Ava était à quatre pattes sur le canapé en daim luxueux du bureau du patron. Dans sa main gauche, elle faisait glisser le membre dur et couvert de salive de Jun tandis que de sa main droite elle caressait ses testicules lourdes et terriblement douces. Sa langue titillait et venait laper le gland tendre d’un rose foncé follement appétissant qui couronnait le pilier de chair que l’homme cachait dans son caleçon griffé. Il avait un goût de propre, probablement parce qu’il avait pris une douche avant de venir travailler, et elle se délectait de ce bout de chair à la fois fier et fragile qu’il lui confiait. Les gémissements, les râles du bel asiatique aux allures travaillées de gangster lui indiquaient qu’il avait complètement perdu pied. Une de ses mains aux doigts chargés de bagues et aux ongles manucurés lui pelotait furieusement une fesse, à moitié agrippée à la ficelle du string de la belle, prêt à le lui arracher.
“- Je vais jouir !” hoqueta-t-il, la voix rauque.
La ficelle craqua. La bouche de la jeune fille se remplit de sperme tiède.
Elle avala en gémissant de plaisir, tétant jusqu’à la dernière goutte.
“- Putain, Ava, rappelle moi pourquoi on ne fait pas ça tout les soirs ?” plaisanta l’homme avec l’air satisfait de celui qui venait de se faire tailler une pipe mémorable.
Elle rit, assise sur ses talons pour le regarder reprendre son souffle tout en léchant ses doigts avec gourmandise.
“- Parce qu’ensuite, moi, il faut que j’aille danser et servir à boire à des gars qui renifleraient ma culotte trempée à des kilomètres.
- Alors enlève là, ça pimenterait le spectacle.”
Joignant le geste à la parole, l’homme se pencha vers elle et brisa la ficelle restante qui faisait encore tenir le minuscule cache sexe en place. Heureusement, le couple était seul dans le bureau pour l’instant et la grande vitre sans teint les dissimulait à la vue des clients de l’établissement.
“- Ava… elle est vraiment trempée, ta culotte.” Le bellâtre tenait le petit bout de tissu dans sa main, le tâtant d’un pouce qui se retrouva vite gluant de cyprine. Presque étonné, mais surtout ravi de découvrir qu’elle n’avait pas simulé le plaisir qu’elle avait manifesté en lui faisant sa gâterie, il laissa tomber le sous-vêtement ruiné et se redressa pour ôter sa chemise en soie sauvage en la passant au-dessus de sa tête, trop pressé pour s’embêter à en ouvrir la rangée de boutons de nacre.
Il était sublime et il le savait. Bien charpenté, glabre comme un éphèbe, des tatouages typiques des yakuzas couvraient son dos, ses bras et une bonne partie de son torse. Son visage aurait pu être celui d’une star de cinéma malgré la cicatrice qui lui barrait les lèvres, souvenir d’une bagarre aux couteaux, lui donnant un charme dangereux digne des cadors des films d'action. Au lieu de cela, il tenait des boîtes et établissements de jeux chics pour le compte de la mafia japonaise, quand il ne démolissait pas ses rivaux et ne les renvoyait pas en menus morceaux à leurs veuves.
Pour l’instant il avait d’autres ambitions : enlaçant sa voisine, il l’avait soulevée dans ses bras pour l’installer à califourchon sur ses genoux. Sa bouche s’attaqua à la gorge de la jeune femme, descendit en une cascade de baisers jusqu’à ses seins, qu’il empoigna fermement avant de venir les sucer alternativement, oubliant toute retenue.
Il voulait la baiser. Elle ne demandait que cela.
Nul besoin de l’exprimer à haute voix, il pouvait sentir son sexe humide se frotter sur sa queue en train de reprendre de l’ampleur, miraculeusement revivifiée par l’attitude provocante de sa partenaire. Elle l’encouragea cependant à continuer ses caresses, lui chuchotant des propos incendiaires entre deux baisers brûlants. Sans attendre d’avoir atteint son apogée, il s’enfonça en elle et la laissa le chevaucher, d’abord lentement, puis avec une ardeur qui les fit crier à l’unisson.
Surpris par la violence de son plaisir - à croire que cela faisait trop longtemps qu’il ne s’était pas permis pareille incartade - il se répandit en elle, et, loin d’en être fâché, enchaîna en lui demandant de venir le nettoyer avec cette langue magique dont elle se servait si bien. Elle s'exécuta, le suçant avec appétit, et il en profita pour glisser sa main sous le ventre de la belle bacchante et partir en exploration sur sa chair gonflée. Il fouilla sa fleur, en écarta les pétales pour pouvoir la branler vigoureusement, électrisé par les râles et couinements étouffés sur son membre. Sa jouissance lui inonda la main d’un mélange de mouille et de son propre sperme. Il eut une pensée fugace pour son canapé taché de fluides. Cette considération bassement matérielle s’effaça aussi vite qu’elle était apparue dans son esprit : il s’en moquait, sentir le sexe de l’adorable danseuse lui broyer les doigts tandis qu’elle atteignait l’orgasme était une récompense qui valait tous les sacrifices. Là, maintenant, il voulait seulement continuer, offrant à Ava sa main dégoulinante à lécher.
Elle le fit sans hésiter.
Parcourant chaque doigt. Léchouillant et suçotant, lapant sa paume. Ne le lâchant pas du regard une seule seconde. Il n’aurait jamais pensé qu’elle fut une si parfaite salope, elle qui était toujours mignonne, polie et un brin farouche en public. Il adorait ça.
A la fin de son traitement, il était presque propre. Et de nouveau en érection.
Ça faisait longtemps qu’une fille ne l’avait pas mis dans un tel état.
Plus. Il lui en fallait plus. Il voulait ses cris, son odeur et son goût, sur sa peau, dans ses narines, sa bouche, et surtout sur sa queue. En temps normal, il évitait de coucher avec ses employées, mais là, il la convoitait depuis près de six mois. Elle peuplait ses fantasmes. Il en était venu à aller régulièrement espionner les vestiaires - espionner, chez lui, comme un vulgaire symp’ - pour la voir en dehors de ses passages sur scène et l’écouter échanger ses petites histoires avec ses collègues. Il savait que c’était une bosseuse, courageuse, bien trop gentille pour ce milieu sans être candide pour un sou. Ava était lucide et réaliste, comme pouvaient l’être les mômes qui avaient grandi dans la dèche. Elle cachait ses blessures derrière une façade de douceur et de bonne humeur constante, qui ne cillait ni ne craquelait jamais. C’était la raison qui l’avait poussé à accepter immédiatement sa demande d’entrevue privée lorsqu’elle lui avait dit avoir un souci avec un client.
Qu’elle demande de l’aide voulait dire que c’était du sérieux. Les messages et photos qui bourraient son portable n'étaient pas que le fait d’un admirateur trop zélé. Elles puaient l’obsession à plein nez. Le gars qui les postait était un authentique harceleur, et notablement dérangé en plus. Il la suivait à la trace depuis un mois et devenait de plus en plus audacieux.
Jun avait manqué exploser en voyant la batterie de photos représentant Ava en train de faire ses courses pour préparer la fête d’anniversaire de sa fille. Il était lui-même un criminel, pourtant il avait des valeurs. Et on ne touchait pas à ses protégés, encore moins à la fille qui le faisait craquer. La voir si vulnérable, tremblante et troublée dans son kimono de soie sous lequel elle ne portait quasi rien l’avait fait déraper.
Pour sa défense, qui aurait pu imaginer qu’elle répondrait à ses caresses presque chastes et qui se voulaient surtout rassurantes par un tel déchaînement de passion ? Peut-être qu’elle partageait son attirance…
La question resterait en suspens, pour le moment il n’avait plus la capacité de réfléchir au sujet.
D’un geste prudent, il la coucha sur le canapé, venant se couler sur elle après avoir pris le temps de se débarrasser de ses vêtements qui le gênait dans ses mouvements. Ce rapide effeuillage lui laissa la possibilité de la détailler encore une fois, se gavant de la vision envoûtante de sa beauté métissée. Sa peau d’or foncé, ses tétons sombres et dressés, les courbes et les creux harmonieux de son corps lui mettaient l’eau à la bouche. Venir la clouer sur les cousins le fit gronder, son sexe souple et glissant se serrant immédiatement sur son membre roide. Elle s’enroula autour de lui, agrippée à ses épaules, à ses hanches, et il se noya dans son souffle parfumé. Jun adopta un rythme atrocement lent pour faire durer au maximum leur étreinte. Il taquina sa partenaire en lui donnant parfois de grands coups de reins sans prévenir. En percevant l’orgasme foudroyant de son amante, il perdit à nouveau le contrôle et la pilonna violemment, lui arrachant des ruades et des cris d’extase d’une obscénité délicieuse. Jun éjacula longuement, planté au fond de son ventre, jusqu’à ce que la tête lui tourne. Maladroitement assis sur un coin de canapé, le regard de plus en plus flou posé sur son bas ventre maculé, il ne sentait plus la sueur ruisseler sur sa peau dorée, ses muscles auparavant tendus en train de se relâcher.
Ava le rattrapa et orienta sa chute vers les coussins ruinés du canapé. Le détaillant dans son sommeil impromptu, elle ne put s’empêcher de sourire. Elle ne regrettait pas son choix. S’attacher son patron était risqué mais rapportait gros : il était clairement en train de tomber amoureux d’elle. De plus, il était beau, riche et puissant. Bon, c’était aussi un meurtrier. Il pouvait se cacher derrière un code de conduite hérité d’une des plus anciennes organisations criminelles du Japon, il restait un mafieux. Toutefois elle avait connu bien pire, et chez des gens qui n'avaient pas été forgé par le milieu.
Ce qui importait ce soir, c’était que ses offrandes avaient une valeur inestimable par rapport à celles d’un inconnu. L’honorer de sa semence était à la portée de tous, l’honorer de ses sentiments naissants et de la secrète adoration qu’il lui vouait était d’un tout autre niveau. Elle n’aurait pas besoin d’aller voir ailleurs ce soir. Pas de sexe purement utilitaire dans une voiture ou une chambre d’hôtel anonyme, pas d’hommes réduits à l’état de bête en rut par la folie de son étreinte. Pas de carcasse privée de force abandonnée derrière elle, avec l’équivalent d’une monstrueuse gueule de bois provoquant une amnésie partielle au réveil. Pas de risque de le tuer, enfin, quasiment pas. Elle se maîtrisait plutôt bien, après toutes ses années. Elle avait appris à attiser les fantasmes sans les vider de leur substance, à attendre le bon moment pour les moissonner. Savait comment reconnaître en quelques instants la qualité d’un partenaire, sa vigueur réelle au-delà des apparences, et calculer aisément la quantité qu’elle pouvait prélever sur lui. Les maladies ne l’effrayaient pas, ne pouvant la contaminer - même si elle évitait soigneusement les proies malsaines - et elle se prémunisait aisément des grossesses involontaires car les humains sans affinités surnaturelles ne pouvait la fertiliser sans qu’elle le désire. A l’inverse, les sorciers étaient parfaitement capables de le faire sans avoir besoin de son autorisation. Elle avait eu la désagréable surprise de le découvrir en tombant enceinte de Léonie après une unique nuit en compagnie de Joseph Lafleur, le dernier casse-croûte empoisonné qu’elle s’était infligée du fait de son ignorance.
Raison de plus pour éviter les sorciers et autres engeances magiques. Soit, dans le meilleur des cas, ils voulaient l’utiliser dans leurs manigances, soit ils cherchaient à la capturer pour la boulotter tranquillement. Par le passé on l’avait même engrossé dans l’espoir de créer d’autres créatures comme elle. Le genre de manœuvre dégueulasse utilisée par Alejandro, le père de Calliopé, auquel elle avait réussi à échapper en massacrant la moitié du covent dont il faisait partie. Lui aussi, il était un tueur à la beauté diabolique, un peu comme Jun, mais sans les bonnes manières. Elle l’avait aimé avec toute la fougue et la bêtise de la jeunesse.
Qu’elle pouvait être conne, parfois. Particulièrement quand ça touchait aux hommes, d’ailleurs. Régulièrement, elle se disait qu’elle ferait mieux de passer au régime hématophage, quitte à devoir manger plus souvent vu que ça n’était pas aussi nourrissant que le fluide séminal. Ça, c’était un concentré de vie ! Malheureusement le sang avait un arrière goût de mort, qui vous restait dans l’âme tels les prémices d’un rhume, à vous laisser fébrile et un peu nauséeuse. Le sexe et le sperme avait l’avantage de la laisser satisfaite comme une chatte repue, ronronnante d’aise et prête à tendre la croupe pour un nouvel assaut. Et avec un amant amoureux, c’était juste transcendant. Rien que sucer Jun l’avait fait jouir deux fois. Son sexe palpitait encore et le moindre frôlement lui donnait envie de gémir et de se tortiller.
Une volupté totalement indécente.
En se réveillant, son sculptural yakuza serait sûrement courbatu et fatigué, mais elle pouvait parier qu’il ne le regretterait pas : elle lui avait tissé des rêves sur mesure en récompense. A la façon dont il souriait, il en profitait dès à présent. Un pincement dans sa poitrine la mit en garde contre une bouffée de tendresse malvenue.
Oui, il était à tomber.
Non, elle ne se laisserait pas avoir.
Elle, elle devait encore finir sa nuit de travail.
Mais d’abord, une douche s’imposait. Sa peau dégageait le fumet capiteux d’une longue séance de sexe.
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