps à corps, tout en conservant un minimum de distance. Mais aussi, me battre à distance.

Après ces mots, deux véritables chaînes formées à partir de la Pure apparurent. Elles partaient du demi-anneau situé sur les bracelets et descendaient pour aller s'enrouler autour des parties des pommeaux, non occupées par les mains de Reytos. Quand celui-ci lâcha les pommeaux, les lames tenaient parfaitement en l'air grâce aux chaînes.

— C'est incroyable ! s'extasia Sayu.

— Grâce à ça, je peux lancer les lames dans la direction que je veux et les manipuler dans les airs, en agitant mes bras.

Il reprit ses glaives dans ses mains, fit disparaître la Pure et rangea ses lames.

— Côté arme, Reytos est le plus polyvalent, indiqua Light. Il est bon aussi au corps à corps. Il a une moins bonne maîtrise que Mogi, mais il est plus agile et fait de véritables prises à l'adversaire, de manière très rapide.

Sayu qui jusque-là n'avait de Reytos que l'image d'une personne sage, réfléchie et discrète, se dit qu'il devait être extrêmement fort.

— Et toi, Light, quel super spectacle tu vas me proposer ?

— À vrai dire je n'ai rien de spécial à te montrer, mais je vais t'expliquer.

Il saisit son épée de la main droite.

— Je me bats toujours avec la Pure et évidemment avec mon épée.

La lame de l'épée se mit à briller de couleur bleue.

— Dans le groupe, je suis celui qui la maîtrise le mieux et mieux on le fait, moins on est épuisé. Je me bats à l'épée dont j'ai une bonne maîtrise et je peux aussi me battre avec mon corps si besoin, mais là, tout comme Becky, je ne suis pas aussi bon que Mogi ou Reytos. Ma faculté principale consiste surtout à propulser la Pure.

— La propulser ? demanda Sayu.

— Oui, comme le fait Becky avec ses flèches par exemple. Une fois maîtrisée, la Pure peut être lancée comme projectile. C'est surtout ce que je fais. Nous te montrerons tout sur la prochaine île, car en réalité tu n'as rien vu. À présent ça va être à toi de la ressentir et de la maîtriser.

— Comment on fait ça ?

— Il faut d'abord trouver comment tu vas te battre. Ça permettra de te concentrer sur la manière dont tu devras ressentir et contrôler. Si c'est avec une épée, par exemple, tu devras t'entraîner avec. Maîtriser la Pure n'est pas évident, les personnes polyvalentes sont rares, on préfère donc se focaliser sur un domaine que l'on maîtrise parfaitement. Est-ce que tu aurais une idée du tien ?

Sayu prit un instant pour réfléchir.

— Non, je ne vois pas. Je ne me suis jamais battue et je n'ai même jamais songé à le faire.

— Voilà qui est embêtant, dit Reytos. En général, la manière dont on se bat nous reflète. Ça t'aide ?

— Pas plus, non.

— Euh... Est-ce qu'il y a un objet par exemple auquel tu es liée ? demanda Becky.

— Non.

— Des compétences spécifiques ? interrogea à son tour Mogi.

— Non... Je ne crois pas.

— T'as fait quoi dans ta vie ? enchaîna Light.

— Études classiques, ensuite j'ai aidé ma mère dans sa boutique de fleurs, puis j'ai fait des études de médecine, pour finalement devenir masseuse.

— En effet, ça n'aide pas vraiment.

— Au contraire, Light, ça peut servir ! intervint Reytos.

— Comment ? demanda-t-il, étonné.

— Si je me souviens bien, Sayu, tu as dit avoir été la meilleure masseuse où tu travaillais...

— Oui, et alors ?

— Pourquoi t'es la meilleure ?

— Oh ! ça ce sont mes collègues qui me le disaient. Les clients étaient toujours ravis de mon travail. Ils revenaient toujours me voir, car je sais toujours où appuyer et masser pour qu'ils aillent mieux.

— Light ! Le voilà son domaine de combat.

— Je ne vois toujours pas, Reytos. Tu peux expliquer ?

— Je veux bien aussi, dit Becky.

— Sayu pourrait faire du corps à corps ! Mais spécifique, pas comme celui de Mogi. Lui, c'est plus dans la force brute, celle qui frappe, celle qui fait mal. Elle, se serait davantage dans la subtilité, la légèreté, la finesse et si elle y parvient elle fera très mal.

— Comment ? demanda Sayu.

— Tu connais bien le corps humain, grâce à tes études de médecine et ton expérience de masseuse. Je pense que tu devrais concentrer ta Pure dans tes mains et surtout tes doigts, pour appuyer sur les points et zones sensibles du corps de l'ennemi.

— Merde alors, c'est une superbe idée ! lâcha Becky.

— Ton explication se tient, Reytos, c'est effectivement une superbe idée, ajouta Light.

— En plus je ne serais plus le seul à l'avant, à nous deux on ferait un super duo, compléta Mogi.

— Tu en penses quoi, Sayu ? proposa Light.

— L'idée d'être au corps à corps me fait un peu peur, mais ce qu'a dit Reytos est vrai, je connais bien le corps humain et certains de ses points sensibles.

— Tu n'aurais pas forcément besoin de toujours viser ces points, il faudra juste que tu fasses des coups « chirurgicaux », précisa Reytos. En utilisant ta main comme une lame, par exemple.

— Comme une lame ?

— Une vraie lame ne passe pas toujours, en revanche si tu arrives à donner un coup vif sur un membre et à faire traverser la Pure au même moment, tu pourrais très bien trancher un muscle de l'intérieur, sans faire de dégâts extérieurs.

— T'en es sûr ?

— Absolument !

— Dans ce cas très bien. Partons sur ça ! Mais comment ça se passe pour la maîtriser ?

— Pour commencer, tu vas devoir la ressentir. Une fois cette étape franchie, tu pourras la faire apparaître et enfin la maîtriser, exposa Light. Pour la ressentir, il faut en quelque sorte « méditer », comme le fait Reytos. T'asseoir en tailleur, fermer les yeux et te concentrer sur l'environnement. Prendre conscience de l'air ambiant. C'est la partie la plus difficile, il te faudra au minimum un mois pour y parvenir. S'entraîner régulièrement pour la maîtriser aide beaucoup, bien entendu. Ce qui explique d'ailleurs que Reytos ait un si bon niveau. Quand il n'a rien à faire, ce qui est très souvent le cas pendant les trajets, il s'exerce. Il vaudra mieux que tu sois seule, et dans cette salle.

— Pourquoi seule ?

— Ça aide à se concentrer, répondit Reytos. Cette salle est très bien isolée, tu ne seras dérangée par personne. Par contre, n'hésite pas à faire des pauses. Ressentir des gênes n'aide pas.

— Très bien. Dans ce cas... Je vais commencer maintenant, dit-elle, déterminée.

— Tu es sûre ? demanda Light. Tu peux attendre, si tu veux.

— Non, je préfère commencer le plus tôt possible.

— Très bien, on te laisse. Bon courage.

Light, Becky, Mogi et Reytos sortirent de la salle d'entraînement. Sayu se mit en tailleur au centre de la pièce et ferma les yeux. Tout d'abord elle remarqua effectivement le silence qui l'entourait. Pas un seul bruit. Puis elle se concentra en essayant de comprendre, de faire comme Light lui avait expliqué. Mais elle ne remarqua rien, aucun changement. « Dur de ressentir l'air autour de soi quand on est dans une pièce fermée », pensa-t-elle. Pourtant elle continua de toutes ses forces, voulant réellement réussir, mais en vain.

Elle passa sa journée à faire des sessions de plusieurs Temps, coupées par des pauses. Quand elle expliqua aux autres qu'elle ne ressentait rien, ils lui répondirent que c'était normal, que personne n'y arrivait les premiers jours et qu'elle ne devait pas se décourager.

Le soir, au moment du repas, Light lui dit d'arrêter pour aujourd'hui, qu'elle en avait fait largement assez, sans se plaindre une seule fois, ce qui d'après lui était rare. Apparemment la plupart des personnes perdent vite patience au début, croyant que ce qu'elles faisaient ne servait à rien.

Mais Light lui assura que sa réaction était bon signe, car au contraire ça montrait sa détermination et que, sans qu'elle s'en rende compte, elle avait déjà commencé à prendre conscience de son environnement. En restant calme elle avait compris l'importance et la réelle présence de l'air autour d'elle.

Sayu expliqua au groupe être aussi fatiguée qu'après ses journées de travail. Mogi lui répondit que c'était normal, qu'elle avait fourni beaucoup d'efforts et que maintenant elle avait besoin de dormir.

Sayu ne perdit pas de temps pour y aller. Juste après le repas, elle prit le temps de se changer, tomba sur son lit et s'endormit en quelques secondes. Cependant, une forte envie de boire la réveilla quelques Temps plus tard. Elle se rendait vers la cuisine quand elle croisa Reytos qui sortait de la salle de bains.

— Oh ! c'est toi, Reytos.

— Sayu ! Déjà réveillée ? Épuisant cette préparation, hein ?

— Je suis encore fatiguée, à dire vrai. J'ai juste très soif.

— Dans ce cas, bonne fin de nuit, dit-il en ouvrant la porte de sa chambre.

— Attends !

— Hmm ?

— Est-ce qu'on pourrait parler rapidement de l'entraînement ?

Reytos réfléchit quelques secondes.

— Bois ton eau et rejoins-moi dans ma chambre.

— Merci beaucoup, chuchota Sayu.

Elle but et se rendit dans la chambre de Reytos.

Elle était identique à la sienne. Rien ne traînait. Juste une tête de mannequin était posée sur la commode.

— Je t'écoute. De quoi tu veux parler exactement ?

— Aujourd'hui, j'ai vraiment essayé de me concentrer, mais j'aimerais savoir comment toi tu fais.

— Comme toi. Je m'assois, je ferme les yeux et je me focalise.

— Oui, mais est-ce qu'il y a autre chose ? Est-ce que tu penses à quelque chose en particulier qui t'aide ?

— À rien si ce n'est à l'air qui m'entoure, celui qui devient la Pure quand je le maîtrise.

— Tu ne penses à rien du tout ?

— Je pense à l'air, à son frottement, sa présence, je me le représente. Si penser à quelque chose de particulier en rapport avec l'air t'aide, n'hésite pas.

Sayu réfléchit.

— Jeune, parfois, avec mes parents on se rendait dans les montagnes de Fina, pour faire un peu de randonnée. Le fait d'être loin de la ville me permettait de penser à autre chose et d'être liée à la nature.

— Dans ce cas, penses-y si ça peut t'aider. Les montagnes sont entourées d'un air pur, remets-toi dans le contexte.

— Très bien, j'essaierai ça demain, alors. Merci beaucoup. Oh ! et merci, aussi, d'avoir trouvé comment je vais utiliser la Pure.

— Tu n'as pas à me remercier, répondit Reytos avec un petit sourire.

— Tout de même, il y a une question que je me pose. C'est Light qui t'a appris à maîtriser la Pure ?

— Non. Je la maîtrisais avant de le rencontrer, mais je dois reconnaître qu'il m'a aidé à renforcer mon apprentissage et grâce à lui j'ai pu assez vite m'améliorer dans ce domaine et dans d'autres. Cependant, Sayu, méfie-toi !

— Me méfier ? De quoi ?

— De Light.

— Me méfier de Light ? Pourquoi ?

— Depuis que tu es là, il se montre tout souriant et à ton écoute, parce qu'il est très content d'avoir enfin trouvé son cinquième compagnon. Mais tu verras, sur le terrain, c'est différent. Ne le suis pas aveuglément, reste toi-même avant tout ! Il a une grande expérience et de bons conseils, je le conçois, mais n'hésite pas à agir aussi suivant ta manière et à lui tenir tête s'il le faut ! Même si je sais que c'est difficile, car il impressionne. Light est le meilleur de nous cinq, c'est certain, ainsi que le « meneur », mais il n'en reste pas moins un compagnon. Sans nous, il ne peut pas avancer dans sa quête. Retiens ça, s'il te plaît.

— Je dois bien avouer que je ne m'attendais pas à un tel discours, mais d'accord, je retiens. Et ne t'inquiète pas, je resterai moi-même quoiqu'il arrive, dit-elle avec un clin d'œil appuyé.

— Ne prends pas ça à la légère, répondit-il sérieusement.

— D'accord, d'accord. Merci pour tout, Reytos. Je vais retourner dormir. Bonne nuit.

— Bonne nuit, Sa

yu.

Une fois couchée, Sayu repensa à ce que Reytos venait de lui dire. Elle décida juste de suivre son dernier conseil en restant elle-même, et de demander conseil à tous les membres du groupe afin de progresser le mieux et le plus possible.

Jour 3 — Jour 7

Il ne se passa rien de particulier les jours suivants. Sayu passait ses journées enfermée dans la salle d'entraînement, assise en tailleur, les yeux fermés, en se concentrant sur l'air environnant. Parfois en ne pensant à rien et parfois en se remémorant les randonnées qu'elles faisaient avec ses parents, mais cette méthode ne donnait rien.

Le groupe fêta de manière ironique son arrivée officielle dans la Liste le matin du quatrième jour. Puis le septième jour, en plein après-midi, Becky cria :

— Volcan en vue !

Tout le monde s'approcha de la vitre pour regarder. De loin on ne voyait que du vert, ce qui laissait présager une jungle dense, avec en son centre un volcan qui dépassait totalement la végétation.

— C'est sublime, dit Sayu, fascinée.

— Et encore, on en est loin, précisa Mogi. Tu vas voir ce que c'est vraiment quand on se sera posés.

Ils prirent place sur leur siège et Becky entama l'arrivée vers l'île.

— Vous arrivez toujours à vous poser sur les îles ? demanda Sayu.

— En général oui, répondit Light. Mais en cas d'extrême nécessité on déblaye une place pour poser le Wastler.

Mais Becky avait repéré un endroit plat et quelques minutes après, le vaisseau était posé. Après avoir pris des affaires et des provisions, tous les membres se rendirent dans le sas. Becky fit descendre la rampe et comme à l'airport, indiqua à Sayu de passer la première. Sayu débarqua pour la première fois de sa vie sur une autre île que celles du Système Engrenage.


Texte publié par flavi1, 16 juin 2024 à 13h39
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tome 1, Chapitre 2 « Wastler » tome 1, Chapitre 2
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